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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
J'adore Stefan Zweig. J'ai lu ses classiques, et durant le confinement, trois de ses biographies réédités en un gros pavé (Les grandes Vies - je ne sais plus quelle édition): Magellan, Marie Antoinette, Marie Stuart, fouché. J'avais surtout aimé celle de fouché. En regardant un peu jusqu'à qui l'avait porté son talent de biographe, voila-t-y pas que je tombe sur Nietzsche, un de mes auteurs préférés, dont j'ai déjà parcouru la biographie par Karl Jaspers. Ni une ni deux, je fonce voir si je trouve ça quelque part. Et non, c'est dur !
Je mets une alerte sur je ne sais plus quel site pour voir si une occasion ne passe pas de temps en temps... et en quelques mois, voilà une librairie qui envoie ce beau lièvre dans mes rets ! Banco !
Je ne cherchais que Nietzsche, mais j'ai eu aussi Kleist et Hölderlin. Je connais bien sur le philosophe, mais j'apprécie aussi l'autre Friedrich, mais ignorais tout sauf le nom de Kleist. Ce fût donc d'abord une découverte de cette comète, puis d'une autre, et d'une dernière. Car tous trois ont eu une vie intellectuelle aussi intense que courte, et une fin violente. Trois hommes possédé par un "démon", qui provoqua aussi bien leur géniale oeuvre que leur douloureuse chute, incapables qu'ils furent de gérer ce monstre en leur sein.
Ce démon aujourd'hui on le nommerais autrement, avec l'aide de la psychiatrie, de la psychologie, des neurosciences. Mais tout cela n'existait ni à l'époque de Kleist ni à celle de Zweig, et tant mieux ; on a ainsi l'interprétation toute littéraire de l'auteur car il n'avait que cela sous la main, et tout son art et d'en tirer trois portraits brillants, puissants, réalistes sûrement et qui donnent envie de lire ces auteurs.
Le style est net, concis, précis, assez peu romanesque mais sans prétention journalistique ou sensationnaliste. On lit donc avec plaisir et sans être agacé par des effets de manches. Un pur régal, car ces vies sont largement assez romanesques par elles-mêmes !
J'ai été frappé par la vision très particulière et assez peu biographique finalement de Nietzsche, que je connais mieux: rien sur son enfance, sa famille, sa formation, ses début: tout est concentré sur l'oeuvre et sur la façon dont son démon l'a amené à être le penseur libérateur qu'il fût ! Un travail plus de critique littéraire qu'autre chose, finalement. Mais avoir le regard acéré est précieux pour le lecteur de moindre qualité que je suis.
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Super livre!!! Un ouvrage de réference et une introduction passionnante sur le romantisme allemand.
Aprés les romans et les nouvelles, Stefan Zweig aborde le genre biographique, toujours sous l'angle de la psychanalyse.Il s'agit d' "accorder plus d'importance à l'homme qu'à l'oeuvre, ne voir dans celle-ci qu'un auxiliaire pour mieux pénétrer la psychologie de son auteur."
Je n'ai qu'une hâte, c'est de me plonger dans les oeuvres de ces auteurs que je viens de redécouvrir sous un jour nouveau!
"Il n'existe pas de grans art sans la présence du démon...Il n'y a pas de grand art sans inspiration et toute inspiration émane d'un au-delà inconscient, d'une intuition qui dépasse l'intelligence.(...)Tout esprit créateur est inévitablement amené à entrer en lutte avec son démon, et c'est toujours un combat passionné, héroique, le plus magnifique de tous les combats.
Holderlin, Kleist et Nietzsche sont les types allemands les plus représentatifs du poète terrassé par le démon...Nous appelons démon l'inquiétude primordiale et inhérente à tout homme qui le fait sortir de lui-même et se jeter dans l'infini, dans l'élémentaire..."
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Quelle dose de vérité un homme peut-il supporter ? F Nietzsche le Gai Savoir

Ce texte de Stefan Sweig (1881-1942), der kampf mit dem dämon, édité pour la première fois en 1937, traduit par Alzir Hella, utilise la figure de style des Vies parallèles de Plutarque, en proposant d'exposer trois figures héroïques : Hölderlin, Kleist et Nietzsche. Tous trois projetés hors de leur moi par une puissance formidable, supraterrestre, un cyclone de passion et qui finissent prématurément dans le suicide et la folie. Des météores, incompris de leur génération, rayonnant dans leurs brèves missions. “Eux-mêmes ignorent ce qu'ils sont et le chemin qu'ils prennent parce qu'ils ne font que venir de l'infini, pour aller à l'infini : c'est à peine si dans l'ascension et la chute rapides qu'est leur vie ils frôlent le monde réel.”

J'ai lu pour l'heur la partie consacrée à Frédéric Nietzsche. Ce texte dense de 90 pages possède une force de pénétration stupéfiante qui n'étonnera pas les connaisseurs de Sweig. Que l'on soit lecteur ou non de Frédéric Nietzsche, nul ne saurait passer à coté de ce monument de compréhension intime du philosophe qui vous imposera une nouvelle plongée dangereuse dans Zarathoustra, Ecce Homo ou le Gai Savoir. L'ami de Freud décrit l'homme en ses multiples dimensions, psychologique en digne ami et disciple du grand viennois, et celles du philosophe ou plutôt du philalèthe, ami de l'Alètheia plutôt que de Sophia, et bien sur de l'écrivain.

lire la suite sur www.quidhodieagisti.fr
Ne manquez pas ce moment d'élévation dans notre monde gris et vulgaire.

Lectori salutem, Patrick

Lien : http://www.quidhodieagisti.fr
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