J'avoue que s'il n'avait pas été au programme d'un club de lecture auquel je participe, je ne me serais jamais tournée vers ce roman au titre qui, dans mon esprit, évoque la collection Harlequin ou quelque chose du genre. Mais cette proposition présentait une belle occasion de lire de la littérature chinoise (une première dans mon cas).
On suit dans ce roman une trentenaire qui réalise une parenthèse dans sa vie de couple insatisfaisante et son travail monotone, alors qu'elle participe à un colloque dans un cadre enchanteur pendant deux semaines. Elle y croisera « un homme mystérieux et taciturne » (dixit la 4e de couverture).
Disons que je n'ai pas réussi à démentir mes préjugés associés au titre et que je suis restée peu réceptive à l'expérience de cette femme. Ce n'est pas tant l'absence d'action qui m'a gênée, mais plutôt le ton. La manière est délicate (a priori pas pour me déplaire) et, en même temps, assez mélodramatique (tout pour m'agacer). le style descriptif appuyé par une narration au présent (elle fait ceci, cela, elle pense ceci, cela...) m'a paru lourd. En fin de compte, j'ai trouvé l'expression de cet amour plutôt mièvre. de toute évidence, je n'étais pas la lectrice cible pour ce roman et il faudra que je lise un autre roman chinois.
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Je viens juste de le terminer et je dois dire que je me sens soulagée. Les petites phrases descriptives saccadées ("Elle fait ci", "elle va là", "elle dit ça", etc.) et sans fin (le récit n'est pas découpé en chapitres) m'ont gênée dès le début. J'ai trouvé le style aussi oppressant que l'ambiance dans l'appartement des époux et la routine de cette femme (que j'ai trouvée très antipathique).
En contraste avec tout cela, les montagnes du Lushan offrent un cadre doux et poétique, et la rencontre amoureuse est tout en délicatesse. Ces "dialogues" silencieux, d'âme à âme, sont vraiment beaux. Mais... il y avait un peu trop de mièvrerie pour moi malheureusement. Et puis, c'est quoi cette manie de répéter la phrase de l'autre quand ils se parlent ? J'avais l'impression qu'ils étaient comme des robots.
Bref, si je tombe dessus je tenterai un autre livre de cette autrice, mais je vais laisser le Destin en décider.
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Très beau texte poétique que ce roman racontant le voyage professionnel de cette femme durant lequel son coeur et son esprit seront subjugués tant par les paysages de Lushan que par l'écrivain célèbre qu'elle y rencontre.
Le texte laisse transparaître le bonheur et la paix intérieurs de cette femme qui s'octroie cette pause, synonyme d'adultère même si relativement platonique, en rupture complète avec la pesante routine qu'elle subit au quotidien.
C'est donc un joli récit au rythme lent, doux et rempli de non-dits.
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Haut dans le ciel, le soleil brille sur la Vallée enchantée, les nuages transparents créent un monde d'illusion, un mirage, qui se révèle une strate après l'autre. Pins et cyprès tendent les bras, falaise et rochers dressent la tête, librement, sans contrainte, ils ne sont dérangés par personne car ils sont chez eux. Protégé par les larges épaules de l'homme, elle escalade du regard les rocs étranges et les arbres tordus accrochés au ravin. Puis son regard descend peu à peu vers le fond de la gorge où s'épanouit un buisson d'azalées couleur de sang, d'un rouge inimaginable.
La pluie éloigne les montagnes, elle les estompe, les rend presque invisibles. Cependant, ainsi distantes, elles semblent vivantes, pleines de finesse et d'intelligence. Silencieuses, afin de garder un secret, immobiles, elles attendent simplement que les humains s'en aillent jusqu'au dernier. Ceux qui viennent se promener dans ces montagnes sont des envahisseurs, et comme elles se refusent à leur dévoiler leurs secrets, elles se défendent par le silence. Telle est la réalité.
Dépenser son argent pour que les autres en profitent, c’est vraiment comme coudre une robe de mariée pour qu’une autre la porte. Elle est la seule dont les organisateurs ne se méfient pas car ils la considèrent comme une des leurs. Quant à elle, pleine de tact, elle n’aborde pas le sujet des manuscrits avec les auteurs. Elle est d’ailleurs incapable d’y songer à ce moment-là. Demander un texte à un auteur, le relire, le donner à imprimer, puis corriger minutieusement les épreuves, voilà des tâches qui sont à mille lieues de ses préoccupations, encore plus éloignées que si elle les avait accomplies dans une vie antérieure. Elle ne se sent plus du tout la même femme. Entièrement métamorphosée, dans un état d’esprit tout à fait différent, elle devient pondérée, elle se contrôle, garde son sang-froid, et cette maîtrise d’elle-même qui la réjouit devient secrètement son objectif quotidien.
On y parle toujours littérature, mais sans traiter d’un sujet particulier. Les rédacteurs et les journalistes venus s’informer remplissent depuis longtemps un coin de la salle lorsque vers trois heures, les écrivains arrivent les uns après les autres pour engager la discussion. Tout d’abord, selon l’usage, le silence règne à la tribune pendant près d’une demi-heure. Puis, toujours selon l’usage, les écrivains font assaut de politesses pendant un temps égal. Enfin, ils se décident peu à peu à prendre vraiment la parole. Au début, chacun fait preuve de réserve, puis ils s’animent de plus en plus, se passionnent, les points de vue sont originaux, la formulation devient véhémente.
La nuit est fraîche, mais c’est agréable. L’eau de source est douce, mais si l’on en boit trop, elle peut faire du mal. Ils se répètent, se contredisent parfois, faute d’avoir le temps de réfléchir à ce qu’ils disent. Ils se hâtent de parler, de peur de laisser le silence s’installer. Le silence les effraie. Tout le bâtiment est silencieux mais brillamment illuminé, ils ont laissé les airs de danse loin, très loin derrière eux, le corridor vide est si éclairé que l’on ne peut rien y cacher, il leur faut trouver un moyen de recouvrir cette nudité. Leur bavardage détruit le grand silence qui règne dans le corridor.
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