Dan, Daniel, l'auteur et le narrateur, est un jeune Breton. Il fêtera ses vingt ans durant l'année mythique et de tous les espoirs d'une jeune génération qui rêve de refaire le monde, en 1968. Prisonnier de sa Bretagne natal, coincée dans ses traditions et ses préjugés, Dan décide de devenir sous-officier mécanicien dans l'armée de l'air alors que la plupart des jeunes Bretons se destinent à la mer. le hasard fait que son nouveau camarade de chambre, Claude, est un passionné de voyage en auto-stop. Son maître à penser est Kerouac, pionnier de la Beat Generation. le rêve de Claude est de poser les pieds sur toutes les pointes extrêmes de l'Europe. Dan tente l'expérience de suivre Claude dans un périple où, levant le pouce, ils partent rejoindre le Rocher de Gibraltar. Séduit par cette première expérience, Dan décide de devenir un véritable "beatnik" et profite de ses permissions pour parcourir l'Europe en stop. Il se découvre aussi une passion pour la photographie. Épris de liberté, il va également se rendre à Paris pour y vivre le fameux mai 68. de voyages en rencontres enrichissants, il apprend la liberté, l'amour, l'amitié, la solidarité. Il partage avec nous ses déconvenues et ses bonheurs.
Le style est simple. La première partie du livre nous apprend à connaître Daniel, l'auteur. Il se présente quand il a seize ans. Cette introduction risque de vous paraître anecdotique. On retrouve l'auteur quand il a vingt ans. C'est à ce moment que Dan rencontre Claude. Il sort de l'ornière toute tracée du gars qui a un métier et qui est presque prêt à fonder une famille. Cette deuxième partie du livre est passionnante. Dan nous entraîne sur les routes du sud, découvre la richesse du voyage, des rencontres, des aventures qu'il vit, parfois dans la souffrance mais toujours avec un optimisme inoxydable. Sa première expérience accomplie, il consacre ses permissions pour s'aventurer seul vers Istanbul. Dans ce troisième volet de son histoire, Dan abuse du détail et de l'anecdote. Dans de longs chapitres interminables, il nous entraîne sur ses pas. Dans ce long, trop long passage, je me suis ennuyé. J'espérais enfin arriver au bout de ce voyage qui me semblait interminable, un peu comme quand votre beauf vous impose ses vidéos de vacances sans coupe ni montage et que vous en avez pour trois heures à supporter son émerveillement de revivre et partager ses vacances qui vous sont complètement indifférentes. Enfin, l'histoire se relance quand Dan rencontre Anna, une jeune Danoise qui comme lui, dépense ses vacances en stop.
Au final, j'ai aimé ce livre. Adepte du voyage, plutôt pour la coopération, je suis toujours partant de partager mes aventures avec mes amis. Je veille juste à écourter le récit de mes expériences pour ne pas exaspérer mon auditoire. En dehors des passages qui me parurent trop longs, ce livre, au final m'a séduit et ne m'a pas laissé indifférent.
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Nous faisons l’amour n’importe où et partout. Comme il est étrange ce mot, « Amour » ! Quand je l’emploie en pensant à Anna, il représente ce qu’il y a de plus pur, de plus éternel, de plus beau au sein de l’espèce humaine. Quand je le fais avec Else, il prend une tout autre dimension, il devient alors l’expression de ce que l’Homme a de plus animal, la recherche du plaisir physique qu’engendre l’instinct de reproduction, plaisir dont la Nature a doté l’espèce afin qu’elle consacre le maximum de son énergie à sa pérennisation.
Mais la liberté, ça fait aussi parfois très mal dans la poitrine, surtout le soir, quand on est tout seul dans son lit avec ses souvenirs et ses doutes, et en fond d’écran l’image qui s’estompe de la fille que l’on a aimée avant même de la connaître.
L’étudiant de 68 n’était pas plus bête ou plus malin qu’un autre, c’était simplement monsieur et mademoiselle tout-le-monde, une masse bêlante en gestation, tout comme les générations qui ont précédé la sienne et celles qui lui succéderont, rien de plus, rien de moins, question de circonstances.
Nous étions jeunes, nous étions beaux, nous étions libres, nous nous aimions et nous faisions la révolution… si ce n’est pas ça, le bonheur, ça y ressemble vachement, non ?