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Isabelle Taudière (Traducteur)Chuck Sudetic (Collaborateur)
EAN : 9782350871004
648 pages
Editions Héloïse d'Ormesson (22/10/2009)
3.67/5   3 notes
Résumé :

Nommée procureure générale du Tribunal pénal inter-national pour l'ex Yougoslavie et pour le Rwanda en 1999, Caria Del Ponte se fixe un objectif : mettre un terme à l'impunité.

Pendant les huit années de son mandat, cette femme hors du commun ose dénoncer l'attitude coupable de certains gouvernements face aux génocides, et poursuit sans relâche les criminels de guerre, même les mieux protégés.

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Au début de ce mois, le 5 août, la juge célèbre de la cour de la Haye, Carla del Ponte, dans une déclaration fracassante, a donné sa démission comme membre de la commission d'enquête de l'ONU sur la Syrie. La raison : "Nous n'enregistrons aucun progrès" et d'ajouter "cela fait 5 ans que nous nous heurtons à un mur." La juriste suisse condamne le laxisme du Conseil de Sécurité de L'ONU. Selon elle, en Syrie, il n'y a plus de bons : Assad viole les droits de l'homme et a recours à des armes chimiques et l'opposition ne compte plus que des extrémistes et des terroristes. Poutine soutient Assad, lui fournit des armes et bloque le Conseil de Sécurité. "Les crimes commis en Syrie sont pires que ceux que j'ai pu observer au Rwanda et en ex-Yougoslavie".

Venant d'un magistrat, jouissant d'une longue expérience de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité, une telle prise de position a de quoi choquer. Pourtant, à part un petit entrefilet dans certains journaux, son cri d'alarme est resté sans effet. Cette fameuse commission d'enquête a juste publié un ultra bref communiqué disant qu'elle continue ses travaux !

Carla del Ponte est née à Lugano en Suisse en 1947. Contre la volonté de son père, hôtelier, elle entama des études de droit à Berne, Genève, Angleterre et Irlande. En 1975, après quelques années dans un cabinet d'avocats, elle ouvrit son propre cabinet. Mais c'était le métier de juge d'instruction qu'elle ambitionnait. Ce qu'elle devint en 1981. À partir de là, elle fit une carrière éclair : procureur du canton du Tessin, puis, en 1994, procureur général de la Confédération Helvétique.

Habitant près de la frontière italienne et ayant l'Italien comme langue maternelle, elle s'est vite faite une solide réputation dans la lutte contre la mafia. À côté entre autres de l'infortuné juge Giovanni Falcone, exécuté, en 1992 ensembes avec son épouse et 3 gardes du corps, par Giovanni Brusca sur ordre du "belva" (fauve) Toto Riina. "L'onorabile societá" a aussi perpétré 3 attentats contre la "Puttana" - comme elle fut baptisée à Palerme. elle-même. C'était la tumultueuse époque de la "French Connection". À lire sur ce sujet : de Falcone "Costa Nostra: L'entretien historique" et d'Antonella Mascali "Les derniers mots de Falcone et Borsellino". Paolo Borsellino, un autre juge-antimafia, fut exécuté avec 5 policiers par des hommes de cette même fripouille de Riina, exactement 57 jours après son collègue Falcone.

En 1999, elle passe de notoriété à la célébrité, en étant nommé par l'ONU procureur général du Tribunal pénal international pour le Rwanda et celui pour l'ex-Yougoslavie. À Aricha, elle fut contrecarrée par l'actuel président Paul Kagame, sans qu'elle ait pu mener à bien les inculpations contre des responsables du génocide et au bout de 4 ans remplacé par un magistrat gambien beaucoup plus accommodant.

Pendant ses 8 ans d'investigation des criminels de l'ex-Yougoslavie, 161 personnes ont été mises en accusation et 94 d'entre eux jugés. J'estime que Carla del Ponte a fait du beau travail, surtout si l'on tient compte d'une presse souvent hostile à son égard et du manque de coopération de la part des autorités serbes qui étaient tout sauf pressées de rechercher et d'arrêter leurs criminels. En plus, lors d'une visite à Belgrade, des fanatiques ont ouvert le feu sur les vitres de sa voiture blindée.

Après la fin de son mandat aux Pays-Bas et avant son départ pour Buenos Aires comme ambassadeur suisse en Argentine, au cours d'un interview avec la presse, elle a exprimé son regret que le responsable principal du génocide, Slobodan Milosevic, soit mort avant qu'elle n'ait pu lire son " réquisitoire historique", qu'elle avait fin prêt. Elle fut plus chanceuse avec le bon docteur Radovan Karadzic, qui écoppa 40 ans de prison. Quant à la grosse brute du général Ratko Mladic, le pauvre souffre de problèmes de santé et de troubles de la mémoire selon son avocat. Ainsi, le principal responsable du siège de Sarajevo et du massacre de Srebrenica n'est toujours pas officiellement condamné.

Je suis persuadé que toutes celles et tous ceux qui liront son ouvrage "La Traque, les criminels de guerre et moi" seront d'accord avec moi pour admirer son courage, sa persévérance et son franc-parler. Si Carla del Ponte n'a pas entièrement pu réaliser son idéal de mettre un terme à l'impunité, ce n'est certes pas de sa faute, mais le résultat de réalités politiques et d'arcanes diplomatiques qui lui ont coupé les ailes.













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