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Critiques de Honoré de Balzac (3257)
Le Père Goriot

Le titre de ce roman est tellement éloquent.

Même si monsieur Goriot n'est presque pas le personnage principal, son amour, sa dévotion, son adoration pour ses filles est impressionnant, touchant, émouvant.

Un amour si pur, jusqu'à la faiblesse avec la garantie de perpétuelles ingratitudes...vraiment beau et douloureux.

Quant à Rastignac, il n'a cessé de grandir dans mon estime au fil de ma lecture.
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Illusions perdues

Les Illusions perdues se présentent en trois parties : la première et la troisième prennent place à Angoulême, ville natale du héros, Lucien de Rubempré, et la deuxième partie prend place à Paris, ville de toutes les espérances. Cette itinéraire du héros (de la province vers la capitale puis retour à la province) est encore un schéma habituel dans certains classes sociales actuellement car la capitale concentre opportunités professionnelles mais aussi et surtout chance de gains en matière de réputation et de statut. Comme pour Lucien, toute ambition de se faire connaître pousse à prendre le chemin de la capitale. Mais bien souvent comme lui, à dix-huit ans, tout nous semble possible et on ne saisit pas bien à quel point nous sommes un point minuscule dans l’univers. Fort de nos rêves, on pense même que l’univers intercédera en notre faveur et que d’heureux hasard en heureux hasard adviendra la culmination de notre potentiel, l’épanouissement sur la place publique de notre brillante personne. On ne veut pas non plus briller pour rien, on pense que les autres seront sensibles à notre génie, peut-être bien inconnu à nous-même mais révélé par le regard d’un autre à l’affût de talents cachés comme le nôtre. Le rêve à cet état embryonnaire, avant le grand départ, encore bien au chaud dans la maison familiale, est polymorphe, la gloire prend plusieurs formes et ce sera au destin de choisir pour nous quelle tête elle voudra bien prendre concrètement quand le moment sera venu. Bien sûr, notre milieu n’est pas là pour nous décourager, on nous envoie découvrir le monde, mais c’est surtout parce qu’ils ne perçoivent pas la démesure de nos espérances et nous souhaitent sans nous le dire une réussite banale et méritoire, celle « facile » du travail et de la chance pour arriver au contentement. Mais si nous partons, c’est parce que nous n’aspirons pas au contentement, sinon il suffirait de rester auprès des siens, là où nous connaissons et maîtrisons tout, où la voie vers le contentement est la plus rapide. Certains nous poussent à partir car selon eux nous pouvons aspirer à mieux, sans que ce mieux ne soit jamais défini ni par eux ni par nous, mais ces mots nourrissent nos ambitions et les légitiment puisque nous ne sommes pas le seul à le dire et à le croire à présent. Le pire qui ait pu arriver à Lucien c’est d’être plus brillant que la moyenne à Angoulême. Brillant il a pu l’être parce que tous les astres étaient alignés : sa mère venant d’une noblesse désargente avait de l’ambition pour lui, il vient d’une bourgeoisie où la culture devient accessibles, il a un meilleur ami peut-être plus brillant que lui avec lequel il a pu aiguiser son esprit par les lectures partagées et la conversation, mais aussi la présence maternante de sa sœur lui a donné le confort nécessaire pour s’épanouir ; et puis pour finir, un milieu mondain à taille humaine où les talents ont peu de concurrents et où on peut avoir une place car l’espace n’est pas saturé et pourtant tout le monde se connaît. Lucien passe de cet univers propice à un univers ultra concurrentiel où tout le monde est plongé dans l’anonymat de la capitale avec des vedettes idolâtrées, surreprésentées dans la presse, avec cette impression que c’est le seul destin enviable, la célébrité. Balzac montre bien comment la presse crée une vision déformée du monde qui détourne le jeune Lucien de ses valeurs et de son rêve pur de devenir un écrivain, un artiste. Mais cette vision du monde acceptée par tous devient la réalité et effectivement ceux qui n’acceptent pas ce système sont marginalisés comme le cerce littéraire qu’il fréquent dans le quartier latin. Mais Lucien aime ce qui brille et surtout il veut briller à tout prix, trop habitué, beau et intelligent, l’un étant la mort de l’autre, à briller, à être le diamant central de la pièce que tout le monde admire et polit. Lucien est trop sensible à la blessure narcissique. Convaincu qu’un avenir brillant l’attend parce que depuis toujours on le lui dit, il se laisse facilement convaincre que le travail, l’effort, n’est pas la voix vers le succès. Et malheureusement il a raison. Mais la popularité, la célébrité du moment, n’est pas à confondre avec la gloire. La gloire des héros se crée non pas dans les honneurs mais dans la mémoire qui transcende la mort du héros. Il faut qu’on continue à chanter vos louanges par delà le contexte de votre vie. C’est le paradoxe de la vertu de ses amis : écrivains oubliés de leur temps, brillants mais laborieux, qui ne prostituent pas leur talent pour l’argent, miséreux, ils seront sûrement ceux qu’on redécouvrira plus tard, quand leurs obscurs ouvrages tomberont dans les mains d’un fin esthète qui sera y déceler la beauté et la pureté. Ce sont les vrais artistes qui ont fait de leur art la seule quête possible de leur vie, faisant de leur pratique artistique un rituel sacrée, créant un ordre autour de la quête du beau. Mais Lucien souffre encore une fois de son seul vice qui est la beauté : or c’est éphémère et inconsciemment il doit savoir que plus le temps passe, plus il perdra cet atout si bien qu’il est dans une frénésie pour profiter de son don de la nature si périssable. Mais alors il trahit ses idéaux de sa prime jeunesse et il dévoile à tous sauf à lui-même qu’il n’avait pas vraiment les valeurs qu’il croyait avoir. Ces valeurs correspondaient à un instant de sa vie où il était facile de les avoir et on peut imaginer qu’elles appartiennent plus à son meilleur ami, David. La trahison est rendue visible par l’abandon de ses mais écrivains du quartier latin, mais de manière paradoxale, ce qui montre sa trahision c’est cette lettre qu’il envoie à sa sœur pour obtenir de l’argent, argent qu’il promet de rendre bien vite mais dans la frénésie de ses succès et de ses déboires, il oublie. Lucien est totalement coupé de ses origines, c’est-à-dire de ses idéaux, de ce qui lui a permis d’être brillant en premier lieu. C’est un peu la même mécanique de la vanité que dans Le Portrait de Dorian Gray où le don glorifié de la nature devient l’origine du vice. Chose paradoxale aussi c’est que la grande vertu de David et ve dégoûte, en tout cas elle m’a très vite dégoûtée. Bien vite on espère que David fera moins preuve d’intégrité à l’avenir. C’est que cette vertu hors du commun est bafouée de tout côté, elle se transforme bien vite en faiblesse. Elle dérange. David et Eve par la noblesse de leur âme pourraient s’élever au rang d’amants tragiques puisque David semble poussé par la nécessité, une force qui lui fait toujours voir le bon dans la vérité même quand il perçoit que cela peut lui nuire. Eve de même est poussée par la nécessité, ce don de soi aux gens qu’elle aime, son frère mais aussi David, l’accompagnatrice nourricière par excellence dans une confiance teintée d’inquiétude. Et effectivement, leur misère inspire la pitié parce qu’elle semble à la fois inévitable mais aussi injuste car l’auteur insiste sur le fait qu’aucun d’eux ne mérite un tel, image de l’innocence vertueuse bafouée. Mais bien vite leur acharnement et surtout leur indulgence pour ce frère qui leur nuit dégoûtent car on a envie de voir en eux se développer la colère et le ressentiment, probablement parce qu’à leur place c’est ce que nous aurions ressenti, et bien souvent il est intolérable pour l’égo de voir d’autres ne pas se laisse submerger par leur colère : il est douloureux de voir d’autres humains meilleurs que soi et donc pour éviter de ressentir ce dégoût pour soi on le projette bien vite sur les personnages eux-mêmes, comme pour s’en débarrasser. Mais bien vite c’est intenable, déjà parce que l’auteur s’attarde sur ces deux héros et bien vite on est obligé d’admettre qu’on ne peut leur reprocher d’être meilleurs (c’est peut-être aussi l’effet d’un trop fort contraste avec la partie précédente, à force d’être en contact avec la puanteur parisienne, on ne peut plus supporter leur pureté car on est soi-même contaminé c’est-à-dire habitué au vice comme réponse automatique au vice subi).
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Une ténébreuse affaire

Ayant entendu que dans cet ouvrage, on retrouvait, les prémisses du genre « roman policier », j’ai eu envie d’aller le vérifier ! Hélas, le style, les descriptions très longues et fastidieuses des personnes, des lieux et du contexte multipliées par un grand nombre de protagonistes offrent rapidement un méli mélo incompréhensible qui n’incite pas à poursuivre la lecture pour découvrir une enquête qui n’a pas encore pointé son nez après un tiers du bouquin !

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Albert Savarus

Balzac, c'est un peu comme une drogue douce: je n'en prends pas beaucoup mais il m'en faut régulièrement. Et bien, c'est un échec, comme un jus de chaussette qui ne parvient pas à te réveiller. Je ne sais pas pourquoi Balzac a choisi d'appeler ce tout petit roman Albert Savarus alors que le vrai personnage principal c'est Philomène Watteville. C'est une jeune fille de 17 ans au début de l'intrigue. Elle fait partie de l'aristocratie bisontine (autant dire qu'elle se fait chier dans la vie) entre une mère sèche comme un coup de trique et l'abbé qui est le meilleur pote de sa mère. Cette dernière veut la marier à un croqueur de dot mais la jeune idiote s'amourache d'un mec qu'elle n'a jamais vu au pretexte qu'il est l'auteur d'une nouvelle romantique que Balzac nous livre in extenso et qui est à la fois ennuyeuse comme un bilan comptable et niaise comme un épisode d'Hélène et les garçons. Le problème, c'est que le gars en question est éperdument amoureux d'une autre. Albert Savarus est l'histoire des manigances de la jeune Philomène pour briser l'amour entre Albert et sa belle comtesse italienne et se l'attacher à jamais. Malgré les minuscules 100 pages, je me suis ennuyée comme rarement tellement l'intrigue est cousue de fil blanc (les domestiques sont mis à contribution - si vous avez lu Molière ou Les Liaisons dangereuses, vous avez tout compris). Bref, si vous avez envie de découvrir Balzac mais que vous avez la flemme de vous attaquer à un gros roman, je vous conseille plutôt Le Colonel Chabert, Une Vendetta ou Un début dans la vie. Et si vous avez plutôt envie de suivre les manigances d'une fille jalouse et aigrie, je vous conseille l'excellent Cousine Bette. Pour ma part, je ne lâche pas l'affaire et lirai, un jour prochain, un autre Balzac.
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Illusions perdues

Lucien Chardon, qui se nomme dans la belle société Lucien de Rubempré pour faire oublier ses origines modestes, est un poète aux ambitions démesurées. Soutenu inconditionnellement par sa mère, sa sœur et son ami (et futur beau frère) David Séchard, il veut révolutionner la littérature, vivre richement et aimer les plus jolies femmes. Le monde réel se chargera de lui faire perdre ses belles illusions de jeunesse.



Je ne m'étonne pas de la notoriété de ce roman, qui est incontestablement un des meilleurs de Balzac. C'est vrai qu'il faut s'accrocher sur un gros millier de pages. C'est vrai aussi que les digressions techniques chères à l'auteur, ici centrées sur le milieu du journalisme, de l'édition et de l'imprimerie, sont toujours présentes et peuvent parfois lasser. C'est enfin vrai, Lucien mérite quelques baffes et l'indulgence de son entourage envers ses fautes peut frustrer.



Mais les immenses qualités du texte en font facilement oublier les quelques frustrations, au point même qu'il se rachète par là-même où il semble pêcher.



Si on s'intéresse par exemple à l'horripilant Lucien, difficile de ne pas admirer la complexité de ce personnage, qui a les meilleures intentions du monde mais que sa faiblesse morale empêche d'être une bonne personne. Il est à la fois orgueilleux et honteux de lui même, naïf et menteur, affectueux et traitre, sans que ces différents attributs ne paraissent incohérents. Tous les personnages du livre sont d'ailleurs très bien développés, les plus intéressants étant souvent les plus "méchants". L'angélisme de certaines figures (D'Arthez, la sœur de Lucien...) a pourtant parfois une couleur un peu terne, mais heureusement ce ne sont pas les seules figures du roman. Comme d'habitude, on a le plaisir de recroiser des figures connues de la Comédie Humaine dont certaines prennent une couche supplémentaire de vernis.



Dés le début du livre on sait que Lucien ne réussira pas (le livre s'appelle quand même "Illusions Perdues"). Le plaisir de la lecture vient alors de l'observation dans le détail des évènements qui font l'ascension brillante et la chute non moins éclatante du héros. Balzac nous détaille le plan des ennemis de Lucien avant que ce dernier n'en prenne conscience, nous laissant en savourer l'ironie dramatique. Et il ne se prive cependant pas de nous laisser voir tout ce que la situation peut avoir de faux ou d'horrible pour les personnes impliquées, souvent innocemment, dans les "exploits" de Lucien. L'intrigue est variée et parvient à surprendre même en en connaissant plus ou moins la fin.



Enfin, c'est un vrai plaisir de découvrir le monde de la presse et de l'imprimerie qui sont dépeints avec beaucoup de détails. Le dernier tiers du roman se concentre d'ailleurs sur David Séchard qui tente de produire du papier peu cher, ce qui donne la possibilité d'entrer dans les détails très techniques de la fabrication de papier.



En conclusion, n'ayez pas peur du pavé, ce n'est pas une pierre angulaire de la littérature pour rien !
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La fille aux yeux d'or

« La Fille aux yeux d'or » constitue le troisième et dernier volet de « L'Histoire des Treize ». Vous vous souvenez, c'est une société secrète dont les membres se sont donnés comme ambition de réaliser tous leurs fantasmes, et ce, par tous les moyens : c'est ainsi qu'on a vu Ferragus, chef des Dévorants, assassiner un soupirant de sa fille (« Ferragus »), le comte de Montriveau, punir avec sadisme une coquette puis chercher à l'enlever lorsqu'elle se réfugie dans un couvent (« La Duchesse de Langeais »).

Ce troisième volet est curieux à plus d'un titre : d'abord, c'est une histoire d'homosexualité féminine, le fait est assez rare dans la littérature « officielle » de l'époque (je ne parle pas de la littérature libertine où nombre d'auteurs se sont étendus – si je puis dire – sur le sujet) ; ensuite, c'est une histoire de meurtre passionnel ; enfin c'est le portrait d'un dandy cynique et sans scrupules, reflet d'une certaine société.

La marquise de San Réal a pour amante la jeune Paquita, une rousse incendiaire, surnommée « la fille aux yeux d'or ». le comte de Marsay (un des Treize) est un dandy qui a la réputation d'être un séducteur invétéré. Aussi fat qu'enjôleur, ce Dom Juan qui remplit son « catalogo » se signale par son absence totale de conscience. Il remarque Paquita et ne tarde pas à devenir son amant, pendant une absence de la marquise. Comprenant à certains indices quelles sont les orientations saphiques de l'impétueuse rouquine, il envisage clairement de la tuer. Mais la marquise, revenue plus tôt de son voyage, le devance dans ce beau projet. Pour clôturer le tout, Marsay découvre que la marquise et lui ont le même père !

« La marquise voulut s'aller jeter sur le divan, accablée par un désespoir qui lui ôtait la voix, et ce mouvement lui permit alors de voir Henri de Marsay.

- Qui es-tu ? lui dit-elle en courant à lui le poignard levé.

Henri lui arrêta le bras, et ils purent ainsi se contempler tous deux face à face. Une surprise horrible leur fit couler à tous deux un sang glacé dans les veines, et ils tremblèrent sur leurs jambes comme des chevaux effrayés. En effet, deux Ménechmes ne se seraient pas mieux ressemblé. Ils dirent ensemble le même mot : — Lord Dudley doit être votre père ?

Chacun d'eux baissa la tête affirmativement.

- Elle était fidèle au sang, dit Henri en montrant Paquita ».

Tu parles d'une oraison funèbre !

Balzac dans ce roman flirte bien sûr avec la morale, en abordant ce sujet scabreux (pour l'époque). Mais ce faisant il égratigne, quand il ne l'écorche pas, la société de son temps, le chapitre d'introduction, véritable prologue au roman, décrit les différents cercles de la société (qui sont ceux de l'ensemble de la « Comédie humaine ») : ouvriers et prolétaires, boutiquiers et commerçants, hommes d'affaires, artistes, aristocratie, et enfin les rentiers riches et oisifs. C'est ce type de classement qui plusieurs décennies plus tard, pousseront Emile Zola à créer les Rougon-Macquart.

Il faut signaler de la même façon le talent du romancier : les portraits des protagonistes sont bien dessinés dans leur vérité la plus cruelle. Et l'écrivain montre tout son savoir-faire : remarquez les notes « orientales » du salon de la marquise, notez la sensualité qui en émane, voyez aussi comment l'auteur joue avec le symbolisme des couleurs : blanc et rouge (pour Paquita) or (pour la marquise), l'or et le rouge pouvant tout aussi bien symboliser la richesse et le crime.

Ce petit roman insolite et captivant a inspiré un beau film à Jean-Gabriel Albicocco en 1961 « La Fille aux yeux d'or » avec Marie Laforêt dans le rôle-titre (surnom qu'elle gardera toute sa vie), Françoise Prévost (la marquise) et Paul Guers (Marsay).

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La Bourse

Hippolyte Schinner est un jeune peintre, il a son atelier dans un immeuble où juste au dessus de lui logent une dame et sa fille. Un jour où Schinner a un accident toutes deux lui viennent en aide, et dès lors une aimable amitié se forme entre eux. Puis peu à peu Hippolyte tombera amoureux de la jeune Adélaïde. Mais les apparences joueront contre les deux femmes ; pourquoi semblent-elles entretenues et pauvres à la fois ? L'amour du jeune peintre sera mis à rude épreuve, tiraillé entre le qu'en-dira-t-on et la sincérité des ses sentiments. Que faire ? Qui croire ? S'aimer ? Se marier ?

La Bourse est la quatrième et dernière nouvelle du recueil qui compose La maison du chat qui pelote, le bal de Sceaux et la Vendetta, et comme ces trois là elle traite de la question de l'amour et du carcan du mariage, ces nouvelles forment une sorte de fresque qu'il faut vraiment lire ensemble pour bien en saisir l'ampleur, et dans lesquelles Balzac nous dépeint avec une force et un réalisme saisissant toutes les illusions du mariage et les mauvais choix qui découlent de la pression exercée sur les jeunes femmes de l'époque.

Chaque nouvelle est une histoire unique, Balzac réussit à créer chaque fois une atmosphère totalement nouvelle et des personnages nouveaux, mais en même temps il y a un tout qui les relie ensemble. L'amour, les dilemmes, le tragique, le beau, le laid.
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Un début dans la vie

Voilà un un petit Balzac qui va entrer directement parmi mes favoris !

J'ai pris énormément de plaisir à lire cette histoire rocambolesque savoureuse et amusante !

Au centre de l'histoire : Oscar, un jeune homme de famille modeste supposé faire un simple voyage rapide en diligence pour rejoindre le protecteur de sa mère, mais Oscar est victime de l'excès fierté et d'orgueil de sa jeunesse et en voulant passer pour ce qu'il n'est pas, il va s'embourber dans une situation pour le moins surréaliste. En fait il ne sera pas le seul, car dans cette diligence chacune des personnages présents va mentir sur sa vraie identité, chacun pour des raisons différentes, et tout cela créera un gigantesque quiproquo, le plus drôle que j'ai eu l'occasion de lire !

Et chacun paiera le prix de ses mensonges, mais ce sera Oscar qui se mettra dans la situation la plus délicate, presque inextricable, aux terribles conséquences pour sa vie et celle de sa mère. À partir de là on suivra les péripéties d'Oscar pour tenter de réparer ses bourdes…en en commettant d'autres ! Bref un début dans la vie qui sera catastrophique !

Honoré restant Honoré et donc il faut s'accrocher par moments car il nous détaillera le parcours de chaque protagoniste, et sachant que leurs destins à tous sont entre-mêlés, et qu'en plus tout sera mélangés entre vrai et faux ; il faudra donc parfois s'armer de patience pendant la narration. Mais ce détail sera vite compensé par le dynamisme formidable du roman dans sa globalité.

Ce court roman est, je trouve, un parfait condensé de notre cher Honoré sait faire de mieux ; dialogues dynamiques, narration pointue, portraits savoureux, satire des ambitions de son temps et confrontations entre les différents rangs sociaux; le tout saupoudrée d'humour !

Ce roman a eu sur moi l'effet d'un page-turner, j'ai adoré du début à la fin. du grand Honoré !
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La vendetta

La vendetta est une nouvelle qui fait partie du recueil de quatre nouvelles avec La maison du chat qui pelote, Le bal de Sceaux et La bourse, et lorsque l’on sait ça, où qu’on les a lu, on comprend parfaitement pourquoi elles sont réunies ensemble (et ce, me semble t-il selon la volonté de Balzac !). La vendetta c’est, encore une fois, l’histoire d’un mariage voué à l’échec mais d’une façon bien à nouveau différente. Car chaque fois Balzac explore la question du mariage et de l’amour. Mariage d’amour, mariage de convention, la question épineuse de la différence de rang social… C’est ce qui m’a le plus plu et fasciné. Mais bien sûr Balzac est un peintre et en temps que peintre chaque toile est unique; ici il nous plonge dans l’histoire d’une famille corse, les di Piombo. Ils ont fuit leur île à cause d’une sombre histoire de vengeance familiale, et ont trouvé refuge à Paris grâce à Napoléon. Le temps passe et leur fille, Ginevra, grandit et un jour elle rencontre un jeune soldat d’origine corse, inévitablement ils tombent amoureux. Lorsque ses parents découvriront l’identité réelle du jeune homme ce sera le début des embuches sur le chemin des jeunes amants. L’amour peut-il survivre à l’absence d’approbation ? Un jeune couple peut-il s’affranchir du soutien de la communauté ? Et surtout le passé n’est-il pas trop lourd à porter ? Bref autant de questions soulevés par Honoré dans cette nouvelle aussi belle que tragique !
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Illusions perdues

Il aura suffi d’un film pour me redonner l’envie de lire Balzac, de me replonger dans ce siècle aussi passionnant qu’instructif, de retrouver ces phrases finement ciselées et ce regard d’une rare acuité posé sur la société.



Il faut dire que Xavier Giannoli est parvenu à restituer l’univers de l’écrivain, à retranscrire le formidable décryptage que ce dernier offrit de son temps en faisant admirablement écho aux vicissitudes du nôtre. A peine si l’anachronisme de quelques termes vient trahir la lecture contemporaine du roman que nous invite à en faire le réalisateur.



Si l’on continue de lire les grands textes du passé, au-delà du témoignage qu’ils apportent d'une époque, de l’analyse qu’ils en font, sans parler de leur qualité littéraire intrinsèque, c’est qu’ils nous proposent une réflexion qui excède le cadre de leur création et dont la pertinence reste entière. Aussi ai-je voulu voir, à l’heure où la presse et l’édition connaissent de tels bouleversements, jusqu’à quel point ce qui a été si finement observé et disséqué par Balzac pouvait aujourd’hui encore nous éclairer.



Il faut d’abord savoir qu’Illusions perdues est constitué de trois livres, initialement publiés indépendamment les uns des autres et correspondant à trois époques différentes. Xavier Giannoli s’est concentré sur le deuxième, relatant l’arrivée à Paris du jeune poète Lucien Chardon, dit de Rubempré. Quant à moi, c’est à la première partie que je m’intéresserai aujourd’hui.



« Deux jeunes poètes », paru en 1837, a pour principal protagoniste Lucien, natif d’Angoulême, fils d’un ancien chirurgien des armées républicaines devenu pharmacien et d’une aristocrate désargentée miraculeusement sauvée de l’échafaud en 1793 par son futur époux. Privé des titres de noblesse de sa mère et ne bénéficiant d’aucune fortune léguée par son père, Lucien n’a rien à faire valoir. Rien, si ce n’est son amour de la poésie et sa jolie figure. Ceux-ci vont lui permettre d’être remarqué par madame de Bargeton qui, pour meubler l’ennui de son mariage avec une vieille baderne, tient quotidiennement salon, s'attachant à cette occasion à promouvoir les jeunes talents de la littérature.



Le sentiment d'insatisfaction de la belle Louise et le désir de gloire de Lucien ne tarderont guère à se traduire par un attrait mutuel, qui permettra à Lucien d'entrer dans le haut-lieu de la noblesse d’Angoulême. Mais obtenir de telles faveurs ne signifie pas pour autant être accepté par une aristocratie d’autant plus jalouse de ses privilèges et de son statut qu’elle en connaît désormais la fragilité.



C’est cette société que nous dépeint Balzac avec autant de mordant que de clairvoyance. Ces personnages imbus d’eux-mêmes se révèlent des individus sans envergure, singulièrement dénués d’intelligence et d'élégance, s’interpellant par des diminutifs les ramenant à une condition bien étrangère à celle qu’ils prétendent être la leur. Quel ravissement de découvrir sous la plume de Balzac cette petite noblesse de province à la sidérante étroitesse d’esprit ! Combien sont savoureux la peinture des soirées données par madame de Bargeton et les dialogues qui y ont cours !



En contrepoint à la petitesse de cette société, Balzac brosse le portrait d'individus animés de la plus grande loyauté. Ces personnages ne sont autres que la soeur de Lucien, Eve, et son prétendant, David Séchard, qui est aussi le meilleur ami de Lucien. Tout l’enjeu évidemment sera de savoir si la vertu que partage avec eux Lucien résistera à sa soif de reconnaissance et de succès.



A la fin de cette première partie, alors que le jeune homme est sur le point de quitter Angoulême pour gagner Paris, secrètement accompagné par madame de Bargeton, Balzac jette le doute dans l’esprit de son lecteur et annonce déjà ce qui va advenir dans la deuxième partie qui ne sera pourtant publiée que deux ans plus tard.



Pour ma part, je n’attendrai pas autant de temps avant de m'adonner à la lecture d'« Un grand homme de province à Paris », et de plonger dans le monde tonitruant et triomphant du journalisme sous la Restauration...








Lien : https://delphine-olympe.blog..
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Splendeurs et misères des courtisanes

« Relire Balzac. Cela ne se décide pas, en fait. Chaque fois, c’est comme d’avoir trop mangé. On met longtemps à y revenir. Seulement, une fois par an, c’est reparti pour trois semaines. On en relit un, et c’est celui-ci qui vous commande lequel suivra, on déroule un fil, qui d’année en année ne sera jamais répété à l’identique. » François Bon « Notes sur Balzac » tiers livre éditeur (2016).



François Bon décrit parfaitement ce qui m’arrive tous les ans. Dans mes étagères il y a plusieurs endroits réservés à Balzac, dans mon bureau trônent les seize volumes de l’œuvre de Balzac dans la collection « Le club français du livre » des années 1970. J’ai au moins trois étagères consacrées aux biographies de Balzac et à l’étude de ses œuvres. À l’étage une autre édition de la Comédie Humaine celle de France loisirs et dans une autre pièce tous les romans de Balzac en poche. J’ai donc des doublons, mais c’est sans importance, chaque édition présente un intérêt particulier, soit pour la typographie, soit pour les illustrations soit pour les préfaces, ou encore pour la taille du livre. Ainsi, suivant mes besoins et mes envies je pioche dans l’une ou l’autre de ces réserves pour lire ou relire Balzac. Le mois dernier j’ai acheté une nouvelle édition du Père Goriot et j’ai eu plaisir à lire sur du papier neuf. J’ai eu envie de poursuivre avec « Illusions perdues » qui fait une excellente suite au « Père Goriot » et naturellement il me fallait compléter avec Splendeurs et misères des courtisanes pour clore ce que l’on appelle le « Cycle de Vautrin ». Ces trois romans forment un ensemble très cohérent pour prendre la mesure de l’œuvre de Balzac. On y retrouve tous les personnages principaux dont on peut suivre les histoires d’un livre à l’autre. Ces trois livres couvrent la période d'écriture la plus féconde de Balzac située entre 1834 et 1847. Splendeurs et misères des courtisanes est considéré comme le couronnement de la Comédie Humaine, Balzac n’a pratiquement plus écrit après. Il n’est pas conseillé d’aborder Balzac en commençant par Splendeurs et Misères, il rebutera sans doute les néophytes à cause de son volume (plus de 600 pages en édition de poche) et du nombre important de personnages plus d’une centaine. C’est un véritable volcan en éruption, Balzac reprend les principaux personnages du Père Goriot et d’Illusions perdues et les fait évoluer dans le Paris des années 1820-1830 dans les milieux les plus éloignés les uns que les autres, la haute bourgeoisie, la banque, la police, la justice, le milieu carcéral et les criminels en tout genre qui peuplent les quartiers les plus malfamés de la capitale. Balzac passe de l’écriture la plus raffinée à l’argot en passant par les patois dont l’auteur reproduit les accents avec humour et un évident plaisir. C’est le roman de l’ascension sociale et de la déchéance, de l’ambition, de la bourgeoisie, des ducs et des duchesses, mais aussi des criminels, de l’amour, de l’argent le tout dans une ambiance de roman policier ou les déguisements, les fausses identités, les rebondissements rendent ce livre particulièrement vivant. Les personnages centraux sont Lucien de Rubempré, le jeune ambitieux au talent certain, mais dépourvu de volonté et de caractère qui va bénéficier de l’aide de l’intriguant et énigmatique Vautrin, ancien bagnard qui prend de multiples identités, pratique la chirurgie esthétique, imite les accents, baragouine en plusieurs langues pour construire ces différentes personnalités : il est tantôt l’Abbé Carlos Herrera envoyé du roi d’Espagne, Jacques Colin alias Trompe-la-mort, le bourgeois Vautrin etc. Il se sert de Rubempré, dont il est secrètement amoureux, pour assouvir sa revanche sur la société.

"Pour lui (Vautrin), Lucien était plus qu'un fils, plus qu'une femme aimée, plus qu'une famille, plus que sa vie, il était sa vengeance; aussi comme les âmes fortes tiennent plus à un sentiment qu'à l'existence, se l'était-il attaché par des liens indissolubles".

Ce qui est étonnant aussi dans ce roman ce sont les multiples références que Balzac fait à ses autres livres sous la forme de courtes indications comme (Voyez Le Père Goriot), (Voir Scènes de la vie Parisienne, l'Interdiction) etc.. Dans le court du récit il nous donne des indications sur son oeuvre "Jacques Collin" (Vautrin), espèce de colonne vertébrale qui par son horrible influence relie pour ainsi dire Le Père Goriot à Illusions perdues et illusions perdues à cette études". Ce renvoi à la fiction au milieu d'un récit qui se veut réaliste est caractéristique de l'écriture et de la pensée de Balzac.



Balzac nous invite dans tous ses livres à un véritable festin historico-littéraire, il y a d’abord l’histoire des mœurs de son époque mise en scène avec une galerie de personnages extraordinaires. Un texte émaillé de citations latines, de calembours, de mots rares, de rappels historiques, de références à l’antiquité, à la littérature de tous les temps, à la philosophie, à la politique, un assemblage vertigineux d’informations au point parfois d’inciter le lecteur à recourir à internet pour mieux comprendre encore la pensée de l’auteur. Ceci donne parfois le vertige lorsque l’on sait que, pour écrire (3 à 4 romans par an), Balzac ne disposait d’aucun des moyens modernes de traitements et de diffusions de l’information (internet, iPhone, etc.), moyen bien pratique pour retrouver le rappel d’un fait historique, un nom, un synonyme, une définition. Sa bibliothèque ne comportait que quelques centaines de livres et Pierre Larousse n’avait pas encore publié son Grand Dictionnaire du XIXe siècle. Autrement dit Balzac ne disposait que de sa plume d’oie, d’un encrier et de son prodigieux cerveau capable de mémoriser sans effort la totalité de ce qu’il voyait, lisait ou entendait.



Il y a pourtant des moments où l’attention du lecteur peut retomber, je dois avouer que moi-même pourtant passionné par Balzac, j’ai quelquefois eu du mal à suivre les intrigues dans le détail et je me suis un peu perdu dans la multitude des personnages. D’autres lecteurs trouveront sans doute un peu superflue les nombreuses digressions explicatives de Balzac, pour ma part j’ai beaucoup apprécié quand Balzac nous décrit les corridors, les bureaux, les escaliers des prisons et du palais de justice avec une précision telle que nous ne pouvons pas douter du fait qu’il connaissait parfaitement les lieux et qu’il avait tout mémorisé. Plus loin il nous explique le fonctionnement de la justice, le rôle des huissiers, des greffiers, des juges, de la police et déroule avec minutie la procédure pénale tout en portant un jugement sur ces institutions et en proposant des améliorations. Balzac s’emporte peut-être un peu en multipliant les intrigues et en exagérant l’extravagance de ses personnages, il est emporté lui-même par la puissance de son imagination et il a le sentiment de pouvoir donner la vie à tout ce qui sort de sa plume. Un roman de Balzac c’est comme un torrent qui vous entraîne et il faut du souffle pour se laisser emporter sans sombrer, mais on n’est jamais déçu du voyage. Et tant pis si l’on a bu la tasse, car même si l’océan est trop profond, on y revient toujours.



— « Splendeurs et misères des courtisanes », tome XIII et XIV de l’édition « La Comédie Humaine » France loisirs (1986).
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Le Père Goriot

Un monument! La pièce maîtresse de la Comédie Humaine, on y retrouve de nombreux personnages réunis dans une sorte d'auberge parisienne, des personnages plutôt sans le sou, dont certains, à l'instar de Rastignac, espèrent pouvoir grimper dans l'échelle sociale, alors que d'autres, comme le Père Goriot, sont en chute libre, ce dernier étant ruiné par des filles bien peu reconnaissantes. L'écriture est impeccable, on y retrouve d'ailleurs pas mal de "patois parisien" de l'époque, par la bouche des personnages, notamment les terminaisons en "rama".
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Le Père Goriot

Après avoir lu la biographie de titiou lecoq sur Honoré de Balzac, il me fallait lire un de ses romans..

Aventure extravagante dans une pension de famille de la veuve Vauquer. Le père Goriot dont on ne sait rien à part le fait qu'il était riche de pouvoir habiter un appartement, puis avec le temps il dût monter dans les étages, sa fortune diminuant.. Encore plus surprenant des visites de deux jeunes femmes. Nous avons un jeune effronté en école de droit, qui voudrait faire fortune et s'insérer dans la société parisienne ,Eugene de rastignac un provincial. Un étudiant en médecine, un ancien bagnard, une jeune fille dont le père l'ignore ( il est pourtant riche).



Tout un monde où Balzac dénonce le pouvoir de l'argent et la soumission des femmes de l'époque, qui n'avaient qu'un second rôle, presque des esclaves des hommes et leurs époux.
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Le Curé de village

J'ai été très sensible à ce court roman De Balzac qui pour une fois n'a pas pour motif essentiel la satire sociale (encore que tous les ressorts de l'avarice auvergnate y soit amplement détaillés).



Cela se passe d'abord à Limoges, dans le milieu de la bourgeoisie enrichie par la génération précédente composée d'âpres et sobres travailleurs. A ce milieu se mêlent quelques membres éminents du palais de justice, l'avocat général, le procureur, ainsi que plusieurs prêtres et prélats.



Des amitiés sincères se nouent : Balzac dans cette oeuvre semble avoir été touché par la grâce.



Un double meurtre est commis dont le motif est le vol. L'auteur a été surpris par le propriétaire du lieu et sa servante. Il est pris et condamné à mort, mais il a une complice qu'on devine appartenir à la haute société. L'enquête de police n'aboutit pas, bien que le prélat du lieu, l'archevêque de Limoges, soit fort bien informé puisque sa demeure surplombe la Vienne, idéalement située devant l'île où se donnaient rendez-vous les amants : "pourquoi fournir une seconde tête à la guillotine, cela sera-t-il d'une utilité quelconque ?", pense-t-il secrètement.



Il aurait été facile à Balzac, fidèle à sa tradition, de mettre en scène des notables se serrant les coudes pour préserver l'un des leurs. Rien de tel n'est insinué ici, chacun ayant à coeur de préserver ce qui peut l'être encore. Ce qui n'est pas absolument invraisemblable, tant il est vrai qu'une ou deux figures charismatiques peuvent infléchir notablement les mécanismes malins qui régissent souvent les collectivités humaines.



Personne ne parlera jamais, ni l'assassin fou d'amour pour sa belle et la protégeant rageusement jusqu'au bout, ni le prélat, ni le "curé de village", le père Bonnet, figure hautement spirituelle que l'auteur compare à Lammenais et qui lui aussi a tout deviné.



Seule la concernée pourra un jour révéler la vérité. le fera-t-elle ?



Voici un roman où pour une fois Balzac ne manifeste pas sa férocité habituelle envers les vices humains, et rend hommage aux vertus ; aucun personnage n'y est antipathique : on y trouve de simples mortels un peu avares, c'est vrai, mais excellents parents, des hommes de loi intègres, de fort belles figures d'ecclésiastiques inspirés par une haute spiritualité.



Ce roman traite principalement d'Amour et de Rédemption. L'acte criminel injugé sera racheté par une vie exemplaire et l'assainissement de toute une région déshéritée autour d'un village fictif, Montégnac, qu'on situe géographiquement, selon les indications de l'auteur, non loin Guéret.



J'ai vraiment beaucoup aimé "Le curé de village".
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Le Père Goriot

Selon moi le grand roman de Balzac où l’on voit apparaître pour la première fois le célèbre Rastignac qui sera un des personnages principaux de la Comédie Humaine.

Un roman où la pension Vauquer, est pratiquement un personnage à elle seule tant elle est le marqueur et quasiment le déterminisme de l’ascension ou de la chute sociale des différents protagonistes.

Si le Père Goriot est le personnage éponyme il n’est pas nécessairement le héros de l’œuvre car Balzac préserve un équilibre subtil d’une égale importance entre les différents personnages habitant la pension. Ancien homme fortuné on le voit petit à petit descendre les étages de la pension métaphore de sa ruine progressive à laquelle ses filles participent allègrement et qui éveilleront le cynisme ambitieux de Rastignac.



Il est inutile de préciser que le style de Balzac dans cette œuvre est magnifique décrivant avec précision les différentes situations, mais là où Balzac excelle selon moi, est dans la description des différentes psychologies des personnages.



Une œuvre majeure.
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La Peau de chagrin

Encore un incontournable que j'avais contourné malgré moi. Le hasard des boîtes à livre m'a mis sur le chemin d'une version abrégée (l'école des loisirs) qui m'a permis de profiter de la substantifique moelle de cette oeuvre fondamentale. Résumer ? À quoi bon. D'autres l'ont fait bien mieux que moi. La langue de Balzac se mêle à merveille avec la trame de conte traditionnel qu'il emprunte pour mieux nous faire cogiter sur la condition humaine (et mondaine) via l'autoroute du fantastique. Le temps, la futilité, ce qui nous est cher, l'amour, la passion, le coûte de la vie, le calcul... Toutes ces dimensions sont au coeur du récit qui se trouve ainsi sublimé par la facilité de la trame qui nous emporte et par la profondeur de l'écriture, la richesse des descriptions et des dialogues. Un vrai bonheur.
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La fille aux yeux d'or

Cette nouvelle est le troisième volet des "Treize". Il doit se lire après "Ferragus" et "La Duchesse de Langeais". Ce que je n'ai pas fait. Je suis donc passé complètement à côté du sujet. A relire donc plus tard, si le cœur m'en dit. Et aujourd'hui le cœur ne me le dit pas : j'ai simplement envie de tarter Henri de Marsay.
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Le Père Goriot

Honoré de Balzac nous offre une véritable fresque de personnages dans ce Paris fourmillant entre paraître et intrigues. Le récit ne manque pas de péripéties et de surprises, alors que l’on pourrait s’attendre uniquement à une représentation, comme tant d’autres romans, de ce XIXème siècle où les classes sociales ne se mélangent rarement. Et même dans cette représentation, l’écrivain est ingénieux. Avec ses thèmes de prédilection, la passion amoureuse, l’argent, les apparences de la bourgeoisie, etc., Balzac nous séduit et nous captive par cette ironie constante mélangée à ce constat de son époque, entre réalisme, réflexions philosophiques et fatalisme. La Comédie humaine me fait maintenant davantage de l’œil, je suis vraiment curieuse de retrouver Eugène, Delphine, Vautrin et d’autres dans les autres romans de l’auteur.
Lien : https://entournantlespages.w..
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L'Auberge rouge

Il y a tout dans cette nouvelle :

- une énigme policière habilement troussée (ne serait-ce pas la première du genre ? les nouvelles de Poe sont postérieures, à vérifier)

- énigme qui est enchâssée dans un autre récit et qui précède un épilogue savoureux, à la fois profond et frivole

- un petit tableau impressionniste avant l'heure avec la description en quelques lignes de l'atmosphère enfumée de l'auberge à travers laquelle jaillissent par étincelles les sabres des soldats

- une ouverture sur les bords du Rhin qui évoque la symphonie pastorale de Beethoven

Balzac aurait pu en faire un roman, c'est une nouvelle de 40 pages.

A lire et relire !

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Le Père Goriot

Je ne peux pas écrire simplement : nul, c’est un Balzac quand même, je vais faire un effort mais je n’en pense pas moins.

C’est un roman accès sur la vie quotidienne, pour moi c’est particulièrement ennuyeux, ce n’est pas du tout le genre de littérature que j’apprécie. Le style de l’auteur est bon, je ne lui fais aucun reproche sur ça, uniquement sur le contenu qui me paraît vide d’intérêt.

J’ai une édition qui regroupe quatre livres, je n’ai lu que Les père Goriot et Le colonel Chabert, je n’avais aucunement envie de lire La messe de l’athée et L’interdiction. D’une manière générale cette période ne m’inspire pas de lecture, mais je dois reconnaître que pour les siècles futurs c’est un excellent moyen de connaître les us et coutumes des temps jadis, de voir comment la société fonctionnait dans le quotidien.
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