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Ce sera un abandon pour moi.
Je ne sais pas si c'est le style, le point de vue ou tout simplement pas le bon moment mais je me suis arrêtée à la page 155.
Ce que raconte S. ZWEIG serait plus intéressant pour moi avec plus de recul de sa part.
Dire, entres autres, que les ouvriers sont heureux fin 1800 et se plaindre d'avoir pu aller à l'école.
J'ai eu du mal.
Je retenterai peut être avec un roman.
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lettre d'adieu Traduction de la lettre par Laurence Baïdemir : Wikipédia
"« Avant de quitter la vie de ma propre volonté et avec ma lucidité, j'éprouve le besoin de remplir un dernier devoir : adresser de profonds remerciements au Brésil, ce merveilleux pays qui m'a procuré, ainsi qu'à mon travail, un repos si amical et si hospitalier. de jour en jour, j'ai appris à l'aimer davantage et nulle part ailleurs je n'aurais préféré édifier une nouvelle existence, maintenant que le monde de mon langage a disparu pour moi et que ma patrie spirituelle, l'Europe, s'est détruite elle-même.

Mais à soixante ans passés il faudrait avoir des forces particulières pour recommencer sa vie de fond en comble. Et les miennes sont épuisées par les longues années d'errance. Aussi, je pense qu'il vaut mieux mettre fin à temps, et la tête haute, à une existence où le travail intellectuel a toujours été la joie la plus pure et la liberté individuelle le bien suprême de ce monde.

Je salue tous mes amis. Puissent-ils voir encore l'aurore après la longue nuit ! Moi je suis trop impatient, je pars avant eux. »

N'en déplaise à certain on retrouve l'homme dans ses mémoire. on peut lui reprocher d'être né avec une cuillère d'argent dans la bouche et d'observez le monde avec le prisme de son statut privilégié. Qui des auteurs du 19 ième et du début du 20 ième siècle ne fut pas privilégiés? car en ce début de de 20 ième siècle, pour savoir écrire il fallait possédait de quoi apprendre. L'école n'étant pas gratuite et universelle en Europe.
Oui il avait le droit dans sa jeunesse de reprocher à ses proches cette vie corseté car la Belle Epoque fut une période marquée par les progrès sociaux, économiques, technologiques et politiques mais le rôle de femme au foyer devient la norme, et même un objectif stratégique en raison de la quasi-impossibilité pour les femmes d'obtenir un salaire décent.
Ceci dit nous avons dans ce texte une ode à la paix et un réquisitoire pour l'alliance des peuples Européen, il ne fut pas comme Proust tourné autour de son monde, mais découvrit, vécu et épousa le monde occidental.
Il nous décrit dans ce livre l'histoire de l'Europe qui se suicida avant de renaître bien mal en point et je pense qu'il serait bien malheureux d'apprendre qu'après ces catastrophes, les sirènes du nationalisme sifflent encore à nos oreilles.
Je suis heureux d'avoir lu un livre qui nous décrit, sans complexe et avec une telle clarté auto destruction de se continent, même si ce point de vu est vécu sans les contraintes des besoins d'un revenu.
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je ferme ce livre avec beaucoup de respect. impressionnée par l'écrivain, son époque et les personnes qu'il a croisées. un témoignage précieux sur un temps et souvent une analyse prémonitoire. même si quelquefois interpellée par une attitude personnelle. mais chapeau, l'écrivain, je l' ai lu plusieurs fois et ne vais pas m'arrêter en si bon chemin pour le connaître un peu mieux à travers tous ceux qui on écrit sur lui
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Ecrit en exil, au Brésil, peu de temps avant la mort de son auteur par suicide, cet ouvrage n'a rien d'un testament littéraire, non c'est avant tout la re-création du monde d'avant de Stefan Zweig.
Un monde perdu, fantasmé, sans doute magnifié, voire transfiguré, par le filtre des souvenirs du narrateur, celui de la fin du 19è et du début du 20è siècle. La douce vie dans la Vienne impériale. le monde de tous les espoirs, un monde où la jeunesse commençait à se sentir exister en dehors des carcans imposés au 19è siècle .... c'est celui de Stefan Zweig, le monde de sa jeunesse, plein d'enthousiasme, joyeux des promesses que le début de l'industrialisation laissait espérer..... le téléphone, le cinéma, l'automobile, et au delà l'espoir d'une vie plus facile dans un monde si nouveau que les esprits novateurs se prenaient à rêver en inventant de nouvelles formes d'expression littéraires, picturales, architecturales ...
Bien sûr ces jeunes gens n'étaient pas dénués d'arrogance intellectuelle, mais ils portaient en eux une telle fièvre de nouveauté, tant de certitude de vie meilleure ...
C'est ce monde là, embelli par le souvenir de folles illusions, que Stefan Zweig fait revivre pour nous, lecteurs d'aujourd'hui. Et il le fait avec une telle ardeur, un style exaltant, un tel talent de conteur se situant bien au delà de la norme habituelle que le lecteur a l'impression que ce passé redevient tout à coup présent par la magie d'un verbe inspiré.
Alors, tout à coup on fréquente avec émotion ... Hugo von Hoffmannsthal, Rainer Maria Rilke, Emile Verhaeren, Romain Rolland, Auguste Rodin, Sigmund Freud, Richard Strauss ..... et bien d'autres, toutes sommités intellectuelles et artistiques, que Stefan Zweig a pu côtoyer, dont il s'est fait des amis et qu'il fait revivre par le biais de portraits précis, ardents, saisissant de réalisme, transcrivant avec amour et respect ce qu'il pressent du tempérament de chacun. A ce titre, la rencontre avec Auguste Rodin, et la visite de l'atelier du Maître donne à lire et à vivre la fascinante expérience de l'homme en pleine concentration créatrice, lorsque Rodin apporte par petites touches et retouches une amélioration à l'oeuvre en cours, laissant Stefan Zweig pantois et muet de saisissement et d'admiration.

Par ailleurs, l'intelligence aiguë de l'auteur, dénué d'esprit politique mais animé d'un vibrant sens critique, lui permet aussi de décrypter impitoyablement son époque. Il en délivre une analyse précise, incisive, non seulement de celle de sa jeunesse, mais aussi de celle de la première guerre mondiale et surtout de l'après-guerre, d'abord emplie d'espoir mais peu à peu entachée par l'inexorable montée des nationalismes, surtout après la crise financière de 1929. Alors il développe une puissante et terrifiante étude de la montée de l'hitlérisme en Allemagne, puis en Autriche, développant les minuscules mais inexorables avancées de la marche forcée vers le cataclysme mondial .

Stefan Zweig, dont la fibre européenne ne supporte pas les nationalismes étroits prônant le repli sur soi-même, ressent très rapidement quelle horreur peut naître de la situation européenne à l'avènement d'Hitler, se sent dans l'obligation de fuir son Autriche natale et devient donc apatride et sans espoir, tant la destruction du monde qu'il a connu lui paraît sans remède.
Vous l'aurez compris, cet ouvrage est un incomparable témoignage de la première partie du 20è siècle. Remarquablement rédigé, il offre une vision, certes limitée par le regard d'un unique individu, mais également transcendée par l'intelligence visionnaire de son auteur.

Modestement, Stefan Zweig ne met jamais sa personne en avant, en dehors de quelques souvenirs d'enfance et d'adolescence, ne nous dit pratiquement rien de son oeuvre, mais la lecture de cet ouvrage ne peut qu'inciter le lecteur à la découvrir, tant ces "Souvenirs d'un européen" éclatent de talent.
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Mémoires, témoignage, testament, réflexion politique? Un peu tout ça en même temps. Ce livre est un des plus beau plaidoyer de l'idée européenne, un cri déchirant sur le recul des idées et la montée des totalitarismes.
Zweig a fait le pari de l'intelligence humaine et en 1942, tout laissait penser qu'il avait perdu son pari. Faute d'espoir, il lui a manqué l'espérance.
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La dernière phrase de ce livre le résume bien.
Le soleil brillait vif et plein. Comme je m'en retournais, je remarquai soudain mon ombre devant moi, comme j'avais vu l'ombre de l'autre guerre derrière la guerre actuelle. Elle ne m'a plus quitté depuis lors, cette ombre de la guerre, elle a voilé de deuil chacune de mes pensées, de jour et de nuit; peut-être sa sombre silhouette apparait-elle aussi dans bien des pages de ce livre. Mais tout ombre, en dernier lieu, est pourtant aussi fille de la lumière et seul celui qui a connu la clarté et les ténèbres, la guerre et la paix, la grandeur et la décadence a vraiment vécu.
Stephan Zweig analyse avec beaucoup de justesse les mutations du monde avant la première guerre mondiale et entre les deux guerres avant la guerre de 1940. Ce qui est troublant c'est que ceux qui devaient être responsables de la marche du monde n'ont pas su prévoir les changements qui se dessinaient et encore moins les accompagner par lâcheté, ou par incompétence et se sont laissés eux-mêmes enfermés dans des concepts totalement dépassés
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Stefan Zweig écrit le Monde d'hier en 1942, il envoie le manuscrit à son éditeur juste avant de se donner la mort avec sa femme au Brésil. Il répond à son envie de faire le bilan de sa vie et de parler d'une Europe qui n'est plus depuis l'arrivée du nazisme.

Entre l'essai et le roman témoignage, ce livre aux nombreuses facettes, à la fois historique, sociologique et politique. Zweig ne se contente pas de témoigner, il analyse le monde dans lequel il a évolué.
Tout commence dans une Europe insouciante, riche et empreinte de positivisme et qui ne veut pas voir la Première Guerre mondiale arriver. Puis les années charnières et décisives entre les deux guerres qui la conduiront à sombrer dans le nazisme.
Le récit du quotidien de la population en Allemagne et en Autriche sous l'inflation m'a beaucoup marquée. Il y a un côté effrayant, car les mécanismes qui mènent vers les extrêmes restent les mêmes. Il n'y a pas de hasard dans le fait qu'il se vend encore à 20 000 exemplaires par an. Il existe de nombreux ouvrages sur cette période, mais l'immersion éclairée dans le quotidien des Européens pendant cette période est très enrichissante.

L'autre intérêt du livre est d'avoir accès au cheminement intellectuel qui l'a conduit à devenir le Stefan Zweig que l'on connaît. Témoignage d'un Européen dans une Europe flamboyante et érudite. La grande Autriche et la culture viennoise, le Paris des écrivains, la Russie de tolstoï… Ces nombreux voyages et ces rencontres qui ont forgé son existence et sa plume. Cette humilité, cette intelligence, cette clairvoyance, qui transparaît dans son oeuvre, se confirment à travers le récit de sa vie. Puis la perte de repères, le déracinement et l'exil. Ces blessures qui priveront malheureusement le monde de son génie.

Cette lecture laisse une empreinte indélébile en moi. Je sais déjà que je le relirai un jour. Définitivement Zweig ❤
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Stefan Zweig présente ici sa vision de l'Europe au début du 20 ème siècle. Je dis sa vision car c'est celle d'un bourgeois aisé, cultivé, parlant plusieurs langues et ayant grâce à cela des contacts avec de nombreuses personnes importantes telles von Rathenau ou Romain Rolland.
A vrai dire, autant j'aime ses fictions, autant j'ai un peu de mal à apprécier l'homme. Bien sûr c'est un pacifiste qui ne crie pas avec les loups mais il ne semble pas si concerné par le sort des Juifs.
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Ce livre est le testament littéraire de l'écrivain autrichien. C'est le dernier ouvrage envoyé par Zweig à son éditeur avant de se suicider. À l'instar des lettres pour une jeune de poète de Rilke, vous trouverez ici un creuset de réflexions sur l'art et la vie d'artiste. C'est une véritable confession sur la création et les ressorts de l'inspiration. Ma scène préférée, c'est lorsque Zweig, encore jeune homme, est invité par Rodin dans son atelier. Il observe le sculpteur à l'oeuvre et nous fait revivre ce moment unique. (Il y aussi toutes les anecdotes sur Rilke qui sont tellement touchantes !) Mais Zweig va plus loin, il nous fait découvrir la Seconde Guerre mondiale autrement: il nous raconte l'histoire des hommes, quand bien souvent on se contente d'une histoire politique, militaire et institutionnelle. Ce livre est l'un de mes préférés. C'est celui que j'offre le plus, et c'est sans doute la lecture que j'ai le plus recommandée! Il étant temps que j'en parle ici.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Un moment d'histoire, de notre histoire mondiale, racontée par un éminent écrivain, Stephan Zweig. Viennois d'origine juive, dont il ne faut pas perdre de vue sa destinée particulièrement facile en raison de sa naissance aisée, mais certes sous le joug rigide et autoritaire de l'époque.

Le monde d'hier, peut-être lu sous l'angle, bien sûr du passé mais certainement sur notre monde actuel et sans doute sur celui de demain. Si cette autobiographie souligne les différents voyages de l'écrivain dans différents points du globe ; ses rencontres avec l'élite intellectuelle du XXe siècle - notamment : Freud, Rodin, Valéry, Rilke, Rolland, tolstoï - ; nous avons là un point de vue marqué par une analyse principalement axée sur la culture. Pour ensuite aborder, les sujets intemporels : de l'esprit de tolérance, d'humanisme, du refus d'accepter les notions de races, de langue et surtout de pays. Car pour Zweig, la patrie qu'il choisit, c'est l'Europe ; à l'opposé des visions nationalistes et revanchardes !

Ce fut, non pas un homme d'action mais viscéralement un homme de réflexion. Un précurseur de la notion d'union spirituelle des pays de l'Europe, qui malheureusement ne put qu'essayer de faire participer les hommes à sa vision. D'autant plus, que l'arrivée au pouvoir d'Hitler, avec son cortège de maux, d'iniquités, de cruautés, ne permettra que d'apposer un voile noir de haine sur les pays et les hommes de cette époque. Zweig considère de son devoir de vilipender la folie humaine d'accroire le concept de pureté de la race, au détriment de l'isonomie.

J'ose l'image, pour Stefan Zweig, d'un lanceur d'alerte avant l'heure, dont le plaidoyer – la paix et la sécurité ; les plus précieux des biens pour le genre humain - sans le monde des médias actuels, s'éteignit dans l'ignorance de réaction du jugement des hommes.

Un récit émouvant, une écriture fluide, qui ne peuvent que révolter sur le manque de mémoire de nos civilisations et répandre une ombre lugubre sur notre avenir.

Lien : https://bookslaurent.home.bl..
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