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Critiques de Milena Agus (659)
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Terres promises

Raffaele est pauvre, sa mère s'est retrouvée veuve très tôt. Il est parti à la guerre ,car il n'avait rien à manger. Emprisonné dans un camp, il a été libéré par les Américains et le voilà de retour, dans son village, en Sardaigne. Il va retrouver Ester, sa fiancée, qui l'a attendu pendant cinq ans.



Ester, une seule chose l'intéresse, partir sur le continent, oublier, son village, sa maison, les vivants et les morts. Comment peut-on vivre dans un endroit pareil.



Aux premières lueurs de l'aube, Raffaele et Ester aperçoivent Gènes, la terre promise. Un quartier sinistre, un immeuble misérable,des voisins horribles, juste un petit carré de ciel bleu par-dessus les toits gris. Même par un buffet pour ranger la vaisselle. Ester est tout de suite malheureuse. Ester fond en larmes après chaque appel au pays.Heureusement avec la naissance de leur fille Félicia la vie va devenir plus gaie.



D'un petit village sarde et jusqu'à New York en passant par Gênes, Milan, Cagliari. Milena Agus nous parle de trois générations d'une famille sarde qui rêvent d'une terre promise. Histoires de départs et de retours, de jazz, d'amours déçus,de désillusions une quête perpétuelle pour trouver un endroit où se poser, un endroit pour le bonheur. L'auteur sait parfaitement décrire les douleurs intérieures, les souffrances, les émotions fortes.



Ce roman est le premier de Milena Argus que je lis, et j'ai été agréablement surpris par la qualité de son écriture et sa capacité à analyser les sentiments.


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Quand le requin dort

C'est le premier roman de Milena Agus mais déjà tout ce qui constitue ses futurs écrits est présent : la Sardaigne bien sûr, la famille,les fêlures qui font souffrir les personnages mais les rend aussi plus sensibles que d'autre à l'amour qu'il cherchent éperdument, le petit grain de folie qui apporte la fantaisie et la couleur, la candeur du regard sur un monde bien imparfait et si dur à comprendre.

Dans ce roman, la narratrice se décrit avec un " tempérament dramatique " mais comment pourrait - il en être autrement !? Dans sa famille le ciment qui lie tous ses membres est inéfrittable mais chacun se débat avec ses blessures. Les grands parents ont vécus les camps de concentration nazis, le frère ne communique qu'avec son piano, la tante courre après l'amour mais il semble que Dieu ait décidé que l'amour la fuit, la mère qui semble en cristal tant on craint de la briser,et le père dont le charme et l'humour pourrait sauver cette famille s'il n'était toujours parti pour sauver le tiers monde ! Quant à notre jeune narratrice elle est engluée dans une relation amoureuse sadomasochiste . Dans cette valse au temps irrégulier qui inclut les amoureux, tout le monde cherche le " vrai amour"...

Ce premier roman m'a cependant paru bien plus triste que les suivants car ici la lumière a vraiment du mal à s'infiltrer dans les fêlures !
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La comtesse de Ricotta

Une belle demeure aristocratique dans Cagliari.

Elle a été divisée en appartements qui ont été vendus.

Les trois sœurs propriétaires s'en sont gardé un chacune.

Tout s'y dégrade plus ou moins.

C'est grandeur et décadence.

Une histoire qui se lit comme un conte poétique.

Tout est un peu suranné, tant les lieux que les personnages, on réalise à peine que ça se passe de nos jours.

C'est un roman d'ambiance.

Une ambiance qui m'a vraiment séduite.

Les trois sœurs semblent toutes engluées dans leurs problèmes existentiels et sorties d'une autre époque, ainsi que les autres personnages.

Les lieux sont magiques, décrits avec amour.

J'adore la couverture que j'avais repérée depuis si longtemps.

Un vrai régal dépaysant que la folle histoire de ces trois sœurs déjantées.
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Une saison douce

Un village de modestes paysans, des réfugiés échoués par erreur sur les côtes de la Sardaigne, des humanitaires sans grands moyens d’assistance...

Mélangez tout cela pour observer un microcosme bigarré et hétéroclite qui va trouver un équilibre dans la chaleur amicale de quelques mois, où chacun apprend à se connaître.



De la thématique des migrants, Milena Agus fait un conte contemporain qui, par petites scénettes de vie, touche à l’humanité des êtres dans le dénuement, le partage, l’entraide, l’ingéniosité pour survivre et la curiosité à se comprendre.



Entre le monde moribond de la paysannerie de la Sardaigne qui a vu partir tant de ses enfants vers d’autres pays, et des étrangers en quête d’un Eden possible, l’équilibre se crée par un dynamisme commun et le bonheur des petites choses.

Raconté par quelques femmes sardes, pestiférées de leur village pour oser pactiser avec les envahisseurs, le quotidien se raconte en confrontant les modes de vie, les épreuves vécues, et les croyances religieuses de chaque camp. Avec un humour décalé et un œil légèrement caustique se glisse une petite pointe de réflexion philosophique pragmatique.



L’intelligence du cœur est présente dans chaque page, constituant un récit doux-amer qui se lit avec grand plaisir.

Un roman empli de bienveillance dans le partage, qui évite le piège du pathos tout en se faisant discrètement militant.

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Quand le requin dort

Ah la famille Sevilla-Mendoza, ce n'est pas une famille ordinaire.

Elle nous ai racontée par l'adolescente de la famille.

Sa mère, peintre, fragile et mélancolique, si sensible.

Son père, rigolo mais si souvent absent.

Son frère, enfermé dans sa musique.

Sa tante, éternelle amoureuse que personne n''épouse .

Sa grand-mère, autoritaire et décisive.

Et aussi son amant, homme marié, horrible sadomasochiste qui lui en fait voir de toutes les couleurs.

Et le tout dans une belle ambiance sarde.

J'aime beaucoup les ambiances où baignent les récits de Milena Agus.

Ici elles sont variées, tristes ou gaies, pessimistes ou optimistes, insouciantes ou réfléchies.

On passe du tendre au scabreux, mais toujours cette pointe de poésie.

Un climat étrange mais doux et triste à la fois.

Une quête du bonheur et de l'amour.
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Mal de pierres

Étonnant petit livre qui nous emmène en Sardaigne mais aussi à Milan ou à Gênes. Difficile d'en parler davantage sans vouloir dévoiler l'histoire racontée tout en douceur. Portrait en souvenir d'une étrange grand-mère peint par sa petite-fille. Plus d'une fois j'ai été agréablement surprise par certains passages, la fin et même le titre. C'est tendre mais légèrement piquant. Un récit à déguster.
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Une saison douce

J'aime la plume de cette autrice, découverte avec Mal de pierre.

Le livre donne un point de vue que je trouve original sur les migrants: les narratrices anonymes les traitent d'envahisseurs et dans un premier temps ne cherchent qu'à les refluer; eux ne sont pas contents non plus car après tout ce qu'ils ont enduré, ils n'imaginent pas que ce pauvre village moribond soit l'Europe dont ils rêvaient. Un groupe de noirs, hommes, femmes et enfant accompagnés de quelques blancs "humanitaires" débarquent par erreur, semble-t-il, dans un village sarde à l'agonie: plus d'enfants, plus d'école, plus de maire.

Peu à peu, certains s'organisent pour les accueillir et Milena Agus nous fait toute une série de portraits de personnages étonnants qu'ils soient du village ou des migrants ou qu'ils fassent partie des Autres: spectateurs narquois et malveillants.

Une partie des villageois reprend courage et avec les envahisseurs, ils réparent, cultivent...mais après la "saison douce" il faut se séparer: les envahisseurs explosent de joie à l'idée d'être enfin accueillis en Europe, les humanitaires sont mitigés et certains villageois sont nostalgiques.

J'ai beaucoup apprécié ce livre qui me parait loin des clichés et tout en nuance: rien n'est rose mais pas non plus tout-à-fait sombre (j'avais écrit noir, mais ça me gênait)
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Mal de pierres

Il faudrait un coeur de pierre pour ne pas être touché par cette histoire qui semble avoir rencontré un large public majoritairement enthousiaste. Suis-je, pour autant, comme la critique de Télérama, « Abasourdi. Ravi d'être piégé par tant de finesse, de prise de risques, de liberté » ? A vrai dire, pas vraiment. Bien sûr, ce roman a ses mérites : sa taille tout d'abord, cent-cinquante pages en assez gros caractères dans un format idéal pour le sac à main ou la poche revolver ; son sujet ensuite, l'histoire d'amour vécue (ou pas) par la grand-mère chérie de la narratrice, et l'exotisme de la Sardaigne de l'après-guerre pour finir. Le style est minimaliste, ce qui n'est pas déplaisant au contraire, et doit correspondre à la finesse qui ravit la critique de Télérama. L'intrigue est tout aussi minuscule, ce qui est plus ennuyeux, et là, si je me sens effectivement « piégé », je n'en suis pas vraiment « ravi ». Reste la « prise de risques » qui concerne peut-être les «prestations de la maison close » que notre héroïne décide d'assurer auprès de son mari qu'elle n'aime pas et qui le lui rend bien. Je conviens qu'il s'agit d'une remarquable ode à l'épargne populaire, dans le style faites le à la maison, ça vous coûtera bien moins cher. Cela a le mérite d'offrir, en ces temps de gilets jaunes désespérément à la recherche de leur pouvoir d'achat perdu, une piste très intéressante. S'il demeurait des lectrices hésitantes ou inexpérimentées, la liste des prestations semble suffisamment longue et variée (« la proie, l'esclave, la geisha, le déjeuner, la petite fille, la femme chienne, la servante, la paresseuse ») pour leur permettre de franchir le pas, d'autant plus que, comme tout un chacun le sait, il n'y a que le premier pas qui coûte.

Trêve de plaisanteries. Même si je me suis un peu ennuyé, je conçois que ce Mal de Pierres ait rencontré son public, passionné par la vie de cette grand-mère, malheureuse comme des pierres.

La post-face, intitulée Comme une funambule, est intéressante et donne envie de faire une seconde incursion dans l'univers de Milena Agus.

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Mal de pierres

Tous les chemins mènent à Rome, tous les films ne mènent pas en Sardaigne. Mais peu importe où cela nous mène pourvu que cela soit vers la plus belle des îles : l'Imaginaire.

C'est à ce point précis de la création que l'auteur et la cinéaste Nicole Garcia, se rencontrent.

Mal de pierres, folle d'amour, la vie, les autres, le corps, le ventre, le coeur , à quel moment tout cela nous saisit-il, nous transforme-t-il, nous emporte-t-il, nous guérit-il ?

Toutes les familles ont une histoire mais chacun de ceux qui la composent ont avant tout leur histoire.

Une famille c'est un ensemble, pas un tout.

Mal de pierres. La Sardaigne... cette île incroyable ni italienne ni corse . Bercée par deux mers. L'île de pierre navigue sur l'eau.

De quoi sommes nous faits ? de nos rêves, de nos amours, de nos imaginaires ? De nos partir, revenir, de nos larmes, de nos rires, de nos renoncements, de nos refus, de nos colères, ou de tous nos mille et un instants de bonheur ? D'un ensemble, et pas d' un tout.

L'Amour : Le sujet principal de ce livre.

L'amour dans le vivre, le souffrir, le dire, le sourire, l'écrire. Parce que c'est aussi le sujet de ce livre : l'écrit, de celles qui écrivent. Des raisons à écrire, à le cacher ou à le dire. Et si écrire était aussi un acte d'amour. Et si ce n'était que cela, ou alors son manque. La peine du manque. Une recherche, une quête, ...un pays peut être. Une île sans aucun doute.

Car la Sardaigne ne cesse de mettre au monde des écrivains, des poètes.

On parle de nouveau printemps sarde, d'une nouvelle vague littéraire. Il doit y avoir entre ces rives quelque chose de particulièrement beau et puissant pour faire naître un tel courant. Un puits ? Un volcan ? Une mine de pierres ? ...D'obsidienne ! C'est peut être ça, cette pierre qui fait apparaître la vérité et chasse les illusions. Enfin ...j'imagine,... l'auteur me pardonnera.

Il existe une langue sarde, et à la lecture de ce roman je sais que j'aimerai pouvoir l'entendre. « Cantare a bolu ».

Milena Agus m'a surprise . Surprise par la jeunesse de la construction de son récit et par la maturité, par une certaine patine qu'elle a su donner à ses personnages. Cela crée une poésie, une innocence, une beauté, une légèreté, toujours présentes lors de sa narration.

Tout cela est imaginaire nous explique l'auteur dans sa postface «  comme une funambule ». Mais faut-il encore avoir un imaginaire comme le sien chevillé au corps pour écrire d'une façon aussi vraie, juste, exacte la complexité des rapports amoureux, conjugaux, familiaux, pour décrire la beauté de la douleur d'aimer ; pour parler de nostalgie tout en écrivant les lettres de l'espoir.

Peut on imaginer une blessure, une solitude, une renaissance ? Ecrire c'est guérir et grandir, c'est mourir et renaître.

Milena Agus y parvient. Alors, rêve, imaginaire...il suffit de quelques cailloux pour retrouver son chemin. Faut il encore qu'ils brillent dans la nuit. Et ceux de Milena Agus sont extrêmement brillants.

« Mal di pietre » est paru en 2006 aux editions Nottetempo, en 2007 aux éditions Liana Levi ( traduction de l'italien par Dominique Vittoz ),

Le mal de pierres, film de Nicole Garcia est sorti sur les écrans francais en octobre 2016.

« Pour que je puisse raconter l’histoire en mon nom, il fallait que je me l’approprie librement. On peut s’éloigner d’un livre sans le trahir et je pense que c’est ce que nous avons fait au long de l’écriture du scénario avec Jacques Fieschi. Oui, nous avons modifié, développé, inventé, mais je n’ai jamais perdu de vue, ce qui vibrait profondément dans ce récit, la raison même pour laquelle je l’aimais". Nicole Garcia.

Pour avoir lu le livre et avoir vu le film : il s'agit d'une très belle rencontre.

« Si je devais ne jamais te rencontrer, fais qu'au moins, je sente le manque de toi. » Pensée d'un soldat dans le film La ligne rouge.



Astrid Shriqui Garain
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Mal de pierres

Ce petit livre raconte l'histoire d'une jeune Sarde rêvant d'amour idéal qui refuse toute proposition de mariage.

Pourtant, à 30 ans elle finit par accepter une union en criant haut et fort qu'elle épouse cet homme par raison.

Elle n'aime pas son mari mais découvrira avec lui, le plaisir charnel.

Partie sur le continent pour soigner son "mal de pierres" (calculs rénaux), elle y trouvera le grand amour.

Un beau roman écrit avec finesse mêlant tendresse, passion, sensualité et érotisme mais aussi un peu de tristesse et de mélancolie.



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Mal de pierres

Mal de pierres est l'histoire du mal-être d'une femme originaire de Sardaigne, sans cesse en quête d'autre chose, mariée à un homme qu'elle n'aime pas et qu'elle délaissera pour un autre. Sa petite-fille raconte son histoire, elle est le narrateur de son vécu, de sa romance passionnelle avec le Rescapé, séduisant et charismatique et de la naissance de celui qui sera son père. Une oeuvre douce et complexe que je n'ai pas manqué de lire en langue originale!
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Sens dessus dessous

L'histoire se passe en Sardaigne dans la petite ville de Cagliari.

Là, dans un immeuble apparemment comme les autres, des voisins très différents se côtoient...

Alice, la narratrice est étudiante et vit seule dans l'appartement de sa grand-mère. Elle a vécu des drames terribles dans sa vie : son père s'est suicidé, et sa mère qui n'a pas supporté son acte, en est devenue "folle".

C'est une jeune femme assez solitaire mais observatrice, et son rêve est de devenir écrivain. Elle nous présente ses différents voisins avec humour et réalisme et nous montre que leur vie qui était déjà un peu "sens dessus dessous", va le devenir encore plus au fil du temps et du roman.



Mais au début du roman, tout va bien pour eux et les liens d'amitié et d'amour qui les unissent sont très forts, malgré leurs origines sociales et leurs personnalités différentes.

Il y a d'abord, le vieux Mr Johnson, le voisin du dessus.

C'est un rêveur ! Il est souvent distrait et se promène alors avec des chaussettes dépareillées. Il faut dire que c'est un ancien violoniste, qui a connu ses heures de gloire mais préfère désormais jouer sur des bateaux de croisières. D'origine américaine, il s'est très bien intégré dans ce quartier pauvre de la ville, ce qui est surprenant car il aurait les moyens de vivre ailleurs.



Anna, la voisine du dessous vit dans un petit appartement sans fenêtres. Elle fait des ménages et s'en est toujours sortie pour élever seule sa fille Natasha. Toute sa vie, elle a recherché l'amour avec un grand A, et ce n'est pas maintenant qu'elle a 65 ans qu'elle va renoncer à ses rêves !

Tous deux ne vont pas pouvoir éviter de se croiser dans l'escalier. En fait, ils étaient fait pour se rencontrer et vivre leurs rêves.



Anna va devenir très vite, une sorte de gouvernante pour Mr. Johnson puis davantage encore, puisque affinités !

Elle est encore belle et ne fait pas son âge. Elle se met à porter des dessous chics et lui, qui est encore en forme, découvre avec elle des plaisirs qu'il n'avait jamais connus avec sa femme...

Elle finit par s'installer chez lui, au-dessus, quittant alors son appartement étroit et sombre, pour la lumière et le luxe du dernier étage, avec vue sur la mer.

Tous ensemble, dans l'immeuble, ils forment une sorte de famille pas comme les autres, originale et déjantée. Lorsque Mr.Johnson junior vient s'installer provisoirement chez son père, avec son fils Giovannino, la famille s'agrandit tout naturellement.

Si cette famille hétéroclite a le mérite d'exister, et tous en ont bien besoin, elle a néanmoins ses défauts, ses crises et ses discussions sans fin car, la narratrice ne peut pas nous le cacher, ils ont tous des problèmes à résoudre et s'affrontent au quotidien.



Alice est une angoissée et a toujours peur que quelqu'un autour d'elle se suicide. Elle finit par être très attirée par Mr. Johnson junior.

Natasha est tellement jalouse qu'elle ne veut pas que son fiancé croise Alice, qu'elle trouve trop belle.

Mr Johnson senior cache des revues érotiques dans l'étui de son violon et découvre les plaisirs du sexe, sur le tard, mais en secret, tandis que son fils, lui, désire montrer au grand jour son homosexualité...Pauvre Alice, elle n'a aucune chance mais ne le comprend pas.

Que d'histoires !



Tout se complique lorsque Mrs Johnson revient s'installer auprès de son mari et oblige Anna à redescendre chez elle.

C'est alors que dans une seconde partie du roman, Alice interpelle le lecteur car elle se décide à réécrire l'histoire avec une fin différente...

"Dépêche-toi d'écrire ton merveilleux roman" lui avait dit Anna, "un roman où la fin serait plus heureuse que dans la vraie vie" !

La vie rocambolesque de cette micro-société, devenue une famille, ressemble à une pièce de théâtre. Tout est poussé à l'excès qu'il s'agisse d'amour, de sexualité, de rêves, de fantasmes, de jalousies, de drames familiaux...C'est ce qui est drôle !

Le tout donne au roman un style unique car loufoque et totalement déjanté.

Néanmoins ne vous y trompez pas, l'auteur étudie la psychologie de ses personnages avec une finesse remarquable. Et d'ailleurs, ils sont tous intéressants qu'on les aime ou pas.

Le livre est court et se lit très vite.

J'ai retrouvé avec plaisir l'auteur de "Mal de pierres" et de "La comtesse de Ricotta", deux romans que j'avais beaucoup aimés.



A noter : J'ai trouvé ce roman beaucoup plus léger que ces deux derniers titres...
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Mal de pierres

" Mal di pietre" soit calculs rénaux.

Ces calculs qui ont fait souffrir la protagoniste pendant de longues années.

Cette protagoniste est la grand-mère de la jeune narratrice. C'est un peu une saga sur trois générations.

L'histoire qui se situe à Cagliari (Sardaigne), pleine de soleil et de vent et se termine à Milan brumeuse et triste, est celle d'une femme belle et passionnée, avec la tête si pleine de fantaisie qu'on la disait folle. Une femme qui rêve l'amour.



L'histoire est simple, le style facile, la lecture aisée.

A noter que les divers personnages n'ont pas de prénom mais sont désignés par leur appartenance à la famille: la grand-mère, le grand-père, la mère etc...



Un peu de vague à l'âme final: la vie n' est pas à l'image des rêves.





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Battement d'ailes

En Sardaigne, une jeune fille de quatorze ans dont le père est parti et la mère malade nous raconte l'histoire de Madame qu'elle aime beaucoup et à laquelle, elle rend régulièrement visite.

Madame, propriétaire d'une maison d'hôtes, convoitée par les promoteurs immobiliers, est une femme étrange, non conformiste.

En quête de l'amour absolu, elle a de nombreux amants qui l'aiment mais qui ne restent jamais.

Elle oscille entre désirs et frustrations et ressent le poids de la solitude dans une société stricte sur l'argent et la sexualité.

Un petit roman original, agréable à lire qui mêle poésie et érotisme, écrit avec simplicité.

Toutefois, un ton en- dessous, me semble t-il, de "Mal de Pierre", le premier livre de Milena Agus.



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Mal de pierres

Ce court roman dévoile une écriture soignée, ciselée, profonde et concise. L'autrice déploie un récit simple et accidenté. Un parcours de femmes à travers les âges, l'Italie, la Sardaigne, les dominations, l'amour... La forme de la fresque familiale à travers les âges est rigoureusement bien suivie, tout en l'ouvrant sur d'autres champs : la musique, les scènes érotiques, l'évolution de la situation politique et sociale... Ce que j'aime dans ce livre, c'est que tout est lié et pourtant chaque chose se perçoit, se décrypte, se goûte en tant que tel. La sensibilité de l'écriture, la puissance des descriptions et la force des caractères des personnages ; font de ce court roman un moment privilégié avec le lecteur. L'autrice nous montre qu'il est possible de faire "court" sans générer de frustration. L'essentiel est de savoir ce que l'on a à raconter. Cette histoire nous touche, nous questionne, nous révolte, nous confronte aux contradictions de cette humanité mouvante. Une telle littérature lui donne un éclat, une vibration et un supplément d'âme sans pareil.
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Mal de pierres

C'est le premier roman de Milena Agus qui a été traduit en français.

Quelle est la part de vérité et de fiction dans ce que l'on nous raconte sur nos ancêtres ? Connaissons-nous véritablement les êtres qui nous sont les plus proches ?

La narratrice nous emmène en Sardaigne autour des années 30, dans les pas de sa grand-mère qu'elle a adoré.



Jeune, sa grand-mère est plutôt jolie avec de grands yeux noirs et des cheveux longs magnifiques, mais tout cela ne lui sert à rien car son destin est tout autre et le mal de pierres (les calculs) dont elle souffre, l'empêche de trouver un mari. Enfin pas que...

En fait, c'est peut-être parce qu'elle est trop sensuelle pour l'époque et à la recherche du grand amour.

Alors forcément un mariage arrangé ne peut pas lui offrir cet amour-là avec un grand A.

Ou bien c'est peut-être parce qu'elle est un brin décalée ou folle, si vous préférez, et qu'elle fait fuir tous ses prétendants.

Ou parce qu'elle leur écrit des lettres exaltées qui font rougir de honte sa famille.

Mais peut-être aussi est-ce parce qu'un jour où on l'a enfermé dans le grenier, elle a coupé ses beaux cheveux noirs avec une vieille paire de ciseaux, ou alors parce qu'elle s'est tailladé les bras, ou alors encore parce qu'un jour, elle s'est jetée de désespoir au fond du puits.

Vous ne le saurez pas...

Encore vieille fille à 30 ans, ce qui pour l'époque ne manque pas de faire parler les gens du village, elle finit pourtant par se marier avec un veuf venu se réfugier dans le village après avoir perdu tous les siens lors du bombardement de Cagliari. Il accepte de ne pas consommer le mariage car il fréquente abondamment depuis toujours les filles de joie et s'en contente. Elle accepte son sort et la vie à deux...

Mais son désir d'enfant la ronge et la détruit. Elle va alors accepter de se rendre sur le continent pour une cure censée améliorer son mal.

C'est là-bas qu'elle rencontre celui qu'elle appellera dans ses carnets, "le Rescapé" et dont elle va tomber amoureuse...



C'est un roman simple et dépouillé, pour ne pas dire minimaliste mais qui en dit long sur la condition de vie des femmes et le peu de considération qu'on leur prêtait.

La narratrice dévoile par petites touches, au fur et à mesure qu'elle découvre les carnets laissés par sa grand-mère, la personnalité de son aïeule. Le ton est toujours juste mais souvent empli de nostalgie. Le destin de la grand-mère est révélé avec tendresse, un grand sens du détail et beaucoup de poésie.

Au coeur de l'histoire, la Sardaigne prend beaucoup de place. Le lecteur découvre ainsi cette région isolée, avant et après la guerre, ce qui fait de ce roman une sorte de témoignage à la fois social et historique.

Dans ses carnets secrets où elle satisfait son désir irrépressible d'écrire, la grand-mère livre sans pudeur ses désirs les plus fous, ses fantasmes, son manque criant d'amour, son innocence face aux exigences sexuelles de son mari et surtout, réinvente sa vie.

Elle nous décrit la place de la femme dans la société de l'époque, la vie quotidienne, le rejet dont elle fait l'objet car elle est différente. Le lecteur découvre ainsi tous les membres d'une famille, sur trois générations. Mais quelle est la part de vérité et de rêve dans ses écrits ?

Cette femme sensuelle et libre qui réclame l'amour à corps et à cris mais dérange sa famille et les bien-pensants de l'époque ne peut que nous émouvoir quand le lecteur prend connaissance de son tragique destin.

C'est un roman, sans doute en partie autobiographique, qui nous poursuit longtemps, la preuve en est que depuis plus de 10 ans que je l'avais lu pour la première fois, des lambeaux de phrases me revenaient en mémoire au fur et à mesure de ma lecture. Quoi qu'il en soit, impossible de fermer le livre en cours de (re)lecture...
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Mal de pierres

Superbe petit roman plein de soleil et de mélancolie. Les personnages singuliers qui habitent ce récit et la vie de la narratrice brossent, avec leurs bizarreries, leurs errements, leurs douleurs et leurs secrets l'histoire récente de la Sardaigne : ses croyances, sa culture, ses conflits, ses relations compliquées avec le continent. On est retourné par la façon très poétique qu'a la narratrice de s'approprier les destinées des personnages. On les ressent, on les aime dans leurs folies et leurs tourments.
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Sens dessus dessous

Un magnifique petit roman qui nous retrace les préoccupations quotidiennes dans un immeuble où une relation s'établit entre trois portes qui, chacune d'elles, garde en soi, des tragédies de la vie, cette relation entre elles devient une espèce de consolation pour les trois portes!

Il y a la porte du dessus occupée par un riche couple, les Johnson, dont la femme s'en est allée sans laisser de trace. La porte de dessous est occupée par Anna, une femme célibataire et active, vivant avec sa fille, Natasha, une jeune fille très vigilante , se débat dans la vie pour ne pas refaire l'histoire de sa mère, celle qui a collectionné autant d'échecs amoureux. Puis la porte du milieu qui est occupée par notre narratrice...notre narratrice ! Fille d'un père suicidé et d'une mère folle, elle s'est vue très tôt exclue dans tous les milieux depuis son enfance, car dit-on rien de bon ne peux sortir d'elle....

C'est avec plaisir qu'on fait la connaissance des personnages vivant dans cet immeuble, ils sont très attachants, et chacun d'eux reste accro à sa passion...
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La comtesse de Ricotta

C'est l'histoire de trois sœurs. Alors que l'aînée cherche à retrouver la richesse et le faste de ses ancêtres, la cadette, fragile et généreuse, passe son temps à aider les malheureux et chercher l'amour. Seule la deuxième soeur est mariée mais elle attend désespérément l'enfant qui ne vient pas...

Avec une écriture poétique et tendre, Milena Agus nous livre un roman intime sur trois personnalités à la fois proches et pourtant opposées. Une histoire qui se lit avec plaisir...
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Mal de pierres

Mal de Pierres, est le premier roman de Miléna Agus à être publié en français.



Miléna Agus, raconte la vie et les amours de sa grand’mère, personnage décalé et souffrante.



Cette gentille grand’mère, tarde à trouver un mari car elle rêve de l'amour idéal. À trente ans, elle est déjà considérée une vieille fille par les siens. On la marie quand même. Elle n'aime pas son mari, tourment répandu. Son mari est un fidèle des maisons closes, elle économe, il lui apprend les "prestations". Tout cela est sans importance, tout cela est insignifiant et factuel quand, comme elle, on attend l'Amour …



Et elle va le trouver ! Sur le Continent, lors d’une cure thermale, destinée à guérir son « Mal de pierre », elle finira par le rencontrer.



À sa petite-fille, elle racontera quelques années plus tard ses émotions, ses cheminements, en laissant des zones d'ombres.



Il faudra attendre les dernières pages pour tout comprendre. Enfin, presque tout, car comme dans la vie, la vérité se dérobe...

Vous allez dévorer ce livre d’une traite, mais vous ne l’oublierez pas.

Roman étrange, fascinant. Un petit bijou de roman, petite pierre précieuse.

Lisez-le, faites passer !

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