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Citations de Paul Auster (2043)


Nous vivons dans le présent, mais l'avenir est en nous à tout moment. Peut-être est-ce pour cela qu'on écrit, Sid. Pas pour rapporter des évènements du passé, mais pour en provoquer dans l'avenir.
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Ne va pas te figurer que je ne voulais pas que ça arrive, lui dit-elle le dernier soir. Je sais que tu ne m'aimes pas, mais ça ne signifie pas que je ne te conviens pas.
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Ferguson l'adolescent qui voyait en Thoreau un homme qui avait réussi à demeurer toute sa vie un adolescent, autrement dit un homme qui n'avait jamais renoncé à ses principes, qui ne s'était jamais transformé en adulte traître et corrompu, jusqu'au bout un brave garçon, ce qui était précisément la manière dont Ferguson envisageait son avenir.
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Écrire sur lui pendant les six mois qu’il avait mis à terminer son récit, ce livre de cent cinquante-sept pages, avait changé la relation que Ferguson entretenait avec lui-même. Il se sentait plus intimement en rapport avec ses propres sentiments et en même temps plus éloigné, plus détaché de ses sentiments, à la limite de l’indifférence, comme si pendant l’écriture de son livre il était devenu paradoxalement plus sensible et plus froid, plus sensible parce qu’il avait dévoilé ses sentiments intimes et les avait révélés aux autres, et plus froid parce qu’il les avait observés comme s’ils appartenaient à quelqu’un d’autre, un étranger, un anonyme.
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Comme ton cher ami Edgar Poe l’a conseillé un jour à un écrivain en herbe : Soyez audacieux - lisez beaucoup - écrivez beaucoup - publiez peu - tenez-vous à l’écart des petits esprits - et n’ayez peur de rien.
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Un mur me sépare de mes propres pensées, je me sens coincé dans un no man's land entre sentiment et articulation, et en dépit de tous mes efforts pour tenter de m'exprimer, j'arrive à mieux qu'un bégaiement confus.
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Un monde irréel était beaucoup plus vaste qu’un monde réel et il offrait plus qu’assez de place pour y être en même temps soi-même et pas soi-même.
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Une fois que j aurais atteint l'extrémité du continent, j'étais certain qu'une question importante trouverait sa solution. Je n'avais aucune idée de ce qu'était cette question, mais la réponse avait déjà commencé à prendre forme dans mes pas, et il me suffisait de continuer à marcher pour savoir que je m'étais laissé en arrière, que je n'étais plus là personne que j'avais un jour été.

P467
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Il n'y a pas de coïncidences. L'usage de ce mot est l'apanage des ignorants. En ce monde, tout est électricité, les objets animés comme les objets inanimés. Même les pensées produisent une charge électrique. Si elles sont assez intenses, les pensées d'un homme peuvent transformer le monde qui l'entoure. N'oubliez jamais ça, jeune homme.

P167
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J'avais sauté de la falaise, et puis, au tout dernier moment, quelque chose s'est interposé et m'a rattrapé en plein vol. Quelque chose que je définis comme l'amour. C'est la seule force qui peut stopper un homme dans sa chute, la seule qui soit assez puissante pour nier les lois de la gravité.

p87
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Il est impossible, je m'en rends compte, de pénétrer la solitude d'autrui.
Si nous arrivons jamais, si peu que ce soit, à connaitre un de nos semblables, c'est seulement dans la mesure où il est disposé à se laisser découvrir.
Quelqu'un dit : "j'ai froid". Ou bien il ne dit rien et nous le voyons frissonner. De toute façon, nous savons qu'il a froid. Mais que penser de celui qui ne dit rien et ne frissonne pas?
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Je veux parler de bonheur et de bien-être, de ces instants rares et inattendus où la voix intérieure se tait et où l’on se sent à l’unisson avec le monde.
Je veux parler du temps qu’il fait au début de juin, d’harmonie et de repos béat, de rouges-gorges, de pinsons jaunes et de merles bleus filant entre les feuilles vertes des arbres.
Je veux parler des bienfaits du sommeil, du plaisir de manger et de boire, de ce qui arrive au cerveau quand on sort dans la lumière du soleil de quatorze heures et qu’on sent autour de soi la chaude étreinte de l’air.
Je veux parler de Tom et de Lucy, de Stanley Chowder et des quatre jours que nous avons passés à l’auberge Chowder, des pensées que nous avons pensées et des rêves que nous avons rêvés en haut de cette colline dans le Sud du Vermont.
Je veux me rappeler les crépuscules céruléens, les aubes langoureuses et rosées, les jappements des ours, la nuit, dans les bois.
Je veux me rappeler de tout cela. Et si tout, c’est trop demander, alors une partie. Presque tout. Presque tout, avec des blancs réservés pour ce qui manque.
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D'aussi loin qu'il s'en souvienne, Ferguson avait toujours regardé la fille dessinée sur les bouteilles de White Rock. C'était la marque de l'eau de Seltz que sa mère achetait quand elle faisait ses courses deux fois par semaine au magasin A&P, et comme son père était fermement convaincu des vertus de l'eau de Seltz, il y avait toujours une bouteille de White Rock sur la table du dîner. Ferguson avait donc étudié la fille des centaines de fois, et il gardait la bouteille à proximité pour pouvoir observer l'image en noir et blanc de son corps à moitié nu sur l'étiquette, cette fille séduisante, d'une élégance sereine avec ses petits seins nus, un pagne blanc drapé autour des hanches qui s'ouvrait pour dévoiler sa jambe droite dans toute sa longueur, la jambe qui figurait au premier plan et qu'elle avait repliée sous elle tandis qu'elle se penchait en avant, prenant appui sur ses mains et ses genoux pour regarder dans une vasque d'eau le rocher en surplomb sur lequel elle était perchée et qui portait justement le nom de White Rock, et ce qu'il y avait de curieux et même d'improbable à propos de cette fille c'est qu'elle avait deux ailes diaphanes dans le dos, ce qui signifiait qu'elle était plus qu'humaine, que c'était une déesse ou une sorte d'être enchanté et comme ses membres étaient si frêles et qu'elle donnait l'impression d'être si petite, elle avait plus l'air d'une fille que d'une femme adulte si on ne tenait pas compte de ses seins - les seins en bourgeons d'une jeune fille de douze ou treize ans -, et avec ses cheveux soigneusement relevés qui laissaient à nu la peau lumineuse de son cou et de ses épaules, c'était le genre de fille qui pouvait sérieusement inspirer un garçon et quand celui-ci devenait un peu plus grand, disons vers douze, treize ans, la fille de White Rock pouvait très bien se transformer en un véritable fantasme érotique, un appel vers un monde de passion charnelle et de désirs brûlants, et quand cela arrivait à Ferguson, il s'assurait que ses parents ne le regardaient pas tandis qu'il contemplait la bouteille.
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- Mais je travaille. Je me lève le matin comme tout le monde, et puis je m'applique à essayer de vivre encore toute une journée. C'est un travail à temps plein. Pas de pauses café, pas de week-ends, pas de bonus ni de congés. Je ne me plains pas, remarquez, mais le salaire est plutôt bas.

p80
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L'inventaire de tes cicatrices, surtout celles de ton visage que tu peux voir chaque matin quand tu te regardes dans le miroir de la salle de bains pour te raser ou te peigner. Tu y penses rarement, mais chaque fois que tu le fais, tu comprends qu'il s'agit de marques de vie, que cet assortiment de lignes brisées, gravées sur ton visage, sont les lettres d'un alphabet secret qui raconte l'histoire de la personne que tu es, car chaque cicatrice est la trace d'une blessure guérie, et chaque blessure a été provoquée par une collision inattendue avec le monde -(p.13)
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Paul Auster
Même les faits ne disent pas toujours la vérité.
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La peinture, c’est une autre façon de voir que l’écriture, mais c’est la même activité. (..)
Un tableau génial ne s’use pas. Un bon livre ne s’use pas. Voilà ce que je peux dire. On ne peut jamais en toucher le centre. C’est la raison principale pour laquelle le livre peut être une sorte de défi durant des siècles.
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La grotte de l'ermite, les fontes pleines d'argent, la fusillade au Far West - c'était tellement extravagant, et pourtant les excès mêmes de son histoire en étaient les éléments les plus convaincants.

P286
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S'il désirait se conduire comme un âne, qu'il braie jusqu'à la fin des temps.

P245
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L'univers pénètre en nous par les yeux, mais nous n'y comprenons rien tant qu'il n'est pas descendu dans notre bouche.

P192
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