Connaissez-vous Edith Wilson, Jiang Qing, Clara Schumann,
Alma Mahler,
Clara Malraux, Josephine Hopper, Esther Lederberg... ? le patronyme de certaines ne vous est pas étranger ?
Les femmes dont ce livre dresse le portrait avaient une âme de compositrice, autrice, réalisatrice, peintresse, scientifique, dictatrice... Elles ont en commun d'avoir été les compagnes d'hommes célèbres. D'avoir refusé d'être cantonnées au rôle de muse. Et d'avoir toutes été injustement effacées des manuels d'histoire pour leur contribution à l'oeuvre de ceux dont on a retenu les noms, jusqu'à les donner à des lieux, à en faire des dieux.
La spécificité de l'ouvrage de
Patricia Chaira et
Dorothée Lépine est qu'elles parlent non seulement des femmes qui avaient une production artistique propre qui a été éclipsée par celle de leur mari (même lorsque c'était l'inverse de leur vivant), mais aussi de celles qui ont eu une influence déterminante sur le rôle ou la production de leur mari, quand elles n'ont pas tout simplement agi à leur place ou même été spoliées.
Certaines comme Alma Reville ont fait le choix de vivre dans l'ombre, d'autres en ont souffert toute leur vie, comme Clara Schumann. Toutes ces femmes ne sont pas des héroïnes, mais qu'elles aient marqué
L Histoire en bien ou en mal, elles avaient leur place dans les programmes scolaires.
Cette galerie de portraits démontre qu'il n'y a pas eu historiquement de carrières interdites aux femmes, que celles qui avaient les moyens logistiques et financiers de mener leurs ambitions à terme n'ont pas eu accès à la postérité à cause du patriarcat. La dernière partie du livre est notamment consacrée aux femmes scientifiques et à l'effet Matilda.
Côté graphique, le livre est sublime. Mélange d'images d'archives et croquis modernes, l'ouvrage se dévore malgré son format imposant. Une mine d'or d'informations, un indispensable parmi les nombreuses et bienvenues sorties qui réhabilitent
L Histoire des femmes ! Vous n'entendrez plus la phrase « derrière chaque grand homme, il y a une femme » de la même manière, car il est grand temps de les (re)mettre sur le devant de la scène.