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Invisible Kingdom tome 2 sur 3
EAN : 9781506714943
128 pages
Berger Books (16/06/2020)
3.61/5   14 notes
Résumé :
Prophètes et profits ne font qu'un... Après avoir révélé au monde l'alliance secrète entre la méga-corporation Lux et la religion dominante, Vess, Grix et tout leur équipage se réfugient dans une ceinture d'astéroïdes aux confins du système solaire. Mais d'autres menaces rôdent dans cette zone reculée et leur rencontre avec une dangereuse bande de pirates pourrait bien être leur dernier espoir de survie... ou causer leur perte. Ensemble, Grix et Vess vont devoir lut... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à Invisible Kingdom, tome 1 : le Sentier (épisodes 1 à 5) qu'il faut impérativement avoir lu avant. Il regroupe les épisodes 6 à 10, écrits par G. Willow Wilson, dessinés, encrés et mis en couleurs par Christian Ward. Seul le lettrage a été confié à une autre personne : Sal Cipriano. À la fin se trouve la couverture du tome 3, le dernier de la série.

La capitaine Grix est assise dans le siège de commandant de son vaisseau Sundog et s'enquiert des affaires courantes, alors que son fils Rath est en train de dessiner, allongé à ses côtés. Krov indique qu'il a pu ressouder la coque mais qu'il faut impérativement la faire réparer par un professionnel dans les délais les plus brefs. Xether répond qu'il n'a pas vu Vess récemment, mais qu'elle a dit qu'elle se retirait dans sa cabine pour faire pénitence. Grix se rend dans sa cabine, et la trouve en train de méditer. Elle lui dit qu'elle doit manger, car demain il aura besoin de son aide pour négocier avec les rooliens, la planète dont elle est originaire. Effectivement, le lendemain, le vaisseau a pu se poser sur une des îles aériennes de la planète. Par contre, le représentant du peuple refuse catégoriquement de donner du carburant à Grix et Vess. Une autre habitante de Rool prend cette dernière à part pour une discussion en privé sur le fait qu'elle ait quitté la planète, alors que Vess entamait son cycle de fertilité et qu'elle aurait pu engendrer plusieurs enfants, aidant ainsi à freiner la chute démographique. Vess répond qu'elle a ressenti un appel d'une autre nature, trouver le royaume invisible, une quête spirituelle encore plus noble que celle de procréer. Sa compatriote lui demande si elle a indiqué à Grix qu'elles étaient en train de se lier. Vess répond par la négative. L'autre change d'avis, et accepte de donner du carburant sous réserve qu'ils ne remettent plus jamais les pieds sur la planète.

L'équipage repart avec le plein de carburant, Vess étant plus renfermée que jamais, avec son chapeau à large bord couvrant son visage. le vaisseau Sundog s'éloigne de la planète Rool, et pénètre dans une zone jonchée de détritus de vaisseaux. Eline fait son entrée sur le pont, dans une robe moulante, ayant abandonné l'uniforme d'entreprise de Lux. Il s'en suit une conversation aigre-douce entre elle et Grix, cette dernière lui faisant bien comprendre que seul son navire l'intéresse. Tout d'un coup, un grand choc se fait ressentir dans le vaisseau, accompagné d'un grand bruit sourd. Les membres de l'équipage essayent de déterminer la source de ce choc, ne semblant pas avoir été provoqué par une collision avec un débris. Dans sa cabine, Vess est projetée à terre par le choc, et elle repère un vaisseau de récupération à l'affut. Grix est parvenue à la même conclusion et est bien déterminée à faire face, et à ne pas se laisser intimider.

Le lecteur revient bien volontiers après un premier tome sympathique, une science-fiction de type opéra de l'espace avec une dimension politique, et vraisemblablement une fibre spirituelle au travers de la quête de Vess, mais pas encore très développée. Christian Ward est toujours en forme, ayant conservé sa volonté de rester dans un registre avec une bonne fibre descriptive, sans passer en mode conceptuel ou abstrait. L'amateur de science-fiction peut admirer les effets spéciaux pour les phénomènes spatiaux en toile de fond, la forme des vaisseaux spatiaux (cohérente avec leur apparence dans le tome précédent), les coursives et les cabines du Sundog (peut-être un peu trop spacieuses), les effets spéciaux développés pour les tirs d'arme, la communication parfois holographique. Il remarque également que l'artiste fatigue progressivement au fil des épisodes, et que les fonds de case de l'épisode 5 sont majoritairement remplis par des camaïeux sophistiqués.

Comme dans le tome 1, les races extraterrestres sont toutes de type anthropomorphe, un choix effectué sciemment par la scénariste. Pour autant, le dessinateur s'amuse à faire varier la couleur de la peau, pour montrer que tous les personnages n'appartiennent pas à la même race. Il souligne ces différences avec des tenues vestimentaires présentant des variations visibles. Il joue également sur les ambiances lumineuses pour bien distinguer un endroit d'un autre. Régulièrement, le lecteur ralentit son regard pour prendre du temps pour une vision étonnante : Vess agenouillée par terre avec son chapeau formant comme un dôme, répétant le motif circulaire de la planète visible dans le hublot circulaire derrière elle, le rouge tranchant avec le gris de la planète, les îles aériennes de Rool dans un dessin en pleine page, les débris métalliques jonchant le vide de l'espace, la tentative de séduction d'Eline sur le capitaine Turo. le lecteur remarque que malgré une apparence un peu grossière, les visages des personnages sont très expressifs, et leur langage corporel très parlant. Il peut ressentir leur état d'esprit : la gêne de Vess du fait de son état biologique sur lequel elle n'a aucun contrôle, la tension permanente de Grix, l'assurance inaltérable de Turo, le manque d'assurance de Xether, l'énervement d'Eline. Il prend conscience de la justesse du jeu des acteurs, lorsqu'il se met à sourire de manière irrépressible quand Xether prend une bouffée de son inhalateur pour arrêter sa crise d'asthme.

La scénariste continue son intrigue sur le même mode narratif : celui d'une aventure. La capitaine Grix et son petit équipage se trouvent dans une mauvaise situation : ils n'ont pas atteint les quotas fixés par leur employeur, ils ont découvert un trafic financier impliquant leur employeur et le gouvernement, leur vaisseau Sundog a besoin de réparations conséquentes, ils n'ont plus beaucoup de carburant, ni de munitions. Sans oublier qu'ils ont à leur bord une nonne de l'église de l'éternité et que sa communauté estime qu'elle a été enlevée, enfreignant ainsi tous les voeux qu'elle a prononcés. Sans oublier aussi que leur employeur sait qu'ils savent et qu'il qu'il compte bien les réduire au silence avant que quelqu'un ne les croit. Cette intrigue n'est pas un prétexte, mais bien la colonne vertébrale du récit, établissant une dynamique de course-poursuite, de fuite en avant, de thriller bien construit. C'est basique, mais efficace : le lecteur ne peut pas s'empêcher de se demander comment les personnages vont s'en sortir, d'une situation catastrophique, à une autre encore plus désespérée. Outre la mécanique bien construite, il s'est pris d'affection pour la capitaine Grix et son petit caractère pas commode, pour Vess et sa quête spirituelle, pour Eline et son amour sans espoir pour Grix. Il sent bien que l'histoire devrait bien se finir, mais sans en être complètement sûr, et la scénariste se montre très facétieuse, pour aggraver la situation de ses personnages d'épisode en épisode.

Le lecteur s'attache d'autant plus aux personnages que les dessins les rendent expressifs, à la fois dans leur état d'esprit, mais aussi dans leurs doutes. Il sourit en voyant que Eline, Xether et Rath ne sont pas des combattants, et qu'ils ont conscience de leurs limites. Ils s'en remettent à leur capitaine pour les décisions importantes et pour la stratégie, effectuant leur boulot correctement, mais n'ayant pas l'âme d'un chef. Il perçoit la détermination de Grix, refusant par principe de capituler, toujours persuadée qu'il y a d'autres options, et parfois atterrée de découvrir que cette fuite en avant risque de se solder par leur mort dans le vide de l'espace. Wilson sait trouver le bon dosage entre des héros d'aventure se sortant toujours de toutes les situations, et des personnages malins mais faillibles, pas à l'abri d'une erreur mortelle. Dans le tome précédent, l'équipage du Sundog avait découvert une malversation d'une ampleur nationale, ce qui les plaçait dans une position de fugitifs. La scénariste avait surpris le lecteur quand l'équipage avait révélé au monde entier la supercherie correspondante, se privant de leur unique monnaie d'échange pour négocier leur survie. Elle l'avait encore surpris avec le résultat de cette stratégie, en décalage avec l'effet attendu. du coup, le lecteur ne sait pas trop quelle issue il reste encore pour l'équipage, puisqu'ils ont joué leur carte maîtresse et qu'ils n'en ont plus d'autre.

L'épaisseur des personnages permet tout naturellement à la scénariste d'aborder des thèmes plus personnels. Il y a la question de la foi de Vess, abordée de manière très pragmatique. La scénariste ne se risque pas à exposer un credo bricolé et bancal, elle se focalise plutôt sur la soif de spiritualité de cette femme, besoin supplantant tous les autres. La différence des valeurs morales des deux capitaines Grix et Turo met en lumière leur approche pour résister au système. Turo a bien compris qu'il ne peut pas avoir le dessus sur un gouvernement qui triche et il a décidé de se servir comme il peut, en pillant la cargaison d'autres vaisseaux spatiaux, sans égard pour les conséquences sur les responsables de ces marchandises. Grix refuse de se comporter de telle sorte, de faire porter les conséquences de sa rébellion sur des civils dont le seul tort est d'accepter de se plier aux règles du système. En agissant conformément à son système de valeurs, elle incarne sans s'en rendre compte une alternative, montrant une autre manière de se comporter, devenant un exemple pour d'autres pensant de la même manière qu'elle, chose qu'elle n'a pas du tout anticipée. du coup, ses actions la contraignent à assumer un rôle qu'elle ne souhaite pas jouer, une problématique élaborée, très bien mise en scène, sans donner de leçon.

Ce deuxième tome confirme la qualité de cette série. Les auteurs ont à coeur de raconter une aventure divertissante, dans le registre de la science-fiction. La scénariste a conçu une course-poursuite entraînant le lecteur dans la fuite des personnages principaux, et l'artiste donne à voir un environnement de SF avec les conventions attendues, sans que ce ne soit une enfilade de clichés visuels. le lecteur se rend vite compte que ces personnages lui importent, qu'il éprouve de l'empathie pour ces individus au caractère différent, aux motivations différentes. Il prend conscience que la capitaine Grix et les autres ne sont pas juste des rebelles par conviction ou pour faire augmenter la tension dramatique. Ils sont indignés par un système pourri, et même révoltés par ce qu'ils ont découvert, mais pour autant la résistance à l'ordre établi génère un risque pour la personne, et la question de savoir comment survivre sans sacrifier ses idéaux moraux et ses convictions.
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Dans ce tome, nos héros deviennent prisonniers d'un groupe de pirates spatiaux. de sympathiques anticapitalistes que les protagonistes refusent de rejoindre sans bonne raison. Leurs intérêts ET leurs valeurs coïncident.

On explore aussi l'histoire d'amour prévisible entre la nonne et la capitaine de vaisseau. Non, l'histoire de la femme chaste qui est "guérie" de son asexuelité après avoir rencontrée la Bonne Personne n'est pas plus intéressante dans un cadre LGBTQ. Surtout quand la Bonne Personne en question est un énième cliché de red flag ambulant qui va magiquement changer par amour après sa rencontre.

Finalement, après ce deuxième tome d'une trilogie, on se retrouve exactement au même point qu'à la fin du premier tome.
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Ce deuxième tome ne m'a malheureusement pas plus emballée que ça : les personnages sont toujours très peu attachants, les dessins sont grossiers et ne permettent parfois même pas de distinguer les différents protagonistes ; les poses sont basiques et semblent parfois complètement artificielles, certains détails de visage apparaissent et disparaissent au fil du récit... Malgré les belles couleurs, je trouve que le dessin n'est pas vraiment abouti. Certains personnages en gros plan sont si flous et si grossièrement colorisés que ça gâche la lecture.

En ce qui concerne l'histoire, elle est assez sympa, mais sans plus, et les relations entre les personnages sont étranges et parfois vraiment mal amenées, ce qui fait que je n'y croit pas du tout, je ne me suis pas du tout attachée aux personnages principaux qui sont soit énervant dans le cas de Grix, soit complètement insipide dans le cas de Vess. Les péripéties s'enchaînent sans être toujours très compréhensible, et à la fin du tome je ne ressens pas spécialement le besoin de lire la suite ; ce que je vais faire malgré tout histoire d'avoir tout lu pour avoir une vision globale de l'oeuvre, mais clairement je manque de motivation pour lire le dernier tome.
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critiques presse (1)
LesComics
22 juin 2021
Ce tome 2 de Invisible Kingdom est sublime. Décuplant les qualités du premier tome, il parvient à offrir encore plus d’intensité, à renforcer les thèmes et la réflexion, dans un récit sublime. Il offre aussi un duo à l’alchimie évidente, se complétant harmonieusement dans une histoire profondément humaine.
Lire la critique sur le site : LesComics
Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Quel monde ce serait si seulement... on distribuait le nécessaire, plutôt que de thésauriser en gonflant les prix.
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Videos de G. Willow Wilson (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de G. Willow Wilson
Extraits d'interview de G. Willow Wilson auteur d'Alif l'Invisible aux éditions Buchet/Chastel, en librairie le 19 avril 2013. Les éditions Buchet/Chastel remercient TVW et Grove Atlantic pour la présente vidéo ainsi que Florence Berthon pour sa traduction. © TVW © Libella Pour en savoir plus sur le livre : http://bit.ly/10OooGg
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