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Dans un rayon de soleil” se passe dans le futur, les vaisseaux spatiaux sont de sortes de baleines volantes, des monuments historiques semblent flotter dans l'espace, des équipes dont fait partie Mia, les restaurent. J'ai beaucoup aimé l'originalité de cet univers. Les illustrations sont sombre, les trait fins, la gamme de couleur volontairement restrainte, il y règne une ambiance très particulière, les scènes dans l'espace avec les baleines volantes et les monuments historiques perdus dans le noir infini semblent sorties d'un rêve, il y a bien plus d'onirisme que de science-fiction.
Dans mes lectures précédentes de cette autrice, l'homosexualité féminine y tenait une place de noeud central dans l'intrigue. Ici, elle nous propose un univers sans hommes, les femmes se suffisent à elles-mêmes. Mais ce n'est pas du tout central dans l'intrigue, c'est là, comme un fait accompli, ça va de soi. Pourquoi pas, mais cet élément n'est pas du tout exploité, et semble totalement gratuit. Peut-être qu'elle cherche à nous questionner sur la place du genre dans la fiction, ou qu'au contraire, qu'elle tente de l'effacer. Je n'ai pas vraiment saisi ces intentions, peut-être même qu'il n'y en a pas du tout, elle nous laisse dans le flou complet.
Tillie Walden nous refait un récit romantique à la Roméo et Juliette dans l'espace et sans hommes, mais sans objectif particulier, ce drôle de concept semble totalement gratuit.
Si on enlève ce concept original, et les décors oniriques, il reste une histoire assez naïve d'amitié, d'amour, de relations, un peu artificielle et superflue. J'en ressors tout de même un peu déçu, je n'ai pas retrouvé la force de “
Spinning” ou de “
Sur la route de West”. Avec ces 540 pages, je m'attendais tout de même à un récit plus consistant.