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Critiques de Henri Troyat (884)
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La Lumière des justes

1100 Pages pour raconter le destin de Sophie, bourgeoise française mais révolutionnaire qui s'éprend d'un jeune russe, Nicolas, après la désastreuse campagne de Russie. Celui-ci enjolé par la fougue de son amour pour cette parisienne, participera à un complot pour donner à son peuple les libertés de la France et ils se retrouveront en Sibérie pendant de longues années. Romanesque à souhait, on a du mal malgré tout à le laisser, belle écriture, détailée sur l'histoire, la vie à cette époque, la découverte de la Russie et de ses règles. Mais je ne sais pas si il restera dans le temps dans ma mémoire.
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Faux jour

Ce livre est le tout premier roman d'Henri Troyat. Et c'est étonnant de voir à quel point il est abouti. Le sujet en est simple et universel, l'amour et l'admiration qu'un enfant peut porter à son père. Et d'autant plus que ce géniteur absent, auréolé de la gloire du voyageur qui parcourt l'Amérique, se pare de mille qualités sans cesse renouvelées dans l'imagination fertile de son descendant.

Jusqu'au jour où, de retour, il faudra bien confronter les souvenirs avec la réalité. Et si illusion il y a, elle ne durera pas. L'innocence perdue face à des actes et des attitudes jugés dégradants, le géniteur chutera de son piédestal, le modèle tombera des sommets où l'avait juché son fils pour se retrouver au plus bas. La désillusion dans une âme d'enfant n'ayant pas encore la conscience de relativiser sera d'autant plus grande que les hauteurs où il l'avait hissé.

Très bon livre d'Henri Troyat écrit en 1935 et se déroulant à cette époque, assez court, il se lit d'une traite. Ce roman a obtenu, à sa sortie, le prix du roman populiste, prix inconnu pour moi mais qui existe encore de nos jours et qui prime les romans privilégiant les milieux populaires.
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La femme de David

Derrière chaque grand homme se cache une femme dit-on, elle reste dans l'ombre pour soutenir son compagnon et organiser le quotidien. Henri Troyat nous relate donc ici la vie de Charlotte Pécoul épouse du peintre Louis David.

De David, je connaissais peu de chose avant de lire ce livre, principalement son tableau du sacre de l'empereur Napoléon 1er. Ce roman qui, s'il ne vaut pas une biographie, nous renseigne tout de même assez bien sur le parcours de cet homme.

Mais alors, me direz-vous, est-ce un livre sur Charlotte ou sur Louis ? Plutôt l'histoire du couple même s'il est vrai que ce sont les actions de David qui rythme l'histoire, aussi bien du point de vue artistique que politique, le peintre s'étant beaucoup investi lors des suites de la révolution française.

Bref, Henri Troyat prend l'excuse de nous présenter David sous les yeux de sa femme mais c'est lui qui reste le personnage principal du roman. D'ailleurs, le titre le montre bien, elle n'est citée que comme "La femme de David".

Néanmoins, si le talent d'artiste est indéniable, l'homme ne sort pas grandi de cet ouvrage contrairement à Charlotte dont le portrait est tout de même volontaire et courageux tout au long de sa vie.

Si vous aimez le contexte historique et le peintre et qu'un roman vous suffit, allez y. S'il vous faut plus de détails, cherchez plus loin, mais ce roman peut être un avant goût et vous mettre en appétit.
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La neige en deuil



C'est le génie d'un auteur qui parvient en très peu de pages à nous parler du lien fort qui unit deux frères malmenés par la vie, de l'envie de l'un des deux de sortir de sa condition et de s'élever sous d'autres cieux, de la montagne qui n'épargne personne et qui ne se laisse pas dompter, de l'innocence d'un berger qui ne vit qu'à travers ses moutons; et la montagne... toujours et encore.

Une plume poétique, très imagée, qui fait vivre chaque brin d'herbe, chaque flocon de neige, chaque souffle du vent, chaque caillou... Une plume tragique qui nous emmène vers le pire... Une plume magique qui nous fait frissonner sous la neige alors que le soleil brille dehors.
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Les semailles et les moissons, tome 4 : Ten..

Un magnifique portrait de femme. Un roman qui se passe à la montagne, à Megève et qui décrit si bien les sensations éprouvées à ski, que chaque fois que je relis ce passage, j'ai envie de partir à la montagne. Un de mes premiers plaisirs de lectrice!
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La neige en deuil

La neige en deuil d'Henri Troyat, c'est l'alliance de la beauté à l'état pur et de la tristesse de la mort.



La neige est celle qui recouvre toute la montagne dès la fin de l'automne ou le début de l'hiver dans les Alpes, lui donnant un aspect changeant avec des paysages magnifiques. La neige rend cependant ce milieu naturel difficile d'accès et parfois dangereux.



La neige et la montagne peuvent causer la mort et le deuil qui l'accompagne inexorablement.



La mort, c'est d'abord celle qui a emporté, trop jeunes, les parents d'Isaïe et de Marcellin, laissant l'aîné éduquer le cadet. C'est aussi celle survenue lors de trois accidents qui ont mis fin à la carrière de guide de l'aîné. C'est également celle des passagers d'un avion en provenance de Bombay venu s'écraser dans le massif du Mont Blanc (fait réel de 1950, repris dans ce récit publié en 1952).



La mort est celle qui impacte le hameau quand il n'y a plus que de vieux garçons sans descendance et que les jeunes veulent fuir, mais c'est aussi celle qui touche les hommes, quand la montagne reprend ses droits, même auprès des plus expérimentés, pour atteindre les corps ou seulement les esprits.



Je n'avais étonnamment jamais lu de romans d'Henri Troyat, alors que depuis que je dois le découvrir pour le challenge solidaire 2022, je croise ses oeuvres à chaque boîte à livres. Cet auteur, né à Moscou, venu en France pour fuir la révolution bolchévique, a été élu à l'Académie française en 1959. Avec une très jolie plume, il m'a fait vivre une ascension proche du coup de cœur. Malheureusement, le retour a été brutal, sans espoir et inexplicable sous certains aspects.



Des choix absurdes, dictés par de mauvais motifs, la folie, la mort conduisent peut-être à montrer que l'Homme, même quand il pense vaincre la Nature, reste bien insignifiant…

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La Pierre, la feuille et les ciseaux

« La feuille gagne sur la pierre, puisqu’elle l’enveloppe, la pierre gagne sur les ciseaux, puisqu’elle les ébrèche, les ciseaux gagnent sur la feuille, puisqu’ils la coupent. »



André, Aurelio et Sabine ..qui est qui?

Années 70, un triangle amoureux à l'ambiance délétère. Après un début un peu "poussif" , la mise en place "télécommandée" des protagonistes de son roman, j'ai retrouvé le plaisir de lire du Troyat!

Une écriture élégante et l'analyse psychologique des personnages donnent à ce roman ses lettres de noblesse .



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Flaubert

Notes de relecture. Ce "Flaubert" de Troyat est identique aux autres biographies d'écrivains de cet auteur : le récit des circonstances de la vie est précis, et le biographe s'efface devant l'auteur dont il cite abondamment la correspondance, ou des témoignages d'amis et de contemporains. On retrouve le procédé dans les vies de Pouchkine, de Gogol, de Tolstoï et de beaucoup d'autres. C'est peut-être là que le bât blesse un peu : Troyat insère de longs passages où l'auteur parle de lui-même, s'explique, se justifie, et nous laisse seuls juges de la pertinence et de la vérité de ces discours de l'écrivain sur lui-même. Cet effacement du biographe est aussi l'effacement du critique et du penseur. Les discours que Flaubert tient sur lui-même vont de l'anecdotique sans grand intérêt, à l'auto-justification, en passant par la mauvaise foi. Cela ne suffit pas à combler le lecteur qui aurait voulu en savoir plus. L'avantage de cet inconvénient, si j'ose dire, c'est que nous avons accès, en version abrégée, à l'immense correspondance de l'auteur, où il aurait été difficile de s'orienter sans un guide.
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La Pierre, la feuille et les ciseaux

Beaucoup de psychologie et de finesse d'analyse dans ce court roman. Un excellent livre de Troyat. J'ai vraiment beaucoup aimé cette lecture, et une fois de plus la plume de cet auteur.
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L'Araigne

Paris, Place des Vosges.

La famille Fonsèque : Une veuve et une fratrie de quatre enfants : Elizabeth, Marie-Claude et Luce, un seul garçon Gérard qui exerce une emprise diabolique sur sa mère, mais surtout sur ses soeurs, faisant tout pour les empêcher de quitter le nid familial, surtout quand elles envisagent de se marier.

C'est un être tyrannique , manipulateur mais c'est surtout un « grand » malade, qui relève de la psychiatrie. (Cas pathologique intéressant à étudier !)



J'avais lu ce roman il y a… une quarantaine d'années à un moment où j'avais le moral en berne, et ce livre a été déclencheur d'un profond mal être qui a dégénéré en redoutable dépression !

Je craignais de le relire, mais il fallait que je le fasse pour apprécier son réel pouvoir manichéen ! Bon, cette fois-ci, pas de grand fracas !

C'est quand même un roman sombre comme cette arachnide maléfique qui rode tentant de captiver puis d'engluer ses proies avant de les dévorer et il vaut mieux éviter cette lecture quand l'horizon est bas, quand le cafard hante vos nuits et vos jours , quand on n'est pas loin du burn-out … car oui, il y a des livres qui font du bien, qui rendent joyeux, qui apaisent et d'autres qui assombrissent encore plus nos moments d'affliction, même s'ils révèlent le grand talent de leur auteur !

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Aliocha

Aliocha c'est d'abord un adolescent. Avec tout ce que cette période de la vie comporte comme interrogation, rejet, espoir d'avenir.

Aliocha c'est un immigré russe blanc. Mais ça, il ne veut plus en entendre parler. Il veut tourner la page et construire sa vie dans cette terre d'accueil qu'est devenue la France pour lui et sa famille. Il ne veut même plus parler ou écrire le russe. Il veut que la culture française gomme celle qu'il n'a fait qu'effleurer en son pays natal.

Aliocha c'est un fils unique. Il est aimé par des parents attentifs. Il leur rend le même amour. Même s'il leur reproche parfois de s'accrocher à cette culture qui a fait leur malheur. Elle les a ruinés et chassés de leur vie bien établie.

Aussi lorsque sa scolarité lui permet de se lier d'amitié avec un fils de bonne famille française, il y voit un espoir d'intégration dans une société qu'il a prise en admiration. Il en fait son exclusivité, son unique but.

Aliocha n'envie pas la richesse. Il a soif de devenir un jeune homme plus français que les autres. Son ami lui fait le reproche de ne pas cultiver sa singularité. Mais il n'en a cure. Comment peut-on être riche d'une culture qui vous a rejeté ?

Ah oui, j'oubliais. Aliocha veut qu'on l'appelle Alexis !

Mais Alexis va faire l'expérience de la stabilité d'un monde qui ne repose que sur un pilier, un seul.

Certainement le plus autobiographique des romans d'Henri Troyat. Un roman sur l'intégration. Un thème de tout temps, raconté avec la force évocatrice pondérée d'un auteur prolifique dont on sent qu'il cultive la langue française. En forme de revanche pour en remontrer aux natifs qui négligent leur patrimoine.

C'est juste, sans fioriture, et ça fait mouche pour qui aime notre belle langue.

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Les semailles et les moissons, Tome 5 : La ..

Élisabeth, jeune divorcée, va s'installer à Paris pour s'occuper d'un magasin de disques .

Tres vite, l'Histoire est au rendez vous avec le début de la deuxième guerre mondiale.Le cadre de ce cinquième tome est le Paris de l'occupation, que l'auteur restitue à merveille avec toutes ses restrictions . Élisabeth va devenir définitivement adulte et faire les choix qui s’imposeront à elle.

C'est avec la libération de Paris que s’achève cette belle saga d'Henri Troyat.
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Le vivier

Un vivier, du latin vivarium (dérivé de vivus « vivant ») est un réservoir où sont placés les poissons et crustacés capturés pour les conserver vivants jusqu'au moment de leur consommation ou distribution (définition web).

Je me demande bien ce qui a bien pu pousser Henri Troyat alors âgé de 24 ans à écrire une telle histoire... Avait-il observé semblable situation avant d'écrire son second roman ?

Un jeune homme veule et maladif, dispute à sa tante, dame de compagnie, l'agréable hospitalité d'une vieille dame tyrannique et possessive. Mais comment va réagir l'entourage de la vieille dame... ?

J'imagine que ce court roman, huis-clos à rebondissements psychologiques, se déroulant dans les environs du bourg (imaginaire?) de Maillé-les-Bois aurait pu également se passer dans un manoir anglais. Le confort douillet et étouffant de la demeure isolée contraste avec le froid hivernal des environs.

La vieille dame, manipulatrice à souhait, me fait penser au personnage principal de « l'Araigne » publié 3 ans plus tard.

Comme j'ai pu l'observer dans d'autres romans de Troyat, les sentiments passionnés des personnages n'en sont pas moins ambivalents, voire paradoxaux.
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La neige en deuil

La vie rude dans un village isolé au pied de la montagne au sommet de laquelle un avion vient de s'écraser.

Pour des raisons foncièrement différentes Isaïe et son frère Marcellin décident de rejoindre l'épave de l'avion.

Isaïe, guide de montagne chevronné jusqu'à ce qu'un grave accident le prive d'une partie de ses facultés mentales, et qu'il ne lui reste qu'à s'occuper de ses brebis tendrement choyées,



Marcellin, de 20 ans plus jeune, ne supportant plus l'existence fruste menée au village et qu'il juge trop étriquée pour lui.



Et Troyat de conter l'impitoyable confrontation de ces deux êtres que désormais tout sépare, l'honnêteté foncière et la dignité pour l'un, l'appât du gain pour l'autre, vaurien à la moralité plus que douteuse.



Et Troyat d'entraîner le lecteur à l'assaut de la montagne. Accroché à la paroi verticale, comme Isaïe, on grimpe avec lui, on a peur avec lui, on dévisse avec lui, et on est terrifié par le vide sous nos pieds. L'auteur a-t-il pris conseil auprès d'un guide de haute montagne ? Ce qu'il écrit est criant de vérité, la montagne, sous sa plume, devient un être redoutable qui, dans ce court récit, acquiert une place prépondérante.



Et Troyat d'offrir au lecteur le portrait chaleureux et bouleversant d'un homme bon, aimant et tendre, attentif aux autres, profondément attaché à ses racines ; la maison où il est né, et ses parents avant lui, constituant son refuge et sa sécurité face au monde, pour lui devenu périlleux, puisque dans sa simplicité il ne peut plus le comprendre, sauf dans sa confrontation avec le sommet, où son instinct de guide lui rend sa force et son aptitude à prendre les décisions qui s'imposent, et d'affronter son destin.



Un style épuré et percutant pour un ouvrage court, poignant et saisissant d'humanité.
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La lumière des justes, tome 2 : La Barynia

Sophie est installée avec son mari, chez son beau-père en Russie. Elle découvre une façon de vivre totalement différente des libertés que le peuple peut avoir en France.

Par rapport au tome 1, j'ai toujours envie de mettre des baffes à Nicolas. Je suis aussi quelque peu déçue par Sophie. Elle passe d'une femme à fort caractère, à une épouse et une belle-fille soumise, même si elle reste suffisamment manipulatrice pour obtenir ce qu'elle veut. Son beau-père est particulièrement méprisable, alias est certainement très en accord avec les mœurs russe de cette période.

Je continue d'apprendre des choses sur ce pays, notamment la vie à la campagne, le servage, les tentatives d'émancipation. Au lendemain de la Révolution française, ce mode de vie est difficilement acceptable et pourtant bien ancré.
Lien : https://www.facebook.com/Les..
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Une extrême amitié

Alors que Jean et Madeleine passent quelques jours en bord de mer pour leur anniversaire de mariage, ils croisent Bernard, un ami d'enfance de Jean, perdu de vue depuis des années. Avec ces retrouvailles, de vieux souvenirs remontent en surface : leur camaraderie, leurs sorties, le drame du premier mariage de Jean... Quelle place étrange prennent donc, brusquement, Bernard et sa maîtresse, dans la vie du couple jusque là heureux !



Une extrême amitié est un roman troublant, très bien écrit. S'il y a d'un côté les choses exprimées clairement par l'auteur, le plus important sont celles qui, au contraire, sont tues, sous-entendues. On est bien loin, ici, de l'ambiance d'aventure de la neige en deuil ! On sort de cette lecture avec un vague sentiment de malaise, d'incertitude, des interrogations et il me semble que c'est alors à chaque lecteur de faire sa propre interprétation des évènements et des scènes finales.



Challenge XXème siècle 2020

Challenge ABC 2019/2020
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Viou

Il y a des livres qui vous marquent, des premières de couverture que l’on n’oublie pas, malgré le temps qui passe.



Cet été, je me promenais dans Colmar lorsque tout à coup j’aperçus, perdu parmi une centaine d’autres livres maintes fois lus, une petite frimousse dans des tons sépia, des joues pleines qui donnent envie de les pincer, et des yeux noirs porteurs d’un petit regard triste. « Viou ! », m’écriai-je.



Je m’empressai de récupérer ce trésor abandonné et avec lui, tous les souvenirs de mon enfance, de ma classe, les rideaux bleu roi, la sonnerie de 09h45, la cour de récréation et tant d’autres, car j’avais 11 ans lorsque j’ai lu Viou pour la première fois.



16 ans plus tard, je retrouve avec le même enthousiasme le quotidien de la petite Sylvie, dans cette campagne ouvrière et travailleuse, dans cette maison bien trop grande pour une petite fille et ses grands-parents, bien trop froide aussi, car le poids du passé, de la guerre, la disparition du père est une plaie béante qui ne guérit pas, une douleur qu’on expose, à l’image de ce portrait glacial qui trône dans la chambre.



La maman de Sylvie s’en est allée travailler à Paris, dans le cabinet d’un docteur et ami, et elle ne revient voir sa petite fille que pendant les quelques vacances qu’elle peut s’octroyer. Bien que séparées de milliers de kilomètres, les quelques lettres que mère et fille s’échangent témoignent de l’amour inconditionnel qui les unit.



La vie de Viou n’est donc pas facile, il faut dire qu’elle n’est pas très bonne à l’école, au grand dam de sa grand-mère qui la voudrait plus studieuse. Sa grand-mère n’a d’ailleurs pas les qualités que Viou lui voudrait et que l’on prête généralement aux vieilles dames ; ni réconfortante ni aimante, Viou fait face à un roc, une femme pieuse, acerbe, dont la droiture n’a d’égal que sa sévérité.



Son grand-père est un homme bien plus drôle, il n’hésite pas à taquiner sa femme et à la rabrouer devant leur petite-fille, ce qui a le don d’agacer la première et de ravir la seconde. Papi a un cœur, les yeux rieurs et il la fait sourire avec ses clins d’œil, et tout de suite la vie est plus belle, et les quelques câlins que Viou offre clandestinement à son chien, son meilleur ami et son confident, ne font qu’accentuer ce sentiment de bonheur simple.



Pourtant, le destin bascule un jour lorsque son grand-père meurt ; pour la petite fille, le soleil se couche à jamais, la joie et la bonne humeur d’antan laissent place à une morosité constante, elle n’a plus de repères, plus d’amour, sa lumière s’éteint. Commence alors un long travail d’apprentissage et d’apprivoisement entre Viou et sa grand-mère, les temps sont durs, et cette absence des hommes qu’elle a tant chéris meurtrit tant cette vieille femme, et cette amertume envers sa belle-fille grandit, son fils qu’elle a perdu, c’est sa faute et elle la transpose sur la petite Sylvie, qui n’attend que de l’amour.



Viou est pour moi le portrait magnifique d’une petite fille à la découverte du monde, dont les secrets et les rouages la dépassent. La vie est si simple quand on est enfant, Viou est entière, elle aime ses amies, sa maman, son chien, et son père lui manque, sa grand-mère aussi, bien qu’elle soit là tous les jours, elle ne demande que de l’amour. Soyons simples, et surtout, n’oublions jamais la petite Viou qui sommeille en chacun de nous…





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Toute ma vie sera mensonge

Paris, 1944.

C'est un jeune homme de dix-sept ans, falot, sans contour, sans personnalité. Il se laisse vivre sans se poser de questions du moment qu'il se sent bien. Et pourtant ! Pourtant cette guerre devrait l'émouvoir, le révolter, mais non rien. Il ne lui manque rien : il poursuit ses cours sans véritable passion, il mange à sa faim grâce au restaurant de ses parents bien approvisionné en produits et en clients allemands. Il va au cinéma, voit ses amis, écrit des poèmes, seule activité valable à ses yeux. Mais surtout Vincent vit dans l'ombre de sa soeur qu'il admire. Et quand celle-ci lui propose de venir passer quelques jours chez elle et donc de s'éloigner de ses parents, c'est le bonheur total. Mais ce bonheur va être troublé par Hervé, l'amoureux de Valérie. Et puis Vincent commettra une faute envers lui, envers elle et sa vie en sera à jamais bouleversée...



C'est un roman très court qui se lit facilement. L'écriture est propre, presque sans relief. Par contre la description de Paris et de ses habitants sous l'Occupation est riche d'enseignements.



Un livre qui aurait toute sa place dans les bibliothèques de collège et lycée pour aborder cette période historique.


Lien : http://mes-petites-boites.ov..
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Les semailles et les moissons, tome 4 : Ten..

Elisabeth, la petite fille héroïne de " La grive" a maintenant vingt ans . Elle habite avec ses patents à Megeve où ces derniers sont maintenant les propriétaires d'un hôtel.

La jeune fille a toujours son caractère très entier ! Elle va aimer passionnément un homme Christian , puis en épouser un autre, Patrice avec qui elle va emménager dans la région parisienne.

A l'occasion d'un séjour chez les parents d’Élisabeth, elle se retrouve à nouveau confrontée à son ancien amour....

Un bel épisode des moissons et des semailles avec la montagne en arrière plan et surtout un très beau portrait de femme .

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Le jugement de dieu

Je découvre Henri Troyat par l'intermédiaire de ce petit recueil de 3 nouvelles, et je dois dire que je ne m'attendais pas à cela. Je voulais prendre "La neige en deuil", mais il était absent du rayonnage, et j'ai choisi ce livre car il était le plus court de ceux qui se présentaient devant moi, histoire de me faire une idée du style de l'écrivain. J'avoue, je ne m'attendais pas à si bon!

Une plume superbe, surtout pour les mises en scène et descriptions vivantes.

Parmi les auteurs contemporains, j'ai trouvé une similitude avec la façon d'écrire et de décrire de Laurent Gaudé. Peut-être Troyat est il dans ce recueil un peu moins évocateur et plus descriptif. Quoique. Les histoires réalistes virent au conte fantastique, à la manière de ce que j'aime chez Maupassant.



Quelques petites notes sur les 3 nouvelles, pour ceux que cela intéresseraient:

- Le jugement de Dieu: un homme est accusé de meurte, mais il n'y a qu'un seul témoin. Indécis, le juge le condamne au "Jugement de Dieu", qui consiste à prendre un bain d'huile bouillante. Si l'accusé est innocent, Dieu le protègera, dans sa grande miséricorde. il se fait que l'accusé est coupable. Mais il sort indemne de la bassine d'huile, à sa propre surprise bien sûr... Est-il protégé par Dieu, ou par le Diable, ou .... ?

- Le Puy St Clair: un tailleur de pierre scuplte un chef d'oeuvre à l'effigie de sa fiancée récemment décédée. Ce haut relief mortuaire deviendra sa raison d'être. Qu'adviendra t il suite à sa desctruction par un boulet de canon lors d'une bataille armée?

- Le merveilleux voyage de Jacques Mazeyrat: un charpentier quitte sa promise pour embarquer sur un trois-mâts, ne gardant d'elle que le médaillon de St Jean qu'elle lui a offert. Jacques fera réellement un merveilleux voyage, initiatique et exotique. Les 3 dernières lignes de cette nouvelle m'ont presque donné des frissons.
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