AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9791038802346
200 pages
Ex Aequo (01/12/2021)
4/5   11 notes
Résumé :
Daji, dix-neuf ans, a quitté sa petite ville du centre de la Chine et travaille désormais comme serveuse dans un célèbre restaurant de Wuhan. Elle rêve d’une vie meilleure, mais comment s’en sortir sans diplôme et sans argent ? Sa meilleure amie lui propose un jour de contacter la Bao : officiellement une spécialiste en « conseils émotionnels », en réalité une entremetteuse des temps modernes. Très vite, Daji rencontre un homme riche et se voit tenir le rôle de conc... >Voir plus
Que lire après La Maîtresse chinoiseVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
.
Wuhan ...
Vous conviendrez que l'évocation de cette ville en ce moment n'a rien de séduisant .
Pourtant , très vite on oublie le contexte pour s'intéresser à la vie de la jeune Daji .
Sensible , l'esprit libre , intelligente et cultivée c'est un personnage charismatique qui porte bien le roman .
Venant de sa province , pour survivre elle accepte un travail harassant de serveuse dans un restaurant de la métropole chinoise .
Puis , se présente l'occasion de devenir la concubine attitrée d'un homme riche , qu'elle appelle son " parrain ".
Une forme de prostitution banalisée semble-t-il .

Daji , la narratrice , va accepter pour gagner l'argent qui lui permettra de réaliser son rêve .
Ainsi , son histoire va -t-elle permettre une peinture sans concession de la Chine contemporaine entièrement tournée vers un développement économique forcené , l'hyperconsommation , là où l'argent roi est le maître absolu . L'environnement fait froid dans le dos .
Un récit prégnant par son aspect documentaire , direct et réaliste .

J'ai apprécié le style à la fois fluide et piquant ainsi qu'une certaine richesse du vocabulaire . Rien de révolutionnaire , pourtant j'ai trouvé que les études de caractères révélaient souvent une certaine maturité .
Et , vu le contexte , il y a quelques scènes érotiques évoquées par des mots choisis pour éviter de sombrer dans la vulgarité .

Mais , sans trop en dire , je mentionnerai l'intérêt porté par Daji pour la France et la langue française ce qui permet au passage de dresser un portrait peu flatteur des français ! Heureusement , ici , notre passé culturel vient un peu redorer le blason et atténuer l'effet de quelques piques bien acérées !

Cette histoire m'a intéressée d'autant que J'ai trouvé le roman vivant , bien écrit , bien construit et même passionnant .
Après lecture , il me laisse un peu l'impression d'avoir vu un court métrage réussi qui nous laisse imaginer la fin .

Ce premier roman m'a fait découvrir Moli Wang , une jeune auteure chinoise que je suivrai volontiers .
Et c'est donc avec plaisir que je remercie les éditions Ex Aequo et l'équipe de M.C. Babelio pour ce très bon moment de lecture .






Commenter  J’apprécie          630
Comment gagner sa vie quand on n'a pas fait d'étude et qu'on vit aujourd'hui en Chine ?
Daji, 19 ans, a obtenu son bac mais ses notes ne lui permettent cependant pas d'intégrer une bonne université, elle se retrouve donc à devoir travailler comme simple serveuse dans un restaurant et ses perspectives d'avenir ne sont pas brillantes.
Logée par son employeur et ne gagnant pas assez pour pouvoir aider sa famille, elle va accepter de devenir la maîtresse d'un riche homme marié.
J'ai beaucoup aimé ce roman qui nous montre plusieurs facettes de la vie en Chine, le pouvoir de l'argent, les conditions de vie difficiles de milliers de gens qui n'ont que des emplois précaires et la vie oisive et luxueuse des plus riches.
Cet état des lieux de la vie en Chine aujourd'hui n'est pas très reluisant, on découvre une société ou le pouvoir et l'argent contrôlent tout et où la vie humaine ne représente rien du tout.
Daji a des rêves, dont celui d'aller étudier un jour en France, et elle espère que devenir la maîtresse d'un homme riche pourra lui permettre d'atteindre son objectif.
Mais c'est sans compter sur le fait que devenir la petite protégée d'un homme d'affaires ne donne pas forcément accès à la liberté.
Ce roman n'est pas vraiment gai, mais il montre bien que l'argent n'achète pas tout et comme le dit Daji elle-même : “Vaut-il mieux pleurer dans une Ferrari ou rire à l'arrière d'un vélo ?”.
Commenter  J’apprécie          310
La misère a toujours fait fantasmer les gens, même s'ils vivent en Chine. Daji, une jeune belle femme, travaille comme serveuse dans un restaurant avec son amie Dodo. Cette dernière passe ses nuits à alpaguer les maris volages. L'arnaque est devenue un savoir-faire pour elle tandis que Daji, un peu plus réservée, rêve de grandes études, hors de Chine. Mais, comment faire quand on est issu d'une modeste famille qui se bat durement pour gagner péniblement son pain quotidien? Dans la vie, il faut faire des choix et les assumer. Suivant les conseils de son amie Dodo, Daji saute le pas avec une grande candeur. Elle deviendra concubine. Elle pourra ainsi concrétiser son rêve: partir ailleurs, loin, très loin.

C'est un choc des cultures que nous découvrons. La Chine a pris une place prépondérante dans le commerce mondial. Les traditions y côtoient la modernité qui est un peu grimée par les fantasmes chinois. Daji représente cette dualité. Cependant, contrairement à ces maîtresse qui dépensent sans compter et sans penser à leur avenir, Daji poursuit un but dont elle rêve depuis si longtemps. Nous découvrons la pensée économique chinoise: acheter un appartement neuf, ne jamais y habiter, spéculer sur son prix de vente. Ainsi que l'exploitation des travailleurs et le mépris des puissants envers ces humbles humains. Quelle est la place d'une concubine dans ce tissu social où tout est codé et hiérarchisé?

Ce roman est écrit avec une grande justesse dans les mots, les situations. L'auteur nous fait naviguer dans une Chine qui se veut moderne tout en restant ancrée aux traditions et au système communiste. Daji traverse un monde de luxe en s'y adaptant très bien, même si elle ne comprend pas tout les codes. C'est un jeu de fourbes et de mythomanes, une jungle. Comment s'en sortira Daji, la concubine? La maîtresse? La misère peut faire basculer rapidement dans le monde de l'argent facile. Daji en joue et tente de prendre, à plein bras, les côtés positifs de cette vie luxueuse. Comment faire pour tirer son épingle du jeu? Daji pourra-t-elle renoncer facilement à son rôle de concubine? Répondra-t-elle rapidement à cette question? Est-elle prête?
Commenter  J’apprécie          30
Voici ma lecture de la nuit dernière, achevée aux aurores.

Daji, chinoise de 19 ans a quitté sa province pour Wuhan, serveuse au Shangai Lily, elle rêve d'évasion française pour y faire des études.

Moli Wang a une plume résolument moderne, tantôt grinçante tantôt drôle voire acide. Elle nous dépeint la Chine actuelle avec une économie galopante, une consommation à outrance où l'argent y est roi et fait sa loi.

Parlons de la forme qui m'a éblouie. le français n'étant pas sa langue natale l'autrice le manie avec dextérité, le vocabulaire y est riche, les subtilités du français et ses difficultés bien présentes. J'ai moi-même appris deux langues étrangères mais je serais bien incapable d'écrire un roman dans une de ces deux langues. C'est un travail titanesque et qu'importe le nombre d'années passées dans le pays concerné ça reste un challenge. Souvent ce sont des auteurs avec une richesse de mots, une musicalité fouillée et un talent indéniable. Je l'avais déjà constaté en lisant les oeuvres de Gabriel Kevlec.

Ce premier roman, huis clos des temps modernes aux personnages très réalistes, Mme Ye une patronne de restaurant très rigide à la discipline quasi militaire, les séances du dimanche matin en sont un exemple, la Bao mère maquerelle 2.0, le Parrain homme riche dont Daji va devenir le jouet sexuel, et surtout Dodo l'amie de tous les jours, des galères et des fous rires, personnage haut en couleur au physique avantageux et qui n'a pas froid aux yeux.

J'ai beaucoup aimé le fait que même si le livre traite de la prostitution volontaire ou pas, les scènes érotiques y restent discrètes, pas vulgaires, elles sont suggérées plus que exhibées.

Un roman social, bien écrit, construit tout en finesse, on y devine l'intelligence et la sensibilité de la narratrice : Daji jeune femme charismatique qui mène du début à la fin cette histoire sans temps mort.
Parlons également de la couverture avec une illustration fort jolie et qui convient bien au roman.

Un bémol ? Oui c'est quoi cette fin ? volontaire ! sans aucun doute mais ça n'est juste pas possible…… à moins que Moli prévoit une suite………
Je vous invite à vous le procurer et à le déguster. Et quelques passages truculents en guise de mise en bouche :
« Moi, je veux la France ! » - « Et mon cul ?! c'est Paris ? »
« Quand on est une nana, il suffit d'être un bon sex-toy ! »

Très bonne lecture
Commenter  J’apprécie          20
Daji est une jeune chinoise. Devant quitter sa campagne natale, elle se retrouve dans la grande et grouillante ville de Wuhan. Au départ, elle est serveuse mais elle rêve de plus grand. Elle rêve d'une vie meilleure, mais comment faire sans diplôme ni argent. Elle se laissera convaincre par son amie Dodo, de contacter la Bao, une entremetteuse qui fera d'elle la concubine d'un homme marié.
Quand on m'a proposé de lire ce roman, j'ai tout de suite été tenter d'en découvrir plus sur la culture chinoise que je ne connais que peu. A travers les yeux de Daji, d'une jeune femme pauvre qui doit s'en sortir tant bien que mal, on est totalement plongé dans Wuhan et plus globalement dans la Chine moderne en pleine croissance. Cette chine qui est une vraie opportunité pour certains, les investisseurs par exemple, et un symbole d'une nouvelle misère pour d'autres, les laissés pour compte, ceux que les politiques gouvernementale et les magouilles des autres ne font que les forcés à se battre encore et encre pour vivre. La plume de l'autrice est fluide et agréable. Elle ne fait de concessions ni à la Chine, ni au peuple chinois. C'est sans tabou, sans concession qu'elle nous plonge dans un quotidien difficile fait de tradition, de travail harassant, etc. C'est parfois drôle grinçant et même glaçant. Les personnages sont complexes et intéressants entre les riches qui ne cherchent que le plaisir et les pauvres qui doivent sacrifier bien des choses pour atteindre leur vie meilleure. Dodo est le personnage qui nous met sous les yeux l'ironie de la situation, le vrai quotidien d'une chinoise de sa situation. Daji, elle, rêve de la France, de Paris. A travers elle, ses cours de français, on découvre la vision qu'ont les chinois de notre pays et c'était très intéressant à suivre. Daji est attachante, on a envie qu'elle s'en sorte, qu'elle ai cette vie meilleure qu'elle souhaite tant et pour laquelle, elle fait tant de sacrifices, mais l'aura-t-elle ?
Commenter  J’apprécie          30

Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Je me faufilais dans ces torrents de désolant bavardage, avec soudain une seule question en tête, obsédante : était-il préférable de pleurer à l’avant d’une Ferrari ou bien rire à l’arrière d’un vélo ?
Commenter  J’apprécie          20

autres livres classés : littérature chinoiseVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus

Lecteurs (21) Voir plus



Quiz Voir plus

L'Année du Dragon

Ce samedi 10 février 2024, l'année du lapin d'eau laisse sa place à celle du dragon de bois dans le calendrier:

grégorien
chinois
hébraïque

8 questions
129 lecteurs ont répondu
Thèmes : dragon , Astrologie chinoise , signes , signes du zodiaques , chine , culture générale , littérature , cinemaCréer un quiz sur ce livre

{* *}