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3,64

sur 892 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Laura a vingt ans, elle est très belle et a servi de modèle pour des sous vêtements . Elle revient vivre chez son père, boxeur professionnel et chauffeur personnel du maire d'une petite ville de province. Il demande à son employeur si celui-ci peut obtenir un logement pour sa fille. Commence alors pour Laura une soumission sexuelle qu'elle accepte en remerciement du logement jusqu'au jour où tout dérape et qu'elle porte plainte pour viol.
Nous suivons le déroulement de sa dégringolade morale quand elle raconte à la police ce qu'elle a vécu.
Décrit de manière assez chirurgicale l'écriture de ce petit roman fait de lui un grand livre.
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La fille qu'on appelle de Tanguy Viel raconte l'emprise d'un homme de pouvoir sur une jeune fille jeune et jolie. Gravitent autour de ce triste duo un père boxeur, un mafieux en costume blanc, une soeur aux allures de « pute princière ». Une histoire un tantinet caricatural et pourtant…

Tanguy Viel est un fin jongleur. Son récit oscille entre les non-dits et les propositions juxtaposées, étirées comme le temps que Laura passe dans la chambre sans trouver en elle la volonté de rompre le contrat qu'elle croit avoir signé. Tantôt les gestes sont esquissés – une main qui se pose suffit à glacer le sang – tantôt les images poétiques noircissent une demi-page. Caméra au poing, le narrateur explore le regard de l'autre, le regard sur l'autre et enfin sur soi « j'ai plutôt voulu porter plainte contre moi-même » non sans humour.

La fille qu'on appelle fait partie de ces romans qui marquent les esprits et s'accrochent aux coeurs.
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Je suis ravie d'avoir découvert cet auteur, que je n'avais jamais lu. J'ai aimé sa plume simple et intimiste.

Laura, une très jeune femme dépose une plainte au commissariat contre un homme influant de la ville où elle habite, homme devenu ministre depuis...
Petit à petit, par petites touches de retour dans le passé, l'histoire d'une emprise psychologique et de manigances politique fait jour.
Tous les coups bas sont bons pour faire taire celle par qui le scandale pourrait arriver, et les hommes apparaissent comme des loups.

Au-delà de la vengeance et de l'emprise, ce subtile texte nous parle aussi, en filigrane, de l'amour entre un père et sa fille, c'est vraiment juste et beau.
Et puis évidemment, difficile de ne pas associer ce roman aux faits divers politiques que l'on peut lire dans les journaux.
Belle réussite.
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Il a fallu que j'aie le MP3 en main pour réaliser que "la fille qu'on appelle" est en général désignée comme call girl!. La plupart du temps, c'est elle: Laura qui parle: elle est au commissariat pour porter plainte contre le maire de sa ville (devenu ministre) pour? elle ne sait pas trop, abus de faiblesse peut-être.
Elle a été un moment mannequin allant jusqu'à poser nue dans une attitude lascive à 16 ans. Là elle revient vers son père qui veut l'aider à trouver un logement et un travail. C'est un ancien champion de France de boxe, il reviendra sur le ring pour le combat de trop.Il est le chauffeur du maire et lui parle de ce que souhaite sa fille. le maire la reçoit et très vite ce sera un logement contre des "privautés".Cette idiote accepte, elle va travailler au Casino, endroit mal famé tenu par un type louche, ami du maire et sera à la merci de ce dernier.
Bien sûr, la plainte sera classée sans suite.
Le maire et le directeur du Casino sont des maffieux odieux mais je n'ai pas ressenti trop de sympathie pour Laura.
Ce genre d'histoire se répète beaucoup en ce moment, seule la plume de Viel lui donne un peu d'originalité.
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Laura revient dans la ville de sa jeunesse. Max, son père, ancien boxeur est devenu le chauffeur de l'homme le plus puissant de la ville et futur ministre : le maire. Max demande un service au maire : qu'il use de son influence pour que Laura obtienne un logement.
Il se trouve que Laura est très jolie. C'est l'engrenage : le maire use (abuse) de son pouvoir et Laura tombe sous son emprise.
Voilà un roman qui analyse avec justesse les rapports de pouvoir, liés aux rapports de classe, les problèmes de la domination masculine et du consentement.
L'intrigue est tressée avec habileté. On peut être un temps surpris par un style qui peut sembler sur-écrit et manquant de naturel – affirmation de ma part discutable, j'en conviens -, mais on s'y fait très vite.
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Laura, fille de Max le Corre, chauffeur du maire de la ville Quentin le Bars, est à la recherche d'un logement.
Sur les conseils de son père, elle va voir le maire qui s'empresse de satisfaire à sa demande. Mais à quel prix ? Laura comprend bien vite qu'il souhaite une compensation lorsqu'il la retrouve dans sa chambre.

Une histoire de pouvoir, de domination, de consentement.

Un récit bien mené, à la 3ème personne, de longues phrases, des métaphores et un style qui, à certains moments, m'a rappelé le roman « vie de Gérard Fulmard » d'Echenoz (je n'ai lu que celui-là d'Echenoz).

Un sujet qui revient souvent, une histoire assez prévisible mais une lecture qui en vaut la peine principalement pour le style et certains passages à couper le souffle.
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À l'instar de Article 353 du code pénal, le précédent roman de Tanguy Viel, La Fille qu'on appelle est roman noir construit selon la même trame et dont les faits se déroulent quasi dans les mêmes lieux. D'ailleurs, le titre aurait même pu être un autre article du code pénal.

Avis aux lecteurs, toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé ne saurait être tout à fait fortuite.

L'intrigue de la fille qu'on appelle se déroule dans une ville portuaire bretonne où le premier magistrat de la commune -qui deviendra ministre- se rend à tous ses rendez-vous, qu'ils soient publics ou privés, qu'avec son chauffeur. Alors lorsqu'on véhicule Monsieur le maire depuis des années, et que de surcroît on a participé à la gloire de son pays en remportant un championnat de boxe, on peut bien demander un service à son patron. Laura, la fille de Max, d'une beauté divine et ancien mannequin, est à la recherche d'un logement. le maire pourrait tout à fait intercéder en sa faveur auprès de la commission logement. Il n'en demandait pas plus Max. Mais le maire lui, en demandera plus. Beaucoup plus. Non, à vrai dire, il ne demandera jamais rien. Ce n'est pas le genre. Et c'est là que le bât blesse justement.

Il y a ceux qui ne demandent rien et qui obtiennent et ceux qui demandent et qui donnent. Les dominants et les dominés. Il y a ceux qui détiennent le pouvoir et qui en abusent et ceux qui sont abusés. La fille qu'on appelle c'est exactement cela en beaucoup plus subtil et moins caricatural. En effet, Tanguy Viel s'évertue à explorer les rapports de domination sociale, les jeux de pouvoirs qui conduisent à l'emprise sans oublier la cruciale question du consentement ou plus précisément cette fameuse zone grise. Vous savez celle qui vous amène à céder sans jamais consentir, celle qui vous paralyse et vous rend inerte. Et ce qui devait arrivé, arriva. Pas de surprise, pas de revirement, mais l'essentiel n'est pas là. Il réside dans le détricotage du mécanisme de domination pour mieux le décrypter. À travers la déposition de la victime mais surtout à travers le témoignage d'un observateur, Tanguy Viel analyse avec finesse les faits et le psyché de ses personnages. Il nous livre un roman court mais ô combien dense et percutant. Qu'il obtienne ou non le prix Goncourt, La fille qu'on appelle est un roman qui fait mouche. Belle lecture !

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Souvent attirée par les couvertures des romans, je ne l'ai pas été cette fois et pour cause, les Editions de Minuit ne pouvant faire plus neutre et passe-partout; en revanche, c'est le titre qui m'a intriguée comme si c'était le début de quelque chose qui peut être complété selon son imagination.
En fait, j'ai eu l'explication très vite, dans les toute premières pages; je ne vous en dirai pas plus pour laisser vagabonder votre curiosité.
Laura, 20 ans, nouvellement revenue de Rennes, fait une déclaration dans un commissariat d'une ville bretonne; elle raconte comment son père, Max, ancien champion de boxe, reconverti en chauffeur du maire, Quentin le Bars, 48 ans, a demandé à son patron s'il pouvait intervenir pour que Laura puisse avoir un appartement. S'enclenche alors un mécanisme qui conduit Laura à accorder ses faveurs au maire contre un hypothétique appartement et dont elle et son père seront les victimes.
Il s'agit d'un roman noir, social, ancré dans notre époque, notre société. Il est question d'emprise sexuelle mais aussi et surtout d'emprise de ceux qui ont le pouvoir politique ou de l'argent sur les "sans-dents" pour reprendre une fameuse déclaration présidentielle, sur ceux qui subissent leur vie, sur ceux qui sont en position de demandeurs, tributaires de l'arbitraire et du bon vouloir de ceux qui peuvent décider de leur vie en leur accordant, avec condescendance et peut-être parfois un certain mépris, un travail ou autre chose. Et c'est cette double emprise que j'ai trouvé intéressante.
Ce roman est porté par une écriture magnifique, avec des phrases, il est vrai parfois un peu longues mais j'ai, cependant, été conquise par leur rythme et leur musicalité, par l'art de l'auteur de transformer quelque chose de trivial, d'écoeurant en un très beau texte. J'ai aimé la présence de la mer vers laquelle se tournent Max et sa fille avant de prendre une décision importante, la mer qui leur transmet la force et le souffle. En revanche, j'ai fait une overdose de comparaisons introduites presque systématiquement par un nombre incroyable de "comme", "comme" si l'auteur voulait s'assurer que le/la lecteur/trice ait bien compris de quelle figure stylistique il s'agissait!

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L'écriture de Tanguy Viel est fascinante.
Elle peut paraître agaçante au départ, par la longueur de ses phrases décousues, mais ensuite, elle en devient passionnante et magnétique.

A coup de métaphores toutes plus justes et inattendues les unes que les autres, il nous dresse un décor de ville de bord de mer où vont se jouer les évènements de son histoire.

Les personnages semblent à priori caricaturaux : le maire arrogant, sans morale, aux dents qui rayent le parquet, l'ancien champion de boxe déchu reconverti en chauffeur du susdit maire, le mafioso en costume blanc, proxénète à ses heures et la fille, Laura, d'une beauté sauvage qui va, malgré elle, faire exploser un système à la stabilité défaillante. En vérité, tout est bien plus complexe. Je ne sais par quel processus magique, parfois d'un seul mot, Tanguy Viel analyse, décortique les situations, les rapports et les ambiguïtés de l'âme humaine et s'infiltre dans la complexité de la psyché des personnages. Il aborde des thèmes actuels comme le pouvoir, la corruption, les agressions sexuelles, le consentement,... sous un angle très personnel, au travers de ces êtres chargés et compliqués.... humains en somme.

Une écriture qui force l'admiration. Un auteur, à coup sûr, qui sait entendre et voir ses contemporains avec une clairvoyance impressionnante.
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Le sujet traité n'est guère original, un notable qui profite de sa situation pour obtenir les faveurs sexuelles d'une jeune femme dans le besoin.
De plus, la psychologie des personnages n'est guère fouillée même si l'intrigue retient toute notre attention : devenu ministre, notre homme oublie ses promesses mais il se trouve que son ancien chauffeur, vieille gloire des rings qui boxe encore à l'occasion, n'est autre que le père de la victime bafouée.
Ce roman illustre certes une fois de plus le propos De La Fontaine, "Que vous soyez puissant ou misérable ..." mais l'écriture inventive de Tanguy Viel n'est pas si courante.
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