L'écrivain explique, dans l'avant dernier chapitre, la genèse de ce roman historique.
Cette épopée incroyable a, pour déclencheur, des faits authentiques,
Michel Gardère en avait trouvé témoignage dans un petit livre qu'il a malencontreusement perdu et , malgré ses efforts désespérés , il n'en a, hélas! retrouvé aucune trace mais en revanche, il a lu tout ce qui se rapporte à cette histoires qui est donc, en grande partie, véridique.
Des Arméniens vivant en Perse , dans un petit village chrétien, Khosrew Abad , sont réduits à la misère car ils ne peuvent plus faire face aux impôts levés par le Shah.
Ces impôts sont exigés pour payer les dettes de la guerre perdue contre la Russie en 1828.
Les villageois sont au bord de la faillite et risquent de se voir chasser de leur village , leurs biens confisqués,leurs femmes envoyées dans des bordels et les hommes en esclavage..
Trois hommes entreprennent un périple incroyable pour se rendre à Paris afin d'y retrouver un ami du vendeur de chevaux qui lui avait parlé de la patrie des droits de l'homme et auprès de qui il pense trouver de l'aide.
Chahèn, le vendeur de chevaux espère retrouver son ami en France et ainsi sauver son village.
Plusieurs sources attestent de ce périple et aussi de l'élan de solidarité de la part des catholiques français pour sauver ce petit village.
Hélas! un travail d'historien , montre que, si l'argent a bien été récolté , il s'est perdu dans les différentes rouages des églises orientales.
(Décidément ce n'est pas d'aujourd'hui que l'argent des causes humanitaires sert surtout à faire vivre les organisations plutôt que de soulager les gens victimes des catastrophes.)
L'écrivain fait revivre dans ce roman , trois personnages haut en couleur et retrace leur périple.
On sent une jubilation dans l'écriture et on sent aussi le plaisir de
Michel Gardère qui doit être un conteur plein de vie .
L 'écriture est fleurie et très moderne , on a parfois l'impression de lire des romans de cap et d'épée , ou encore du
Rabelais à la sauce Zevaco.
Cela pour dire que j'ai eu un peu de mal avec le style mais qu'il ne faut pas s'arrêter à des formules toute faites et quelque peu anachroniques du genre:
"plate comme le pays de
Jacques Brel sans ses canaux, mais avec ses canards , la steppe offrait pour seul obstacle à la monotonies des petits monticules de terre qui surgissaient de proche en proche".
On est emporté par la verve du conteur et on est bien dans cette histoire qui nous permet de visiter des contrées lointaines dans l'espace et dans le temps.
Ah oui, vous vous dites que de Perse à Paris surtout à pied ça prend du temps! Mais vous êtes loin du compte , nos trois compères veulent absolument avoir la bénédiction de la plus haute autorité ecclésiastique de leur mouvance religieuse . Les Arméniens sont plus proches des orthodoxes que des catholiques, alors avant de rejoindre Paris il leur faudra passer par les principaux lieux de ferveur religieuses : Salmas, Erevan, Odessa, Kiev , Moscou , Saint Pétersbourg … Ce n'est pas le chemin le plus direct , mais c'est celui que leur foi les oblige à prendre.
Enfin bénis et bien fatigués ils peuvent se rapprocher de Paris.
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