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Yeong-hee Lim (Traducteur)Mathilde Colo-wu (Traducteur)
EAN : 9782491290276
327 pages
Matin calme (14/01/2021)
3.69/5   35 notes
Résumé :
L'ado qui se levait tard, sa Mémé et Apollon : trio d'enquête pour quatre disparitions.
Ce matin-là, Musun - la narratrice - a été réveillée par le réfrigérateur. Parce qu'il n'y avait pas d'autres bruits dans la maison. A 11 heures ? Etrange. Elle s'est levée et a trouvé ce petit mot dans la cuisine, avec quelques billets : " Ma chérie, nous te laissons dormir. Occupe-toi bien de Mémé. On revient dans un mois.
Ton Papa qui t'aime. "
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Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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Arrivée en famille dans le village de Duwang-ri pour assister à l'enterrement de son grand-père, Musun est plus qu'outrée quand elle découvre, après une grasse matinée bien méritée, que ses parents sont partis sans elle, lui laissant le soin de s'occuper de sa grand-mère. Un mois au fin fond de la campagne coréenne, sans internet, sans réseau téléphonique et accablée de reproches par la veuve qui déteste la voir se prélasser au lit jusqu'à midi, voilà un programme qui n'a rien d'enchanteur pour la jeune fille de vingt ans, plus rat des villes que rat des champs. Heureusement, la routine et l'ennui vont être secoués par un évènement vieux de quinze ans. En effet, à l'époque, quatre très jeunes filles avaient disparu le même jour, plongeant le village et tout le pays dans l'émoi. Parmi elles, la fille des Yu, la plus riche famille de Duwang-ri. Intriguée par cette affaire, Musun commence une enquête, épaulée par sa grand-mère et par le fils adoptif des Yu, un adolescent d'une très grande beauté qu'elle baptise immédiatement Apollon. le trio improbable saura-t-il résoudre ce mystérieux cold case ?

Loin des thrillers sombres et psychologiques qui ont fait son succès, la maison d'éditions Matin Calme nous régale ici avec un polar rural qui flirte volontiers avec le comique. Nous voilà dans la campagne coréenne, dans un petit village loin de tout et surtout de toute modernité. C'est ici que la séoulite Musun va passer un mois pour soutenir sa mémé qui n'en a pas tellement besoin. Madame Hong Gannan ne pleure pas son mari, ou alors sa peine est retenue, elle ne perd pas son temps à déprimer, préférant se consacrer aux travaux des champs. Elle bine, pioche, désherbe, récolte du matin au soir, sous la pluie ou le soleil et malgré son grand âge. C'est bien simple, elle ne s'arrête que pour suivre sa série télévisée préférée. A côté d'elle, sa petite-fille, qui aime se préserver, passe pour la plus grande chiffe molle du pays. Malgré l'amour qui les unit, ces deux-là passent leur temps à se disputer, se faire la tête et la mémé a parfois la main leste quand les mots sont impuissants à faire réagir une Musun peu encline à courber le dos dans les champs de soja. Leurs différends ne les empêchent pas de mener à bien leur enquête et de déterrer les secrets du passé. Et si c'est pour Musun un moyen de tromper l'ennui, le charme d'Apollon, le beau ténébreux, n'est pas étranger à son zèle.
Gros coup de coeur pour cette immersion dans ce village coréen. On découvre les moeurs des villageois, leur rythme de vie, leurs croyances, une autre culture que celle de Séoul. On apprend, par exemple, qu'en Corée, ce n'est pas la petite souris qui vient chercher les dents de lait des enfants. Quand on perd une dent, il faut la jeter sur le toit de la maison où une pie vient la chercher et la remplace contre une dent plus grande. Une anecdote parmi toutes celles qui parsèment ce roman attachant, aux personnages hauts en couleur et qui, malgré un ton léger, réserve sa part de sombres mystères. Encore une belle découverte chez Matin Calme, un éditeur qui ne déçoit jamais.
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En Corée aussi, il y a polar et polar. Après des premières parutions plutôt orientées urbaines et mafieuses, Matin Calme nous embarque avec Été, quelque part, des cadavres, de Park Yeon-Seon – traduit par Lim Yeong-hee et Mathilde Colo - dans la campagne profonde coréenne, au coeur du petit village de Duwang-ri, bien loin au sud de Séoul.

Bien trop loin en tout cas pour Musun, jeune fille de 20 ans que ses parents ont abandonné là pendant un mois d'été, pour tenir compagnie à la mémé et à son veuvage récent. Un village perdu, sans wifi (quelle horreur !), mais un véritable microcosme où planent encore les ombres de quatre collégiennes disparues quinze ans plus tôt. Une époque où Musun vivait alors dans ce même village…

La découverte d'un coffret mystérieux enfoui depuis cette époque et l'assistance d'Apollon le séduisant héritier local, vont pousser Musun à remonter le cours de ces affaires, faisant resurgir quelques secrets que beaucoup auraient aimé voir oubliés.

Si j'ai beaucoup apprécié ce changement de décor et cette ambiance rurale permettant d'entrer dans une nouvelle dimension des cultures et croyances coréennes, j'ai également été séduit par la qualité de l'intrigue développée et les portraits imagés et réussis des différents protagonistes, travaillés et hauts en couleurs.

À l'inverse, la légèreté de ton et quelques longueurs digressives de la première partie cassent un peu trop le rythme d'un récit qui aurait gagné à cultiver davantage la profondeur entrevue en dernière partie. Mais pas de quoi gâcher cette découverte, avec mention spéciale au titre et à la couverture, superbe. Comme d'hab' !
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La littérature du pays du matin calme est fort peu présente dans mes étagères mais je suis en train de réparer ce tort avec l'aide des éditions du même nom (Matin Calme, pas Tort !).

Le titre de ce roman, ainsi que la première phrase du résumé, pourraient faire fuir les futurs lecteurs, mais ce serait une erreur car ce roman policier est jubilatoire !

Non, on ne rit pas à gorge déployée ! Mais quand des anti-héros tels qu'une ado qui se lève alors que le cul du soleil est au zénith, sa Mémé qui n'arrête pas de bougonner, ronchonner, l'engueuler (et de bosser) et un bel ado de 14 ans, surnommé Apollon se mettent à jouer les Sherlock Holmes ou les Hercule Poirot sur les quatre disparitions de jeunes filles qui eurent lieu il y a 15 ans, ça ne peut que donner du burlesque.

Burlesque, oui, mais pas à n'importe quel prix non plus ! L'enquête n'est pas bâclée, les personnages non plus et la trame est extrêmement bien faite car à aucun moment on ne s'embête tout en découvrant quelques pans de la vie en Corée du Sud.

Sous des dehors amusants (vu le trio d'enquêteurs), l'enquête cache tout de même une affaire grave puisque 4 jeunes filles ont disparu le même jour, laissant leurs parents au désespoir, certains plus que d'autres.

Assassinat ? Enlèvement par des types louches ? Fugues toutes les quatre en même temps ? On sait que si enlèvement il y a eu, ce n'est pas par des extra-terrestres, sinon, Fox Mulder serait déjà sur place.

Un roman policier qui ne manque pas de fraicheur, de sourire et qui, sous des airs amusants, est tout de même plus sérieux qu'il ne laisse paraître. La grand-mère est truculente et ses relations avec sa petite-fille sont des moments assez drôle. le tout sera de s'apprivoiser l'une et l'autre qu'elles sont toutes deux aux antipodes en ce qui concerne leur mode de vie.

Voilà un intéressant voyage au pays du Matin Calme qu

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Mais qui a dit qu'il ne se passait absolument rien dans un petit village perdu en Corée pendant la saison estivale ?
La jeune Musun, contrainte de rester auprès de sa grand-mère le temps d'un été va se retrouver plonger dans une enquête trépidante sur la disparition de jeunes filles il y a quinze ans de cela.

Le trio formé par le beau "Appolon", la pétillante grand-mère et Musun est rafraîchissant. Les personnages sont attachants et nous les suivons avec plaisir tout le long de leurs réflexions et de leur avancement. J'ai aimé la désinvolture de Musun, jeune fille qui se laisse un peu porter tout en s'adaptant à son sort. Elle a un langage naif et sincère, et un tempérament doux. Elle a également beaucoup d'humour et fait régulièrement des comparaisons originales.
Chang-hui, l'"Appolon", est plus discret, un chouia ténébreux, meurtri par les secrets de familles et les non-dits.
Quant à la grand-mère, oh cette grand-mère ! Fan de séries télévisées et en pleine forme pour son âge (sarcler les champs à quatre-vingts ans tout de même !), elle est très drôle et aime apporter son grain de sel. J'ai adoré sa relation avec sa petite-fille, elles se chamaillent mais nous sentons que c'est pour elles une preuve d'amour.

J'ai également trouvé l'ambiance d'un petit village typique très bien décrite : un endroit où tout le monde se connaît, où les cancans se propagent à vitesse grand V, et où on peut parfois étouffer. Cela change des autres romans/"polars" coréens qui se passent tous en ville. le cadre est donc original !

L'histoire est agréable et sans temps mort, le ton est drôle et j'aime énormément l'ambiance qui règne dans le roman, léger tout en ayant quelques tensions, grâce à l'alternance des chapitres plus long narrés par Musun et ceux beaucoup plus courts où la parole est donné à la personne qui détient la clé de l'énigme (ou du moins une partie).

L'enquête est vraiment bien pensée et l'auteur a disséminé de temps en temps des indices pour résoudre l'énigme (je dois avouer n'avoir fait les liens qu'à la fin).
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Corée du sud. Loin de la ville. Loin de la civilisation.

Pour Musun, c'est le grand retour au village natal de son père à l'occasion du décès de son grand-père. le lendemain matin, enfin, vers presque midi, réveil difficile de la jeune femme quand elle découvre que ses parents l'abandonnent pour un mois dans ce trou pourri, aux côtés de Hong Gannan, cette grand-mère irascible qui trouve décidemment chaque occasion de se plaindre de sa petite-fille. Musun s'ennuie, se morfond et finit par trouver une carte au trésor qui la mène droit au pied de la demeure d'un bel Apollon et dans les souvenirs oubliés de mystérieuses disparitions 15 ans auparavant...

Ces trois personnages forment certes un curieux trio, loin des inspecteurs guindés et vêtus de costards bien taillés mais n'en sont pas moins efficaces...à leur manière ! Musun, la narratrice un poil hautaine par moments, dédaigneuse et dans l'ironie presque constante. Apollon, jeune collégien héritier et adopté de la famille noble du village mystérieux, qui semble porter le poids du monde sur ses épaules. Enfin, la grand-mère Hong Gannan, une femme de la campagne coréenne des plus typiques, très sensible mais attention, sans le montrer, excessivement curieuse, un peu brutale, travailleuse et surtout fan de feuilletons du soir un peu clichés.

Au cours de cette enquête, car malgré son côté singulier, il s'agit bien d'une enquête, chaque découverte amène la suivante, tout s'écoule fluidement, avec son lot de surprises et croyez-moi j'étais loin de toutes les voir venir ! Malgré un départ peut-être un peu lent de mon côté, l'intrigue m'a finalement saisie et je n'avais qu'une envie : avoir le mot de la fin.

Quel bonheur de suivre une enquête à la campagne. La narration brute de pomme de Musun était déjà d'une fraicheur bienvenue, l'air de la campagne le confirme ! D'autant que l'on retrouve bien l'ambiance petit village où tout le monde à beau se connaître chaque famille cache bien ses secrets...jusqu'à quand ! La peur du jugement entre voisin, la sensation d'étouffement dans cet espace si petit avec des familles plus ou moins faciles à vivre, le besoin forcé pour certain de s'intégrer à cette "grande tribu", tout cela ajoute un peu de tension tout en restant d'une fraicheur globale grâce à la narration détachée de Musun.
Enfin, les visions kaléidoscopiques qui s'intègrent entre chaque chapitre, narrés cette fois par une mystérieuse personne, ajoutent une certaine appréhension grandissante.

Encore une fois, Matin Calme nous propose un texte original, un cadre original et des personnages marqués qu'on serait heureux de rencontrer dans de nouvelles aventures !
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Pour qui est-ce que je suis restée à la campagne, dans ce coin paumé où même internet et les smartphones ne fonctionnent pas ? Pas pour les cinq cent mille wons d’argent de poche laissé par mon père. J’arriverais très bien à vivre sans cette somme minable. Adieu, veille mémé ! Tu ne me reverras plus jamais. Good bye for ever ! Sayonara ! Ah ça m’énerve ! Chaque matin, elle me réveille avec cette brusquerie. Si elle voulait que je ramasse les graines de sésame, elle n’avait qu’à me le dire. Et puis, est-ce qu’elles sont à moi ces graines ? Non, c’est à elle…
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Tu sais, l'esprit d'un noyé, pour qu'il puisse quitter le lieu où il est prisonnier, il doit attraper l'âme de quelqu'un d'autre pour venir le remplacer. C'est pourquoi un lac, à partir du moment où quelqu'un s'y est noyé, continue à faire des victimes.
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Vous connaissez la légende de l'escargot sans coquille ? [...] Il était une fois une femme très paresseuse. Tellement fainéante qu'elle ne tissait plus ses étoffes et ne lavait pas son linge, si bien qu'elle avait de moins en moins de vêtements. Au bout d'un moment, elle finit par vivre toute nue. Un jour, il y eut une fête au village et elle avait très envie d'y aller malgré sa paresse. Alors elle supplia son mari de l'y emmener, cachée dans une grande jarre. Elle demanda qu'il transporte la jarre et la dépose dans un coin de la place où se déroulait la fête. Son époux obéit. La femme sortait de temps en temps la tête de sa jarre tout en faisant attention à ne pas se faire voir. Les villageois finirent par la remarquer. Ils la trouvèrent odieuse et pour s'amuser un peu, ils se mirent à donner des coups dans la jarre, qui se brisa. La femme, nue comme un ver, eut tellement honte qu'elle succomba, et se réincarna en une espèce d'escargot sans coquille : la limace.
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La vieille mémé ignorante, elle n’arrête pas de me traiter de bonne à rien ou d’idiote. Croit-elle que je ne l’insulte pas parce que j’en serais incapable ? Je n’ai pas ma pareille en gros mots. Je me suis montrée respectueuse à son égard parce qu’elle est âgée, espèce de veille bique, elle n’a pas le droit de se comporter comme ça avec moi. Pour qui est-ce que je suis restée à la campagne, dans ce coin paumé où même internet et les smartphones ne fonctionnent pas ?
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La propriétaire de l’épicerie est une vieille dame plantureuse dont le soutien-gorge doit bien dépasser le bonnet D. À ma surprise, elle n’en porte pas, mais pour autant l’effet n’est pas du tout sexy. Peut-être parce qu’elle a autant de ventre que de poitrine ?
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