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EAN : 9782382920633
208 pages
Bouquins (06/01/2022)
4.5/5   8 notes
Résumé :
Victimes de l'alcool, forcément. Victimes du destin. C'était toujours à une minute près.
C’est l’histoire d’une journée qui aurait dû être ordinaire mais finira dans le sang. Pedro Da Silva est un père de famille et mari aimant, bon patron maçon, citoyen tranquille. Après avoir quitté son domicile au petit matin, frais, plein de courage, il tue une mère et ses deux enfants en fin d’après-midi, les fauchant à un arrêt de bus au volant de son gros véhicule lanc... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Pedro Da Silva, un maçon, termine sa journée au bar L'Amandier. Il devait aller chercher sa fille après ses épreuves de baccalauréat, que, brillante élève, elle passe à seize ans, mais sur le trajet, avec deux grammes quarante d'alcool dans le sang, il percute et tue une jeune femme, sa fille et son bébé, qui attendaient tranquillement à un arrêt de bus. ● Jean-Marie Gourio reconstitue la journée de Pedro Da Silva, le nombre de verres qu'il a bus et les endroits où il les a bus, ainsi que les conséquences mortelles de cette beuverie ordinaire. Car le maçon ne s'est même pas saoulé volontairement, il n'a fait que boire toute la journée, comme, semble-t-il, il le fait d'habitude, sans se rendre compte de ce qui pourrait en découler. ● Est posée la question de la responsabilité du bistrotier, qui lui a servi ses derniers verres alors qu'il était déjà visiblement ivre. « Ce qui frappait le plus, dès qu'on se mettait à refaire le chemin qu'avait emprunté le malheur, c'est qu'un rien aurait évité le pire. » « C'est toujours presque rien qui provoque presque tout. » ● L'auteur montre aussi que la plupart des clients de L'Amandier ressemblent à Pedro Da Silva, ils conduisent « bourrés », parfois sans permis, ce qui n'est pas plus mal parce qu'alors « ils font plus attention ». C'est la tradition du «bistro à la française », que Jean-Marie Gourio, auteur des Brèves de comptoir, connaît bien : « Quand on sait pas conduire bourré, on conduit pas. ». ● le pire, c'est que tout cela semble parfaitement ordinaire et que le malheur peut surgir n'importe quand, prenant ses racines dans un alcoolisme quotidien, toléré par la société, même si les media se déchaînent lorsqu'un « accident » survient. ● Si le roman constitue un bon réquisitoire contre l'alcoolisme ordinaire, j'ai quand même trouvé à de nombreuses reprises que le récit tournait en rond, et, malgré le peu de pages (208), était parfois longuet.
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Le titre et l'incipit synthétisent ce roman : “Deux grammes quarante, il avait deux grammes quarante”.
Pedro Da Silva, un patron maçon, quitte le bistrot “L'amandier” et tue avec son véhicule une mère et ses deux enfants.
Il devient le chauffard, l'assassin du quartier dont l'épicentre se situe dans le bistrot. Tout le monde commente son alcoolisation.

Gourio décrypte cette tragédie en évoquant les co-responsabilités, celle du patron qui a resservi le client “imbibé”, celle de Damien le plaquiste, de Cointreau, de Denis le vendeur d'olives, de Germain le plombier, ceux qui avaient partagé avec Pedro les tournées de fin de journée. “Tout le monde conduisait bourré et ça se passait bien”.

J'ai retrouvé l'ambiance de nos bistrots et des brèves de comptoir qui ont fait le succès de l'auteur, en livres et au théâtre : “Je conduis mieux sans permis… parce que je fais plus attention”.
“Quand on sait pas conduire bourré, on conduit pas “.

Jean-Marie Gourio développe des cercles concentriques autour de notre tradition bistrotière, avec le réalisme et la véracité d'un documentaire sociologique sur le milieu franchouillard des figures traditionnelles de comptoir.
Le café du quartier devient une véritable alternative aux réseaux sociaux en version locale.
En parallèle avec les déclarations, avis, sentences, vociférations de chacun, l'auteur remonte le fil de la journée du maçon où il ne put refuser les coups à boire offerts.

En lisant ce livre, vous aurez l'impression de vous accouder au comptoir d'un de nos bars traditionnels, de partager les conversations alcoolisées.
Pour ma part, j'ai aimé cette immersion “ethnologique”.
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Paru lors de la rentrée littéraire hivernale, « 2 grammes 40 » est l'histoire d'un drame, celle d'un chauffard alcoolisé qui tue 3 personnes qui attendaient à un arrêt de bus. Toutefois, l'auteur, Jean-Marie Gourio, ne se cantonne pas seulement à ce fait divers mais met l'accent aussi quant aux conséquences désastreuses que cela peut avoir pour la famille de l'auteur, la famille des victimes mais aussi aux personnes évoluant en périphérie.

Pedro Da Silva est patron maçon et père de famille. Un jour, après avoir éclusé de nombreux verres, au volant de sa voiture, il tue une mère et ses deux enfants à un arrêt de bus. Viennent alors les questions : qu'avait-il bu ? Combien de verres avait-il bu ? Est-ce que les patrons ou les cafés où il avait bu n'auraient-ils pas dû l'empêcher de prendre le volant?

J'ai beaucoup aimé cette histoire, pourtant tragique, d'un gars ordinaire qui décide de prendre le volant malgré l'alcool ingurgité. L'auteur imagine les discussions de comptoirs notamment du bar que Pedro a quitté peu de temps avant l'accident. Jusqu'où s'étendent les responsabilités des patrons de bistrots servant de l'alcool à des personnes déjà sous emprise alcoolique alors qu'ils savent très bien qu'elles doivent ensuite prendre la route afin de rentrer chez eux?

Combien d'individus ne se sont-ils pas déjà dit qu'un verre en plus ne le fera pas de mal? Combien de personnes ne se sont-elles pas senties capables de conduire alors qu'une voiture est une arme en puissance?

C'est une histoire somme toute banale que l'on pourrait lire le lundi dans un journal aux lendemains d'un week-end ordinaire. Pourtant, ce type de drame n'endeuille pas seulement la famille de la ou des victimes mais peut avoir des conséquences graves sur de nombreux individus.

Revenant sur ce qui se passe dans la journée du maçon, on suit les discussions de l'alcoolisation comme si on y était, au zinc d'un bistrot, par le phrasé très parlé, utilisé par l'auteur. Menant à la réflexion, Jean-Marie Gourio reste cohérent dans la trame de son récit. On ne peut s'empêcher d'y trouver une certaine banalisation lorsqu'on entend ce type d'histoires dans la presse écrite, radiophonique ou parlée. Pourtant ce sont ceux de destins brisés à jamais.!

Pour reprendre le slogan d'une campagne belge contre l'alcool au volant, boire ou conduire, il faut choisir!
Lien : https://www.musemaniasbooks...
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2 grammes 40 … Il en faut une sacrée quantité d'alcool pour en arriver à 2 grammes 40 d'alcool par litre de sang. Quand Pedro Da Silva a perdu le contrôle de son véhicule, tué une femme et ses deux enfants, c'était son taux d'alcoolémie. Pourtant, Pedro, il « boit comme tout le monde, normalement ».
L'histoire se passe sur un temps très court, sur une journée, où on remonte le fil des verres ingurgités par le personnage. Au grès des conversations de comptoir, de l'enquête des inspecteurs, une question se pose : Pedro est-il le seul responsable de ce qui vient d'arriver ? Car ce récit est celui d'une alcoolisation massive et visible de tous. Tout au long de cette journée, les verres s'enchaînent – offerts pour fêter une naissance, autour d'un déjeuner de travail, sur le chantier, à l'Amandier, bar où Pedro a ses habitudes et fête le bac de sa fille.
L'Amandier est un lieu comme il en existe partout en France et où il n'est pas rare de voir accoudé au comptoir un « pauvre diable » avec son verre dès 8 heures le matin. C'est là que ce tient le plus gros du récit. Chacun y va de son analyse, de son explication et de son verre qui remplace l'autre. On jure, le verre sur le coeur, qu'on connaît ses limites. L'Amandier est un de ces lieux où boire est un acte anodin. On y va pour boire, rencontrer les copains dont on n'écoute d'ailleurs pas les propos. L'Amandier est un bar de quartier comme il en existe tant, où se rencontrent des personnages déshumanisés, dont le personnage de la Crémière est le plus emblématique. Finalement, la culpabilité est collective et peu sont prêts à l'accepter.
Au-delà de cette question, c'est une autre qui apparaît en écho, le traitement de l'information qui se repaît de l'émotif. La colère est exploitée par les médias, l'enchaînement médiatique entraîne des victimes collatérales. Au final, qui eut cru que « quelques verres » allaient faire autant de victimes.
C'est un livre dont le traitement du sujet est puissant et qui donne matière à réflexion. Certes, on fait face à certaines longueurs et répétitions mais le fond l'emporte sur la forme (malgré quelques fautes de syntaxe un peu désagréables). le hasard a par ailleurs voulu que je commence ce livre le jour même où j'ai eu le droit à un échange téléphonique un peu enflammé une personne "un peu éméchée" ... Comme quoi ...
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2 grammes 40 d'alcool dans le sang. C'est le taux d'alcoolémie qu'avait Pedro Da Silva, patron maçon, le soir où il a percuté, avec sa voiture, et tué une femme et ses deux enfants. Pour ces proches, c'est l'incompréhension, Pedro n'est pas alcoolique, « il boit comme tout le monde ».
Au lendemain du drame, le lecteur se retrouve à pousser les portes de « L'Amandier », le bar dans lequel Pedro a bu son dernier verre. L'ambiance est à la stupéfaction et à l'incompréhension. Tous les habitués, tous ceux qui connaissent Pedro et qui ont bu un verre ou plus avec lui, ont tous leur propre opinion.
En retraçant la journée de Pedro, verre après verre où chaque occasion est décortiquée (fêter une naissance, déjeuner avec un client, bière entre collègues, verres au comptoir pour fêter le bac de sa fille...), Jean-Marie Gourio radiographie un fait divers tragique entre sociologie et tradition bistrotière française.
Le lecteur se retrouve en totale immersion, entre langage parlé et gouaille populaire, dans ce monde du bistrot que l'auteur connaît bien, devenu célèbre grâce à ses « brèves de comptoir ». Tout le long du récit, via les points de vues des différents personnages, il fait réagir, s'indigner, s'émouvoir, s'apitoyer, choquer, s'inquiéter, s'attrister, se scandaliser, sourire, s'horrifier sur les attitudes des proches autant que sur le traitement politico-médiatique que qu'engendre ce fait divers.
Car au fond, il est question de la co-responsabilité du drame. Car un patron de bar qui sert un verre à un homme déjà alcoolisé est-il autant responsable que ce chauffard dans le drame ? Mais comme dirait l'un des clients dans ce cas-là les fabricants de bouchons de bouteilles sont autant responsables de l'accident...
Percutant, ce récit donne à réflexion sur la banalisation de l'alcool au quotidien.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Tout de suite elle avait aimé son odeur forte, cette fragrance épicée qu’elle avait baptisée, façon grand parfum “Boulot n°5”, après avoir appelé celle de son mari “Vestiaire n°4”!
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Vidéo de Jean-Marie Gourio
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