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Critiques de Jim Harrison (1059)
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La Route du retour

« La route du retour », un livre merveilleux ! Le mot n'est pas trop fort.

Beaucoup d'émotions, de sensibilités dans ce livre et une description magistrale de l'âme humaine à travers une série de portraits.

J'ai particulièrement apprécié la transmission de l'histoire familiale entre quatre générations. Récit astucieusement construit avec la succession des carnets intimes de chacun des membres de la famille. À chaque fois, nous pouvons découvrir un aspect ou une réalité nouvelle de l'histoire de chacun d'entre d'eux.

Le thème de la filiation est omniprésent. On trouve aussi de belles descriptions sur l'amour, la nature, les amérindiens et enfin le plus fort celui de mort mais présenté de façon relativement apaisée.





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Nageur de rivière

Nageur de rivière, livre que j'ai d'abord pris pour un long roman, est en réalité un ouvrage comportant deux nouvelles, la première intitulée "Au pays du sans pareil" et la seconde "Nageur de rivière".



J'aime Jim Harrison, sa façon de dire les choses, de les écrire, de faire passer son amour de la nature, des animaux, des gens aussi.



Ici, je ne suis pas rentrée complètement dans le premier portrait.

Clive ne m'a pas fait vibrer, et son retour à la terre, à sa mère, à son art, m'a laissée un peu de l'arbre, un peu déçue, un peu sur la faim...

Et puis, j'ai entamé le second portrait, celui de Thad, le nageur de rivière....

et là, quel plaisir, quel bonheur!

C'est une histoire folle, rocambolesque et assez incroyable, en fait, pas crédible du tout, mais tellement, tellement, tellement folle et rocambolesque que j'ai eu envie d'y croire tout au long de la lecture.

J'ai nagé avec lui, j'ai ressenti le froid de l'eau, l'envie irrépressible de plonger, le plaisir de glisser et le délassement que procure la baignade.

Certes , l'histoire de Thad , ce n'est pas seulement ça, c'est aussi la recherche, le rêve, l'espoir de la réussite, la crainte également, l'amour....et surtout, au-delà de tout....le déplacement dans l'eau, la quiétude d'un environnement liquide, comme au commencement...
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Les jeux de la nuit

Un recueil de 3 nouvelles



1- La fille du fermier (110 pages).

Sarah, une jeune fille indépendante ayant grandit dans une contrée isolée en suivant des cours par correspondance, lutte contre son désir de se venger de l'homme qui a tenté d'abuser d'elle, mais trouve à 16 ans le visage de l'amour dans celui d'un professeur de biologie, musicien comme elle, et son ainé de 20 ans.



2- Chien brun, le retour (114 pages).

Chien brun, dit C.B., cherche désespéremment l'amour et pense l'avoir trouvé en la personne de Gretchen mais celle-ci ne veut de lui que son sperme pour mettre au monde l'enfant qu'elle désire plus que tout.



3- Les jeux de la nuit (113 pages).

A la suite d'une vilaine morsure, l'on découvre au jeune Samuel qu'il est atteint d'une rare maladie qui le transforme chaque mois en une sorte de Hulk des bois : toute sa puissance se défoule et il est alors sexuellement très actif mais peut aussi devenir dangereux durant les deux nuits que dure la pleine lune. Conscient de sa maladie incurable qui le transforme en prédateur lycanthrope, il n'arrive pas à oublier Emelia, son premier amour.

*****************

Bonheur des mots, des descriptions, des personnages découpés aux ciseaux pour un profil tellement réaliste qu'on ne peut qu'avoir envie de les rencontrer, de les serrer dans les bras pour les réconforter. Nous sommes dans ces 3 nouvelles impeccables à la recherche de l'Amour, qui, comme souvent n'est jamais où on l'espère. Le personnage de Chien Brun, déjà aperçu dans "La femme aux lucioles (1990)" prend ici quelques brides d'une histoire parallèle mais se reconnaît sous certains traits. Sarah, la belle fille sauvage qui ne se trouve à l'aise qu'en chassant ou encore Samuel, l'homme-loup malgré lui. Des personnes hors la ville au travers d'une Amérique aux gigantesques espaces où l'on peut se perdre ou se retrouver.


Lien : https://jim-harrison.blogspo..
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Les jeux de la nuit

J'ai beau aimé les descriptions de la nature, les questions et observations ( cash ) de l'auteur sur la nature humaine et malgré les nombreuses allusions à la littérature et la poésie, l'aspect lubrique, quelque peu rustre et alcoolisé de ses personnages m'ont laissée sur ma faim. Je ne pense pas être bégueule mais les obsessions sexuelles de Chien Brun, ne m'ont pas convaincue.



Je peux comprendre que ce genre de sujet puisse séduire, mais ce n'est pas mon cas.



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Dalva

Une belle plongée dans l'histoire de l'ouest américain et de ses racines indiennes. Dalva, femme éprise de liberté avant l'heure retrouve ses illustres ancêtres et vit intensément ses amours pour finir son histoire. Texte à deux voix entrecroisées avec sensualité et poésie. Très beau moment de lecture avec ce géant de la littérature américaine.
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Nord-Michigan

Joseph, 43 ans, vit dans une bourgade du nord Michigan. Professeur, métier alimentaire pour lequel il n’éprouve qu’un relatif intérêt. Et fermier, s’occupant de l’exploitation familiale depuis le décès de son père. Il n’a en réalité pour passion que la faune, qu’il chasse ou pêche à l’occasion. Et fantasme l’océan qu’il n’a jamais vu.



À l’aube de sa quarantaine, Joseph est un être éminemment dépressif, se remémorant sans cesse des souvenirs du passé, dont une blessure à la jambe qui l’a laissé partiellement invalide. À son amour raté pour Rosealee, qu’il fréquente désormais et qu’il hésite à épouser, vient s’ajouter au tableau, une liaison avec une élève de 17 ans prénommée Catherine, qui va lui faire douter de son engagement.



De Jim Harrison, je ne connaissais que l’adaptation cinématographique de « Légendes d’Automne » et sa réputation d’auteur de la ruralité américaine.

Pour une introduction, je reste malheureusement un peu sur ma faim. Je me suis laissé abuser par la couverture, qui présageait selon-moi d’une atmosphère pastorale. Bien qu’il soit question par moment de description de la faune locale. Tout n’est pas à jeter. Il y a un travail sur les relations humaines qui mérite qu’on s’y attarde. La vision de la femme est certes rétrograde mais plutôt cohérente avec l’époque du récit (l’immédiate après guerre) et une certaine mentalité rurale. Aussi les doutes qui habitent le personnage principal (la crise de la quarantaine disons-le franchement !) et le sentiment qu’il passe à côté de sa vie, à force de contenter son entourage, sont le point d’ancrage avec le lecteur.



Je redonnerai sa chance à Jim Harrison plus tard. Je ne pense pas avoir débuté avec son meilleur roman. Ou du moins sa rencontre ne s’est pas faite au bon moment.
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Dalva

Ma découverte, en ce début d'année, de Jim Harrison ne s'était pas faite sous les meilleurs auspices. Ma première lecture « Nord-Michigan » m'avait laissé une impression mitigée. Mais c'est parce que j'y avais décelé un immense potentiel que j'ai tenu à me replonger dans la lecture d'une de ses œuvres. Ajoutons à cela le visionnage du documentaire « Seule la Terre est éternelle » de François Busnel pour orienter mon intuition, et me convaincre que Big Jim - ce bon vivant au visage buriné et marqué par les affres de la vie - avait forcément quelque chose à dire.



« Dalva », c'est l'histoire d'une femme libérée, arrivée à la quarantaine, et qui retourne à la ferme familiale, dans le Nebraska, pour faire un bilan de sa vie. Le souvenir d'un amour de jeunesse perdu, d'un enfant placé à l'adoption à l'âge de 16 ans, et d'un lourd héritage familial sur fond d'Histoire des Sioux génocidés, à travers la lecture des carnets d'un ancêtre, témoin de premier plan d'un des épisodes honteux de l'Histoire américaine. Comme le fait remarquer, à juste titre Jim Harrison, le massacre de Wounded Knee eut lieu au moment même où Henry Ford concevait sa Ford T dans les chaînes d'assemblages du Midwest. Ou comment la modernité a rayé de l'Histoire le peuple autochtone parce que ce dernier n'était pas bon pour les affaires.



J'ai aimé ce drame familial sur fond d'Histoire américaine. Cette galerie de personnages attachants. Michael, l'amant de Dalva, historien porté sur la bouteille, gauche et pas du tout à sa place dans cet environnement rural. Duane, l'amour de jeunesse, sang-mêlé au tempérament fougueux. Un livre aux nombreuses strates et références qui s’articulent entre elles. Une peinture de la ruralité, de la nature et ce qu'il advient d'elle lorsqu'elle est soumise à l'influence des hommes. Toute proportion gardée, je dois remonter à la lecture de Philip Roth pour ressentir autant de niveaux de lecture, de réflexions poussées avec le sentiment que les personnages prennent vie sous la plume de l'auteur. Indéniablement un grand roman d'un des plus grands écrivains américains.



Il me tarde de retrouver Dalva et les siens dans « La route du retour ».
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Légendes d'automne

Tout commence par la description du vol circulaire d'un vautour qui guette sa proie. Puis notre regard de lecteur, est progressivement invité à se poser sur le corps nu d'un homme, abandonné dans le désert. Une introduction très cinématographique pour débuter la nouvelle « Une vengeance...» - celle qui introduit le recueil de trois nouvelles intitulé « Légendes d'automne » de Jim Harrison.

Comme son nom l'indique tout débute par un récit de vengeance. Cochran est laissé pour mort en plein désert, pour avoir noué une liaison avec la femme de Tibey, baron de la drogue mexicain. Une fois sauvé et remis de ses blessures, il partira en quête du mari bafoué et tentera de retrouver son amante, qui fut défigurée sous ses yeux. Un récit assez linéaire digne d'un revenge movie, ou pointe une lueur de rédemption.



« L'homme qui abandonna son nom » ou l'histoire de Nordstrom, un homme que la vie a comblé, maritalement et professionnellement, mais lorsque sa femme demande le divorce, il va vivre une crise existentielle au point de remettre en question tous les aspects de sa vie. L'amenant, notamment, à flirter avec la violence.

Des trois nouvelles il s'agit de celle qui est la plus emprunte du style de Jim Harrison. Une thématique qui rappelle « Nord-Michigan » pour son côté « crise de la quarantaine », ainsi que pour son style fait d'ellipses. L'auteur s'en amuse d'ailleurs en brisant le quatrième mur : « Nous revenons maintenant à notre point de départ et le récit devient chronologique, une illusion bien rassurante pour ces gens qui demeurent encore soumis aux notions du passé, du présent et du lendemain. »



J'avais sans doute encore trop en tête les éléments qui composent l'adaptation cinématographique de « Légendes d'automne » - la nouvelle qui donne son nom au recueil-, pour l'apprécier pleinement. On en vient vite à jouer au jeu des comparaisons. Ce qui peut devenir lassant, et nous faire sentir spectateur plutôt qu'impliqué émotionnellement dans l'histoire. On retrouve la fratrie Ludlow qui part sur le front en 1914. Quand survient la mort du cadet, Samuel. Un drame qui va hanter Tristan, le plus impétueux des frères, pourtant promis à une vie sans histoire avec sa fiancée Susannah. Il va déchaîner durant son existence tout un cycle autodestructeur et les membres de sa famille en seront les victimes collatérales.



Il n'y a pas de doute, au fil des pages, nous rencontrons la quintessence du style et des thèmes chers à Jim Harrison : un peu de nature writing, des individus qui questionnent leur place et les choix de vie qui s'offrent à eux. Et n'hésitant pas à jouir des plaisirs de la vie même si cela doit les mener à flirter avec la mort.

Un classique intemporel et indémodable. Probablement une des meilleures portes d'entrée pour le découvrir.
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Péchés capitaux

Quelle déception ! Ce roman crépusculaire met en scène Sunderson, ex-flic enfin à la retraire et pourtant dans l'incapacité de s'adonner à son hobby, la pêche, empêché tantôt par une irrésistible pulsion sexuelle – elles sont jeunes, très jeunes, attirantes et tellement demandeuses – par une digestion difficile suite à ses ingestions gargantuesques de bouffe ou encore par une gueule de bois conséquence de ses ingestions massives de whisky, parfois les 3 en mêmes temps. Toute cette démesure frise le suicide alors qu'il avoue à longueur de page être toujours amoureux de son ex-femme qu'il a perdu essentiellement à cause de son addiction à l'alcool, la solitude est désormais un de ses plus lourds fardeau.

Le chalet au bord de l'eau et les voisins ultra-violents, en particulier à l'égard des femmes, sont là pour le décor, celui d'une certaine Amérique et, finalement, à côté d'eux notre ex-flic semble croire qu'il n'est pas si mauvais que cela du moment que la justice reste dans son objectif. Son ex-femme toujours dans les parages semble également être un élément de rédemption.

Sans doute pour s'absoudre de ses péchés, il s'intéresse au 8e, celui qui n'est pas dans la Bible, la violence, se promettant d'écrire sur ce thème qu'il connaît sur le bout des doigts mais même là, pour oublier sa procrastination, il boit encore et toujours. La boucle semble bouclée.

La fin du livre est comme il est d'usage de dire « ouverte » mais on voit mal au bout de 350 pages comment Sunderson pourrait s'amender ne serait-ce qu'un peu de ses addictions.
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De Marquette à Veracruz

Une fois refermé Retour en terre, j'ai immédiatement voulu relire De Marquette à Veracruz.

J'ai un petit peu moins accroché à cette lecture, qui a plus trainé en longueur.

Je n'arrive pas trop à définir pourquoi, peut-être le personnage central de Retour en terre, Donald est-il plus solaire que celui de son beau-frère....

Ou peut-être que Retour en terre, par son sujet et sa nature ce conclusion à l'histoire de cette famille, me rend davantage aux tripes.

Toujours est-il que l'écriture de Jim Harrison est toujours aussi puissante et que certains passages, phrases ou paragraphes sont extrêmement forts....
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La recherche de l'authentique

Une plongée dans la vie de Big Jim, ses passions, ses amis, son univers. Un livre qu'on peut lire par bribes puisqu'il est construit selon des grands thèmes et se compose de courts récits, souvenirs, articles qu'il a écrits tout au long de sa vie. Un livre mémoire(s).
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Légendes d'automne

« Légendes d’automne » fait partie des films que j’ai vu et revu une bonne dizaine (centaine ?) de fois et que je revois avec plaisir. Et donc, quand je suis tombée sur cette édition du texte qui avait inspiré le film, la curiosité m’a poussée à ouvrir le recueil et découvrir Jim Harrison.



Les trois nouvelles qui constituent ce recueil ont deux points communs : d’une part, leur thème, la vengeance et, d’autre part, le fait que je me suis profondément ennuyée en les lisant… Le style de Jim Harrison est certes simple, précis, sans fioriture mais il est aussi froid, dénué de poésie. Il est difficile de ressentir les sentiments des personnages, de se mettre dans leur peau. L’intrigue des deux premières nouvelles et lente, longue, il y a peu de rebondissements, c’est plat… Seule la troisième nouvelles, qui donne son titre au recueil, sauve un peu la mise mais simplement parce que les images du film me venaient spontanément à l’esprit. Il y a peu de descriptions, il est difficile de visualiser les personnages, les décors…



Bref, ma première lecture de l’année n’aura pas été à la hauteur de mes attentes… dommage… et je ne suis pas sure de retenter la lecture d’un autre texte de Jim Harrison…
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Le Vieux Saltimbanque

Amoureux de livres, salut.

J’écris salut, car c’est bien celui là qu’il fait à la vie, étonné d’être encore en vie à son âge, après avoir usé celle ci par un mode de fonctionnement fatiguant.

Il est parfois amère, mais il s’en amuse, il regrette rien, même si…..

Il est beau cet auteur à la fin de son existence, j’ai lu des critiques ne comprenant pas ce livre, peut être sont ils trop sages, n’ont finalement pas vécu, peut être trop jeune ?, trop vieux dans leur tête ?…..

J’aurai aimé lire ce livre plus tôt dans ma vie, il m’a marqué, j’avais l’impression de l’écrire…

Belle lecture à tous.
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Légendes d'automne

C'est un recueil de 3 nouvelles dont legendes d'automne. J'ai vu et revu le film et je l'ai adoré.





Mon avis :

Comme le dit si bien François Busnel dans la préface Jim Harrison explore comme personne les paradoxes de l'existence.

C'est un très beau livre qui amène à beaucoup de reflexion.

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Une odyssée américaine

Peut-on changer de vie à soixante ans quand on a tout perdu ?

C’est la question que se pose Cliff, récemment divorcé, humilié, spolié, et rejeté de sa modeste vie d’agriculteur dans le Michigan. Ne cédant pas au désespoir il compte se reprendre en main en entamant un voyage en voiture à travers les Etats-Unis. Son but, se recentrer sur lui-même, vivre selon ses propres codes, faire fi du regard et du jugement des autres. Harcelé par son ex-femme et même par son fils qui a beaucoup de mal à suivre le nouveau cap de son père, il va croiser sur sa route Marybelle. Déjà rencontrée quand il était professeur de littérature, se personnage déluré, décomplexé et invasif va finalement l’aider de son émancipation.

Ce road-trip un peu particulier est une ode à la vie et à la résilience. Chacun est maître de son destin. Et si on se rappelle Candide n’oublions pas que pour être heureux il faut simplement cultiver son jardin.
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Chien Brun - Intégrale

« Signale à droite, Clyde !" Clint Eastwood, dans : Doux, Dur et Dingue





Il y a CB (Chien Brun) : ceux qui ne savent pas, croient qu’il a du sang d’indien, les autres, se moquent de savoir ce qu’il y a dans ses veines. Il aime bien se promener dans ‘’les bois glacés éclairés par la pleine lune’’, ’barboter au fond du lac en regardant autour de soi’’.

Parfois (enfin, assez souvent, en vrai) avec ses copains, ils s’assoient autour de quelques canettes de bières. Il aime bien les ‘’filles’’ aussi.

Il se laisse à inventer des histoires vraies ou fausses.

Pas de toit, pas de numéro de Sécurité sociale. C B ne possède qu’une vieille camionnette et beaucoup d’humanité.

Il y a aussi Shelley, sa petite amie, chargée de sa liberté conditionnelle et sa cousine (bizarre mais vous finirez bien par savoir pourquoi et comment). En réalité, elle cache son jeu, elle fait partie d’un groupe des ‘’têtes chercheuses’’ qui voudrait bien que CB lui dévoile l’endroit où se cache un vieux tumulus indien chippewa et devenir une ethnologue célèbre.

Il y a aussi son grand-père qu’il aime bien, qui est mort mais lui donne toujours de bon conseils : « quand on s’attarde trop sur la voie de chemin de fer, un train vous écrase forcément un jour ou l’autre, disait souvent grand père ».

D’autre personnages aussi : qui viennent de Chicago.

L’aventure commence quand CB trouve au fond du Lac Supérieur, un grand sachem aux cheveux longs, mort.

Il finit par l’enterrer !

Il y a du ‘’souffle cosmique’’, des pulsions sexuelles, le gout de la liberté sans culpabilité, les joies de l’indécence, de l’hilarité.

Il y a des personnages drôles et pathétiques, proches, sans psychologie de cuisine.

Formules percutantes, situations loufoques, sensations et idées abstraites dans un même paragraphe.

Bien sûr, ceux qui préfèrent les discours technocrates, ceux que les discours aseptisés rassurent, n’apprécieront peut-être pas, ni ceux qui ne connaissent pas la position du mort flottant.

Dommage, car c’est de la grande littérature, de la très grande.





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Grand Maître

Anecdote: en farfouillant dans ma PAL pour dégoter un nouveau livre, j’ai fait tomber un joli cadre derrière ma bibliothèque et c’est en essayant de le récupérer que j’ai trouvé ce poche qui devait y être coincé depuis un moment… Je n’ai pas réussi à récupérer mon cadre mais j’ai immédiatement mis le nez dans « le grand maître » car ce ne pouvait qu’être un signe du génial Jim - je viens de finir Ce qui a dévoré nos coeurs de Louise Erdich et maintenant je crois aux esprits.

L’histoire de ce Grand Maître n’est pas hyper originale quand on connait l’auteur: Sunderson, un policier divorcé fraichement à la retraite, enquête sur un Grand Maître de secte qu’il suppose être pédophile en plus d’être un escroc. Il le suit à travers plusieurs États. Cette enquête est plus un alibi qu’autre chose, c’est surtout l’occasion pour l’auteur de décrire la lente décrépitude d’un homme sur le retour, amateur de bonne chair et de whisky, de pêche (mais pas de chasse), et de jolies fesses féminines, qu’il mate sans vergogne tout en sachant qu’il n’y touchera pas.

Évidemment, tout du long de ce « faux roman policier » (sous titre du livre), on s’interroge sur la part d’autobiographie du livre car ce que l’on sait de Jim Harrison semble vraiment proche de l’introspection de Sunderson, mais tout livre est bon à lire tant le talent de Harrison pour l’introspection est immense (cf Wolf).

Donc, pas de surprise désagréable ici, on a un bon livre, lent et profond, plein d’amour pour la nature et de sagesse égrillarde…
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Chien Brun - Intégrale

J’ai lu, il y a quelques temps « De marquette à Veracruz » du même auteur.

Lire un seul livre ne permet pas de se faire une idée précise d’un auteur, raison pour laquelle j’ai lu « Chien Brun, l’intégrale ».



Je ne peux pas affirmer aimer cet auteur.

Je ne peux pas non plus dire que je n’ai pas aimé ce livre.



J’ai apprécié la description de la vie de cet homme simple qu’est Chien Brun , son coté libertaire ainsi que son amour de la nature.

Beaucoup moins son obsession pour les femmes et les rapports sexuels sans que le personnage ne soit jamais agressif avec elles.



J’ai donc un avis mitigé sur cet ouvrage et sur cet auteur.

Je pense lire dans l’avenir un autre livre de Jim Harrison pour compléter ma « connaissance » de cet auteur américain célèbre.

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Légendes d'automne

« Lorsqu’elle s’était approchée de lui près de la bibliothèque, il avait eu pour la première fois l’occasion de lui parler seul à seule. Elle releva le livre qu’il tenait entre ses mains, puis en lut le titre à l’envers. Elle sourit et cita Lorca : Quiero dormir el sueño de las manzanas, alejarme del tumulto de las cementerios… (Je désire dormir du sommeil des pommes, loin du tumulte des cimetières) »



Légendes d’automne, Jim Harrison @jimharrisonauthor @editions1018 #paldautomne



Légendes d’automne, c’est ce film sublime avec Brad Pitt que l’on a tous déjà vu au moins une fois dans sa vie…



Mais c’est avant tout un recueil de trois novellas, une des plus belles œuvres de Big Jim!



La première s’intitule Vengeance et le sujet dont elle traite semble assez limpide… mais au-delà de la vengeance en tant que telle il y a une histoire d’amour belle et sauvage qui voit le jour autour d’un livre… il y a le déchaînement des passions, la brutalité de l’homme, le déferlement de haine et ce qu’il engendre…



Et parfois, dans cette noirceur, un peu de beauté volée au temps qui passe!



La seconde a pour titre L’homme qui renonça à son nom, titre somme toute énigmatique et qui ne permet pas d’imaginer le fil du récit… un homme qui « décida qu’il avait envie, non pas de fuir le monde, mais de s’enfuir dans le monde : son existence n’avait rien de particulièrement détestable ni de répugnant, mais elle souffrait d’une certaine absence d’épaisseur et d’intensité; il craignait de se contenter de rêver sa vie jusqu’à sa mort, telle une modeste rivière qui traverse lentement un pré vers un grand fleuve situé juste derrière une haie d’arbres. »



Enfin, la troisième, Légendes d’automne, ma préférée!



Dans celle-ci, on retrouve le talent de l’auteur dans toute sa splendeur!



Que dire? La beauté de la nature, les peuples autochtones, l’Histoire, des personnages sombres, torturés, l’implacable destin…



Il y a dans cette histoire une profondeur et une beauté philosophique peu communes!



« Il saisit la selle de Samuel comme s'il tenait la fatalité elle-même entre ses mains, la destinée occupant toujours les profondeurs les plus ténébreuses de l'âme féminine. Pandore, Méduse, les Bacchantes, les Furies sont certes des déesses qui transcendent la notion de sexe, mais femmes avant toute chose. À quoi bon tenter de raisonner avec la mort? Autant vouloir peser la terre ou le cœur de la beauté! »



Ce que j'aime dans ce texte c'est la sauvagerie humaine qui se mêle à la nature indomptée, c'est la fougue de Tristan qui s'exprime à travers des rites des peuples premiers comme à travers des actes que l'on peut juger insensés ou fous, c'est sa férocité rebelle, son insoumission qui nous galvanisent et nous émeuvent tout à la fois!



Tristan frappé par le sort, Tristan l'aventurier sauvage, celui qui est autant un enfant de la terre, élevé par Un-Coup, qu'un enfant blanc qui souhaite s'affranchir de la norme, du chemin tracé pour lui...



Tristan est comme Ulysse, il fait un long voyage...



« La vie de Tristan semblait se dérouler par périodes de sept années. Il devait maintenant connaître sept années de grâce, un moment de sa vie d'un bonheur si parfait que, bien des années plus tard, il s'en remémorerait tous les détails, reconstituant sans peine le livre des jours et revivant cette chronique sacrée avec une telle lenteur que chaque page en était tournée d'une main légèrement impatiente. »



... mais les Erinyes ne sont jamais loin! Et la fatalité s'acharne... inéluctable!



La plume de Big Jim atteint son apogée dans ce texte, d'une grâce et d'une splendeur infinies!



Une ode à l'Amérique authentique!
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Retour en Terre

Après un enchainement de plusieurs lectures ayant toutes entrainé des déceptions, voire un peu d'ennui, au moment de choisir mon prochain livre, Retour en terre, rangé sur mes étagères, où j'essaie de caser tant bien que mal ma pile à lire, m'a sauté aux yeux. Comme s'il brillait...



Quoi, un Jim Harrison, qui est là et que je n'ai pas encore lu ??



Comment est-ce possible ...



La seule question que je devrais me poser est pourquoi j'aime autant l'écriture et les romans de Monsieur Harrison...



Il avait pourtant certaines habitudes dans sa façon de nous raconter ses histoires, qui m'ennuient chez les autres, qui gâchent tout dans certains romans. Cette façon, par exemple, de faire plein de petites diversions, quand un personnage nous livre sa version (dans Retour en terre, nous découvrons successivement les témoignages de 4 personnages).



Mais il faut dire que sa manière d'écrire est tellement belle, profondément ancrée dans cette belle nature sauvage, ces grands espaces, les animaux. Que ses personnages sont emplis d'humanité, tellement qu'on se sent très proches d'eux, comme des amis? Que ses réflexions sur le sens de la vie, sur la mort, sur les sentiments amoureux, sont justes.





Je ne saurais peut-être pas expliquer davantage mon engouement pour ses livres, mais, lorsque j'ouvre un Jim Harrison, j'ai l'impression de rentrer à la maison.



D'ailleurs, à peine refermé Retour en terre, je me lance dans une nouvelle lecture, la seconde, de De Marquette à Veracruz.

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Jim Harrison, l'homme du Michigan...

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Une vengeance
Légendes d'Automne
En route vers l'Ouest
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