L'étoile de la liberté est un roman écrit par
Oriane Lapouge, qui est enseignante et mère de trois enfants ; c'est son premier roman. Elle a proposé son manuscrit lors d'un prix littéraire mis en place par les
Editions Charleston, qu'elle a gagné. Donc en plus d'être publié en maison d'édition, son livre a remporté le prix du livre romantique 2022. Donc nécessairement ce livre est une romance, mais pas que ! Parce que l'auteure est une passionnée de l'histoire de la communauté afro-américaine, ce qui fait que son livre a aussi un fort versant historique. Si l'histoire est fictionnelle, les événements historiques et nombreux témoignages d'esclaves dont s'est inspiré l'auteure nourrissent les personnages et leurs parcours.
Pour l'histoire, elle se passe sur deux temporalités.
La première, on est dans les années 1960, et on suit une jeune journaliste, Mary, du Nord des États-Unis. Afin de relancer sa carrière, elle va suivre avec un groupe de militants égalitaires pour les droits civiques des citoyens afro-américains, dans une mission de 2 mois dans le Mississippi, et en écrire une série d'articles. Cette mission, on la connaît aujourd'hui sous le nom de « Freedom Summer », ou « L'été de la liberté ». le sud des États-Unis est encore profondément marqué par le racisme, la ségrégation et les actes de violence du Ku Klux Klan - héritage de son passé où sept états esclavagistes du Sud avaient choisis de faire sécession des États-Unis et de former les États confédérés d'Amérique. Les droits des Noirs sont donc très peu respectés, et il existe une énorme pression sociale se fait sur cette population-là. Et durant L'été de la liberté, les militants vont justement aller à la rencontre des populations afro-américaines pour les éduquer à leurs droits, et notamment au droit de vote, droit auquel la population n'accède pas ou peu, tant ils rencontrent d'obstacles - il est recensé que moins de 10% de cette communauté vote. Mary va dont couvrir l'intégralité de ce mouvement.
Dans la deuxième temporalité, nous sommes dans les années 1840/1850, dans une plantation de coton du Mississippi. On rencontre Ed, fils d'une esclave, esclave lui-même. Nous allons suivre son parcours et ses rencontre pour fuir le Sud, vers une liberté.
Ce qui va relier ces deux récits, le pont, c'est que Mary, la jeune journaliste, va sauver des décombres d'une église des carnets datés de 1848 à 1860 qui relatent le parcours de femmes et d'hommes qui ont fui l'esclavage, et de ceux qui les ont aidés. Récits de vie dans lesquels le nom d'Ed va ressortir.
Si ces deux histoires s'entremêle, elles sont font aussi écho. Dans un même état des États-Unis, on suit l'histoire d'un jeune esclave qui va se battre pour accéder à la liberté et rêver à acquérir les mêmes droits que les blancs ; et près d'un siècle plus tard, on retrouve le mouvement de L'été de la liberté qui mène un combat similaire.
Et pour finir, ce livre, parce qu'on l'aurait presque oublié, est une romance ! A ne pas oublier car ce côté « romance » est parfois très appuyé, et contraste franchement avec le ton tragique et violent d'autres scènes. Pour autant, ce même côté « romance » n'est pas superflue, car il dit aussi quelque chose, dans sa construction et les relations mises en avant, d'une époque et de ces périodes de l'histoire.