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EAN : 9782221141533
368 pages
Robert Laffont (09/04/2015)
3.7/5   5 notes
Résumé :
4° de couverture :
(Edition source : Robert Laffont - 04/2015)


Pendant deux ans, de 1983 à 1985, Orson Welles et Henry Jaglom ont déjeuné ensemble chaque semaine au restaurant Ma Maison, à Hollywood. Welles avait l'intention d'écrire son autobiographie à partir de ces entretiens mais il est mort avant d'avoir achevé ce travail, et les enregistrements de ces déjeuners sont restés au fond d'une boîte à chaussures pendant plus de vingt-cin... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Un livre d'entretiens menés pendant les deux dernières années de vie de Welles, entre 1983 et 1985. Avis mitigé : dans un premier temps j'ai été ennuyée par la grosse tête et le cabotinage du cinéaste. Mais certains de ses propos me semblent tellement cruels que ça devient drôle ! Il démolit dans les règles des icônes comme Chaplin, Elia Kazan, Hitchcock. Avec des arguments : Chaplin plagiaire ; Kazan compagnon de route du maccarthysme ; Hitchcock paresseux et commercial, en forçant sur l'éclairage (dès qu'il a commencé à travailler à Hollywood, il a cessé de regarder à travers l'objectif, p204).

L'introduction présente la rencontre entre Welles et le metteur en scène Henry Jaglom, son interlocuteur. Jaglom a été pendant des longues années son ami et confident. Il a enregistré ces entretiens. Ce n'est que 25 ans plus tard que Peter Biskind les publie, en ajoutant une excellente introduction et un très bref index des noms.

Extrait de l'introduction, p32 :
« Henry Jaglom a relevé Welles de la poussière, l'a secoué et a commencé à restaurer sa légende [ ] ; il s'est dépensé sans compter pour démentir l'idée généralement convenue que son ami était atteint du trouble du déficit de l'attention cinématographique ». Leur rencontre a eu lieu à un moment où la carrière de Welles était depuis longtemps au point mort.
« C'était toujours la même chanson : victime de son talent prodigieux, Welles était celui qui en faisait trop, et, de ce fait, accomplissait trop peu. [ ] Il n'était pas en mesure de mener à leur terme tous les films, toutes les pièces de théâtre, toutes les émissions de radio et autres projets qui lui venaient sans cesse à l'esprit [ ]. Son cerveau était comme un chaudron d'eau bouillante, rempli de bulles innombrables qui remontaient à la surface et éclataient dans le vide. Il avait besoin de quelqu'un qui lui crie : Concentre-toi !, et c'est le rôle que Jaglom a assumé. »

Une anecdote au sujet du film noir le Troisième homme, 1949, le plus grand succès de Welles en tant qu'acteur. (Metteur en scène Carol Reed, producteur Alexander Korda.) Lors de la sortie du film aux USA, le producteur David Selznick a mis son nom au générique, en effaçant celui d'Alex Korda. « Juste après la sortie du film, Alex a dit ‘Mon cher David, je viens de voir le générique américain'. Là, Selznick s'est mis à faire des ‘euh' et des ‘hum'. Alex a continué ‘J'espère seulement que je ne mourrai pas avant vous. David a demandé : ‘Qu'est-ce que vous voulez dire par là ?' Et Alex : ‘Je ne veux pas vous imaginer vous glisser dans le cimetière et effacer mon nom sur ma tombe'. »

Une réplique culte du même film Le Troisième homme, réplique écrite et interprétée par Orson Welles : "Rappelez-vous qu’en Italie, sous les Borgia, pendant trente ans, il y a eu la guerre, la terreur, meurtres et assassinats : cela a donné Michel-Ange, Léonard de Vinci et la Renaissance. En Suisse, ils ont eu l’amour fraternel, cinq siècles de paix et de démocratie. Et qu’est-ce que cela a donné ? L’horloge coucou !"
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Pendant deux ans, de 1983 à 1985, Orson Welles et Henry Jaglom ont déjeuné ensemble chaque semaine au restaurant Ma Maison, à Hollywood. Welles avait l'intention d'écrire son autobiographie à partir de ces entretiens mais il est mort avant d'avoir achevé ce travail, et les enregistrements de ces déjeuners sont restés au fond d'une boîte à chaussures pendant plus de vingt-cinq ans...

C'est le bilan de son incroyable vie que l'auteur d'un chef d'oeuvre du 7ème art, Citizen Kanes, à tout juste 25 ans qu' Orson Welles, de 1983 à 1985, va raconter à Henry Jaglom, réalisateur et ami très proche du cinéaste, en déjeunant chaque semaine avec lui au restaurant Ma Maison, à Hollywood.

À partir de ces entretiens, il avait l'intention d'écrire son autobiographie. Mais Welles est mort avant d'avoir achevé ce travail, et les enregistrements audio de ces déjeuners sont restés au fond d'une boîte à chaussures pendant vingt-cinq ans. C'est face à la patience et à l'opiniâtreté de Peter Biskind, l'auteur du Nouvel Hollywood, que Jaglom a fini par accepter de confier ces cassettes et de publier leur contenu.

Ces conversations à bâtons rompus, fréquemment perturbées par des personnalités venant saluer les deux hommes ou par des considérations sur le menu, brossent une peinture très réaliste de l'homme excessif qu'était Orson Welles : un provocateur pouvant tenir les pires propos sur les femmes, sur les Irlandais et les Hongrois, sur la politique et la France, sur les acteurs..., mais également un homme d'esprit, séducteur, lucide sur son génie et son sale caractère, désabusé par l'industrie du cinéma.

Un livre assez édifiant, parfois terrifiant, souvent hilarant pour mieux cerner la personnalité de ce monstre- dans tous les sens du terme- du 7ème art!!


Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Notre époque a adopté la ligne selon laquelle, si vous n'êtes pas content de vous-même, votre damné psychanalyste se chargera de vous débarrasser de ce malaise. Pfff, disparu ! Et ensuite, vous serez heureux, garanti ! Mais on ne devrait pas être libéré de ça, on devrait apprendre à y faire face.
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Videos de Orson Welles (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Orson Welles
Mise en ligne le 4 août 2009 The Trial (1962) Trailer http://www.imdb.com/title/tt0057427/ AKA Le procès To the Novel by Franz Kafka Directed by Orson Wells Starring Andy Perkins, Orson Welles, Jeanne Moreau, Romy Schneider, Elsa Martinelli Catégorie Films et animations Licence Licence YouTube standard
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