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Critiques de Sidonie-Gabrielle Colette (1164)
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La Chatte

Un récit intimiste pour ce récit à la grâce féline.

Un jeune couple assez mal assorti. Lui issu de la bourgeoisie sur le declin se complet dans son monde de l enfance. Elle représente le renouveau. Sexy moderne assez aisée quoique d un milieu moins "noble".

Camille est son amie d enfance. Alain essaie de composer avec ce mariage arrangé. Tant que sa chatte Saha se porte bien. Seulement la cohabitation entre Camille et Saha ne se passe pas bien. Camille voit en Saha une rivale et la responsable de la mésentente du couple.

Colette connaît bien les chats et les aime. Ca se sent. Chaque attitude de la chatte est décrite avec volupté et sensualité. On se met facilement à adorer le petit puma et à rejeter Camille.
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La Fin de Chéri

C'est toujours avec plaisir que je retrouve la belle plume de Colette. La fin de chéri est un livre qui relate l'insouciante vie des années folles, les années comprises entre les deux grandes guerres, des années où Paris est une ville enfievree de la mode, des étrangers affluent de toute part essayant de noyer toute trace de la grande guerre. Mais chéri, lui est écoeuré, il va mal, il a du mal à supporter la vie plus qu'active de sa femme, elle, qui rencontre pas mal d'étrangers. Chéri voudrait que tout s'arrête et que l'on cède la place à la réflexion...mais quelle reflexion? Chéri n'en sait rien mais ça bouillonne au dedans de lui...puis un nom est prononcé: Léa...et c'est une goutte d'eau qui faire déborder le vase des souvenirs...

Un tout petit moment agréable!
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Dialogues de bêtes (Sept dialogues de bêtes)



"Une dame qui chante avec la voix d'un pur ruisseaux français la triste tendresse qui fait battre si vite le coeur des bêtes" Francis Jammes



Voici pour un extrait de la préface, à mon tour à présent de vous causer de ce livre enchanteur que nous donne la grande Colette. Par ses Dialogues de bêtes, la dame nous livre, dans une langue précieuse, les états d'âme d'un chat puis d'un chien, leur état animal tout en sensation et en pureté. Par douze scénettes toute plus savoureuses les unes que les autres se distillent la crainte de la visite inopinée, les plaisirs ressentis enroulés autour du feu, l'amour inconditionnel d'Elle et de Lui, les couleurs de l'orage, la paix d'un foyer serein...



En bref un petit livre délicieux pour qui aime le joli verbe !
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La Naissance du jour

Une oeuvre magnifique, vibrante, lyrique.



Colette a cinquante-cinq ans lorsqu'elle commence à écrire, avec difficulté d'ailleurs, ce récit du renoncement et de la conquête de la solitude.Elle connaît ( et elle le sait) son dernier grand amour en la personne de Maurice Goudeket.



Je dis " récit" car ce n'est ni un roman, ni vraiment non plus une autobiographie.Disons plutôt un journal de bord, une chronique légèrement romancée. Elle est bien désignée par les autres " Colette" dans ce livre mais certains personnages comme l'homme amoureux d'elle, Vial,d'ailleurs peu convaincant, sont pure invention.Elle n'a pas voulu mêler à ce texte son véritable amour...



Hymne à ce Midi brûlant, à une maison qu'elle fait sienne,aux bains de mer matinaux, aux animaux familiers avec lesquels elle communique en silence,les pages déroulent un long poème en prose, tout en nuances et en délicatesse.



Hymne à la renaissance, dégagée de la contrainte amoureuse: " Faire peau neuve,reconstruire, renaître,ça n'a jamais été au-dessus de mes forces.(...)Mais c'est la première fois qu'il va falloir vivre- ou même mourir- sans que ma vie ou ma mort dépendent d'un amour."



Hymne surtout à sa mère Sido, dont les lettres( réelles ou imaginées...) parsèment le texte, de leurs vérités simples et émouvantes.Et dont elle se sent plus proche encore, en vieillissant.



Chaque phrase est un bijou, un scintillement, une flamme...



" Voici l'aurore.Elle n'est aujourd'hui que petites nues en pluie de fleurs, une aurore pour des coeurs délivrés..."



La naissance du jour , comme un élan velours, comme un élan d'amour.

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Contes des mille et un matins

L'écriture de Colette est toujours aussi agréable et il est intéressant ici de la retrouver comme journaliste / chroniqueuse.



Elle nous décrit les faits divers et la société de l'époque a merveille. Certains articles sont plus intéressants que d'autres, d'autres encore sont un peu complexes et demandent un travail de recherche (par exemple quand elle couvre un procès).



Un recueil qui est intéressant et qui nous montre une autre facette de l'auteur.
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Le Blé en herbe

J'avais lu Colette déjà mais j'ai toujours un espèce d’à priori qui fait que j’évite souvent les livres de l'auteur. Malgré ça, je me suis lancée dans le Blé en herbe et je ne regrette pas.



Alors malgré peu de pages que constitue ce court roman, on y trouve certaines longueurs. Mais l'histoire m'a beaucoup plu.



Le livre se lit vite et l’écriture de Colette est très agréable. Il me tarde de voir ce que le roman peut donner en film.



Bref, Colette nous offre un tres beau roman qui met habilement en scene deux adolescents, dans un jeu de Je t'aime, moi non plus.
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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La Vagabonde (L'envers du music-hall)

Sous la plume de Colette, la ville de Paris se métamorphose en un monde de féerie et de magie. Dans La Vagabonde, la narratrice, Renée Néré, est une femme libre et insouciante qui exerce la pantomime. Cette forme d'art lui permet d'être elle-même, sans avoir à se conformer aux attentes des autres. Elle peut exprimer ses émotions, ses rêves et ses désirs sans avoir à utiliser des mots. Renée est une femme indépendante, qui refuse de se conformer aux conventions sociales.



La beauté de ce roman réside dans son écriture, à la fois poétique et sensuelle. Colette nous offre une description saisissante des paysages urbains, des personnages qu'elle croise et de ses propres émotions.

Renée Néré est une femme complexe, qui oscille entre la passion et la raison. Elle est attirée par l'amour, mais elle craint de se retrouver de nouveau piégée dans une relation dominatrice.



Le roman est une ode à l'émancipation et à l'amour. Il nous rappelle que la vie est un voyage, et que nous devons nous efforcer de vivre pleinement chaque instant. Il est à lire et à relire, pour toujours se souvenir de la beauté de la vie.

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Le Blé en herbe

J'ai tenté : le blé en herbe, qu'on nous donne souvent à lire plus jeune. J'en attendais pas grand chose à dire vrai, je ne suis donc pas déçu. Je veux bien reconnaître une belle écriture de renom, mais que c'est désuet. A force de pudibonderies c'est le néant. Deux ados amoureux nous dit Colette qui attendent à se marier, lui la trompant avec une femme mure (situation tirée d'une vraie relation entre l'autrice et son beau-fils, dont elle veut laisser une trace mais sans trop rien choquer sans doute ! mais à force de n'en vouloir rien dévoiler, ça donne un livre creux) ; alors les voilà qui boudent, font leur première colère, Phil qui retourne finalement à son petit train, et Vinca, plus attachante en presque femme déjà bafouée, retourne à la broderie. C'est dure la vie à 16 ans ! Ça ! c'est fait, au suivant...
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La Chatte

Alain a épousé Camille dans un mariage de raison. Mais plus que sa femme, c'est Saha, sa chatte et sa présence douce, affectueuse et mystérieuse qu'Alain adore.

Et Camille ne partage pas du tout cette admiration pour le félin de salon. La jalousie naît et Saha devient le révélateur de tout ce qui dysfonctionne dans ce couple (même si Camille la voit clairement comme une rivale)...jusqu'au moment fatal.



Une fois de plus, je suis ravie d'avoir retrouvée l'écriture élégante de Colette et me suis régalée avec cette histoire qui va bien au-delà d'une "simple" histoire d'attachement entre un humain et son animal de compagnie. Ce que j'ai surtout aimé c'est ce jeux de regard sur les évènements, davantage qu'un triangle amoureux car ce sentiment est bien secondaire face à l'affection profonde qui lit le jeune homme et cet animal qui semble être son amie, sa confidente. Et à l'inverse : le regard faussement placide de Saha et celui de la femme impulsive et jalouse.



Colette dépeint un couple mal assorti sur tous les plans :

- Alain est plutôt réservé, Camille est très extravertie et manque parfois de retenue au goûts des bourgeois ;

- Alain vient d'une vieille famille bourgeoise avec des valeurs (et une maison décorée aux goûts) du 19ème siècle, tandis que Camille est une jeune femme moderne, qui embrase pleinement ce qui caractérise ce début de 20ème siècle ;

- mais voilà, la famille de Camille est une famille d'entrepreneur qui a fait prospérer une entreprise innovante, alors que la famille d'Alain, sans être devenue pauvre voit d'un très bon oeil l'arrivée de la situation financière de Camille.



Ce sujet de fond, qu'est l'erreur de casting du couple, même s'il semble secondaire donne toute sa dimension universelle à ce petit roman sans fioriture.

Contrairement à ce que j'imaginais, la chatte ne tient pas une place aussi importante que je l'aurais cru : elle dirige "simplement" le regard du narrateur sur l'environnement décrit.



Un roman qui a confirmé mon envie de lire davantage d'oeuvres de cette auteure!
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Paris de ma fenêtre

Onze chroniques hebdomadaires de Paris pendant la guerre. Onze semaines d'écriture lumineuse, tendre et encourageante pour les parisiens sous l'occupation. Témoignages pleins d'amour d'une vie qui continue et cherche à tromper la misère avec courage, un sourire et la tête droite, refusant la courbure. "J'ai trop connu Paris heureux", nous dit-elle, "pour douter de Paris malheureux." et elle reste à Paris.

Colette fait ces chroniques en réponse au Petit Parisien qui reparaît le 8 octobre 1940, après la débâcle et l'exode.

La guerre au quotidien, vécue et vue autrement par une femme que les douleurs immobilisent. Les restrictions, quelques recettes et une flognarde joyeuse, pour les oublier ou faire semblant, le combat de tous les jours, la vie qui continue, la survie, et le rire qui n'est pas toujours au rendez-vous. "Quelqu'un lit à voix haute, prétendant nous faire rire, une recette gastronomique d'autrefois, je veux dire de 1939 : Vous prenez huit ou dix oeufs...

- A qui ? demande une petite fille qui n'a pas ri."

Le marché noir, le système «trucs et trocs», l'entraide qui réunit les habitants du Palais-Royal, et de ce Paris noir où "les petites lampes de poche, dans la rue, vont leur chassé-croisé", les expositions de poupées anciennes ou de papillons, la vie de Paris, son petit peuple et les animaux, tous soumis aux mêmes privations.

Les livres, bouées de sauvetage auxquelles jeunes et vieux s'accrochent désespérément et oublient la misère. "J'aimerais, en voyant à midi jeunes filles et jeunes garçons libérés pour deux heures de l'atelier et de la banque, lire debout sous les arbres, j'aimerais bien ne pas savoir que c'est là qu'ils déjeunent si vite et de si peu."

La plume de Colette croque des tableaux de tous les jours, et éternise des moments qui seraient à tout jamais disparus, un journal, un témoignage d'un Paris qui continue à vivre avec une quotidienne et fière acceptation. Il n'y a pas de pathos, pas d'emphase, aucune note forcée, mais la ferveur est là, l'humour, le bon sens, la dignité et la grâce. Des chemins se croisent dans ses croquis, des carrefours et des rencontres, des événements sans grande importance, très importants, le précieux de l'existence faite des choses qui passent, peut-être, inaperçues, l'une plus banale et plus surprenante que l'autre, toiles de vies avec leurs ressources et leur résistance immortalisées par une "gratteuse de papier".

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Les Vrilles de la vigne

Au printemps, le sommeil du rossignol l'emprisonne dans les vrilles de la vigne alors son chant s'élèvera la nuit pour se tenir éveillé et ne plus être prisonnier de cette vigne qui ne cesse de pousser. C'est ainsi que l'on débute ce petit recueil, en savourant un moment de poésie cristalline dans ce chant pur du rossignol.



De petits textes brefs, très personnels, qui nécessitent donc de connaître un peu la vie de Colette pour comprendre et goûter pleinement ces subtiles petites réflexions qui semblent écrites sur le vif.

On y trouve, dans un pêle-mêle sans véritable cohérence, sa compagne du moment, ses amis à quatre pattes, son amour de la nature, la nostalgie de son enfance en Bourgogne, la vieillesse à venir, des instants passés en baie de Somme… de ce fait, ce recueil s'inscrit donc dans un registre profondément lyrique.



D'intérêt inégal en ce qui me concerne, j'ai beaucoup aimé les textes nostalgiques qui offrent de très beaux passages dans la nature de son enfance. Colette parle admirablement des matins d'hivers de sa Bourgogne qu'elle fait ressurgir dans sa rêverie du nouvel an, avec son visage d'enfant qu'elle aimerait tant retrouver.

Elle livre son coeur, les jours de grisaille, qui implore son pays avec de très belles métaphores « Il faut que je refasse le chemin, il faut qu'une fois encore j'arrache, de mon pays, toutes mes racines qui saignent… »

Elle utilise un dialogue entre chien et chat pour faire éclater son désir d'être libre ou nous présente avec un réalisme fascinant Nonoche, avec son poil aux trois couleurs, qui entend l'appel du Matou dans l'ombre du bois.

Les très courts instantanés en baie de Somme sont également magiques et vivants avec une partie de pêche qui n'a pas manqué de me faire sourire par son odeur de poisson ! L'éblouissement de la plage, l'onde de chaleur renvoyée par le sable et la pensée de Colette qui s'égare sont magnifiques.

Dans un registre plus léger, j'ai goûté aussi l'humour de Colette autour de son « amie convenable » Valentine qui se soucie tant du qu'en-dira-t-on.



De Colette j'avais adoré La Maison de Claudine. Ici, je n'ai pu saisir pleinement la totalité des textes, peut-être qu'ils exigeaient plus de connaissances sur la personnalité de l'auteure pour les appréhender totalement. Reste que l'on retrouve dans ces brèves nouvelles tout l'art d'écriture de Colette, une écriture aux sonorités hautement poétiques que l'on aime relire pour la beauté du style.

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Claudine à Paris

Si la plume de Colette m'a toujours émerveillé mais je n'ai vraiment pas accroché avec Claudine à Paris.Bien qu'elle soit une adolescente trop mature précocement, et qu'elle aie le sens de liberté très tôt mais je l'ai trouvé antipathique et très manipulatrice. L'écriture est fluide et agréable à lire mais pas aussi subtile que les autres romans qui vont suivre ,car, Claudine à Paris n'est que le deuxième roman de l'autrice....

N"empêche qu'on soit charmé par la description de Paris de l'époque!
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Claudine s'en va

C'est toujours avec plaisir que je retrouve la belle plume de Colette. J'ai éprouvé le même sentiment avec Claudine s'en va! Un petit roman qui nous fait miroiter la vie des femmes de l'époque, avec toutes leurs limites, leur envie acharnée pour le mariage et leur dévouement pour satisfaire l'heureux mari. Colette même son étude sur trois couples, qui nous feront connaitre trois personnages féminins présentant trois caractères différents. Il y a Annie la douce, celle qui obéit à son mari au doigt et à l’œil. Marthe , la chaleureuse et l'allumeuse, pour elle, toute porte est à ouvrir pourvu d'utiliser son pouvoir de femme. Et Claudine, l'étourdie, les gros mots sommeillent dans sa bouche, au fond, c'est une flamme dont l'esprit libéral n'a pas de limite, que ce soit positivement ou négativement! Entre ces trois femmes, c'est Annie qui va faire l'objet d'un apprentissage afin de la sortir de sa coquille..

Et ça se lit avec beaucoup de plaisir!
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La Chatte

Mais quelle écriture ! Fine, ciselée. En très peu de mots Colette envoie du lourd. C'est subtil et profond. J'aime beaucoup. Et pour les amis des animaux, c'est un régal.



Un jeune homme, fils unique et choyé par maman pendant des années, gâté par une vie de haute bourgeoise, rencontre une jeune femme d'un milieu légèrement plus modeste que le sien mais à la différence du sien, en expansion et bien utile pour renflouer les caisses qui se vident rapidement. Il l'épouse. Mais il aime tellement sa chatte. Une chatte de concours, majestueuse. Comment cette chatte noble pourrait rivaliser avec son épouse qui "a le dos du peuple…" ? Oh Camille, tu tenteras le tout pour le tout mais il sait tellement bien manipuler pour se préserver ton gentil Alain, aussi blond que tu es brune. Vous jouerez mais qui gagnera ? Saha ? Toi ou lui ? Lui toujours accroché à ses origines, à son jardin et sa chambre d'enfance qui le protège ?

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La Naissance du jour

Avec Colette, on s'attend toujours à déguster une belle plume, et La naissance du jour ne dérobe pas à la règle. Colette nous raconte sa maturité d'une femme de cinquante ans, qui, considère cette période comme une naissance du jour...certainement de sa maturité. Elle vibre dans sa puissance d'une femme libre, aussi bien dans ses amours où la différence d'âge n'a pas d'impact sur ses élans. La solitude est moins lourde, elle est , en quelque sorte, un art de vivre. De temps en temps l'amour maternel s'éveille en elle avec des souvenirs de sa mère Sidonie à travers des lettres. Cette mère dont elle est la photocopie, bien qu'elle soit un peu plus moderne, un peu plus indépendante. La nature, les animaux, elle en parle avec autant d'amour qu'on ne peut que lire ce petit livre avec joie...
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La Naissance du jour

"A l'espèce chat,je suis redevable d'une certaine sorte,honorable,de dissimulation,d'un grand empire sur moi-même,d'une aversion caractérisée par les sons brutaux,et du besoin de me taire longuement".

Cette confidence glanée dans l'un des livres de la célèbre écrivaine française Colette (Sidonie Gabrielle Colette), qui a marqué le XX° siècle de sa plume vibrante d'une prose aux résonnances poétiques enchantées, annonce parfaitement la double facette de sa personnalité qui éclaire et porte aux nues La naissance du jour.

Dans ce roman autobiographique, Colette, qui a osé toucher au tabou des amours adolescentes dans Le blé en herbe, s'attaque à du tout aussi subversif (mais d'actualité vu la recrudescence du phénomène des cougars): sa liaison avec un homme qui aurait largement pu être son fils.

Elle situe la trame au coeur des paysages bucoliques de Provence dont "le sol a soif", près du golfe de Saint-Tropez qui par grand vent "ronflera tout entier comme un coquillage"", dans sa "délicieuse maison provinciale" de La Treille Muscate dont elle a souvent vanté les charmes paisibles (Lettres à sa fille, Lettre à Marguerite Moreno..).

Frémissant pouvoir évocateur du soleil qui "ride et confit sur le cep la grappe tôt mûrie", de la "petite aile de lumière qui bat entre les deux contrevents et touche,par pulsations inégales,le mur ou la longue,lourde table à écrire,à lire,à jouer,l'interminable table qui revient de Bretagne,comme j'en reviens."

Douceur de vivre parmi "les miens", ses chats au regard ensommeillé; "ses chiens,déjà retirés du monde; "ses jeunes mandariniers", son jardin chatoyant et cette lumière magique qui sourd et se teinte de bleu,de rose,de vert pour métamorphoser les choses et les êtres.

Soudain,alors que tout semblait sage et paisible, arrive dans une cuisine déjà empreinte d'une forte créativité, une simple tache, mais halée en diable, qui se muscle, à pas de géant, pour basculer le lecteur vers une autre dimension,celle (bien légère pourtant car il faut fantasmer ferme sur une épaule au sel léché pour entrevoir l'indicible :)) ).

Saint-Tropez vibre alors d'un tout autre langage,celui des intellectuels et artistes, dont certains comme Vial,"garçon ordinaire" qui se dit décorateur, ou Hélène, la peintre du dimanche, sont exclus sauf pour peut-être pour d'autres jeux manipulatoires plus cruels.

Innocence intéressée face à perfide innocence, un chat et des souris tissent souvent de bons romans.

Emaillé de bouts de lettres de Sido, mère phare admirée et admirable, mais étouffante et restrictive "Cassandre" à Colette son "Minet-Chéri", mère à la "cruauté céleste" (qui a éveillé cette écriture incomparable à jamais vibrante d'une enfance éblouie;marqué par le thème favori de l'auteur sur l'amour teinté de jalousie, parsemé de réflexions sur la vie et sa fatale échéance, La naissance du jour est une petite merveille à savourer sans modération.
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La Maison de Claudine

Sidonie Gabrielle Colette, écrivain français du XIX° siècle connue sous le nom de Colette pour son oeuvre prolifique, a écrit la série des "Claudine" entre 1900 et 1903, en collaboration avec son premier mari Willy. "La maison de Claudine" ne s'apparente pas à cette série, à moins qu'elle n'ait écrit "Les Claudine" dans cette maison d'enfance, coiffée d'un grenier haut, à la grille brandie en l'air par une glycine centenaire, dont ce livre nous relate les souvenirs.

La mère, bien sûr, encore et toujours.

La mère, Sido,tour à tour, jeune fille, dont le buste pliait gracieusement qui a épousé en premières noces "le sauvage" auprès duquel, elle si vive, languissait.

Sido, femme amoureuse du capitaine qui lui fait deux autres enfants et dont Colette surprend la complicité même au temps de la vieillesse.

"Sous un sourcil de vieillard, la férocité de l'amour, et sur des joues flétries de feme la rougeur de l'adolescence".

Sido, mère omniprésente qui crie :"Où sont les enfants?" dés qu'ils lui échappent, qui surnomme Colette 'Minet chéri' ou 'La petite'.

Sido, l'épouse meurtrie par les dettes du capitaine qui doit affronter les ragots du village et les facheries avec sa fille Juliette, dédaigneuse.

Sido, dans toute sa grandeur qui se campe dans le jardin, telle un monument qui tangue, souffre, oscille en cadence pour aider celle qui accouche de l'autre côté du mur, celle dont elle entend la plainte et brise par la pensée le mur des incompréhensions.

Voilà pour moi le passage le plus émouvant et le plus fort de ce récit truffé d'anecdotes parfois gaies ou tristes à l'image d'une vie.

Colette, surnommée Bel gazou par son père, un nom aux consonnances des mille et une nuits, donné par la suite à sa fille, dévoile son amour des mots et des chats, son imagination fertile et son approche de la lecture.

Ne chuchote t elle pas au fil des pages?: "Je restais rêveusement suspendue à un parfum, une image suscitée: l'odeur du chocolat en briques molles, la fleur éclose sous les pattes du chat errant" , c'est ce genre de rêve là que sa poésie nous permet de vivre comme si ses souvenirs étaient les notres.

Ce roman s'inscrit dans une lignée familiale, trasmet son héritage et nous ouvre comme par magie la porte d'un jardin à la prose merveilleuse.
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Chéri

J'ai lu avec plaisir ce roman de Colette que je n'avais jamais lu : et dire que c'est considéré comme un signe de modernité pour une femme d'être une couguar !



Nous sommes au début du XXème siècle, dans un milieu, voire une petite coterie de demi-mondaines sur le retour, qui ont réussi financièrement. Léa, ancienne courtisane qui mise aujourd'hui sur les pétroles a 49 ans, et s'est confortablement installée dans une liaison de 6 ans avec Chéri, ou Fred Peloux, fils de son amie (ou meilleure ennemie) Charlotte. Elle a vu grandir "le petit" depuis qu'il est revenu du collège chez sa mère à 12 ans, il est devenu son amant à 19 ans. Léa est une belle femme, mais combien de temps encore lui plaira-t-elle ?



Le roman est habilement construit, puisqu'il débute de plain-pied dans un après-midi paresseux chez Charlotte, avec une autre amie de longue date et sa fille. A ce stade, Léa n'est pas vraiment éprise de Chéri, elle a des habitudes agréables avec lui et une forme de "maternité dévoyée" pour son "méchant nourrisson". Indépendante et jouisseuse, Léa est bien entourée et ne se pose pas tant de questions sur son âge, et encore moins sur sa féminité. Elle a toujours eu les hommes qu'elle voulait et ne craint pas vraiment de rivales. Mais Chéri va sur 25 ans, et il est question qu'il se marie, ce qui confronte Léa à un questionnement existentiel qu'elle préférerait éviter, et que du reste elle va fuir, en partant en villégiature dans le Midi, sans donner aucune nouvelle pendant trois mois, ce qui rend Chéri comme fou. Leurs retrouvailles scelleront-elles une reprise de leur liaison ou une nouvelle vie l'un sans l'autre ?



J'ai toujours aimé Colette, mais surtout ses romans contemplatifs ou ses souvenirs, comme Sido, ou encore la série des Claudine, que j'ai lue intégralement. Ses romans "faciles" m'apparaissent plus insipides, et surtout, si son écriture est toujours belle et évocatrice, qu'on entre bien dans ses livres, qu'on s'y sent bien le temps de la lecture, l'art du dialogue est un peu défaillant chez elle, ce qui fait que les expressions à la mode datent maintenant. J'ai du mal à considérer les relations entre les personnages et leurs échanges comme naturels ou spontanés. Toutefois, les sentiments de Léa envers Chéri sont touchants et un peu ironiques, on le voit avec ses yeux, et j'avoue avoir eu du mal à concevoir un équivalent aussi accompli de beauté masculine, sinon un beau mannequin ténébreux, ou peut-être un Timothée Chalamet ? Colette a toujours le talent de décrire les "bonheurs du corps", la gourmandise, l'amour, les beaux objets, les vêtements, sa plume a une dimension sensuelle qui fait du bien le temps de sa lecture. Si je trouve la suite, La Fin de Chéri, je la lirai volontiers.
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Sido, suivi de Les vrilles de la vigne

❤️ 📜𝕸𝖔𝖓 𝖗𝖊𝖘𝖘𝖊𝖓𝖙𝖎📜 ❤️





Dans ce recueil de nouvelles qui commence par Sido qui relate un amour magnifique pour sa mère , il continue par d'autres nouvelles

qui traduisent tous les divers ressentiments qu'a Colette sur sa vie .

La première "le rossignol" incarne un oiseau pris dans les vrilles d'une vigne qui l'entravent

dans sa reprise de liberté ,qu'il acquiert après maints et maints efforts .

C'est une allégorie pour Colette qui recherche sa liberté de femme artiste que son mari harcèle moralement

après maints efforts elle y arrive .

Les autres nouvelles sont sur les animaux qu'elle aime .

En fait elle retrace sa vie en rapport à ces animaux choisissant dans chaqu'un d'eux les émotions qu"elle éprouve .

Colette magnificie avec une poésie subtile la nature sous toutes ses formes

l'amour aussi dans cette vie humaine qui change à tout bout de champs .

Il y a de la tendresse dans ses écrits , de l'amour ,de l'ironie,le la musique , du théatre,du music-hall

Tout m'a porté dans un plaisir unique ,de sa ferveur jusqu'a l'acceptation des contraintes sentimentales .

je vous cite : ""Est-ce que je ne vaut pas plus que cet amour qui passe par le mariage et qui, finalement,

est un asservissement ? Vous pouvez être pleinement une femme, pleinement libre en l'absence d'un homme"

toutes ces nouvelles sont belles à lire !

Mesdames restez libres , ne vous assujetissez a qui que se soit vivez pleinement votre liberté .

je m"exprime mal ,peut être, mais Colette m'a fait du bien!!

j'espère qu'il sera de même pour vous. lisez ce recueil superbe.
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Claudine à l'école

Il m'a fallu m'y reprendre à deux fois, mais cette fois-ci je suis tombée sous le charme de la petite Claudine, mutine et libre comme l'air. Il règne sur ce roman une atmosphère surannée de vieilles écoles de village, de sensualité débridée sous le joug pesant des conventions, et surtout un parfum de jeunesse irrésistible. On déteste adorer ou on adore détester la pétillante et déjà troublante Claudine, sa très vive intelligence, son cynisme déjà bien formé à seize ans, son appétit de vivre et son amour pour sa terre. Les scènes de l'examen du brevet élémentaire et de la réception du Ministre dans le village pavoisée sont inoubliables!
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