A la veille de Noël, le roi fait son marché lorsqu'il tombe sur un rouleau de tissu tout doux, d'un magnifique rouge vif ! C'est
pile-poil ce qu'il lui faut pour faire faire un manteau splendide à sa petite princesse. Une fois le manteau terminé, il demande à la couturière de laisser les chutes de tissu restant devant la porte de service. Quand Léonie, la cuisinière du château, les trouve, elle pense immédiatement que c'est
pile-poil ce qu'il lui faut pour faire une veste à sa maman. La jolie veste emballée, elle ramasse les chutes et les dépose sur le pas de sa porte. Peu de temps après, Bertrand Blaireau vient à passer et trouve le petit paquet rouge. C'est
pile-poil ce dont il a besoin...
Mon avis : Cet album au format à l'italienne (25 X 27 centimètres) fait partie de ceux que j'ai achetés en fin d'année pour enrichir mon fonds « ouvrages de Noël ». Cependant, j'ai fait le choix de le laisser dans les bacs, à disposition toute l'année, plutôt que de le placer avec les autres dans la réserve. En effet, si l'histoire se passe effectivement au moment de Noël, du matin au soir du 25 décembre, et qu'elle parle des cadeaux que l'on offre, je préfère m'attacher à l'idée du partage qu'elle tend à mettre en avant. Ici, le roi achète beaucoup plus de tissu que nécessaire pour confectionner le manteau de sa petite princesse, mais il choisit d'en mettre les chutes à disposition de celui ou celle qui en aura besoin. A son tour, la cuisinière Léonie en fera bon usage pour faire plaisir à sa maman, cédant les chutes à Bertrand Blaireau qui pensera à les utiliser pour son papa avant qu'Hector Écureuil ne cousent des gants à sa petite femme et que Sido Lasouris n'utilise l'ultime morceau de tissu rouge et si doux pour faire une écharpe à son petit Ludo. Et si l'esprit de Noël perdurait jusqu'au Noël suivant ? Et si... les « trop » des uns palliaient au nécessaire des autres au lieu de finir lamentablement dans une poubelle ? Après tout, nous abordons la semaine des voeux, pourquoi ne pas commencer par celui-là ? le récit utilise la répétition, aussi bien au moment de la découverte du tissus, avec sa description et l'expression « C'est
pile-poil ce qu'il faut », qu'au moment de son utilisation avec « coupant, cousant, coupant, cousant ». Lors de la lecture à un groupe, il est plaisant de le voir participer grâce à ces redites qui donnent beaucoup de rythme au récit. Les illustrations sont douces mais non moins contrastées La découverte de l'étoffe est toujours sur double page ; le travail de couture aussi, mais en plusieurs petits tableaux, ce que l'on retrouve d'ailleurs pour la remise des cadeaux. Cela donne lieu à une mise en page bien sympathique et pleine d'énergie. Alors, puisqu'on parle de partage et de solidarité, n'hésitez pas à lire cet album à votre enfant, ou à demander à son aîné de le faire : l'heure du coucher sera alors chaleureuse et pleine de promesses !
Public : à partir de trois – quatre ans en lecture accompagnée.
Si vous voulez vous rendre sur le site en anglais de l'illustratrice,
Rosalind Beardshaw, vous pouvez suivre cette adresse :
http://www.rosalindbeardshaw.com/