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Isabelle Stoianov (Traducteur)
EAN : 9782809843231
450 pages
L'Archipel (27/01/2022)
3.59/5   68 notes
Résumé :
L'esprit de Hope Nicely n'est pas comme celui de la plupart des gens. Chez elle, les pensées ont du mal à rester en ligne droite et les mots s'échappent comme à travers un filet de pêche. Il n'est pas toujours facile de l'apprivoiser, mais s'il y a quelque chose sur lequel Hope peut compter, c'est sa détermination et son entêtement.
À l'âge de 25 ans, ce qu'elle veut plus que tout, c'est écrire l'histoire de sa vie. Et ainsi retrouver sa mère biologique pour ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (60) Voir plus Ajouter une critique
3,59

sur 68 notes
Quand elle est née, Hope Nicely souffrait du TSAF , c'est un trouble du spectre de l'alcoolisation foetale. Sa mère l'a déposée dans une boite , elle ne se sentait pas de l'élever..
Adoptée par Jenny Nicely, elle a grandi comme elle a pu avec ce handicap, maltraitée par certains, adorée par sa mère, et là, maintenant, tout de suite , Hope Nicely a eu une idée , pour le moins surprenante : elle va écrire un livre ! Et ce livre l'aidera à répondre à différentes questions et, surtout, à retrouver sa mère biologique . Sa mère adoptive étant libraire et poétesse, elle demande à ce que sa fille soit intégrée dans un atelier d'écriture créative. Ce roman raconte tout ce qui arrive à Hope à partir de cette réunion...

Et dés le départ, on se dit que ce livre est une performance d'auteur qui "a passé au sein d'un groupe de soutien, des heures à écouter ce que chacune des personnes atteintes de ce syndrôme avait à dire ". Comment se mettre dans la peau d'une personne souffrant d'un tel handicap, qui comprend le monde au ralenti, qui peine à trouver les mots, à fixer son attention , à comprendre les autres. Tribulations de Hope, réactions de son entourage, préjugés des uns, extrême générosité des autres, ce roman est une ode à la différence avec un grand "D" . Vivre aux côtés de cette jeune femme est un "sport", la comprendre, anticiper ses réactions est une performance de haut niveau ...
Mais quels jolis actes autour d'elle, de générosité, d'acceptation. Il y a dans ce roman des moments de pure merveille ( je pense aux intéractions de Hope et Connor, deux personnes qui sont censées ne pas pouvoir communiquer ), des moments qui font sourire, des moments qui indignent et d'autres qui font de la peine.

Franchissez la porte, et ne vous laissez pas abattre au début par la narration (l'esprit de Hope) un peu " fouillis", n'abandonnez pas ! Vous allez vous y habituer, et vous délecter...
Touchant et plein de tendresse, ce roman ouvre l'esprit et donne deux ou trois leçons de vie , l'air de rien, au passage...
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La vie selon Hope Nicely de Caroline Day fait partie de la collection Les instants Suspendus des éditions de l'Archipel que j'affectionne particulièrement. Attirée par le résumé et sa couverture colorée pleine de poésie et de délicatesse, je n'ai pas hésité à me plonger dans sa lecture. Et je dois dire que l'expérience fut des plus déconcertantes….

L'héroïne possède un mode de pensée particulier ce qui se traduit par une narration foisonnante et éclatée demandant un certain temps d'adaptation. Au début, j'ai même cru que j'allais abandonner le roman, avant de me laisser captiver par Hope, une jeune femme parfois enfantine dans ses réactions, impulsive et impatiente, mais une jeune femme très touchante et attachante.

Hope n'arrive pas à faire le tri dans ses pensées, alors elle part dans tous les sens, se répète comme pour se rassurer ou évacuer un trop-plein de pensées, fait des liens étonnants, a du mal à ne pas couper la parole aux autres ou à suivre une conversation. Souffrant de troubles de l'attention et de la mémoire, elle oublie aussi que ce soit des choses banales ou des événements plus sensibles et dramatiques, mais pas tous. de fil en aiguille, on découvre ainsi, parfois à demi-mot, la violence physique, psychologique et verbale dont elle a été victime plus jeune, sa différence ayant été source de moquerie et d'ostracisme.

Bien qu'elle ait vingt-cinq ans, Hope a besoin de règles et d'un cadre strict pour pouvoir être heureuse, continuer à être relativement autonome et poursuivre son travail de promeneuse de chiens, la jeune femme adorant ces fidèles animaux qui eux ne la jugent pas. Mais un événement dramatique va faire venir voler en éclats sa routine… Elle pourra heureusement compter sur des personnes rencontrées à l'atelier d'écriture auquel elle participe grâce à une bourse.

Ce groupe d'écriture est un peu le reflet de notre société avec des gens sympathiques, ouverts d'esprit et bienveillants et d'autres obtus, méchants et intolérants. Quand je dis autres, dans les faits, je pense à une seule personne, caricature de l'être qui prône de belles valeurs sur le papier, mais qui les bafoue à la moindre occasion, montrant que les jolies déclarations d'intention font rarement les bonnes personnes. J'ai beaucoup aimé les passages consacrés aux réunions de l'atelier d'écriture où sont soulevées des réflexions intéressantes autour de la littérature, et où l'on voit les liens entre Hope et les autres participants se développer et se resserrer.

La jeune fille deviendra ainsi amie avec l'un des participants puis avec le frère de ce dernier, un jeune homme brillant atteint du syndrome d'Asperger. Les interactions entre Connor et Hope seront parfois déconcertantes, ceux-ci ayant tendance à avoir des conversations en parallèle plutôt que de vrais dialogues. Leur amitié, empreinte d'acceptation et dénuée du moindre jugement, les aidera néanmoins tous les deux à avancer et à affronter certaines situations, même si Hope aura parfois du mal à se canaliser devant un Connor qui l'abreuve d'informations encyclopédiques sur des sujets personnels et sensibles.

À travers ces deux personnages, l'autrice aborde donc les thèmes de l'autisme et du syndrome d'alcoolisation foetale. Car si cette Hope est différente, c'est que sa mère a bu de l'alcool durant sa grossesse. Comment une future mère peut-elle faire ça à son enfant ? N'avait-elle pas conscience des conséquences irrémédiables de ses actions ? Est-ce pour cela qu'elle l'a abandonnée, parce qu'elle l'a faite différente ? Des questions qui tournent en boucle dans la tête de Hope qui, bien que très proche de sa mère adoptive, a besoin de retrouver sa mère biologique et d'entendre les réponses de sa bouche...

Et pour cela, Hope en est persuadée, il lui faut écrire son autobiographie, d'où sa présence à l'atelier d'écriture où elle recevra de précieux conseils. Devant le récit de sa vie, la femme qui lui a donné naissance ne pourra que la retrouver et s'expliquer. Si le raisonnement de Hope possède cette naïveté qui la caractérise et la rend si attachante, il lui apportera néanmoins les réponses auxquelles elle aspirait. Mais la vie étant ce qu'elle est, celles-ci ne seront pas forcément celles attendues et nous donneront une belle leçon sur l'importance de ne pas juger sans savoir.

Au fil des pages, Hope va découvrir l'amitié, la vraie cette fois, pas celle sous conditions qui vous oblige à boire pour mieux vous insulter et vous bafouer. Elle va aussi vivre des moments forts en émotions, apprendre à dépasser ses limites, remonter les secrets de sa naissance et découvrir que sa différence, c'est aussi l'une de ses plus belles qualités. Ce roman est d'ailleurs une ode à la différence et à la tolérance, une preuve que chacun à sa place dans le monde quel que soit son mode de pensée. Hope ne pense pas comme la plupart des gens, mais elle est terriblement attachante, attendrissante, spontanée et joyeuse, si ce n'est lumineuse.

Il m'a fallu du temps pour m'adapter à sa manière déstructurée de penser et à sa tendance à déverser un flot ininterrompu de paroles sans distinguer le superflu de l'absolu, l'important du babillage, avant de réaliser l'ampleur de la tâche qu'elle s'est assignée depuis son enfance : s'adapter aux autres. Une prise de conscience qui a renforcé mon attachement envers cette jeune femme courageuse qui fait de son mieux pour s'adapter à des conventions sociales qu'elle ne saisit pas, et à une société qui ne fait aucun effort pour laisser une place aux gens qui s'éloignent de la norme.

En conclusion, à travers une narration étonnante qui suit scrupuleusement le schéma de pensée non linaire d'une héroïne pas comme les autres, Caroline Day nous propose un roman déstabilisant et fort à la fois. Si un temps d'adaptation est nécessaire pour réellement s'immerger dans le récit, La vie selon Hope Nicely finit par s'insérer dans le coeur et l'esprit des lecteurs au même titre qu'une héroïne aussi spontanée qu'attachante. Ode à la différence, à la bienveillance et à la tolérance, ce roman aborde avec poésie, délicatesse et tendresse le syndrome d'alcoolisation foetale. Un thème rare en littérature qui bénéficie ici d'une approche originale qui ne séduira pas tous les lecteurs, mais qui permet de saisir au plus près la réalité des personnes concernées.

À noter que l'autrice n'est pas concernée directement par le sujet, mais a eu l'occasion, dans le cadre d'un groupe de soutien, d'écouter durant des centaines d'heures des personnes qui le sont. C'est cette expérience qui lui a inspiré le roman et son héroïne, une de celles qui restent longtemps logées dans le coeur des lecteurs.
Lien : https://lightandsmell.wordpr..
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Premier roman de la collection Instants Suspendus de l'année 2022 et première lecture mitigée !

Hope est une jeune fille d'une vingtaine d'années, elle s'inscrit dans un cours d'écriture pour écrire le livre de sa vie en espérant que sa mère biologique la contacte afin de lui expliquer pourquoi !! Hope souffre du Trouble du Spectre de l'Alcoolisation Foetale, elle ne pense pas comme tout le monde, sa mémoire est défaillante, elle a des difficultés à assumer des tâches. Elle va être confrontée à des personnalités pas toujours empathiques, sa mère adoptive se retrouve hospitalisée et tout se complique !

C'est une histoire touchante qui démontre très bien comment peut être la vie de personnes atteintes de TSAF, les écueils sur leur route qui ne sont que gravier pour nous !

Il y a beaucoup d'introspection et du fait de cette introspection il y a beaucoup de répétitions qui m'ont perdue ! Les pensées de Hope défilent à toute vitesse, tout le temps et je n'ai pas réussi à suivre l'histoire et j'ai fini par mélanger les personnages !

Premier raté pour moi mais j'ai bien l'intention de lire toutes les histoires de cette collection qui jusque-là m'ont apportées beaucoup de plaisir de lecture !

#lavieselonhopenicely #netgalleyfrance

Challenges Multi Défis 2022
Challenge Plumes Féminines 2022
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Un roman de la collection instants suspendus d'Archipel, je n'ai donc pas hésité une seconde car j'ai eu beaucoup de très bonnes surprises dans cette collection récemment et malheureusement cela n'a pas fonctionné pour ce récit.

J'ai d'abord au début été complétement désarçonné par ce récit complétement décousu, j'ai cependant rapidement compris que cela était volontaire de la part de l'auteur car il s'agit de du récit de son personnage Hope Nicely qui souffre d'une pathologie particulière.

Hope est vraiment une femme forte car elle s'accroche à ses rêves comme celui de devenir écrivaine, j'ai aimé cette quête également qu'elle a vis à vis de sa maman.

Malheureusement de mon côté je n'ai pas réussi à avoir de l'empathie pour ce personnage alors que je l'aurai souhaité, car j'aurai dès lors beaucoup plus apprécié ce récit.

A mon grand regret il s'agit de mon premier flop de cette collection et pourtant beaucoup de thèmes étaient vraiment prometteurs à mes yeux.
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"Je m'appelle Hope Nicely. Hope comme Espérance. Et Nicely comme Belle. Belle-Espérance. J'ai vingt-cinq ans, j'exerce le métier de promeneuse de chiens, et je vis avec maman, Jenny. Je suis ici parce que je vais écrire une livre."
Hope Nicely est une jeune femme différente. Elle est atteinte du syndrome d'alcoolisation foetale. Abandonnée par sa mère biologique lorsqu'elle n'a que quelques jours, elle est rapidement adoptée par une poète et libraire, Jenny Nicely. Et voilà une vingtaine d'années que les deux femmes vivent ensemble et se portent l'amour d'une mère et d'une fille.

Hope est aujourd'hui adulte même si dans sa tête tout se bouscule. Elle souhaite écrire un livre autobiographique afin de retrouver sa mère biologique et obtenir des réponses à ses questions, dont une principalement : pourquoi l'a-t-elle faite "comme ça" ?

Pour cela, Hope s'inscrit à un atelier d'écriture. Elle raconte son histoire.

Je remercie les éditions de l'Archipel pour cette lecture.

Ce livre est un peu particulier. Il aborde une question que je n'ai jamais lu en littérature : le handicap lié à l'alcoolisation foetale, ce spectre que la narratrice compare à un arc-en-ciel.

Hope est absolument touchante et innocente. Elle a du mal à structurer ses pensées, et ne comprend pas toujours le sens de ce qu'on lui raconte. "Mon cerveau ressemble à un vide-grenier...Un fichu vide-grenier avec tout ce fatras tellement amoncelé qu'on ne distingue rien de ce qui se trouve." Mais, raconter sa vie dans un texte pourra peut-être être une délivrance, un moyen de mettre des mots sur son ressenti.

Jenny, sa mère, a toujours vu Hope comme un trésor, un être à part avec toutes ses qualités. Mais, cette maman si proche et si dévouée est hospitalisée. Hope ne peut pas rester seule. C'est à ce moment qu'interviennent d'autres personnages hauts en couleurs.

"La vie selon Hope Nicely" est un très beau roman traitant du handicap, de la différence et de l'acceptation. Il est écrit à la première personne. Hope décrit ses émotions, sa façon de voir et de comprendre le monde. C'est doux, innocent et spécial.

J'ai aimé l'idée de l'autrice de permettre à son héroïne de s'exprimer à travers l'écriture d'un livre. C'est un roman résolument humain, touchant, mettant en scène des personnages rayonnants. On y trouve beaucoup d'amour et de bienveillance. J'ai beaucoup aimé cette lecture que je recommande fortement.

Lien : http://labibliothequedemarjo..
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Veronica Ptitsky. Je n'ai pas besoin de l'épeler car la femme le fait elle-même - c'est un nom russe, dit-elle. Je ne sais pas si elle a un accent - peut-être un peu - mais elle a un rouge à lèvres très rouge et des cheveux frisés et elle fait rire Marnie Shale en lui exposant ce qu'elle écrit.
- Inestimable. Bon, Jilly Cooper pour la communauté LGBT ?
C'est Marnie qui dit ça.
La femme au rouge à lèvres rit aussi. Donc je sais que je n'ai pas dû me tromper en me disant que Lgbt devait se trouver en Russie, et c'est ce que j'ajoute [ sur mon carnet] entre parenthèses ( Veronica Ptitsky, de Lgbt, Russie )
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"Perséverer !" Là, je savais que cela me reviendrait. C'est comme ça que les mots fonctionnent. Maman les compare à des chiots qui vous apportent une balle et détalent au moment où vous allez la saisir ; en fait, ils veulent juste jouer et on n'a qu'à leur tourner le dos pour qu'ils rappliquent et la déposent à vos pieds. Juste pour vous taquiner. Mon cerveau est comme ça.
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Mon cerveau est toujours un peu confus, comme dans un bois où il n'y a que des arbres et pas de sentiers tracés. Mais cette semaine, on dirait qu'il y a encore plud d'abres et moins de chemins,dans ma tête, et le sol est boueux. Comme un fouillis boueux.
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- Et quand ils voient un autre chien, ils remuent la queue, parfois ça veut dire qu’ils ont envie de jouer, mais pas toujours, parce que les chiens remuent aussi parfois la queue en pensant à autre chose, même à se bagarrer, pas juste quand ils sont contents. Et…
- … la sécrétion de cellules neuroendocrines facilite le passage dans les tissus partout à travers le corps. Mais le plus intéressant, ce sont le neuropeptide Y et le récepteur…
- … les poils de leur cou se dressent et aussi, quand ils ouvrent les lèvres sur leurs dents serrées en faisant grrr avant de grogner, et qu’ils vous regardent les yeux comme…
- … la formation de liaisons peptidiques humaines dépend d’un certain nombre de facteurs neurophysiologiques, et il faut réfléchir à son implication dans les processus du système nerveux central et périphérique avant de commencer à…
C’est une sorte de conversation mais pas trop car, avec Connor Flynn, on parle en même temps sans vraiment se poser de questions.
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Pensez à captiver vos lecteurs. Offrez leur une partie du tableau mais pas tout. Ne racontez pas qui, où, quand... Montrez juste ce qu'il faut pour donner envie aux lecteurs de lire la suite.
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