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Critiques de Herbjørg Wassmo (461)
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L'Héritage de Karna, tome 2 : Le Pire des sil..

Dina revient! Et bien sûr cela change tout à Reinsnes, qui était en train de mourir à petit feu, faute d’une gestion musclée dont était bien incapable le docteur Benjamin, habité par ses tergiversations sentimentales et la difficulté de son travail. Ce n’est pas non plus Anders, fatigué, vieillissant qui peut redresser la barre. Dina, que vient accueillir une foule curieuse, lors de son retour à l’embarcadère. Ceux qui la connaissaient bien sûr, mais aussi ceux qui en avaient juste entendu parler. La petite Karna est vite séduite par cette dame imposante.

Des secrets sont dits, des êtres meurent , d’autres révèlent leur côté obscur, d’autres encore émigrent vers l’Amérique. Dina reste droite au coeur des tempêtes et reprend la barre : elle sauvera Reinsnes, dût-elle s’allier au diable.



C’est dans ce tome à nouveau la personnalité forte et le charisme de Dina qui suscite l’enthousiasme du lecteur.Elle dynamise le récit comme elle secoue les consciences au sein du roman.



Faute d’attention ou difficulté de traduction, il semble que le nombre de passages peu clair sur le plan de la syntaxe au point de nuire à la compréhension augmente un peu sur la presque fin de la saga.




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Fils de la providence, tome 2

Benjamin est docteur maintenant. Il est toujours très attiré par les filles, mais quelle est exactement la nature de cette attirance ?

J'ai bien aimé ce second tome plus axé sur la vie adulte de Benjamin, toujours un peu perdu avec la relation avec sa mère et avec les femmes qu'il rencontre. J'admire le style de Wassmo même si j'ai été un peu agacée par la répétition (une demi-douzaine de fois dans le roman) de "mon membre mou entre mes jambes", (sans être prude). Je continuerai cette série avec L'héritage de Karna qui clôt la descendance de Dina (ou peut-être pas ?).

(Lecture de 2011)
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Ces instants-là

Waow ! Quel livre !



Pour ceux qui lisent un peu mes critiques, vous savez que j'aime l'écriture. L'écriture qui pour moi est à la base de la littérature, qui différencie l'oeuvre littéraire du simple compte-rendu d'un fait, qui transforme la réalité pour devenir oeuvre tout court.



J'avais beaucoup aimé 'Comme les amours' de Javer Marias dont les phrases longues à n'en plus finir étaient comme un indéfectible appel à la valse. Ici, c'est tout le contraire. Les phrases sont tronquées, souvent sans sujet. le ton est rugueux, âpre. Rien ne nous est facilité. Sans doute comme la vie dans le Grand Nord.



Là est l'histoire. Une femme tente de vivre et de vivre pour elle-même, par elle-même aux confins de la Norvège. Elle écrit. Veut s'en sortir. Lutte et dit non, parfois oui. Avec beaucoup de pudeur.



C'est beau. Une découverte.
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Le livre de Dina, tome 1 : Les Limons vides

« Poursuivie par l'image atroce de sa mère ébouillantée, Dina, une enfant moralement abandonnée et mal aimée, s'installe dans des fantasmes et des hallucinations qui construisent son quotidien. Devenue femme, Dina est sans honte et ne se refuse rien. Mariée toute jeune à Jacob, un ami de son père, elle mène sa vie en toute indépendance et consume son entourage, du personnel de maison aux valets de ferme, des membres de la famille aux voyageurs de passage.

Immense fresque du nord de la Norvège au XIXe siècle, Le livre de Dina dresse le tableau naturaliste de la vie et des mœurs du lieu, et fait la part belle au personnage échevelé de Dina, inséparable de Lucifer, son cheval noir, sur fond de paysages grandioses et fascinants, au cœur des nuits polaires.



L'épopée romanesque à l'érotisme flamboyant d'une femme révoltée, convoitée, passionnée ».



(pour les trois tomes)
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La chambre silencieuse

A la fin du premier tome de cette trilogie on quitte Tora après un incendie criminel qui la met ponctuellement à l'abris du "péril" incarné par son beau père. Ce deuxième tome se termine sur un incendie d'un autre type, tout aussi violent mais qui a pris naissance dans le corp de Tora.

La nature sauvage et rude du village de pêcheurs dans lequel elle a grandi est véritablement un personnage à part entière du roman. Sa prégnance et son exigeance dominent les habitants qui semblent n'être que sous sa domination. Pourtant, la violence à laquelle Tora doit à nouveau faire face est bien humaine, et si un temps de répit lui est donné ainsi que l'espoir furtif d'un avenir plus serein gràce à son départ pour l'école de Breiland, la honte, la sollitude et la peur reprennent vite emprise sur elle, l'obligeant à faire semblant ,à cacher ce qu'elle vit, à lutter encore et encore...Cette seconde partie de l'histoire de Tora m'a encore davandage touchée .H.Wassmo sait donner une intensité incroyable au conflit intérieur de cette enfant/femme, à sa souffrance, à son courage. Elle continue à créer et dévellopper ce personnage poignant , nous en faisant un proche pour lequel on craint le pire sans oser espérer le meilleur. Bien que le titre du troisième volume interdise toute projection heureuse:" Ciel cruel" , je ne peux m'empècher de souhaiter une éclaircie, un peu de douceur et d'amour pour Tora...
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Un long chemin

Court roman, Un long chemin fut pour moi un merveilleux moyen de découvrir l’auteure norvégienne Herbjørg Wassmo notamment connu pour son roman Cent ans et sa trilogie Le Livre de Dina.



Court, mais néanmoins très intense émotionnellement, Un long chemin se concentre le destin d’une famille qui, à cause de la découverte des activités résistantes du père, se voit dans l’obligation de fuir la Norvège, alors sous l’occupation allemande, pour rejoindre la Suède neutre. Avec une température qui frôle les -30°C, la fuite sera loin d’être facile et le chemin paraîtra en effet très long.



Avec très peu de dialogues et beaucoup de description, Herbjørg Wassmo nous immerge totalement dans ce décor inhospitalier au possible et nous propose un roman où l’émotion est brute et vraie. J’ai vraiment été touchée par ce récit où j’ai eu réellement l’impression de défier le froid et les gelures avec cette famille unie dans l’adversité. Ce roman a été une belle leçon, surtout quand on sait que c’est inspiré de faits réels. Herbjørg Wassmo rend un bel hommage à ces personnes fortes qu’elle qualifie de héros anonymes à raison.
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Fils de la providence, tome 1

Un peu dur de me remettre à l'histoire de Dina et des siens. On continue de suivre cette femme au caractère particulier mais on s'attache plus à Benjamin qui est marqué par l'acte de sa mère (lire la trilogie précédent ce diptyque Le livre de Dina. Pendant quelques années, on suit ce jeune garçon qui va grandir et découvrir les femmes et la sexualité pendant que sa mère disparaît. Les descriptions de Wassmo sont très poétiques, elles sont faites avec force et très imagées. Il me tarde de voir ce que va devenir ce Benjamin, à voir dans le tome 2.
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L'Héritage de Karna, tome 3 : Les femmes si b..

La dernière page tournée, quand on a passé de nombreuses heures avec les personnages d’une dense saga, au point de créer des alliances ou des inimitiés avec ceux dont on a reçu les secrets, dont on a perçu les angoisses et la douleur, ou que l ‘on a haï pour leur lâcheté ou leur violence, témoins passifs mais impliqués , l’heure est au bilan et aux questions.



Le découpage en livres nuit à la continuité et peut expliquer que parfois l’histoire est donné l’impression de s’enliser, passage obligatoire pour que la cohérence persiste. Et l’on comprend la nécessité de ne pas décourager le lecteur potentiel devant un tel pavé s’il était unique.



Autour de cette femme exceptionnelle, dont les premières années sont déjà marquées du sceau de la violence, et qui établit un véritable royaume qu’elle gère avec perspicacité et un sens de la justice qui lui est personnel. La passion qui l’anime conduit ses actes, au risque d’y perdre son âme. C’est l’une de ces héroïnes à qui l’on pardonne tout, même l’impardonnable.



Autour d’elle, gravitent les membres de sa tribu. Les hommes sont sous sa coupe, séduits le plus souvent, inconstants et peu maîtres de leur choix. Le féminisme avant qu’il ait été inventé.



L’évolution du monde est palpable avec le temps qui passe sur le pays. Ce n’est pas ce qui peut arrêter Dinah, toujours visionnaire quand il s’agit de construire des projets. Les moeurs commencent à évoluer, et les filles peuvent espérer accéder à l’instruction. La mutation de la société s’annonce.



Quant à Karna, fragile enfant née elle aussi dans la violence, elle illumine les deux derniers livres, par son regard particulier sur le monde, sa faiblesse et sa sensibilité. Un beau personnage, à la fois fort et vulnérable



Ce qui a commencé dans la violence doit se finir ainsi c’est une fin houleuse que nous propose l’auteur.



Les questions se posent une fois la dernière page achevée. Fin d’un règne, d’une dynastie. Les destins des descendants se noieront-ils dans l’anonymat d’une société moderne, ou le flambeau pourra -t - il être repris?


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Un verre de lait, s'il vous plaît

Un livre dont on ne sort pas indemne, une fois lu.. En tout cas il m'a ébranlée profondément. Bien sûr on sait que l'ignoble trafic des femmes existe mais ici, l'auteur norvégienne Herbjorg Wassmo nous fait descendre au fond de l'abîme, au fond du gouffre de l'exploitation de la femme par des bandes organisées redoutables.

Dorte, seize ans, est une jeune fille pauvre qui vit en Lituanie. Son père est mort, sa mère a bien du mal à les faire vivre elle et sa soeur.

Pour aider sa famille, Dorte accepte de s'exiler et fait confiance à un homme du village où elle vit qui lui promet monts et merveilles si elle accepte de travailler dans un café en Suède.

Très vite la malheureuse se retrouve dans le filet que serrent autour d'elles des proxénètes sans scrupules qui organisent un réseau entre la Suède, la Norvège et les Pays Baltes.

Dorte va connaître les pires sévices imaginables, la prostitution forcée, l'enfermement, la séquestration, la grossesse involontaire.

Un tableau bien sombre que nous livre Mme Wassmo..

En fermant le livre, on ne peut que se demander: mais quand ce trafic arrêtera donc?

C'est un livre dur, réaliste à la Zola mais qui a le mérite de poser les vrais problèmes.

J'ai toutefois regretté la fin "en queue de poisson"; on ne sait pas très bien ce que devient la pauvre Dorte à la fin..

Un moment de lecture dur mais nécessaire....
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Ces instants-là

Un livre hors norme, la lecture nous plonge dans un autre univers, l'absence de nom, prénom pour les personnages dénude le récit mais en même temps nous attache à Elle, lui, c'est bizarre, mais j'ai bien aimé au final.

Elle, nous conte sa volonté d'être : Elle. Elle se libère déjà de son père, puis de son métier en devenant écrivaine, puis de son mari, les enfants sont déjà plus ou moins partis du nid. A elle, sa liberté, sa volonté de vire l'instant ! L'éternité est dans l'instant !

Une lecture agréable aussi pour l'ambiance hivernale, sa retraite dans son chalet pour mieux écrire, par exemple.

Je pense que c'est un roman comme on dit : ça passe ou ça casse ! pas de demie mesure.

J'ai bien aimé, irai-je m'aventurer avec les romans de Dina ? je ne sais pas. Cent ans, fut une lecture mitigée.



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Le livre de Dina, tome 1 : Les Limons vides

Il s'agit du premier tome d'une trilogie. Nous sommes à la moitié du XIXème siècle.

Le prologue étonne par sa brutalité et nous plonge direct dans l'action : l'héroïne éponyme précipite au bas d'une falaise le traineau où git son mari blessé, le tout dans un le décor hostile entre glace et vent du Nord de la Norvège.

De suite, on est surpris par le caractère atypique de Dina dont on suit le parcours à coups de retours en arrière éclairant ce qu'elle est : une jeune femme sauvage, intelligente, abrupte, refusant tout compromis depuis un traumatisme d'enfance, ou plutôt ayant survécu à ce trauma en endossant cette personnalité hors norme et asociale.

J'ai été happée par l'art du récit de l'auteur, son écriture sèche composée de phrases courtes et rythmées.

Je démarre le deuxième tome bien évidemment.
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Un long chemin

Ce fut un si long chemin pour un enfant…



Lui, c’est « l’enfant », accompagné de ses parents résistants, en fuite pour cause invasion allemande.

Depuis 1940, la Norvège est allemande et le seul salut possible est de pouvoir gagner la Suède, au statut de neutralité. Une situation qui n’est pas sans rapport avec l’exode des français traversant les Alpes ou les Pyrénées pour fuir l’occupant.



Mais les pays scandinaves ne sont pas en climat tempéré. On parle ici de conditions climatiques extrêmes frisant les -30°C. Le pays est immense, les frontières incertaines et il faut toujours et toujours avancer… La faim, le froid, l’épuisement, la peur vont être le quotidien de ce voyage hallucinant dans une campagne enneigée et glaciale.



C’est un roman oppressant par la factualité de la narration. Aucune empathie possible avec les personnages qui ne sont désignés que par les termes génériques de père, mère et enfant. Il s’agit d’un marathon hivernal et interminable, aux participants inconnus, des gens simples que l’on s’approprie par les épreuves, espérant, souffrant et lâchant prise avec eux. Au bout du chemin, la vie sauve mais aussi l’exil, une vie à reconstruire, une santé à recouvrer.



Herbjorg Wassmo, plus connue pour sa trilogie du livre de Dina, offre un livre dur mais magnifique, en forme d’hommage pour des héros ordinaires, à l’instinct de survie et à la ténacité remarquables, qui doivent encore trouver en eux le courage de la réadaptation.

Et une question ouverte pour nous interroger sur la valeur que nous accordons à la liberté.



Tout cela en valait-il la peine ?

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Un long chemin

Parce qu'il a résisté à l'occupant allemand, un homme est obligé de fuir son pays pour se réfugier en Suède. Avec sa femme et leur fils de cinq ans à peine, ils vont affronter la neige et le froid pour traverser la frontière vers la liberté. Pour ces norvégiens en exil, la Suède est accueillante mais ils n'y sont pas parvenus indemne. Le froid a causé des dégâts irréparables...





Dans ce court roman, Herbjørg WASSMO a voulu témoigner pour tous les anonymes que la guerre a marqués à tout jamais, pour tous ceux qui l'ont subie, qui ont souffert mais dont la grande Histoire ne parle jamais. A travers les yeux d'un petit bonhomme de 5 ans à peine, elle raconte les souffrances d'un exil forcé à travers une nature glacée et hostile, la longue marche dans la neige, la honte du père qui se sent coupable d'avoir entraîné sa famille dans un tel enfer, la honte de la mère qui ne marche pas assez vite, ne skie pas assez bien, qui voudrait abandonner la lutte et se laisser mourir, la honte de l'enfant qui aimerait être assez fort pour ne pas pleurer mais qui rêve de pouvoir simplement s'endormir sur le traîneau, ne plus marcher, ne plus bouger, ne plus sentir le froid. Avec sa puissance évocatrice, WASSMO nous fait ressentir la morsure du froid, le gel, les membres engourdis, la terrible douleur.

La petite famille a frôlé la mort mais une fois sauvés, c'est une autre lutte qui commence. Marqués à jamais par la guerre et ses conséquences, ils vont devoir réapprendre à vivre, se reconstruire, renoncer à certaines choses, en découvrir d'autres.

Sans une goutte de sang, sans un coup de feu, Herbjørg WASSMO réussit à faire passer toute l'horreur de la guerre, de l'exil, mais aussi le courage, l'espoir, la solidarité. Un roman magistral et bouleversant.
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Le livre de Dina, tome 1 : Les Limons vides

Dans le lointain Nordland, à Reisnes, règne la nouvelle épouse du maître, Dina. Enfant, elle a grandi seule après avoir causé, intentionnellement ou non, la mort de sa mère dans des circonstances atroces. Abandonnée de tous, elle s'est forgée un caractère farouche et libre. Dina est une sauvageonne, Dina ne reconnaît aucune règle. Mais Dina joue merveilleusement bien du violoncelle et c'est ainsi que Jacob est tombé sous son charme.

Le mariage n'assagit pas la jeune femme. Son vieux mari est de plus en plus épuisé par ce personnage insaisissable et insatiable. Elle ne fait que ce qu'elle veut. Et la mort finit par frapper de nouveau la vie de Dina.



Le roman, premier tome du Livre de Dina, s'ouvre sur le récit de la mort de Jacob (je n'en dirai pas plus à ce sujet, à vous de découvrir comment cela s'est passé). Dès le début, nous avons un aperçu assez complet de l'héroïne de la trilogie. Au long de l'histoire, on se laisse tantôt toucher, tantôt exaspérer par cette satanée Dina. Elle ne respecte rien ni personne, c'est une musicienne extraordinaire ; elle est forte et fragile à la fois.

Le tout se déroule dans la Norvège du XIXème siècle. Comment ne pas se laisser charmer par l'évocation des villes et des fjords de ce superbe pays (Trondheim, Bergen...) ?

J'étais un peu sceptique au début de ma lecture. Finalement, je pense que je retrouverai avec plaisir l'ambiance froide et terrible à travers les deuxième et troisième tomes !



Challenge ABC 2015/2016

Challenge Petits plaisirs 2016
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Ces instants-là

"Elle glisse en arrière vers ce qu'elle ne sait pas." Dès la première phrase, on sait qu'on entre dans un univers singulier que l'on découvre au fil des pages empreint de sensibilité et de poésie. Le style surprend le temps de quelques chapitres avant de s'effacer pour mieux laisser l'émotion affleurer. Par petites touches, comme un peintre, l'auteur dessine une vie, une femme, mais également un pays, une nature incroyablement présente et une atmosphère incomparable de Grand Nord.



Nous sommes au nord de la Norvège, sur la côte où les petits villages vivent au rythme de l'Express Côtier qui les relie les uns aux autres. Elle est une jeune fille solitaire dont on ne connaîtra pas le nom, un être sensible aux sentiments enfouis, à cause d'un secret, peut-être plusieurs sur lesquels rien n'est écrit noir sur blanc mais tout est pressenti. Une mère dévouée mais distante, un père haï. Très jeune, trop jeune pour devenir mère à son tour. Elle laisse son petit garçon derrière elle le temps de ses études. Se cherche, hésite, tâtonne. Ne sait pas à qui faire confiance. Écrit des poèmes. Se réfugie dans la lecture. Tient de longues conversations avec les héros de ses livres, avec leurs auteurs même parfois. Cherche dans la fiction des réponses aux mystères de la vie. Se marie. Non par amour (un concept trop éloigné) mais par conscience des convenances, pour tenter de se conformer à ce que l'on attend d'elle, de toutes les femmes en fait. Devient institutrice après avoir rêvé d'être peintre. Découvre la vie conjugale et par là-même la difficile réalité de la condition féminine. S'émancipe. Reprend ses études. Ose croire en ses chances... Devient un écrivain renommé dans son pays et au-delà. Continue à chercher, à tâtonner. S'autorise enfin à aimer et à être aimée.



Ce n'est pas tant l'histoire, presque universelle dans un sens que la manière de la livrer au lecteur qui suscite l'enthousiasme. Les phrases se frayent un chemin au plus profond des recoins secrets que nous avons tous en nous. Doutes, peurs, incompréhensions face au monde. Qui ne s'est jamais senti "à côté" ? L'auteur décortique les sentiments pour tenter de s'approcher au plus près de ce qui constitue l'essence même d'un être humain. Qui doit se battre pour exister et exprimer sa singularité.



En toile du fond il y a l'histoire de la Norvège, marquée par l'occupation allemande. Mais surtout, à tous les coins de page, une nature superbe, toute puissante qui contribue grandement à forger les caractères des femmes et des hommes qui la côtoient. Les couleurs du ciel flamboient, illuminent tels des feux d'artifice. On nage dans des lacs gelés, on affronte la nuit polaire, les nattes gèlent, ça sent la neige mouillée, les feux crépitent dans les cheminées.



Un magnifique roman, un très beau portrait de femme qui m'a donné envie de rattraper le temps perdu et de découvrir l’œuvre de cette auteure. La fin est poignante et, bien que pleine d'espoir, mieux vaut prévoir un petit mouchoir au cas où.
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L'Héritage de Karna, tome 1 : Mon péché n'apparti..

Un peu de lassitude avec cet épisode de la saga d’Herbjørg Wassmo : peu d’action, un Benjamin très indécis, qui hésite à longueur de page entre Anna et Hanna. On est content d’apprendre qu’il a amené la petite Karna avec lui lors de son voyage de retour à Reinsnes. Celle-ci est épileptique et vit partiellement dans un monde de magie et de rêve. L’exercice de la médecine, est loin d’être une source régulière de revenus pour le domaine qui périclite. De plus, on lui refuse le droit d’exercer en Norvège car il a été formé au Danemark.



L’ambiance est donc assez sombre dans le Nord. L’arrivée d’Anna vient semer le trouble dans la petite communauté. Benjamin finit par choisir sa compagne.



Ce n’est pas le plus enthousiasmant des tomes de la suite, que l’on lit comme un passage obligatoire pour aller plus loin, en espérant que l’intérêt renaitra de nouveaux événements.

Plus que 2 tomes.
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Cent ans

1848, c’est l’année du veuvage de madame Lind, mère d’une famille nombreuse dont l’aîné Arnoldus est âgé de quinze ans, suivent Jacob, Sara Susanne, personnage principal de cette saga et … les autres.

Sara Susanne a six ans en 1848, c’est alors que débute l’histoire des aïeux de Herbjørg Wassmo.

La saga s’achève le 6 décembre 1942 à la naissance de l’auteure.

Herbjørg raconte la vie de plusieurs générations de femmes, leurs faits quotidiens et aussi les situations exceptionnelles que peuvent rencontrer tout un chacun.

En compagnie de ces femmes de caractère, j’ai visité la Norvège, un voyage de cent ans !
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Le Livre de Dina

La Dina, elle en a des fantômes dans sa vie.

Pays des lutins et des gnomes, le nord de la Norvège au XIXe siècle est mis à l’honneur dans cette magnifique fresque romanesque et féministe de Herbjørg Wassmo.



Très tôt Dina est confrontée avec la mort de sa mère Hjertrud et sa révolte sera telle que son père, le commissaire, devra tenter de la dompter. Comme on dompte un cheval bien sûr. Le cheval plie ou il sera vendu. Dina ne cède pas et son père la donnera en mariage à son meilleur ami Jacob. Elle est jeune et lui a l’âge de son père. Elle déménage de Fagernesset vers Reinsnes. Une montagne sépare le père et la fille, ou un si long rivage…



Dina devint « une bonne femme mariée qui grimpait aux arbres, qui se promenait en sous-vêtements à son propre mariage, qui n’avait pas su lire avant l’âge de douze ans et encore rien d’autre que la Bible, et qui montait à cheval à califourchon et sans selle, devait nécessairement porter les fautes des générations antérieures. »



Dina, qui rêve d’indépendance et de liberté, saura bien se tirer d’affaire dans cette société puritaine qui carbure au travail, à la pêche et au changement de saisons. La vie est dure au Nord de Bergen et les femmes sont reléguées aux tâches secondaires. Dina a la chance d’avoir une position enviable qu’elle partage avec les femmes autour d’elle.

À la mort de son mari, la Dina explose!



Elle installe le violoncelle de Lorch entre ses cuisses, elle joue des polonaises et le monde change de couleur continuellement.

Elle cherche l’amour.



« L’amour est une vague faite seulement pour la plage qu’elle rencontre. »



Se présente un russe qui arrive du Nord.



« Ses cheveux sont comme l’eau d’un glacier transformée en fils de soie dans sa route vers la mer. Ils éclaboussent mes yeux. »



Ce livre est plein de poésie malgré la noirceur de cette vie rude et dure. La guerre fait son nid, et la Dina protège les membres de sa famille. Elle ouvre sa maison aux voyageurs de passage et fait commerce. Elle a une alliée laponne, Stine, qui a des rites saisonniers.

« La vannerie, le tissage, le ramassage des plantes médicinales et la teinture des laines. Dans sa chambre, cela sentait l’osier, la laine et une fraîche odeur d’enfant. »

Un sacrée bonne femme cette Dina qui vit pleinement et sans détour. Sa folie n’est jamais loin ce qui me l’a rendue encore plus humaine malgré son imposante stature. J’ai adoré le côté grandiose de cette Norvège que j’ai bien hâte de visiter et le lyrisme de l’écriture. Un immense coup de coeur!



« Le chagrin, c’est les images qu’on ne peut pas voir, mais qu’il faut porter quand même. »
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Fils de la providence, tome 2

Benjamin est devenu adulte.

L'avenir se dessine plus précisément pour lui, il sera médecin, alors que Reinsnes et ses spectres lui laissent quelque répit. A ceci près que sur un terrain génétique et éducatif tel, les relations humaines sont complexes, les amours seront tumultueuses et les amitiés violentes.



La souffrance est en filigrane tout au long du roman : souffrance des corps à la guerre, ou à l’hôpital, à une période ou la médecine ne pouvait qu’observer les maux, sans moyen de traiter ni de soulager. Souffrance des âmes, des sentiments non partagés, des trahisons.



Le,jeune homme tourmenté est donc au cœur de l'intrigue mais Dina reste omniprésente à travers lui. On retrouve la fougue et les passions de la première partie de l'histoire, dans un décor différent et moins hostile, et un contexte historique différent (la guerre fait rage dans ces contrées ou Bismarck impose sa loi).





Le rythme est soutenu, et les personnages forts. La naissance dramatique d’une petite fille que l’on pressent armée d’une rage de vivre laisse augurer d’une suite tout aussi passionnante.
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Trilogie de Tora - Coffret 3 volumes

Ceux qui connaissent Herbjorg Wassmo pour sa trilogie du Livre de Dina ont peut-être apprécié sa capacité à créer des personnages hors du commun dans une Norvège aux éléments climatiques déchaînés.



Le succès de ses débuts littéraires est la Trilogie de Tora, qui regroupe trois livres : La véranda aveugle, La chambre silencieuse, et Ciel cruel

.

C’est un ouvrage sombre racontant l’enfance et l’adolescence d’une petite fille dans les années 60, dans une île norvégienne, confrontée à une vie de famille souvent dramatique. Née des amours de sa mère avec un soldat allemand pendant la seconde guerre mondiale, la vie de Tora est une ode à la mélancolie.



De déveines en déveines, de situations dramatique en conséquences sinistres, dans un environnement qu’on imagine grandiose mais qui est gris, venteux, glacial, aucune douceur, aucun bonheur n’accompagnent la destinée de Tora.



Ca donne envie, n'est-ce pas?

Comment imaginer que j’ai pu être scotchée ? C’est en effet le souvenir de mon addiction fascinée qui me reste. Je dois aimer les ouvrages sombres et désespérants ! Mais il faut reconnaître que la narration est magnifique, extrêmement prenante et le contexte social minutieusement recréé.



J’ai accompagné, captivée, cette héroïne sur laquelle le sort s’acharne inexorablement,. Elle est combative, garde une capacité d’espérance et de vitalité, se construit une carapace de femme indépendante et forte.



C’est un récit poignant, du Zola à la norvégienne ! Le livre de Dina est une promenade de santé après cette lecture.

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