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Critiques de Milena Agus (659)
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Sens dessus dessous

Sens dessus dessous est le troisième ouvrage de Milena Agus que je lis. J’avais découvert cette écrivaine sarde il y a quelques années avec Mal de pierre, un court roman, surprenant, attachant, empreint d’une poésie trouble, à la limite de l’ensorcelant.



Même ressenti avec Battement d’ailes, quelque temps plus tard. Un livre qui m’avait d’autant plus séduit que l’histoire se situe dans le sud de la Sardaigne, à proximité immédiate d’un endroit où je me rends régulièrement l’été ; un site sublime où « le ciel est transparent, la mer couleur saphir et lapis-lazuli, les falaises de granit or et argent... ».



Dans Sens dessus dessous, on reste en Sardaigne, mais en ville, à Cagliari. Un quartier pauvre, un immeuble ancien, cossu. Au premier étage, réside une jeune femme ; elle vit seule et c’est elle qui raconte. En haut, Mr. Johnson, « le monsieur du dessus », un violoniste américain renommé, d’un certain âge ; il se pourrait qu’il soit riche... ou peut-être pas... En tout cas, son appartement est superbe, immense, lumineux ; plafonds élevés, vue sur la mer... En bas, Anna, la « dame du dessous », une femme plus toute jeune, de santé fragile. Elle tire le diable par la queue, vit de ménages et d’autres emplois précaires et fatigants. Son logement est étroit, sombre, la lumière du jour parvenant par une porte-fenêtre unique donnant sur l’entrée de service.



Tout ceci donne sens au titre, bien sûr, ainsi qu’aux chassés-croisés des personnages et à ce qui agite leurs esprits tourmentés. Que peut-il bien se passer entre la dame du dessous et le monsieur du dessus ? La narratrice voudrait bien le savoir, de même que Natasha, la fille d’Anna, et les ineffables membres de la famille Johnson...



Sont bien présents les ingrédients qui donnent leur saveur aux romans de Milena Agus. Des fantasmes et des obsessions, le sexe, la prostitution, le mariage sans amour, la dèche, les cauchemars, la fuite, le suicide... Quelques engouements, la mer, le ciel, les fleurs, les couleurs. La musique, aussi. « Avec la musique, l’âme s’envole ! » s’exclame Anna, sous le charme du violon de Mr Johnson... Des personnages dissonants, qui vivent en marge du monde réel, en quête du bonheur, mais découvrant benoîtement qu’on peut être « malheureux avec une personne seulement parce qu’elle est malheureuse avec vous ».



Personnage central du roman, la narratrice est une jeune femme immature, plus que naïve, restée marquée par un drame familial survenu dans son enfance. Selon elle, toute femme est fatalement abandonnée un jour ou l’autre par son mari, pour une plus jeune, offrant des prestations de « machine de guerre sexuelle ». Seule alternative, être soi-même une machine de guerre sexuelle... Alors avant de trouver un mari, elle s’entraîne !...



A temps perdu, elle compose un peu de poésie. Ses amis du dessus et du dessous la verraient plutôt romancière. Écrire « une histoire qui n’est pas vraie mais qui pourrait l’être »...



« Avec le roman, l’âme s’envole !... » Et où s’envole-t-elle ? Au pays des merveilles, voyons. Pourquoi croyez-vous qu’on découvre à la fin que la narratrice se prénomme Alice ? Et le pays des merveilles, c’est tout simplement la vie...


Lien : http://cavamieuxenlecrivant...
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Quand le requin dort

Ce n'était pas une bonne journée, j'ai eu envie de me recoucher pour faire comme si ces heures n'avaient pas existé, mais lorsque je suis tombée dans ce court roman de l'italienne Milena Agus, un peu de soleil est arrivé pour éclairer ce quotidien mal barré depuis le matin. En effet, lorsqu'un vrai bonheur d'écriture surgit dès les premières lignes, vous suivez un auteur n'importe où, et quelle belle aventure qu'une histoire simple bien écrite ! La narratrice, une adolescente nous fait entrer dans une famille sarde originale et décline pour nous et à travers les membres de cette famille toutes les nuances possibles et les interrogations des humains sur la fragilité de l'amour, du couple et des relations familiales. Sommes-nous condamnés à concevoir nos vies uniquement par rapport à un autre aussi fragile et indécis que nous-mêmes ? Dit comme ça, on n'a pas vraiment l'impression que ce soit extraordinaire, mais... Il y a un mais...les amours des uns ou des autres sont contrariés ou impossibles, que ce soit sa très fragile mère, sa splendide tante, son père , ou elle même qui vit une relation sado maso passionnée, torride, dérangeante, bien mieux racontée que dans "cinquante nuances de Grey ", car il y a derrière elle toute l'épaisseur des fêlures de sa vie, et une capacité à décrire et suggérer assez troublante. C'est un récit qui progresse, notre héroïne évolue, et le requin me direz-vous, son rôle dans l'histoire? il n'existe que comme métaphore...." J'étais heureuse non pas de ce qui arrivait, mais du simple fait d'exister, et je sentais qu'en ce moment l'idée était juste et qu'en ce moment le requin dormait. Alors je vis un passage entre ses dents et je m'y faufilais..." . Mon requin à moi s'était dans l'intervalle endormi, et en fermant ce livre, j'avais retrouvé ma liberté.

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Mon voisin

Sous le soleil écrasant de Cagliari, dans un décor de dunes de sable blanc et de mer transparente et calme, où même quand les nuages se font plus sombres et la mer menaçante, "Cagliari est aussi beau comme ça", une jeune femme n'a plus envie de vivre. Son voisin, lui , a peur de mourir...



Entre les deux se crée une complicité. Et si le bonheur c'était plus simple qu'on ne le pense. Ne pas songer à hier, ne pas avoir peur de souffrir à nouveau demain, ne penser qu'au bonheur présent.



" Ça semblait ne pas suffire, sans l'assurance d'un bonheur futur, et pourtant si, ça suffisait. le présent aussi suffisait. Et elle ne l'avait pas compris. "



Histoire courte qui raconte tout en douceur les douleurs de la vie, le manque d'affection, l'attente de gestes tendres, de paroles apaisantes, de doux regards, qui paraissent insignifiants, mais qui peuvent sauver une vie.

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Une saison douce

Un village sarde que les jeunes ont déserté. Ne reste que les vieux avec leur vie linéaire... Jusqu’au jour où débarquent un groupe de migrants. C’est la peur qui arrive en premier, puis l’entraide et enfin l’acceptation. N’est peut-être pas le sauveur qui on pense... L’écriture, propre à cette écrivaine, en a fait un genre de fable. Bien aimé dont le sujet est abordé, quand même un peu trop de pages sur la religion.
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Quand le requin dort

C'est un court texte, mais c'est aussi un récit dense, fort, comme un concentré de roman, ou les prémisses des futurs romans à succès de Miléna Agus. La narratrice nous immerge dans son univers familial et personnel hautement perturbant. Âgée d'à peine dix-huit ans, il ne faut pas se fier à l'expression naïve de ses propos, car la jeunette vit un enfer sadomaso avec un homme beaucoup plus âgé . Que sa mère soit amoureuse d'un docteur danseur de salon, que son père préfère sauver les démunis du tiers monde tout en collectionnant les maîtresses, au lieu de s'inquiéter de la détresse familiale, ou que son frère se déscolarise pour se consacrer au piano, sont des aléas qu'elle confie à son journalavec un certain détachement. On suit aussi les aventures de la tante éternellement larguée par ses soupirants, qui ne méritent que de "se faire botter le cul".



Tout ce petit monde hautement pathologique tourne et vire en entraînant le lecteur dans sa ronde, car tout de même, sur des bases comme celle-là, on se demande bien où l'auteur veut nous emmener.



C'est le tout premier roman de l'auteur. C'est sans doute aussi un univers romanesque en gestation, et le succès des publications ultérieures permet de s'en convaincre.
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Battement d'ailes

J'avais déjà beaucoup aimé "Mal de pierres", alors quand "Battement d'ailes" est sorti, je l'ai acheté.

J'ai retrouvé la belle écriture sensible de Milena Agus, pour une escapade en Sardaigne, décor toujours aussi prégnant.

Dans ce second roman traduit en français, on change d'époque, l'île nous est présentée aujourd'hui à travers les yeux de personnages qui y sont profondément attachés.

Il s'agit d'un petit monde reclus dans de vielles maisons sardes, perchées sur des hauteurs qui surplombent une mer éclatante et bleue toute l'année.

Heureusement que ce paradis existe pour mettre du baume au cœur de ces individus malmenés par la vie, et en butte avec les difficultés de l'être.

Une jeune fille de quatorze ans dont le père a disparu après avoir ruiné sa famille nous fait découvrir le petit monde qui l'entoure.

Elle nous parle parfois de certaines de ses nuits où le vent rentre dans sa chambre et transforme les rideaux en ailes d'ange paternel.

Son grand père soutien la famille avec sa retraite d'enseignant et la production de son potager, et il en est heureux, dégustant chaque jour la beauté du paysage et des gens qui le peuplent.

Sa mère est clouée au lit depuis le départ de son père.

Elle est fascinée par Madame, originale et excentrique avec qui elle partage de nombreux moments de sa vie et échange beaucoup.

Elle l'épie aussi, tellement curieuse de savoir ce qui se cache derrière les commérages et les médisances entendus ici ou là.

Madame vit pauvrement, s'habille dans des vêtements qu'elle confectionne elle même avec de vieux rideaux et de vieilles nappes, mange sur son potager et accueille de temps en temps quelques clients dans sa pauvre maison d'hôtes.

Madame a des amants, qui la prennent et qui la jettent, on dit aussi qu'elle se prostituait un temps à l'hôtel du village.

Madame semble avoir deux seules idées en tête, trouver le grand amour, le vrai, et sauvegarder son coin de terre des promoteurs qui le convoitent.

Le personnage central du récit est cette femme mure qui vit en équilibre instable, toujours prête à se jeter à la mer.

Nous pressentons au fil de l'histoire les blessures profondes qui font d'elle un personnage hors norme.

Elle est toute en souffrance, semblant se complaire dans des relations humiliantes et dégradantes tout en attendant l'amour qui ne vient jamais. Et peut-être que s'il ne vient pas, c'est qu'elle le fuit, parce qu'au fond elle ne supporterait pas qu'il vienne à disparaitre. Alors, dès que Madame touche un peu de ce bonheur, elle va se jeter à l'eau en courant.

Le grand-père l'a toujours veillée et sauvée. La jeune narratrice de quatorze ans prendra le relais lorsqu'il mourra.

Il parait qu'un célèbre critique italien a parlé de "Sardo-masochisme",en parlant de ce livre, je trouve l'expression vraiment bien trouvée pour définir autour de quoi tourne cette histoire.

Voilà un petit roman qui sous des airs sucrés et gorgés de soleil, réussit à nous faire voir avec des yeux au bord de la candeur de l'enfance , les monstruosités de l'être, les gouffres noirs qui absorbent les rêves et la souffrance brûlante qui peut surgir du simple fait d'exister.

des images, de la musique et des liens sur mon blog :

http://sylvie-lectures.blogspot.com/2008/06/battement-dailes-milena-agus.html
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Une saison douce

Un joli conte mais....

Joli conte bien rédigé bien construit. Un groupe de migrants d'Afrique et de Syrie se retrouve parqué dans une ruine d'un village sarde. Village peuplé de vieux, village quasi à l'abandon, village pauvre, très pauvre. Le choc se fait entre chacun des deux groupes : les migrants ne s'attendant à "ça" comme Europe, les Sardes déboussolés face à ces "envahisseurs".

.

Mon "mais". En choisissant de rédiger ce roman avec comme narrateur un "choeur des femmes sardes", il m'a manqué une personnalisation. Nous avons quelques personnages ébauchés, mais trop peu à mon goût. Or c'est censé être l'originalité du livre, originalité qui m'a quelque peu échappé, car ce principe (l'absence d'identification) éloigne l'empathie, la proximité.

Sans doute était-ce voulu pour être la plus neutre possible ? En ce qui me concerne, j'ai trouvé justement que le roman n'avait pas réussi à me toucher.

Donc une pointe de déception.
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Sens dessus dessous

Mon troisième Milena Agus, et un peu de lassitude.

C'est charmant, plein de grands sentiments, avec juste ce qu'il faut d'invraisemblance, beaucoup de candeur souriante et le malheur qui regarde, caché derrière le rideau. Toujours des personnages intéressants, toujours la Sardaigne, et j'aime bien les livres dont le héros est un immeuble. Ça se lit très bien, mais c'est presque sans surprise. Bref, j'ai passé un moment assez agréable avec Sens dessus dessous, mais je vais attendre avant de reprendre un roman de cette auteure.
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Mon voisin - Comme une funambule

Milena Agus (née en 1959) s'y entend pour installer en quelques mots sa petite musique imprégnée des parfums de sa Sardaigne. Ses personnages ont tous un petit grain, qui nous touche. Ils ne sont pas dans la norme et souffrent de solitude.



Dans Mon voisin (2008) une femme imagine durant tout un été plombé par le soleil toutes sortes de moyens pour commettre un suicide parfait. Ils sont suffisamment loufoques pour qu'on ne la prenne pas complètement au sérieux, mais quand même. Son petit garçon âgé de deux ans ne parle pas et ne marche pas encore. On devine qu'elle se sent coupable. Ses envies suicidaires sont détournées bientôt par l'arrivée d'un voisin, père divorcé d'un petit garçon turbulent qui lui rend souvent visite...





Dans Comme une funambule, Milena Agus expose avec humilité son expérience d'écrivain et confie qu'elle s'est toujours sentie inadaptée, sur un fil.
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Une saison douce

« Molto carino », voilà ce qu'on dirait en italien, à la lecture de ce délicieux roman qui s'est emparé du sujet des migrants tout en évitant une débauche de bons sentiments. Les migrants, ce sont « les envahisseurs », des familles rejetées par la mer, échouées dans ce village que la jeunesse a déserté depuis longtemps. On y pourrit à l'ombre des arbres secs, on y tombe en morceau comme les tuiles de ces bâtisses que personne n'a envie de restaurer. On paresse, on attend le déluge : « (…) Nous les Sardes, nous sommes incapables de rébellion et à cause de nos rivalités mesquines, l'île est toujours aux mains des spéculateurs étrangers ».

Saïd et Naïma ne sont pas venus pour investir. Ce coin paumé les dégoûte : c'est donc ça l'Europe pour laquelle ils ont failli mourir ? La rencontre se fait sur fond de malentendus, les suspicions grandissent et les clans se forment, ceux qui se renferment et ceux qui ouvrent leur porte – l'histoire des communautés humaines, en somme. Car les villageoises s'attachent : « l'arrivée des envahisseurs nous avait changées : nous avions besoin d'horizons plus vastes et les collines alentour, malgré leurs courbes douces, nous firent soudain l'effet de murailles ».

Milena Angus signe un conte moderne sur cette faculté d'embrasser l'altérité qui fait défaut à nos sociétés modernes. Décidément, les auteurs sardes me ravissent ; j'avais passé de bons moments avec Marcello Fois, Michela Murgia et Salvatore Niffoi.

« Adesso, un sogno ; Milena, se mi leggi ! » Il y aurait un roman magnifique à écrire sur les familles du sud-ouest de la Sardaigne qui se sont enrichies après la guerre avec les mines d'argent. Leur ascension, leur décadence… un sujet passionnant. Votre prochain livre ?

Bilan : 🌹🌹

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Sens dessus dessous

J’aime bien Milena Agus

J’aime bien la Sardaigne

J’aime bien Cagliari

Alors je ne peux qu’aimer ce roman

Aimer cet immeuble

Aimer ses habitants

Alice, jeune étudiante un peu paumée, maladroite

Anna, la voisine du dessous et sa fille Natasha

La famille Johnson, les voisins du dessus.

Il fait bon dans cet immeuble au milieu des ces gens attachants.

Leurs relations sont savoureuses, leur entente improbable mais réelle et sincère.

Merci à Milena Agus de nous faire partager sa Sardaigne.

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Mon voisin

J'adore l'Italie, j'adore la Sardaigne, j'adore quand Milena Agus nous emmène à Cagliari.

Une jeune femme élève seule son enfant de deux ans qui ne parle ni ne marche.

Elle semble assez misérable, envisage de se suicider.

Son voisin est très beau mais ne la regarde ni même ne la voit.

Jusqu'à ce que le fils du voisin vienne en vacances chez son père et n'interpelle la jeune femme.

Des relations s'instaurent alors entre eux au-dessus du mur recouvert de tessons de bouteilles.

Ce n'est pas vraiment un roman, c'est plutôt une nouvelle.

Nouvelle qui nous replonge dans les ambiances chères à l'auteure.

Des lieux tellement bien décrits qu'on les voit réellement.

Des personnages sensibles et attachants.

Regret que ce soit si court : 52 pages très aérées écrites en gros caractères.
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La comtesse de Ricotta

Je me sens désormais chez moi dans l'univers de Milena Agus,et la lecture de la Comtesse de Ricotta m'a fait retrouvé son sujet de prédilection : l'Amour.

Ses histoires se suivent et se ressemblent et peut-être qu'à un moment je m'en lasserai mais cette fois encore j'ai goûté avec plaisir à la fragilité des personnages, à la poésie particulière qui glisse de la plume de cette auteure. Comme très souvent l'histoire se déroule dans un village sarde. Trois sœurs vivent dans le palais familial , désormais decatit et plus entièrement à elles. Chacune , bien que différemment, ont le mal d'amour. Le décalage entre une émotion toujours palpable et même souveraine et pourtant tenue à distance, confère un charme et une attraction puissante sur moi. Il y a encore cette fois, ce petit grain de folie qui émeut, qui rappelle la singularité et la valeur de chaque être pour peu qu'on sache cueillir l'essentiel...Vous devez être une bien belle personne Milena...
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Mal de pierres

A travers le prisme du regard de sa petite fille, nous voyageons en Sardaigne, et découvrons, ce que fût la vie de

sa grand-mère, alors jeune Sarde étrange et mystérieuse pour certains avec un grain de folie pour d'autres.



Un mariage sans amour, qui durera, et sera, lui, un étrange mélange d'ignorance de l'autre et de sensualité partagée

dans les secrets de l'alcôve.



Une belle histoire d'amour, lors d'une cure, avec le Rescapé qui lui laissera un souvenir indélébile.



Et ce fils inespéré, qui deviendra un pianiste de renommée mondiale et donnera à cette grand-mère, cette petite fille avec qui un lien très fort se nouera pour toujours.



Cette petite fille nous la raconte et c'est beau, fort et empreint de tendresse.

Un regard d'amour inconditionnel.



Une question reste posée, cependant ;

Sait-on jamais tout de quelqu'un, si proche soit-il ?



Raphaëlle Rérolle, du Journal le Monde, a dit ceci qui résume à la perfection ce livre :

"Un beau récit tout empreint de mystère et de passion, un style sobre et poétique, concentré, sans ornement, semblable aux murs de granit des maisons sardes".



J'avais déjà lu "Battement d'ailes" de cette auteure que

j'apprécie beaucoup.
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Terres promises

Il y a la grand-mère

Ester la mère

Felicita la petite-fille

Gregorio l’arrière petit-fils.

Chaque génération rêve à la terre promise.

D’un village de Sardaigne à Cagliari

De la Sardaigne au continent

Du continent revenir en Sardaigne

Du continent à l’Amérique.

Mais où est –elle la terre promise ? Existe-t-elle ? N’est-ce pas celle où l’on s’affirme, où l’on s’équilibre ? N’est-elle pas tout simplement au bout de la rue ?

Il y a bien longtemps que je n’avais plus lu Milena Agus, et bien c’est toujours aussi beau.

On sent les odeurs, on voit les couleurs, on entend les gens…..

Tout est vivant, tout est Italie, tout est Sardaigne.

J’ai accompagné avec plaisir ces quatre générations où les uns semblent se plaindre de tout et ne se plaire nulle part, et les autres nés pour être heureux partout.

Felicite est vraiment une personne formidable, optimiste comme l’était son père Raffaele.

J’adore ces voyages littéraires

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Battement d'ailes

C'est un petit coin de terre face à la mer où se disputent toutes les nuances de bleu. C'est un petit coin de Sardaigne où Madame revendique le droit de conserver sa terre et de dire non aux promoteurs. C'est un petit coin de terre où l'on vit encore presque en autarcie et où peu d'habitants résistent encore à l'argent et font face aux vicissitudes de la vie sous la bienveillance de Dieu.

C'est cette histoire-là que nous conte notre narratrice de quatorze ans à travers son journal.



C'est que Madame est une drôle de personne. Certains disent d'elle que c'est une putain. Mais Madame a un cœur d'or et ne cesse de venir en aide aux autres. Madame rêve d'un amour immense et prenant....



Il y a la magie du lieu bien sûr, mais aussi celle que Madame essaie de diffuser autour d'elle sous forme de numérologie, d'incantation... Et puis il y a celle aussi de notre narratrice qui opère à travers ses mots et ses ressentis. Sa vision du monde, même si parfois les mots et les scènes décrites sont crus, est évanescente, empreinte d'un souffle fantomatique et poétique.



J'ai beaucoup aimé l'atmosphère de ce livre, et le lieu y est certainement pour beaucoup. Comment résister à une telle harmonie de la nature...


Lien : http://mes-petites-boites.ob..
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Mal de pierres

J'ai beaucoup aimé ce joli livre, tout en pudeur. Il est remplit de sensibilité et a su me charmer.

je l'ai acheté par hasard, et je n'ai pas un instant regretté mon achat.

J'ai aimé la narratrice, mais aussi le personnage principal, sa grand-mère.

J'ai aimé de découvrir ce livre sans trop en savoir dessus, car c'est à lire comme ça, par hasard.

En deux heures je l'avais fini, et je serais bien resté avec elles un peu plus longtemps.

Dans l'édition achetée, il y a à la fin un très joli texte : "Comme un funambule" dans lequel l'auteur nous explique ce qu'est pour elle l'écriture, et un écrivain.

Une bien jolie découverte :)
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Mal de pierres

Second roman de Milena Agus, adapté au cinéma par Nicole Garcia, Mal de pierres est sans conteste le roman qui l'a révélée.

Nous sommes à Cagliari, la narratrice vit le plus souvent et pour son plus grand plaisir avec sa grand-mère, une vieille femme toujours très belle qui l'enchante par ses sourires, sa façon d'envisager la vie, son amour de la musique. Une femme en quête de l'amour absolu, qui de désespoir s'est jetée dans le puits, s'est tailladée le corps et a accepté in fine le seul homme qui lui a demandé sa main. envers et contre tout .. Malgré son mal de pierres, ses crises de colites néphrétiques fort douloureuses, elle a assumé son rôle de mère, d'épouse et surtout son rôle de grand-mère.

La plume de Milena Agus se fait alerte, pimpante, rieuse ou lente, triste ou coléreuse au gré des humeurs de la grand-mère. La Sardaigne est là, elle aussi, bien là, fascinante et enjôleuse .

A chacune de mes lectures J'apprécie un peu plus l'univers de Milena Agus. Quel plaisir de lecture.....



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Sens dessus dessous

Avec ce roman je retrouve avec émotion et joie, l'univers si particulier de Milena Agus. Quelque soit l'histoire elle nous fait rencontrer des êtres " fêlés" parce que la vie les a malmenés. Farfelus aux yeux des gens "normaux " ,leur monde intérieur est bien trop riche, bien trop pur pour réussir à se fondre dans la grisaille. Ils me font penser à des funambules sur le fil de la vie. Leur exercice est périlleux mais ils fascinent car ils ont la tête dans les étoiles et leurs pieds ne touchent que ce qu'il faut pour ne pas chuter!

L'amour et toutes les émotions qu'il engendre sont toujours au cœur du récit, et les plus fragiles rencontrent toujours de belles âmes pour leur dévoiler leur beauté.

Sens dessus dessous est un huis clos. Tout se déroule dans un petit immeuble ancien de Cagliari. Trois étages, Alice la narratrice,au milieu,au dessus monsieur Johnson ( puis don fils et son petit fil Giovaninno...enfin ,sa femme), en dessous Anna et sa fille Natasha.

Le père d'Alice s'est pendu alors que sa mère lui répétait qu'elle préférerait le voir mort que de supporter qu'il la trompe,mais ceci n'étant pas si vrai que ça, elle est devenue folle.

Alice vit dans la peur de perdre ceux qu'elle aime.

Giovaninno n'a pas de maman mais un papa qui lui rappelle à chaque instant que le monde n'est que bonté. Son grand-père est un cœur pur,un violoniste qui a rejeté les paillettes pour s'émerveiller des choses simples. Sa grand-mère n'est peut-être pas si méchante qu'elle en a l'air.

Anna bien que chamboulée par le destin ne voit que le positif dans tout ce qui lui arrive et croit toujours au Prince charmant au grand dam de sa fille qui vit dans l'obsession d'être trompée par son fiancé et ne comprend pas comment sa mère peut se voiler ainsi la face.

Alors,lorsqu'Alice se retrouve le trait d'union entre eux tous ,elle est entraînée autant qu'eux dans un tourbillon qui met les étages sans dessus dessous !

C'est un roman qui nous rappelle que la réalité est ce que nous en faisons et que quelques soient les chagrins, les peurs,les pertes,rien n'est impossible si on croit que notre regard peut transformer le monde!
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Une saison douce

Dans un village sarde, des migrants conduits par des humanitaires et des paysans vont vivre une cohabitation inattendue qui les marquera à jamais.



C'est sans compter l'intervention bienveillante d'un chœur d’épouses prêtes à défier l’hostilité de leurs maris envers les étrangers.



Milena Agus enthousiasme le public français depuis son Mal de pierres paru il y a 15 ans et joliment adapté au cinéma par Nicole Garcia.



Milena Agus déploie son intrigue, proche de la fable, autour de deux chœurs différentes de femmes narratrices: les villageoises, et les migrantes, dont s’extraient parfois des membres de ces collectifs, donnant à son récit une truculence et une fantaisie particulièrement bienvenues.

La romancière italienne possède cette tendre ironie qui ne cache pas un vrai optimisme mais évite de tomber pour autant dans le mièvre.



Une saison douce se savoure comme un bonbon légerement acidulé d’une profonde et salutaire humanité.


Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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