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3,68

sur 271 notes
Soyons honnête, je n'avais pas envie, mais pas envie du tout de lire une histoire de prison (déjà que je n'ai jamais regardé Prison Break !).
Et puis, je lis tout de même les premières pages, puis les suivantes, et puis je me suis surprise à ne plus vouloir lâcher ce roman qui monte en adrénaline tout au long des 24 heures de l'action (ça vous rappelle une autre série ?!)
Les personnages sont fouillés et attachants, même si leur vocabulaire est crue et franchement répétitif ; les fantasmes masculins des prisonniers seraient à pleurer de banalités si ce n'était pas si tragique.
Une conclusion : comme le héros, pouvons-nous vraiment en "avoir rien à fou..." si nous sommes encore un peu humain ?
L'image que je retiendrai :
la folie pathologique du directeur, cause du chaos final. Mais chacun des chefs de groupes se rejettent la responsabilité, sans savoir ni comprendre qu'ils ont été manipulés

Lien : http://motamots.canalblog.co..
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C'est un monde à part que celui de Green River, un monde où règnent la folie, la violence , la cruauté, la haine de l'autre simplement parce qu'il est noir ou qu'il est blanc ou latino ou homosexuel.
C'est un univers gangrené par la corruption et la surpopulation, les trafics.
La première partie du roman est consacrée au portrait des principaux acteurs de cette histoire et à la description de leurs tourments, de leur folie, de leurs motivations, (on peut même parfois en éprouver de l'empathie pour une partie d'entre eux).
L'enfer un jour ouvre ses portes et personne n'en sortira indemne.
C'est une description chirurgicale des actes, des pensées, des sentiments. C'est très dense, très cru mais à coup sûr un très grand roman.
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Cry me a green river

Oubliez d'abord les images bucoliques du titre de Creedence Clearwater Revival…La Green River de ce livre est un cloaque dans lequel vont barboter les protagonistes du roman.

Je dois dire que c'est l'appréciation flatteuse de James Ellroy ("Le plus grand roman jamais écrit sur la prison") qui m'a incité à la lecture, même si j'étais un peu méfiant quand même (ce slogan a déjà servi pour "La Bête contre les murs" d'Edward Bunker).

J'ai adoré.

On retrouve pourtant les ingrédients traditionnels attendus d'une vision du monde carcéral : la violence animale, le racisme, les moments d'amitié, les rapports de force…
L'histoire se déroule au pénitencier de Green River, au Texas. Son directeur John Hobbes, ayant échoué dans son rêve de prison modèle, perd la raison et choisit d'entraîner les détenus avec lui dans le chaos en créant les conditions d'une émeute.

Dans le déferlement de violence qui submerge la prison, quelques âmes survivent qui vont être prises dans le maelström destructeur : Ray Klein, médecin condamné pour viol, Earl Coley son adjoint à l'infirmerie, Ruben Wilson, un ex-boxeur éminence morale de la communauté noire, Juliette Devlin, une psychiatre de passage qui réalise une étude sur le monde carcéral...Ils vont courir, se battre, nouer des alliances, baiser et fermer les oreilles et les yeux pour survivre et rester humains.

Roman irritant et formidable. L'écriture relativement conventionnelle du début cède la place à un style cru (très), sec, à l'emporte pièce au fur et à mesure que l'émeute transforme ce champ clos en enfer. Certains passages qui feraient décrocher ailleurs car peu vraisemblables ou répétitifs, donnent au contraire toute sa force à ce roman en le transformant en un ouvrage quasi hypnotique et surréaliste.

Ce n'est pas la 1ère fois qu'une oeuvre traite de la violence dans les prisons, mais c'est sans doute une des rares fois où le manque de repères, la juxtaposition de moments de pure folie meurtrière et d'éclairs d'humanité crée une ambiance aussi cauchemardesque, comme détachée du réel.

L'analyse des motivations des différents personnages est assez poussée et sans jamais tomber dans la victimisation, l'auteur n'oublie pas ce que ces comportements doivent à l'environnement. Car cette prison tentaculaire est à la fois le décor d'un huis clos dramatique, mais aussi un des acteurs de la déshumanisation, du système pervers qui exacerbe la violence envers celui qui est différent, qui est plus faible….

Certaines scènes sont remarquables : quand un jeune caïd pleure face à la maladie qui l'humilie avec un corps qui l'abandonne, quand des innocents acceptent leur sort avec une terrible dignité, quand, même les "héros" laissent parler leur face sombre, quand un travesti perdu dans ses identités découvre la trahison ultime…

Un livre coup de poing, si on accepte de se laisser embarquer.
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Comment fabriquer une bombe ?
Prenez un lieu clos, comme un pénitencier, par exemple.
Placez-y quelques centaines d'individus peu recommandables, parmi lesquels vous intégrez des psychopathes, des tueurs violents, des violeurs...
Montez-les les uns contre les autres...

Tel est le cocktail explosif que nous sert Tim Willocks avec "Green River", son deuxième roman (1), qui a pour cadre les quartiers d'une prison de haute sécurité texane.
C'est là que Ray Klein, médecin, purge une peine de trois ans pour viol. Il a vite appris que la survie dans un tel milieu dépendait essentiellement de sa capacité à fermer les yeux sur les horreurs dont il pouvait être témoin. Alors que la commission disciplinaire vient de répondre favorablement à sa demande de liberté conditionnelle, une émeute éclate dans le pénitencier, qui bascule dans le chaos...

La coexistence dans la promiscuité, l'insalubrité, et la violence, exacerbent les problématiques que pose déjà habituellement le fait de vivre en société. Tortures, menaces, abus sexuels, sont des manifestations quotidiennes de la haine qu'éprouvent les détenus les uns envers les autres... Haine raciale, homophobie, besoin de domination, c'est à un véritable séjour en enfer que nous convie l'auteur, qui passe au crible les faiblesses et les aberrations d'un appareil pénitenciaire gangrené par le surpeuplement, le sida, la drogue et la corruption. Il le fait avec une écriture maîtrisée, précise, dont les accents parfois presque lyriques ajoutent à l'aspect tragique du récit, et parent sa violence d'un caractère flamboyant.

L'autre grand talent de Tim Willocks réside dans sa capacité à élaborer des personnages auxquels il parvient à nous attacher en quelques pages. Et lorsqu'ils ne sont pas particulièrement sympathiques, ils n'en sont pas moins marquants. En ce qui me concerne, je n'oublierai pas de sitôt Claude Toussaint, le jeune noir devenu Claudine pour satisfaire les besoins du caïd du bloc B, Hobbes, le directeur de l'établissement, dont l'intelligence n'a d'égale que sa mégalomanie et son instabilité mentale, ou encore Henry Abbot, le géant psychopathe qui a pris Ray Klein sous sa protection.

"Green river" est un récit brutal, sans illusion sur la nature humaine, dont l'auteur s'attache à dépeindre la bestialité et la cruauté qu'entretient plus qu'il ne les dompte un système carcéral déshumanisé et corrompu, à l'image, finalement, de ceux qu'il voue à l'enfermement.

Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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A Green River, prison de haute sécurité au Texas, la violence, le racisme, la terreur et la haine pure règnent en maître absolu !
Ray Klein, ancien chirurgien, incarcéré pour un viol qu'il n'a pas commis, aide à l'infirmerie Juliette Delvin, psychiatre pénitentiaire et Frogman, vieux noir qui a pris perpète. Il ne reste que quelques heures à Klein pour être libéré mais une mutinerie éclate au coeur de la prison et Juliette, dont Klein est amoureux, se retrouve retranchée à l'infirmerie.
C'est un roman lourd par le récit, par la tension étouffante d'un huis clos, derrière les barreaux où même la lumière du jour ne semble pas pénétrer. le langage est très cru, violent, sale mais je pense qu'il doit refléter une réalité propre aux psychopathes tueurs, violeurs qui ont pris des peines lourdes et longues. C'est un bon roman mais à ne pas mettre, sans doute, entre toutes les mains, certaines scènes de sexe sont très dérangeantes par ex.
Cette histoire ne m'a pas laissé indifférente mais je ne saurais dire si j'ai aimé ou pas in fine bien que la lecture ait été prenante !
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Un super bouquin qui se dévore et qui donne à réfléchir. le genre de livre que l'on n'oublie pas. Une réflexion sur l'enfermement et sur ce qui nous distingue de nos semblables sans jamais nous ennuyer. Bravo
Lien : https://francois.vatier@gmai..
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Grand et long roman sur l'incarcération de la part de l'auteur de "La religion".
Le décor est planté par le directeur de l'établissement, s'adressant aux prisonniers : "Vous êtes le pot où on chie. Par votre seule présence ici, vous rendez un excellent service à la société que vous méprisez tant".
La violence est très présente. A la personnalité collective des prisonniers, la direction et les gardiens opposent leur pouvoir, leur toute puissance, les provocations.
D'abord descriptif sur la prison en elle-même et ses règles de fonctionnement, le récit trouve un autre souffle et la tension s'installe après un meurtre commis à l'intérieur de l'établissement.
Willocks y présente des horreurs de manière quasi déconnectée de toute émotion. Sans doute le milieu ne s'y prête-t-il pas. Peut-être même les prisonniers en sont-ils désormais dépourvus.
Dans cet univers dominent racisme ordinaire et irraisonné, homophobie - quand les rapports homosexuels sont fréquents cependant, enjeux de pouvoir et de survie...
D'une certaine manière, personne n'y est innocent. Ceux qui sont moins coupables deviennent capables des pires violences.
Certains passages sont très crus et très durs et ce roman ne doit pas être recommandé à n'importe qui !
Le lisant, j'imaginais une adaptation ciné, une sorte de fresque violente et hallucinante, crépusculaire, à la Peckinpah.
Willocks réussit à m'entraîner avec lui dans ce déchaînement de violence sans me transporter tout à fait. Pas assez d'émotion peut-être...
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Un huis clos dans un univers carcéral étouffant.
Des personnages complexes et pas réduits, comme trop souvent, à des caricatures.
Green River, son univers impitoyable (je sais, ce n'est pas de moi....)
On y suit le périple de plusieurs personnages à travers une émeute interne: prisonniers, gardiens, directeur...
Mais on marche surtout dans les pas et les états d'âme de Ray Klein, ancien médecin incarcéré pour viol, de Juliette Devlin, psychiatre judiciaire venue en prison pour mener à bien une étude, et pour d'autres raisons probablement, On y croise aussi nombre d'autres personnages complexes: John Hobbes, le directeur "spécial", Henry Abbott, tueur schizophrène, Claudine et tant d'autres.
Violent, sexuel, sans concession, probable reflet de certains pénitenciers sécuritaires, ce livre nous entraîne profondément au coeur de l'âme humaine.... et ce n'est pas souvent beau !
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C'est un récit dense, d'une violence extrême. L'atmosphère est oppressante, on ressent l'enfermement, la noirceur des lieux.
J'ai été gênée par la multitude de personnages et j'avoue que parfois, je ne resituais pas le personnage dont il était question.
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Troisième lecture de Tim Willocks, et encore une fois je ne suis pas déçu. Amateur des univers de prison, jetez vous sur ce livre. le récit est cru, direct, percutant, et terriblement addictif.
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