Wouah, je n'ai qu'une seule envie maintenant, retourner à Venise et flâner tranquillement le long des canaux…
Venise, ville aux milles visages ; Venise, la patricienne aux multiples palais ; Venise, la musicienne toujours chantante ; Venise, la merveille où l'art règne en maître ; Venise, la vicieuse sous le masque du Carnaval ; Venise, la sanglante digne de Roméo et Juliette ; Venise, l'immortelle enfin qui toujours fait rêver.
Sur fond de cette ville unique et magique, l'auteure, toujours aussi bien documentée, nous fait vivre ici une haine séculaire et mortelle entre deux familles patriciennes que la musique finira par réconcilier après de multiples rebondissements.
Encore une fois une belle réussite, les personnages sont tellement vivants, les descriptions si parfaites, les situations si bien envisagées que l'on s'installe directement dans l'histoire jusqu'à en pleurer quand Bonaparte dilapide la cité et la réduit à merci en mettant un terme au temps des doges...
Quelle plume les amis, elle mériterait amplement une réédition car j'arrive au bout de mes ressources personnelles… Encore trois et puis, il ne me restera plus que la ressource des bouquinistes si j'ai de la chance :-p
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L'atmosphère mystérieuse et féerique de Venise.
Cette histoire d'une formidable amitié entre deux femmes. Elles sont toutes les deux orphelines et grandissent ensemble dans un orphelinat qui forme les chanteuses d'opéra. des chanteuses très demandées.
Elles sont hyper protégées et presque enfermées.
Elles finissent par épouser deux hommes qui viennent de deux familles qui se détestent depuis des générations.
De nombreuses péripéties tragiques attendent les deux héroïnes.
Ce n'est pas seulement une histoire d'amours et d'amitié c'est une véritable fresque qui met en scène la Sérénissime avec brio.
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Venise sert de cadre au destin de ces deux amies, héroïnes de cette histoire palpitante qui se situe dans le contexte historique trouble de la période napoléonienne. de l'amour, de la trahison, bref tout ce que l'on aime à lire.
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Comme s'il ne suffisait pas que le Carnaval repose sur l'illusion, ces maudites bautas permettent aux gens d'esquiver les conséquences de leurs actes pendant l'année entière ! Sans les masques, bien des infidélités, des vengeances crapuleuses et des actes infamants ne resteraient pas impunis.
Comme tout le monde, Marietta connaissait la dure loi observée par la noblesse vénitienne en matière de mariage. Le droit d'aînesse n'existant pas, l'un des fils était choisi pour hériter du nom et des biens. En outre, il était le seul à pouvoir se marier. On s'assurait ainsi que les grandes fortunes et le pouvoir qui les accompagnait n'étaient pas dispersés et affaiblis. Il en résultait que d'innombrables jeunes hommes menaient une vie dévergondée, confirmant ainsi la réputation de Venise, synonyme de débauche et de vice. Dans ces conditions, il n'était pas étonnant que le commerce des courtisanes fût florissant. La loi réduisait aussi les chances des filles nobles de trouver un époux et contraignait des centaines d'entre elles à se retirer dans des couvents.
Marietta travaillait sans relâche sa voix avec le maestro, qui voulait faire d'elle la prima donna de la Piétà, pour succéder à Adrianna.
- Ma voix ne peut se comparer à la sienne ! s'était-elle exclamée lorsqu'il l'avait avertie de sa décision.
Il avait souri avec indulgence.
- Ce n'est pas une question de comparaison. Les fleurs n'exhalent pas toutes le même parfum, mais elles s'épanouissent toutes à leur heure.
La lumière ravissante de Venise jouait constamment sur ses marbres, les teintant d'opale, d'ivoire, d'ambre, de perle ou de rose profond, telle une artiste recherchant toujours un effet plus réussi que le précédent.
Et qu'est-ce que cette petite sotte savait de l'amour ? Des défauts qui paraissaient charmants au plus fort de la passion se révéleraient un jour irritants, avant de devenir des motifs de haine.