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EAN : 9782714454300
470 pages
Belfond (23/01/2014)
3.76/5   114 notes
Résumé :
De 1881 à 1968, en Allemagne et aux États-Unis.

Second et troisième fils d’un fermier prospère des environs d’Augsbourg, en Bavière catholique, Albert et Ruimund Kaufman ont peu de perspective d’avenir. C’est leur aîné, Otto, qui doit hériter de la ferme, leur laissant le choix entre la prêtrise ou l’armée. Mais leur rencontre avec le professeur Virgil Richter, humaniste et érudit, leur offre une troisième voie : acquérir une bonne éducation et parti... >Voir plus
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A Augsbourg, la vie n'est pas facile pour Albert et Raimund Kaufmann, les deux fils puînés d'un propriétaire terrien, brasseur de bière. C'est Otto, l'aîné, qui doit hériter de la ferme, même s'il n'a pas les qualités nécessaires à la gestion de l'exploitation. Mais les lois sont ainsi faites et si Heinrich, le père, avait des doutes, nul ne saura jamais s'il aurait osé modifier son testament puisqu'il meurt subitement, faisant d'Otto le chef de famille. Tout aussi tyrannique que son père, il asservi Albert et de son épouse et exige de Raimund qu'il entre dans les ordres. A peine âgé de 16 ans, le benjamin de la famille s'enfuit en Amérique, sur les conseils de son professeur, Herr Richter, père de Magdalena, la femme d'Albert. le jeune couple ne va d'ailleurs pas tarder à le suivre avec ses deux jeunes fils, pour échapper au pouvoir d'Otto et de la suspicion dont est victime Magdalena -comme sa mère l'était avant elle- en raison de ses origines roumaines. C'est à Minneapolis, sur les Flats que les accueille Raimund. Au bord du Mississippi, se sont installés tous les nouveaux arrivants, venus des quatre coins de l'Europe de l'Est, dans des maisons de bric et de broc. Qualifiés de bohémiens par les autochtones, les habitants, unis par une solidarité à toute épreuve, y vivent en bonne entente, certains avec l'espoir d'une vraie maison en ville ou d'une ferme dans les terres encore inexploitées du Wisconsin.


Une magnifique fresque qui coule de 1881 à 1968, de Bavière jusque dans le Minnesota, en passant par le Wisconsin et même les champs de bataille de la Grande guerre. A travers, l'histoire des frères Kaufmann et de leur épouse et amie Magdalena Richter, Mary RELINDES ELLIS nous raconte le rêve américain de ceux qui quittaient leur pays, leur famille, leurs amis pour tenter autre chose aux Etats-Unis. Chassés de chez eux par la misère ou par l'intolérance religieuse ou politique, ils ont construit le nouveau monde, s'intégrant tout en gardant une part de leurs traditions. Des choix devaient être faits, il fallait parler l'anglais mais transmettre aussi leur langue d'origine à leurs enfants, élever de petits américains sans oublier leur patrie. Souvent mésestimés, ils n'en ont pas moins combattu pour leur nouveau pays lors de la première guerre mondiale, même si pour certains, comme les allemands, il n'était pas facile d'aller affronter des compatriotes. La transmission est au coeur du roman, que ce soit au sein des familles émigrées, ou vers le lecteur qui découvre le quartier des bohemian flats, aujourd'hui rasé malgré sa valeur historique, représentant d'un mode de vie et d'une époque.
Une belle écriture pour laisser une trace, perpétuer la mémoire de ceux qui ont fait l'Amérique. Un coup de coeur.
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Saga familiale entre 1881 et 1968, entre l'Allemagne et les Etats-Unis.
Heinrich Kaufmann, propriétaire terrien et producteur de bière, est un patriarche borné, tyrannique et violent. Ses deux fils cadets ont bénéficié de cours particuliers chez le professeur Richter, cela leur donne un bagage culturel solide pour oser émigrer aux Etats-Unis lorsque, déshérités par leur père, ils se retrouvent esclaves de leur frère aîné sur l'exploitation familiale.

J'ai eu envie de découvrir ce livre parce que "Wisconsin", premier ouvrage de Mary Relindes Ellis, avait été pour moi un superbe coup de coeur.
Ici, je me suis ennuyée sur les cent premières et sur les cent cinquante dernières pages. Si je calcule bien, j'ai apprécié à peine la moitié du livre. C'est mince. J'ai savouré le coeur de l'intrigue qui évoque à la fois Steinbeck, Vilhelm Moberg ('La saga des émigrants') et 'la Petite Maison dans la Prairie'.
On retrouve sur tout le récit des thèmes visiblement chers à l'auteur, importants également dans son roman "Wisconsin" : fratrie, relations père-fils difficiles, figure paternelle de substitution, douceur maternelle, talents divinatoires, importance de l'enseignement, ravages de la guerre. Ici, en outre, Mary Relindes Ellis s'attache aux problèmes identitaires en cas de double (ou multiples) culture(s), d'exil, d'acculturation (Indiens). La description de la banlieue de Minneapolis "Bohemian Flats" où cohabitent des émigrés de différents pays d'Europe est à ce titre très intéressante.
Par contre je n'ai pas retrouvé la subtilité présente dans "Wisconsin", dans les portraits des personnages, dans leurs échanges et leurs sentiments. Quelques uns des protagonistes de ce "Bohemian Flats" sont sympathiques, mais tout est tellement manichéen que je n'ai guère été émue par leurs aventures.

La lecture est devenue particulièrement laborieuse sur la fin, j'ai eu plusieurs fois envie d'abandonner, je me suis accrochée, espérant retrouver le charme du milieu du roman (ayant par contre renoncé à être aussi touchée que par "Wisconsin"). J'ai attendu pour rien, de plus en plus agacée. J'ai survolé les dernières pages.

- avis : 2.5/5
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C'est toujours surprenant lorsque l'on sait d'avance que la rencontre avec tel roman va être marquante. J'ai donc mis Bohemian Flats dans ma valise lors de mes récentes vacances et cela a été un délice de lecture .

L'histoire de la famille Kaufmann s'étale de 1881 à 1968 , les deux plus jeunes frères savent bien qu'ils n'hériteront pas de la ferme familiale en Bavière et lorsque le père meurt brutalement, le plus jeune Raimund, sur les conseils de son professeur Herr Richter émigre aux États Unis .

Il s'installe dans un quartier défavorisé de Minneapolis le long du Mississippi où habitent des émigrés de nombreuses nationalités, les Bohemian Flats . Début de rêve américain avec ses galères, ses bagarres mais aussi de belles réussites, des coups de chance et une solidarité à toute épreuve entre certains créant une nouvelle famille .

Le second fils, Albert , arrive quelques années plus tard avec sa femme et ses enfants puis l'aventure va se poursuivre pour eux dans une ferme au Wisconsin .

On a beaucoup de thèmes dans ce roman, l'intolérance raciale et religieuse, le sens de la famille , le goût du travail et de la justice , l'attirance pour le Nouveau Monde et la conquête de nouveaux espaces, le patriotisme avec la première guerre mondiale pour ces jeunes hommes nés sur le sol américain mais également rattachés par leurs racines à leur pays d'origine etc ...

Un roman aux personnages vite attachants où l'on ne s'ennuie jamais : parfait pour se détendre et en plus pour moi un réel coup de coeur !
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Le roman retrace l'histoire d'une famille bavaroise qui émigre vers les États Unis à la fin du 19è siècle.
Raymond nous fait alors découvrir les Bohemian Flats, sur les bords du Mississippi, communauté rassemblant des émigrés de différentes nationalités : finlandaises, irlandaises, russes, allemandes...

Puis Albert, sa femme et ses enfants viendront le rejoindre pour s'installer dans une ferme. On rencontrera une communauté indienne, avec son lot d'obstacles auquel ils doivent faire face pour préserver leur culture.

Roman qui part hélas dans trop de directions, alors que j'aurais préféré que l'auteure approfondisse la vie des familles dans les Flats, là où on essaie tant bien que mal de mêler les richesses de chacun, alors que la guerre vient réveiller les haines, et le sentiment anti allemand.

Un endroit où la paix est possible malgré tout, l'entraide et la survie primant sur L Histoire.

Des hommes et des femmes en quête d'identité, trimballant dans leurs valises leurs chants, leur musique, leurs croyances. Espérant ouvrir ces valises sur une nouvelle vie, sur un nouvel espoir. Les Bohémian Flats sont riches de leur diversité.


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Voici une saga familiale, le parcours d'une famille allemande sur plusieurs décennies de 1881 à 1968.
Bohémien Flats désigne un quartier construit de bric et de broc à Minnesota, sur les bords du Mississipi..
C'est là, dans un joyeux chaos que vivent des immigrés pauvres arrivés de plus ou moins fraîche date sur la terre américaine..
Les habitants de la ville les nomment indifféremment "Bohémiens".
Parmi eux Albert et Raimund Kaufmann et leur amie d'enfance , Magdalena Richter.
Les migrants venus des quatre coins d'Europe, tchèques, russes, finlandais échangent leurs histoires, partagent leurs coutumes et s'entraident constamment sur le chemin du grand rêve américain.
Tout au long de cet ouvrage sont évoqués le sort des indiens d'Amérique , l'abolitionnisme, la situation politico économique de l'Allemagne, le partage, la notion forte d'entraide et de reconnaissance........
Au bout de combien d'années oublie t-on que ces personnes sont d'origine étrangère ?
Albert et Magdalena, elle - même d'origine tzigane, sont attachants et éduqués .
La relation parents- enfants , le racisme primaire, la cohabitation entre cultures différentes et croyances, le poids intense de la religion, les transmissions de la mémoire familiale enrichissent le côté historique et documentaire de cet ouvrage..
Hélas, la première guerre mondiale rompt cette belle harmonie .
Rattrapés par leur identité allemande Albert, RAimund et Magdalena seront soudain confontés au passé douloureux de leur famille.....
Un roman intéressant au style un peu plat .
Mais ce n'est que mon avis.
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Citations et extraits (35) Voir plus Ajouter une citation
[fin XIXe siècle, immigrés européens]
Les gens apportent avec eux leur culture, leurs différends culturels, leurs différences religieuses. Une fois aux Etats-Unis, à mesure que leur destin s'améliore, ils sont libres de modifier la morale propre à leur identité ethnique et finissent souvent par adopter les manières parfois dédaigneuses qui caractérisent la culture anglo-saxonne dominante. D'ailleurs, aux Etats-Unis, la naissance ne détermine pas la position de l'individu dans la vie : à force de travail, un paysan peut s'élever au rang d'important homme d'affaires, voire occuper une fonction politique. La quantité d'argent ainsi gagné permet également d'acquérir un certain vernis social, mais l'accroissement de la richesse s'accompagne aussi d'une forme de censure que certains appellent les bonnes manières.
(p. 146)
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Ilmarinen [indien Chippewa] connaît cette école. Sa femme et lui y étaient allés en compagnie des autres habitants de Fox Lake un jour que le vieux prêtre et la mère supérieure les avaient conviés à assister à la messe. Ils avaient trouvé le nom de l'église curieux - "Notre-Dame des Perpétuelles Douleurs" - et après avoir vu l'homme cloué sur deux bûches disposées en croix, ils avaient conclu que les catholiques étaient obsédés par la douleur, le châtiment et la mort.
(p. 265)
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Moi aussi, j'étais l'aînée, et j'avais conscience de ne pas être comme les autres. On attendait autre chose de ma part. J'ai été la première des enfants à faire l'expérience de tout. J'avais l'impression d'être l'effigie d'une femme sculptée à la proue d'un bateau. Il fallait que je fende les eaux. J'ai essuyé en premier les heurts et les vagues glaciales des décisions de mes parents.
(p. 87)
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Les bouleaux et les trembles leur rappellent les cinq années qu'ils ont passées sur les Flats. Leurs feuilles tournoient tels des confettis découpés dans la crinoline et, au passage du vent, elles s'expriment en un chœur de murmures.
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[...] sa mère préférait le "Je vous salue Marie" [au "Notre Père"]. Selon elle, la Vierge avait une plus grande compréhension des mortels, puisqu'elle avait jadis compté parmi eux.
(p. 20)
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