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Critiques de J.M.G. Le Clézio (1109)
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L'Africain

Cette façon d'écrire m'est un peu difficile mais j'y ai trouvé quelques évocations intéressantes de l'atmosphère étouffante et grouillante d'insectes que peut être l'Afrique. Je ne recommande pas forcément cette lecture. Je ne suis pas vraiment d'accord sur le point de vue adopté.
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Voyage à Rodrigues

Partir sur les traces de son grand père sur l'île de Rodrigues, rependre ses notes et autres documents et rechercher les symboles malgré le passage du temps de cette folle chasse au trésor.



J-M.G. Le Clézio, dans Voyage à Rodrigues, raconte son voyage sur cette île pour rechercher les traces de son grand père.

Complémentaire au Chercher d'or, version romancé et modifiée de l'histoire de son grand père, ce livre offre une vision original sur cette chasse au trésor. Même si le fond ne forme pas une histoire romancé, mais plus un essai où les chapitres sont indépendants les uns des autres et ont chacun un thème propre.



C'est une oeuvre qui parait très personnel pour l'auteur, comme une quête de soi et cela se ressent à la lecture.
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Bitna, sous le ciel de Séoul

Jeune fille pauvre de 18 ans, issue d'une famille de marchands de poissons du sud de la Corée, Bitna arrive à Séoul pour y suivre des études universitaires pour lesquelles sa famille s'est endettée. Mais rapidement la colocation avec une autre étudiante devient difficile et Bitna préfère errer à la découverte de la grande ville plutôt que de suivre ses cours. Pour vivre à Séoul où la vie est chère, par l'entremise de M. Park, un jeune homme rencontré dans une grande librairie devenue son refuge, elle se fait engagée par la famille de Kim Se Ri , une jeune fille immobilisée par une maladie qui l'a fait terriblement souffrir et qui préfère qu'on l'appelle Salomé. Pour aider Salomé à supporter les douleurs, Bitna lui invente des histoires. Mais la relation qui s'instaure entre les deux jeunes filles devient rapidement délétère, Bitna jalousant Salomé pour l'aisance financière dans laquelle elle évolue, Salomé jalousant Bitna pour tout ce la vie lui permet, elle, qui n'est comme elle clouée au lit par la maladie et qui peut jouir des plaisirs qu'offre Séoul. Un conte philosophique autant qu'un roman sur l'âme humaine, sur la capacité à entrer en empathie avec l'autre et une belle découverte de Séoul à travers la belle écriture de Le Clézio.
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Onitsha

Partir de Nice pour aller à Onitsha, quitter sa ville natale pour retrouver un père inconnu, Fintan et sa mère Maou font ce voyage jusqu'au Nigeria pour rejoindre Geoffroy, médecin dans une colonie anglaise d'Onitsha, séparé par la guerre et à la recherche de l'emplacement de la nouvelle Méroë.



Ce roman de J-M.G. Le Clézio montre la relation complexe entre un fils et son père. Fintan est jaloux de partager sa mère et il haït la discipline imposée par l'inconnu qui lui est présenté comme étant son père. Par de nombreux points, cette relation fait echo à L'Africain, roman

autobiographique de l'auteur sur son père.



Comme dans de nombreux romans de J-M.G. Le Clézio, l'Afrique est dépeint comme un terrain plein de mystère et dans lequel les protagonistes découvrent une liberté et une simplicité de vivre qui s'oppose au système colonialiste vu au travers des différents administrateurs et personnages qui interagissent avec les trois protagonistes. L'auteur profite pour dénoncer cette esclavage, la chute de ce système ainsi que la guerre du Biafra qui en résultera.
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Avers

JMG Le Clézio - Avers - **** - fini le 8 mai 2023



Ce livre est un recueil de nouvelles. Mes fidèles lecteurs s’en souviennent (!), j’avais eu du mal à apprécier le Procès Verbal, le livre qui a fait la réputation de Le Clézio, même s’il avait diffusé en moi petit à petit, mais je trouvais qu’il ne s’y passait pas grand chose. Là, il se passe énormément de choses et le point commun de toutes ces « choses » ce sont les « petits », les oubliés, les sans-grades qui peuplent nos villes, le plus souvent dans l’hémisphère Sud du Monde. Le Clézio écrit très bien, et il a quitté (depuis longtemps, peut être) le fusmato de son premier livre. Là, tout est clair, parfois une lueur d’espoir apparaît à la fin de la Nouvelle, à la faveur d’une rédemption par le chant, où parce qu’un bon samaritain recueille l’enfant perdu. La dernière nouvelle est proche de Garcia Marquez, par la luxuriance des adverbes et la description d’un monde aux confins du fantastique. Garcia Marquez, un de mes auteurs favoris.



Bref ce recueil de nouvelles est très riche en ce qu’il décrit le monde par le « bas » et nous montre un Monde qui vit quand même…qui s’en sort, grâce à tous ces inconnus qui se battent pour s’en sortir.
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Lullaby

Une ode à la mer et à la nature.

C'est un roman d'évasion, une respiration dans la vie. Un temps à prendre pour admirer ce qui nous entoure.

Un livre à lire face à la mer avec en fond le bruit des vagues.

C'est un court roman jeunesse que j'avais envie de relire avec un autre regard.



Lullaby est une adolescente un peu incomprise elle a un regard sur la vie différent de celui des autres élèves peut être parce que son père est loin et qu'elle se sent seule. Elle a besoin de parler à quelqu'un, de comprendre les éléments: l'air, le soleil, le vent et de retrouver un calme intérieur...

Trouvera t-elle des personnes qui pourront la comprendre durant sa quête?



Les dessins dans le livre illustrent parfaitement son voyage.
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Avers

Recueil de nouvelles composées à des moments différents par JMG Le Clézio. Leur thématique commune : la souffrance, la solitude, la peur parfois de ces êtres chassés par la guerre, la violence familiale, la faim et devenus dans un territoire d'exil des "indésirables" qu'on préfère ignorer.

Les premières nouvelles , les plus émouvantes, concernent des enfants. C'est Maureez Samson fille de pêcheur disparu en mer obligé de fuir la maison de ses parents. Elle sera sauvée par le chant et la qualité de sa voix. C'est Chuche et son petit frère, enfants esclaves échappés de l' Apurimac ( Pérou), ce sont ces enfants Mexicains "les rats" qui passent la frontière par les égouts. En eux tous, une rage de vivre et une capacité à s'émouvoir devant la beauté.

En France, c'est une caméra de surveillance qui observe les adolescents et adultes, clochards du métro et autres "Fantômes".

Les dernières nouvelles sont plus exotiques avec Yaya, la nounou mauricienne et surtout l'histoire d'une tribu indienne Etrebbema, société proche de la perfection anéantie par les narcotrafiquants.

Et la guerre toujours avec Hanné la fillette sourde muette et deux petits garçons libanais Mehdi et Marwan.

JMG Le Clézio donne à voir les paysages, les cadres de vie (de survie plutôt) et donne de la profondeur à ses personnages même dans des nouvelles courtes. Le lecteur est ému, amusé parfois, et s'interroge : la littérature a-t-elle le pouvoir de lutter contre toutes ces injustices ?
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Avers

J'ai voulu lire ce dernier livre de JMC Le Clézio, "Avers", parce qu'il était de Le Clézio...

Quelle déception !

Mise à part sa première nouvelle "Maureez Samson", les autres n'accrochent pas. Ces nouvelles, toutes humanistes qu'elles puissent être, restent ennuyeuses à lire. Par bonheur, l'écriture coule si bien que cela m'a permis de terminer ce livre; c'est de la belle littérature en soi. Mais Yoni ne m'a pas ému, ni les déboires des gamins de Nogalès; leurs dramatiques courses-poursuites avec la police qui les attendent au sortir des égouts de passage sont de sempiternels drames de ces frontaliers d'avec l'Arizona, terre de promesses que le Mexique n'offre pas. Les rêves déçus de Chepo et Bravo, de la "jeune fille aux cheveux d'or belle comme une fée "restent les seuls sentiments qui ressortent de ce livre, par ailleurs sans émotion. Ce roman humaniste m'a laissé froid.
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Avers

Ceux qui échappent à notre regard trouvent ici une plume pour dire qu'ils existent.



Les petits, les oubliés des conflits, les rats des frontières, les exclus de la société, les victimes de l'argent sale ont une âme, des peurs, toujours, et des rêves, parfois. Ils sont vieux, jeunes, hommes ou femmes, ils fuient.



Il fallait une langue belle et généreuse pour fixer notre regard sur l'avers du monde et pas seulement balayer des yeux quelques gros titres d'actualités.



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Avers

Il psalmodie la solitude du désert des vivants. Il dit ce qu'on ne voit plus, qu'on ne veut pas voir. Avec des mots si prenants que des êtres étranges me paraissent familiers, humains comme moi. Son écriture porte le lyrisme des vies désespérées, mâtinée de la rage de survivre et de l'espoir ténu d'un jour meilleur.

Il, lui, son, c'est J.M.G. le Clézio, un écrivain du monde. le prix Nobel de littérature, appuie là où le regard fuit ; secoue le lecteur, oublieux des inégalités que charrient guerres, immigrations, exploitations, pauvreté. La solitude existe, le regard implore ou défie. Chacune et chacun aspire à un signe, à une lueur, à un geste, même infimes, tous happés dans une même quête d'amour et de considération. C'est poignant, jamais sordide.

Les récits courts sont intenses, condensés de détresse et d'envie. Ils donnent chair au quotidien délavé de millions de vivants, sur lesquels les médias braquent de fugitives caméras, un drame chassant l'autre, au risque d'ensemencer l'indifférence.

Après avoir lu Avers, j'ai envie de descendre dans la rue et de hurler pour un monde meilleur, purgé de la solitude et de l'iniquité. Seul un grand écrivain pouvait ainsi me faire réagir.



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Avers

JMG Le Clézio, on le sait, est un écrivain qui dans ses livres, a toujours pris le parti des invisibles, les laissés pour compte de la société, ceux que l'on ne voit pas ou ceux que l'on ne veut pas voir.

Dans les huit histoires de son recueil "Avers : Des nouvelles des indésirables", il met une nouvelle fois en avant ces femmes et ces hommes que la société trouve souvent gênants, ceux que le pouvoir rejette car improductifs et inutiles. Ceux qui font tâche en somme...



Ils s'appellent Maureez, Chuche, Juan, Aminata, Renault, Abdelhak, Marwan, Mehdi, Yaya , Yoni et Népono. Ils sont d'ici et de partout.

Des foyers de l'île Rodrigue, des rues de France, des déserts du Moyen -Orient, des camps de coca du Pérou, des bidonvilles du Mexique ou des forêts panaméennes.

Ce sont des ados maltraités, des enfants-esclaves, des clodos, des émigrés, des domestiques, des enfants perdus, des déracinés et des exilés.

Ils fuient la violence de leur foyer ils fuient les soldats et les trafiquants, ils fuient la violence sociale de notre époque, ils fuient la misère de leur pays, ils fuient la guerre. Ils fuient un monde qui ne veut pas d'eux. Et ils cherchent leur voix.



Qui d'autre que JMG Le Clézio, grand voyageur qui connaît bien chacune des régions citées, pour nous parler de la solitude et de l'abandon de ces gens qu'il a si souvent rencontrés ? Comme dans chacun de ses récits, nous retrouvons le thème de l'exil, de l'errance et chacun de ses mots est nourri par de multiples cultures en voie d'extinction. Un réalisme triste à mourir transcendé par la beauté des mots. Comme dans tous ses recueils, JMG Le Clézio nous émeut par la poésie de son écriture fondamentale, et réaffirme la valeur inestimable de chaque être, particulièrement des plus déshérités d’entre eux.

C'est du Le Clézio. Les esprits chagrins diront qu'ils n'y trouvent rien de nouveau. Pour ma part, c'est une chance. L'auteur reste fidèle à lui-même et à ses valeurs humanistes, qui on peut le dire, ont bien besoin d'être criées aujourd'hui.

Coup de coeur spécial pour le très beau texte sur la belle et tragique histoire de Renault ainsi que pour le dernier récit sur le désastre causé par les narcos.
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Avers

Un ouvrage pour lequel Le Clézio reste fidèle à lui-même. Il nous présente des personnages purs, attachés à leurs valeurs et croyances, loin des préoccupations des sociétés "modernes".

Ces nouvelles nous font encore repenser notre rapport à l'autre. Aussi, entre douceur et brutalité, nous y découvrons des parcours d'apprentissage bien différents des nôtres.
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Printemps et autres saisons

Hymne aux femmes.

Femmes rêvées, femmes idéalisées, femmes croisées...

Cinq nouvelles pour dépeindre les femmes, la femme.



Avis :

Entre recherche de l'amour, recherche de soi et recherche du temps qui passe, ces nouvelles offrent des destins de femme à la fois poétiques et philosophiques.
Lien : https://delicesdelivres.go.y..
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Désert

Lecture abandonnée après quatre-vingt dix pages.

Je ne nie pas la beauté de la langue ; les pages sur le désert, le sable, les hommes, les femmes, le vent sont magnifiques. On sent la présence de la terre et des hommes. Simplement, il me manque une histoire pour que ce roman prenne corps en moi et m'incite à aller plus loin pour l'heure. J'y reviendrais, un jour, sans doute.
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Printemps et autres saisons

Des nouvelles où des êtres généralement invisibles sont mis en avant (notamment des mendiant/es), grâce à leurs caractères mystérieux et attirant.

Ce sont des relations que l'on pourrait qualifier d'impossibles, à la fois douces et fortes. Douces, par ce qu'elles permettent aux personnages de découvrir d'eux-mêmes. Fortes, par l'impact qu'elles continuent à avoir sur la vie de ces êtres, même des années après.
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Gens des nuages

Ce livre à un avantage évident. Il se lit très vite (150 pages).

Un autre atout, il y a de très belles photos.

La dernière qualité, il est dépaysant. Une bouffée de fraîcheur.

Sinon c’est le récit d’un voyage autour d’ancienne légende.

Un agréable pèlerinage sous la chaleur du désert.



Je m’attendais à plus, je suis un peu déçu. Rien n’est vraiment abouti. Ce sont simplement des gens qui racontent leurs voyages… Et qui suppose, imagine, et retranscrit ce qu’on leur a raconté…



Bonne lecture !
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Désert

Titre au singulier pour une histoire pluriel. Deux histoires s'entrecroisent à travers deux temporalités différentes au sein du même pays, le Maroc, et les mêmes ancêtres les hommes bleus.



J.M.G. Le Clézio réussit dans ce roman à dépeindre ce lieu aride et hostile à la vie qu'est le désert en présentant différentes facettes et formes de vie parfois onirique qui l'anime.

Il aborde la notion de l'espoir et de l'immigration que ce soit les habitants de Smara cherchant de nouvelles terres fertiles ou Lalla qui cherche à échapper à des obligations de sa famille en partant pour Marseille.

L'histoire s’imprègne également d'une dimension magique, presque mythologique à travers son personnage d'Es Er.



Ce livre très généreux en longue description, qui pourrait ennuyer les plus impatients, réussit à transporter le lecteur au milieu de ce désert, parfois terrible, parfois magique mais toujours plein de vie.
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Avers

Huit nouvelles sur les vies et les morts de ceux que JMG le Clézio appelle les indésirables, un mot très dur qui porte tout le sens de la misère de l'exclusion, des viols, de la guerre, des espérances effondrées.



Il faut un auteur comme Le Clézio pour exprimer, par son style, et par petites touches, où viennent se mêler les beautés de la nature, de la mer, des arbres, des nuits étoilées, les souffrances variées d'enfants, d'adolescents et d'adultes à travers le monde.



La première de ces nouvelles, la plus longue, conte l'histoire d'une jeune orpheline, qui parvient malgré les douleurs qui lui sont infligées à trouver divers réconforts et un chemin d'espérance. le chant est très présent dans cette nouvelle, il intervient comme un magnifique contraste avec les duretés de l'existence de ces jeunes.



Les autres conduisent le lecteur à travers le monde, par exemple dans les égouts reliant Mexique et Etats-Unis où se faufilent des enfants en quête de petites richesses américaines.



On a aussi un "Chemin lumineux" aux abords d'un grand fleuve d'Amérique du Sud avec de très beaux portraits d'enfants qui s'accrochent à la vie et parviennent peut-être à réchapper de la maltraitance de leurs bourreaux.



La guerre est aussi présente en des lieux non nommés du Moyen-Orient avec encore des fuites, des solidarités, des détresses que JMG dépeint avec son talent capable d'une relative poésie parmi tant de noirceur.



La qualité de ces différentes nouvelles peut paraître inégale selon les attentes ou la réceptivité des lecteurs, elle témoigne toujours de la plume parfaite d'un écrivain capable de transmettre une palette d'émotions qui finissent toujours par convaincre le lecteur le plus hermétique s'il en est.
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Avers

Le Clezio parle de son livre en disant qu'il a voulu rendre visibles les invisibles, ces enfants qui errent sur les routes ou dans les villes du monde entier.

A Madagascar, au Mexique ou en Irak, mais cela peut être en Amérique du sud, en Afrique et malheureusement même en France.

Seuls ou en fratrie, mis à la rue à cause de la guerre, de la famine ou de violences familiales, les enfants vont tenter de survivre.

Leurs rêves d'enfant vont souvent se muer en cauchemars.



Le Clezio trouve les mots pour que l'on n'oublie pas Maureez, Chuche, Marwan ou Chepo.

Avec le style délicat et poétique qu'on lui connaît, il dénonce cette indifférence générale à la souffrance.

La tristesse et la mélancolie de ces nouvelles nous resteront longtemps en mémoire.
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Avers

Emettre un avis sur un ouvrage de JMG Le Clézio est une demande en légitimité quasi organique. Qui suis-je, moi, pour juger de la qualité de textes qui sont, et de loin, très au dessus de la moyenne des ouvrages qui sortent chaque semaine en librairie. Ce monsieur, en dehors de l'écriture, a eu une vie très cosmopolite, riche d'incursions immersives en des cultures fort éloignées des nôtres et en des temps où la modernité n'avait pas encore détruit toute forme d'identité. Il est question ici des laissés pour compte, de celles et ceux qui ne peuvent que constater leur inaptitude à être accepté, à simplement avoir le droit de vivre. Le choc des cultures crées des zones de subduction dans lesquelles sont happés les invisibles de tous temps, disparaissant dans les fractures de la croûte terrestre, où seuls survivent ceux qui n'existent pas.

Plusieurs histoires, peut-on parler de destins, sont contées. Vous ne connaissez pas ces lieux. Nous avons aperçu au hasard de documentaires ces zones meurtries, anciennes forêts tropicales primaires, royaume de trafiquants en tous genres, violence brute faisant table rase du végétal comme de l'animal et de l'humain. Vous n'irez pas voir, il n'y a rien à y faire, que d'y perdre la vie. Il n'y a rien à comprendre, là où l'être humain s'abaisse plus bas que terre, même les animaux ont fui. Seuls, à la lisière, l'incompréhension a laissé des êtres vivants attendre la mort ou l'esclavage, la servilité pour une survie biologique.

Le Clézio n'est pas dans l'empathie. Il décrit des quotidiens incompréhensibles, là le mot "sens" n'existe pas.

Combien de fois entendons-nous des poseurs :

Cela a-t-il du sens ? Cela fait sens... Cela défie le sens commun...

Dire " je suis vivant", le verbaliser n'a pas de sens en soi, vous avez les mots et vous les prononcez, les codes sont acquis, processus éducatif complexe.

Processus ?

Lequel ?

Ici, nous n'avons pas entamé de marche vers le vivant, niés qu'ils sont dès la naissance, expulsion du ventre maternel, bon débarras...

Alors, le sens paraît un mot vide, il n'existe pas...



Bonne lecture, bienvenue chez les absents.
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