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3,64

sur 893 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Consentement flou.

Max le Corre est une ancienne gloire locale de la boxe. Désormais il est le chauffeur du maire. Il a également une fille, Laura. C'est pourquoi il va demander de l'aide au maire pour lui trouver un logement.

Point d'illusions, point d'idéalisme dans ce roman. Tout n'est que cynisme. Un ancien boxeur devenu chauffeur du maire d'une ville portuaire de Bretagne, veut aider sa fille a trouver un logement. Quoi de mieux que de demander un coup de pouce à son influent employeur ? Très mauvaise idée. Laura en fera les frais.

En effet, celle-ci est belle, tellement belle qu'elle a fait la couverture, fort peu habillée, de magazines pour public averti. En plus, elle est jeune et naïve. Une proie idéale pour Quentin le Bars, maire de la ville. Laura incapable de dire non, va devenir un objet sexuel pour lui. le déclic n'interviendra que lorsqu'elle s'en rendra compte après l'avoir rejoint à Paris.

A partir de là, Laura déposera plainte. Plainte sur laquelle s'ouvre le roman. Toutefois de sérieux obstacles lui font face. Qui croira une ancienne mannequin dénudée face a l'édile local? Ce roman est une baffe. Il montre les jeux de pouvoirs dans une petite ville. Aucun espoir n'est à attendre. Tout n'est que corruption.

Je met néanmoins un petit bémol. J'ai trouvé que les personnages étaient très caricaturaux (le boxeur au grand coeur, le maire corrompu...), il y a certes une part de vérité, mais la réalité est plus nuancée. de plus, le style indirect de l'auteur, même s'il est très beau, implique que les personnages restent distants, d'où une difficulté à s'attacher à eux.

Au final, un bon roman sur une thématique d'actualité, même si les personnages sont caricaturaux.
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Max, boxeur sur le retour, est le chauffeur du maire de sa commune. Sa fille Laura vient de retourner auprès de son père dans cette ville de bord de mer, pour retrouver une certaine indépendance, elle cherche un logement.

Grâce à l'intervention de son père, Laura a rendez-vous avec monsieur le maire, dans son impressionnant bureau. C'est un homme charismatique a qui tout semble réussir. Son père voudrait que Le Bars intervienne et fasse accélérer sa demande d'appartement. Mais c'est un autre arrangement qu'il lui propose, arrangement dans lequel il va pouvoir à loisir exercer son emprise sur la jeune femme et assouvir quelques envies au passage.

Car Laura est belle, Laura est impressionnable même si elle se croit forte et femme, et surtout Laura a fait des photos de mode pour lingerie fine, mais pas seulement. Et monsieur le maire, tout comme ses grands amis, sont au courant de bien des choses et savent manipuler ceux dont ils souhaitent obtenir l'obéissance.

Laura, que l'on retrouve pourtant au commissariat au moment où elle vient déposer plainte. Elle déclare avoir subi l'emprise du maire aujourd'hui devenu ministre.
Ce que j'ai aimé ?

L'analyse intéressante et maîtrisée de l'emprise, du rapport entre un homme charismatique qui se sait puissant et une jeune femme qui se laisse faire, sans réagir, jour après jour.

Sur le silence et les collusions, sur les petits accommodements pas du tout raisonnables des élus et des édiles, sur la force des puissants, leur cynisme et leur pouvoir.

chronique complète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2022/03/02/la-fille-quon-appelle-tanguy-viel/
Lien : https://domiclire.wordpress...
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Tanguy Viel à une indéniable sensibilité dont il fait preuve une fois de plus dans "La fille qu'on appelle".
Laura est une jeune fille de vingt ans qui raconte son histoire au commissariat de la ville où elle a grandi. Son père est un ancien champion de boxe mais il est surtout le chauffeur du maire. A ce titre, il lui demande un service, celui d'aider sa fille à trouver un logement. le maire la reçoit dans son bureau et la trouvant à son goût pour assouvir ses désirs sexuels, commence un rapprochement qui semble paternel au premier abord. Ayant le bras long et magouillant avec le directeur du casino, il la fait loger dans un studio où il pourra lui rendre visite et marquer son emprise.

C'est un remake du consentement de Vanessa Springora en quelque sorte mais dans ce domaine il n'y a pas trop de livres car le sujet est récent, il faut que les femmes parlent et on doit les écouter. Je trouve que Tanguy Viel montre très bien l'anéantissement de la volonté de Laura voire son sentiment de culpabilité face à l'homme de pouvoir qui ne pense qu'à lui, prend plaisir à dominer face à la soumission de son entourage et devient un prédateur sexuel.

J'aime beaucoup la construction du roman bien que j'ai deux remarques à faire. D'abord, le choix du père boxeur rend les événements prévisibles alors qu'il est crédible dans son rôle de chauffeur. Par ailleurs, je pense que dans ce genre d'affaires c'est une femme policière qui reçoit la plaignante et si ce n'est pas possible c'est un policier mais pas deux. Tanguy Viel à peut-être voulu ajouter de la tension mais je pense que cela n'était pas nécessaire car l'histoire de Laura est malheureusement suffisamment sordide comme cela et loin d'être unique.
Un bon roman des excellentes Éditions de minuit.


Challenge Riquiqui 2023
Challenge Multi-défis 2023
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L'histoire résonne à nos oreilles et à nos yeux et porte des faits que l'on peut entendre entre deux nouvelles du monde, le covid et l'inflation – des accusations, un homme politique. Laura n'y coupe pas : pour un logement, elle accepte de céder à celui qui détient le pouvoir. Ou l'influence. Qu'est-ce qu'elle perd si ce n'est un peu de dignité ? Lui ne s'interroge pas, elle pense ailleurs.
Roman sur la ligne rouge (ou blanche) du consentement – l'infime pointillé de la bascule, « La fille qu'on appelle » est redoutable de justesse et nous, lecteurs, sommes malmenés. Tout est si fin ; une petite, tout petite, frontière qui laisse un choix à Laura sans en être vraiment un. Est-ce une faiblesse ? Une résignation ? L'acceptation d'un système aux rouages huilés, approuvés, tamponnés : il y a les forts et les moins forts. le sexe. L'abstraction. La soumission. Laura est un corps devenu objet, un corps dont on nie l'intimité et l'intégrité. Elle donne mais ne se donne pas : on la vole.
J'ai énormément aimé le roman « Code 353 du code pénal » de cet auteur mais au vu des critiques très partagées sur son dernier roman (enthousiastes ou mauvaises sans demi-mesure), j'ai hésité à acheter cette histoire. Je n'aurais pas dû hésiter ! Il est extraordinaire de justesse et est un réel plaisir de lecture. Les mots s'imbriquent autour de personnages plus vrais que nature, de causes communes et de regards qui se détournent.  Il est un texte qui se savoure tant par la qualité de sa langue que par son récit qui flirte avec l'actualité sans pour autant virer dans la facilité et le trash.
Une lecture puissante, dérangeante et engagée qui interpelle.
Lien : https://aufildeslivresbloget..
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Court et dense roman. Roman coup de poing. Sur la subtile et fragile frontière entre exercer le pouvoir et outrepasser le pouvoir. Séduire par jeu ou par intérêt. Demander un service et se retrouver piégé et débiteur.
L'écriture est à la fois brutale et fine. Comme si l'auteur avait levé brusquement le voile pudique d'une toile aux couleurs trop vives. On plisse les yeux. Et puis finalement on les ouvre et on se dit que oui, c'est ça la réalité et c'est pas bien beau, mais on est content de la regarder dans les yeux.
C'est aussi un roman sur un père et sa fille. Sur un homme qui a connu les projecteurs et qui, aveuglé par une gloire de pacotille, a perdu pied avec la réalité, qui semble la retrouver dans la routine d'une petite vie banale.
Le père qui veut rendre service à sa fille revenue et qui se fait complice involontaire de l'évidence tragique qui se déroule presque sous ses yeux. Jusqu'à...
Alors, faut-il le lire ? Oui. Vous saurez la suite. Et la fin.
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J'ai découvert Tanguy Viel l'an dernier avec Paris-Brest, que j'ai adoré, puis avec Article 353 du code pénal, un coup de coeur. Envoûtée par l'écriture, la narration, la construction, qui m'avaient attrapée et conduite toujours un peu plus loin que les mots.

« Dans cette ville, c'est comme ça, on dirait que les siècles d'histoire ont glissé sur les pierres sans jamais les changer, pas même la mer qui deux fois par jour les attaque et puis deux fois par jour aussi renonce et se retire, battue, comme un chien la queue basse. »

Dans La fille qu'on appelle, on est – sans le dire – à St-Malo. Depuis trois ans, Max le Corre, un boxeur sur le retour, est chauffeur pour le maire, Quentin le Bars. Lorsque sa fille Laura rentre au pays, Max décide de demander au maire s'il pourrait l'aider à trouver un logement. A partir de là, Tanguy Viel met en place une histoire d'emprise, et questionne le consentement. Comment parfois on peut se retrouver pris dans les rets d'un prédateur sans presque y prendre garde avant qu'il ne soit trop tard. Un mot, un silence, un pas puis l'autre. Tchac. Ce roman montre aussi comme le piège est à multiples tranchants, qui non seulement arrive à ses fins mais aussi verrouille la prédation en broyant la victime. N'ayant pas, pas pu, pas cru, pas anticipé le piège, la victime devient à ses propres yeux coupable car responsable du piège dans lequel elle n'a pas réussi à ne pas tomber. Il est beaucoup question dans La fille qu'on appelle de domination de classe aussi, l'auteur auscultant certains rouages de notre société contemporaine où les élites politiques, siégeant dans les anciens temples de la royauté, y cultivent également le penchant des seigneurs d'antan pour les abus de pouvoir.

« […] parce que de certaines actions, non, décidément, on ne démêlera jamais le noeud noir qui nous y pousse ».

Certains passages de la fille qu'on appelle m'ont transportée, interpellée, et la fin, splendide, m'a carrément sonnée – quel talent, mais quel talent. Ma lecture a pourtant été un temps en dents de scie, l'éclat de l'histoire pâlissant parfois dans une brume de déception. Une impression de prévisibilité et des personnages assez caricaturaux. Je n'étais pas vide d'attentes ni de préconçus et ma lecture m'a semblé dans la première moitié du roman parasitée par un décalage entre l'écriture et l'histoire, sans que je sache trop laquelle était moins percutante que l'autre – ou si c'était moi.

La fille qu'on appelle est une lecture qui fera date, pour ce qu'elle met en lumière et ce qu'elle a remué en moi.

« Tant mieux que certains jours dans nos vies fassent comme des crêtes au-delà desquelles on sent bien qu'on bascule, quand en dessous les pointes rocheuses font se lever la mer, et qu'alors certains jours, oui, il faut les contourner prudemment, comme on passe un mauvais cap à la voile. »
Lien : https://lettresdirlandeetdai..
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« Max le corre », Chauffeur du maire « Quentin le bars » est aussi un boxeur sur le retour après avoir été champion de France. Sa fille Laura, la vingtaine cherche un appartement et un travail et Max demande à son patron d'accorder un regard bienveillant sur sa demande de logement. Reçue par le Maire, Laura sent bien que ses charmes opèrent à son corps défendant et que la promesse d'aide du quinquagénaire ne sera pas gratuite !La tentative de sortie de cette spirale infernale se matérialise pour Laura par le dépôt d'une plainte qui se heurte d'abord à un accueil douteux, puis à la dénégation vigoureuse du fort qui broie le faible. L'auteur raconte de façon remarquable le cheminement de l'emprise du puissant sur le faible et la difficulté pour la victime de se faire reconnaître en temps que telle. Très bon roman, qui aurait pu, surfant sur un sujet contemporain très (voire trop) souvent évoqué, passer inaperçu, mais cela ne sera pas le cas car la qualité littéraire est au rendez-vous et fourni une puissante plaidoirie de défense de la femme bafouée.
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J'ai eu le plaisir de rencontrer Tanguy Viel il y a quelques jours à la librairie Trait d'Union de Noirmoutier, le paradis sur terre pour les amoureux des belles librairies, et j'avais hâte de me plonger dans ce roman que l'auteur a eu l'amabilité de me dédicacer. de ses huit précédents romans, je n'ai lu que Article 353 du code pénal paru chez le même éditeur, lauréat du prix RTL-Lire en 2017 dont la plume incandescente et mélodieuse m'avait conquis.

Dans une ville bretonne de bord de mer, Max le Corre est ancien champion de France de boxe et désormais employé comme chauffeur pour le maire de la ville. Quand sa fille Laura décide de revenir vivre avec lui, il demande à son employeur s'il ne pourrait pas aider sa fille pour son dossier de demande de logement.

Quentin le Bars, quarante huit ans, la recevra donc dans son bureau d'édile tout puissant. C'est l'air de rien qu'il tournera autour de sa proie, cherchant ses failles, ses vulnérabilités, avant de fondre sur elle comme un prédateur. Bien sûr, pour le logement, il verra ce qu'il peut faire. Peut-être même pour un travail, puisqu'elle a terminé ses études.

Il exigera donc l'aide de son copain de toujours, l'homme des affaires pas très claires Franck Bellec qui gérait fut un temps la carrière de boxeur de Max le Corre. Un peu contraint, il proposera à la jeune femme un travail au bar du casino avec les autres filles qui agrémentent les soirées des hommes assez fortunés pour s'offrir ce genre de divertissement ; et avec le travail, un logement, une chambre dans laquelle le maire pourra passer réclamer son dû à sa convenance.

Ce court roman de 173 pages est construit un peu comme Article 353 qui partait des déclarations du mis en cause à un magistrat, puisqu'on revit l'histoire de Laura à travers son audition au commissariat lorsqu'elle se décidera à porter plainte contre ce maire. Un roman terrible mais nécessaire qui montre les mécanismes pernicieux de l'emprise et la délicatesse de cerner avec exactitude la notion du consentement.
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Court roman construit en deux parties de 10 et 11 chapitres chacune, «  La fille qu'on appelle » se lit comme un polar puisque, en effet, dès la troisième page, le lecteur comprend que le personnage principal, Laura, se trouve dans un commissariat de police où elle est venue déposer plainte.
La première partie constitue un retour sur les évènements des derniers mois qui l'ont amenée précisément à se décider à porter plainte contre Quentin le Bars, maire de sa petite ville de bord de mer, devenu ministre.
La seconde partie constitue les conséquences immédiates de ce dépôt de plainte.
Dans un style introspectif original, plein de métaphores, Tanguy Viel, à partir de ce que l'on pourrait considérer comme un banal fait divers, s'interroge de manière très intelligente sur la notion de consentement, mais aussi et surtout sur celles d'abus de pouvoir, d'abus de faiblesse.
Un récit qui ne peut pas laisser indifférent.
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Max est boxeur. Sa fille, la très jolie Laura est revenue habiter chez lui. Soucieux de lui procurer un logement, il demande au maire dont il est le chauffeur s'il peut appuyer sa demande auprès des services de la ville.
Le piège se referme autour de Laura qui, ayant aussi besoin d'un travail, se retrouve entraineuse dans un casino, avec une chambre où le maire vient quand il en a le désir.
Une ancienne compagne de Max lui ouvre les yeux sur la situation de Laura.
Et Max, terriblement meurtri, se sentant coupable, ne s'en remettra pas.
La narration de Tanguy Viel est fébrile et percutante.
Le lecteur reste sidéré par tant de dédain de la part de l'élu, imbu de son pouvoir face "aux gens" qu'il méprise.
"La fille qu'on appelle" est un très beau roman, très cruel aussi.
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