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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Habituellement fan des biographies, nouvelles et autres romans du génial Stefan Zweig, je suis un peu embêtée au moment de rédiger cette critique de son enquête historique Amerigo... Embêtée parce que cette critique ne peut qu'être mitigée...

Rien à dire sur le fond et le style, qui me plaisent toujours autant. En revanche, pourquoi cette forme artificielle de l'enquête historique et ces circonvolutions sans fin sur le caractère honnête ou malhonnête d'Amerigo Vespucci ? Plus de 500 ans après les faits, nous aurons de toute façon du mal à nous faire notre propre idée... Bref, l'enquête a beau être brève avec ses 121 pages, elle était encore trop longue de 50 pages un peu verbeuses à mes yeux !

Pourtant, le sujet est vraiment intéressant : pourquoi l'Amerique porte-t-elle le nom d'Amerigo Vespucci alors même qu'il n'a pas du tout participé à sa découverte ? Cette information ne va pas changer votre vie d'homme ou de femme moderne, c'est sûr, mais elle donne lieu ici à des développements brillants et érudits, à lire par pur plaisir intellectuel, ou pour briller dans les dîners.

Cette dénomination est le fruit d'une suite de hasards et de coïncidences historiques, sans qu'Amerigo ne soit ni un grand navigateur ni un grand imposteur... Il a eu le mérite de réaliser en premier que cette terre atteinte par Christophe Colomb n'était pas un morceau d'Asie, mais bien un 'monde nouveau', et d'écrire des lettres à son patron Médicis sur ce thème.

Dans l'effervescence des découvertes et de leur diffusion, ses écrits ont été repris, déformés, transformés... jusqu'à ce qu'un petit géographe de Saint-Dié veuille intégrer ce 'monde nouveau' à la cartographie de Ptolémée et propose pour cela l'appellation Amérique, sans chercher plus loin que le bout de son 'monde nouveau'.

Amerigo était sans conteste au bon endroit au bon moment, mais Zweig aurait peut-être pu le raconter plus directement et simplement.
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Dans ce livre Stefan Zweig se propose de nous retracer l'histoire d'Amerigo Vespucci et du nom qu'il a laissé à la postérité au continent américain.
Alors bien sûr sa plume et toujours aussi belle, fluide et évocatrice mais décidément, comme avec son Montaigne que j'ai lu récemment, bien que Stefan soit mon auteur préféré que je l'apprécie de tout mon coeur, pour les non-fiction ça ne colle vraiment pas… Peut être suis-je trop grande fan d'histoire et par conséquent habituée à une certaine « rigueur » ? Car chaque fois que je lis un essai historique je cherche rigueur et précision, or la il n'en avait assez peu.
L'ouvrage tourne énormément en rond, ressassant les hypothèses et nombreux malentendus, erreurs et quiproquos, je comprends que ce soit nécessaire de revenir dessus car il fonde son essai justement sur les couacs qui ont parsemés le chemin de cette destinée, mais malheureusement j'ai trouvé que l'on se noyait totalement dans les circonvolutions.
J'ai trouvé aussi embêtant le fait qu'il cite pas mal de documents mais qu'on ne les trouve pas en annexes comme dans tous les essais d'histoire… Pour ce point je ne sais pas si la faute est à Zweig ou bien à Livre de poche.
Ensuite, encore comme avec son Montaigne, j'ai trouvé la présence de l'analyse psychologique trop lourde et inopportune.

Mais ce qui a été le plus fâcheux dans ce livre c'est que l'analyse de Zweig va l'encontre des dernières informations notamment par Michelle Lequenne que j'ai lu dans «Christophe Colomb : Amiral de la mer Océane» où il parle clairement d'une lettre de Colomb, restée longtemps dans l'oubli, mais revenue à la surface trois siècles plus tard, où le navigateur évoque explicitement une nouvelle terre. Donc selon Lequenne il avait compris, au bout d'un certain moment, qu'il découvrait quelque chose de nouveau. Or Zweig en 1942 n'a visiblement pas eu accès à cette lettre — à cause de l'exil ? par ignorance ? —, donc on se retrouve avec une analyse des faits plutôt incomplète, voire erronée, et c'est très dommage. Sachant que le sujet des explorateurs et des grandes découvertes est un sujet déjà entouré de nombreux mystères et qui depuis des siècles prête souvent à controverses et confusion, c'est pourquoi je préfère, et je trouve qu'il vaut mieux, lire les recherches les plus récentes en la matière afin d'avoir toutes les infos vérifiées et sourcées d'aujourd'hui.
Lequenne parle également de Amerigo dans l'un de ses livres ; "Colomb contre ses mythes"" dont les extraits sont mis en annexe de "Christophe Colomb amiral de la mer Océane" et dedans il y défait point par point les mensonges et erreurs de Vespucci et d'ensuite démontrer une nouvelle fois que Vespucci tenait son jugement d'une nouvelle terre par Colomb lui même.

« [Vespucci] prit-il conscience le premier de ce que la terre ferme qu'ils abordèrent était un continent encore inconnu ? Il l'écrit en 1502, et Colomb en 1498. Mais le Mundus Novus de Vespucci fut publié, tandis que les textes de Colomb ne furent pas, ce qui fit du premier le parrain de l'Amérique »

La découverte de l'Amérique est un sujet, on le constate, éminemment complexe et semé de zones d'ombre, Lequenne ne les cache pas, et je conseille vraiment la lecture de son ouvrage chez Gallimard Découvertes à ceux que ça intéresse car il y expliques les choses clairement et les annexes sont riches en écrits modernes ou contemporains sur le sujet.
Bref, une chose est sûre la thématique des explorateurs est extrêmement tortueuse et délicate — mais ô combien passionnante —, et c'est bien pour ça que je préfère avant que faire ce peut rester sur des lectures récentes.

Et ce qui est malheureusement sûr aussi, c'est que j'ai vraiment du mal avec les recettes des fictions (psychologie et circonvolutions) appliquées aux essai historiques...désolée Stefan !
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Roman très instructif, documentaire,pédagoqique... Zweig était en plein travail sur son Magellan, lorsqu'il découvrit Amerigo Vespucci. Etonné par cette personnalité méconnue, il compléta ses recherches sur le sujet et se rendit compte à quel point l'histoire humaine était injuste.
Je vous laisse découvrir et résoudre cette étonnante énigme: Pourquoi l'Amérique s'appelle t-elle ainsi ?
Il faut aimer ce genre de roman. Ce n'est pas inintéressant !
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Amerigo c'est l'histoire d'une méprise. Et peut-être même plus que cela…
Dans son style impeccable, Zweig mène l'enquête pour savoir si Vespucci mérite la gloire que l'histoire lui a attribuée en léguant son prénom au quatrième continent. Il soulève le ciel et la terre des archives, les croise, les confronte, nous interpelle et nous séduit une fois encore par son érudition et sa manière tout à lui de saisir l'histoire.
Mais la véritable méprise ne tient-elle pas au fait de penser que la gloire puisse être méritée lorsque l'on parle de l'Amérique découverte ? Que l'intérêt, dans cette histoire, est de savoir si un nom extérieur quel qu'il soit est plus légitime qu'un autre ? Car il passe plus que rapidement sur le fait que ces terres étaient occupées et sur les horreurs qui furent associées à cette page de l'histoire de l'expansion occidentale.
Bien sûr, on peut prendre un autre sujet que celui du génocide des peuples aborigènes (des origines) qui habitaient ces terres avant qu'Espagnols, Portugais, Français et autres européens ne décident de venir s'y implanter pour y établir leur plan d'occupation et d'enrichissement. Je peux même bien dire que j'ai pris du plaisir à lire ces pages. Mais je dois aussi souligner que je redécouvre Zweig depuis quelques lectures, moi qui l'avais tant aimé adolescent. Cet auteur porté au nu par tous pour son humanité ne s'intéresse qu'aux puissants, qu'à ceux qui ont laissé un nom dans l'histoire, cette histoire écrite par les vainqueurs. Il n'a d'yeux que pour les grands ; et ce sont leurs petits tracas, leurs malheurs posthumes qui le retiennent plus que tout autre fait. Zweig pleure et voudrait faire pleurer sur Marie-Antoinette ; il voudrait nous faire croire que Cicéron était un grand humaniste avant l'heure (il était tout le contraire) ; il s'insurge contre la violence, aucune ne trouvant grâce à ses yeux quand la commettre ce ne serait jamais « défendre une cause », mais toujours « commettre un crime » (comme il l'écrit dans Conscience contre violence car de bons chrétiens s'en prirent à de bons chrétiens). Il n'aura pourtant pas une phrase pour les centaines de milliers de natifs massacrés par les Colomb, Cortes, et autres Pizzaro, ces tueurs en série psychopathes, mais au service des puissants d'Europe (les bons chrétiens en chef).
De même, n'est-on pas autorisé à s'offusquer de lire sous sa plume, dont nul ne peut douter qu'elle sait ce qu'elle écrit, que « ce n'est pas Vespucci qui a posé le premier le pied sur le continent américain, mais Colomb et Sébastien Cabot » comme si ce continent était vierge de toute vie humaine ? « Quand l'humanité découvre quelque chose de nouveau, dit-il encore, elle veut lui donner un nom ». Aucune trace d'humanité, donc, sur ces terres avant que nous n'y posions nos pieds bottés et armés ? Il faut attendre qu'il relate les écrits de l'époque qu'il investigue pour entendre parler de la bonté des « indigènes » : est-ce à ce prix que l'on doit soigner la construction de son récit, ses effets narratifs ?
Et même si toute son intrigue porte sur le bienfondé ou non de la nomination de ces terres du nom d'Amérique, la seule alternative envisageable pour Zweig est bien le nom de « Colombie »… Est-ce à dire que les habitants de ces contrées n'avaient pas nommé leurs territoires ou est-ce que Zweig estime qu'ils n'ont pas voix au chapitre ? Quoi qu'il en soit, oubli, maladresse ou mépris, le résultat est le même : ce n'est pas dans Amerigo que nous l'apprendrons.
Pour les curieux, c'est chez Howard Zinn (Une histoire populaire des États-Unis) ou chez Denys Delage et Jean-Philippe Warren (Le piège de la liberté) par exemple, que l'on accède à des informations sur les véritables noms des terres de l'« Amérique » précolombienne.

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Un petit livre sur un quiproquo historique. Pourquoi l'Amérique porte le nom d'Amerigo Vespucci et pas celui de Christophe Colomb ? C'est intéressant et bien raconté.
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Stefan Zweig nous dévoile l'une des plus grande méprise de l'histoire. Il nous démontre à la manière d'une enquête policière comment et pourquoi pendant de nombreux siècles, l'humanité à attribué la découverte de l'Amérique, a Vespucci et non à Christophe Colomb.

Une final doit-on attribuer cette découverte à l'homme qui à découvert le premier ce continent sans en prendre conscience (En croyant être arrivé en Inde) ? Où Doit-on l'attribuer à l'homme qui a su reconnaître que c'e n'était pas l'Inde mais plutôt un nouveau monde?

Un petit livre qui se lit très vite et qui nous permet de faire la lumière sur un petit morceau d'histoire très important.
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L'Amérique aurait dû s'appeler Colombie. Amerigo Vespucci lui a pourtant donné son nom et le plus surprenant, à son insu. Mais alors comment en est-on arrivé à là ?
Vous le découvrirez si vous prenez le temps de parcourir cette enquête. L'origine de cette erreur historique couvre une période de trois siècles. Parfois, c'est un peu long et redondant mais l'histoire est là !
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Il me semble que je rejoins nombre de lecteurs en m'associant à leur verdict. Ce récit ne vaut que pour les ignorants du fait qui découvrent qu'en effet l'Amérique n'est pas la Colombie et vice versa.
Hormis cette révélation et le fait que ce soit du Stefan Zweig donc bien écrit, l'ouvrage n'est guère épais et pourtant, on y trouve le moyen de s'y ennuyer, parfois.
J'ai hâte de lire Magellan qui me parait d'une autre stature...
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Une citation de Confucius était postée il y a quelques jours sur Babelio qui disait : « Faire quelque chose de remarquable vaut mieux que d'être remarqué ».
L'erreur de Colomb a été de croire qu'il était arrivé aux Indes et de s'être entêté dans son erreur au point de perdre toute crédibilité. le mérite d'Amerigo, le seul (historiquement) est d'avoir compris le premier que Colomb avait découvert un nouveau monde.
C'est ensuite un enchainement de hasards, de malentendus mais surtout d'éditeurs peu scrupuleux, qui ont conduit Amerigo, bien malgré lui, à être remarqué (à la suite d'une remarquable confusion) et à être considéré comme le nouveau Ptolémée.
Il est intéressant de voir l'évolution de l'image de Vespucci à travers les siècles, tour à tour génie de la navigation ou infâme escroc, il faudra du temps pour que le rôle véritable d'Amerigo soit clairement établi.
Un livre qui illustre simplement le fait que l'histoire est vivante, mouvante, en constante évolution et fonction d'éléments nouveaux, d'interprétations nouvelles ou au gré de l'évolution des paradigmes historiques. Tenter de figer pénalement l'histoire est tout simplement absurde !!
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C'est du Zweig, c'est donc merveilleusement bien écrit. C'est intéressant, on comprend mieux l'origine du mot Amérique, ce qui m'avait interloqué étant plus jeune puisqu'on nous apprenait à l'école que c'était Christophe Colomb qui l'avait découvert par erreur. Néanmoins, avec un peu de maturité et un peu plus d'années, je me rends compte que ce genre d'appellations à un continent ou à un pays tirée du nom d'une personne ne revêt d'aucun sens. Et donc, même si ce que nous livre Zweig est intéressant, je lui dirais s'il était encore vivant "on s'en fout". Toutefois, il met le doigt sur certaines choses comme le fait que des hommes qui se voulaient érudits aient disserté en bien ou en mal sur Amerigo Vespucci sans l'avoir connu de son vivant alors que lui et Colomb n'entretenaient aucune inimitié. Je retiendrais donc de cette oeuvre que l'être humain a souvent le tort de juger son prochain.

En revanche, je regrette au vu de l'écriture de Stefan Zweig qu'il ne se soit pas plutôt intéressé à l'histoire mystérieuse de Christophe Colomb et à l'hypothèse selon laquelle il était juif et qui pourrait nous éclaircir sur les vraies raisons et les vrais origines de ses moyens matériels pour atteindre son but. Je pense que cela aurait été plus signifiant de creuser dans cette direction.
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