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Critiques de William Boyd (782)
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Les vies multiples d'Amory Clay

Un coup de coeur, un coup de foudre pour Amory Clay, passionnée de photographie qui réussira à en faire son métier et traverser le XXème siècle une pellicule dans la poche et son appareil photo autour du coup. Une femme attachante, ultramoderne, courageuse et téméraire. Un reportage photo d'un siècle complet, de ses événements marquants dans le sillage d'une héroïne extraordinaire et la découverte du superbe don de conteur William Boyd.

Roman magnifique.
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L'amour est aveugle

La cavalcade de Brodie Moncur à travers l'Europe et son exil final aux îles Andaman pourraient illustrer l'errance d'un écrivain en panne d'inspiration qui trimballe son héros de destination en destination, faute de savoir où conduire son roman. Je suis d'autant plus sévère dans mon appréciation que je voue depuis très longtemps une grande admiration à William Boyd dont j'ai lu tous les romans et la plupart des nouvelles. Dans cet ouvrage, la magie n'opère plus et l'écriture tire à la ligne.

Une kyrielle de personnages secondaires est chargée de suppléer la fadeur de l'accordeur de piano. Hélas, ils surviennent et s'évanouissent sans rien apporter à l'intrigue. Ainsi, la famille Moncur apparaît à deux reprises dans le roman, simples parenthèses dans le récit peinant à lui conférer davantage de relief. Autre procédé de l'auteur, les références plus ou moins explicites qui traversent le livre. La cantatrice Lika Blum dont s'amourache Moncur n'est pas sans rappeler Molly Bloom, la médiocre artiste de tournée et pulpeuse épouse infidèle du chef d'oeuvre de Joyce, Ulysse. Lequel Joyce a vécu plusieurs années à Trieste, comme Brodie Moncur. Comme si l'allusion n'était pas suffisante, ce dernier rencontre dans cette ville deux Irlandais, Shem (alias James Joyce, Boyd souligne qu'il est ténor léger) et Stan (Stanislas Joyce), qui vivotent en enseignant l'anglais. Tout le monde est réuni pour la photo ! Dans la dernière et septième partie du livre, Brodie Moncur se met au service d'une anthropologue américaine, Paget Arbogast, évocation en filigrane de la Margaret Mead d'Adolescence à Samoa ou de Moeurs et sexualité en Océanie. Où William Boyd s'égare-t-il, passant de l'accordage des pianos au duel au pistolet, puis à l'enquête de terrain ?

L'amour est aveugle (oh ! le héros est doté de verres de lunettes aussi épais que des culs de bouteille, preuve de son manque de clairvoyance), mais le lecteur ne l'est pas forcément, qui aura compris que les tressautements de l'intrigue et les tribulations du pauvre Brodie dissimulent une histoire mal construite et souvent bancale.

« Musique, temps, mouvement – autant de mystères qui se réduisaient à des mécanismes élaborés. » Hélas, c'est ce qui manque à ce roman pour en faire une réussite.



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L'amour est aveugle

Au village familial de Liethen Manor, Brodie Moncur, seul enfant au teint mat, aux yeux marrons et cheveux noirs d’une fratrie de six filles et trois garçons, était mal aimé de son père pasteur, alcoolique et violent. Sa mère, fatiguée par les grossesses successives, est morte en couches alors qu’il n’avait que quatorze ans. C’est auprès de Lady Dalcastle, une veuve amie de sa mère que le garçon apprend et s’élève. Elle lui trouve un poste d’apprenti-accordeur chez son cousin, Ainsley Channon, fabricant de pianos à Edimbourg.



« On peut quitter son foyer mais le foyer ne vous quitte jamais…»



Avec l’oreille absolue et un esprit inventif, Brodie donne toute satisfaction à son patron. Celui-ci lui propose de devenir directeur adjoint de sa boutique parisienne en difficulté financière à cause de la mauvaise gestion de son fils, Calder Channon. C’est le début d’une grande aventure riche de rencontres et de voyages sous la plume romanesque et rythmée du conteur William Boyd.



Les idées novatrices de Brodie relancent les ventes sous le regard noir de Calder. Brodie propose notamment de monter un partenariat avec des pianistes célèbres afin de promouvoir les pianos Channon sur les plus grandes scènes du monde. John Kilbarron, celui qu’on surnomme « le Litz irlandais » accepte sa proposition. Le pianiste est un virtuose, une tornade avec cette « beauté hagarde du débauché. » Brodie le suit dans ses tournées à Bruxelles, Berlin, Vienne, Milan.



« Nous sommes faits pour les complications, nous autres êtres humains. »



Brodie s’éprend de la maîtresse de John Kilbarron, Lyka Blum, soprano russe sans talent. Lors d’un voyage à Saint-Petersbourg, Malachi Kilbarron, un homme sournois qui protège les intérêts de son frère, surprend les deux amants.



Brodie et Lydia s’enfuient à Biarritz, lieu où la communauté russe est importante en 1899 et qui convient à Brodie, atteint de la tuberculose. Mais Malachi ne laissera jamais tranquille Lika Blum. Pourquoi?



« On peut bien connaître quelqu’un, on ne voit que ce que l’on veut voir, ou ce que l’autre veut qu’on voie »



Ce roman est une succession d’aventures, de voyages jusqu’à Port Blair aux îles Andaman où Brodie se retrouve assistant d’une ethnologue. On ne s’y ennuie pas une seule seconde. William Boyd prend ici sa plume romanesque mais la richesse des aventures et la profonde connaissance du personnage de Brodie en font un récit bien passionnant.
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L'attente de l'aube

Dans L’attente de l’aube, William Boyd mélange avec bonheur les débuts de la psychanalyse à Vienne, une histoire d’amour, la première guerre mondiale, le milieu du théâtre londonien et une affaire d’espionnage. Et ce n’est pas mal réussi, parce qu’il fait tenir le tout sur un nombre de personnages somme toute assez limité, sur un temps assez court, et en suivant une chronologie précise. L’écriture fait le reste, le roman se déroule de manière fluide et agréable, sans temps morts. Le personnage de Lysander Rief, outre son prénom des plus originaux, est de ceux que l’on aime suivre, on peut anticiper ses choix, surveiller ses émois amoureux ou s’intéresser à son travail d’acteur.

Le roman se passe juste avant la première guerre mondiale, et pendant la guerre, de 1913 à 1915, de Vienne à Londres, en passant par Genève, en quatre parties un peu inégales, toutefois. Selon l’humeur, on peut préférer l’évocation de Vienne et la psychanalyse ou celle de la première guerre mondiale, ou l’imagination de l’auteur quand il nous fait suivre des rebondissements autour d’une sombre histoire d’espionnage où le héros se trouve embarqué malgré lui.

La première partie se passe à Vienne, et c’est aussi celle aussi que j’ai préférée, ce qui, vous l’admettrez, est un peu dommage, et empêche d’aimer complètement un livre. Cela m’a rappelé d’autres romans qui m’avaient beaucoup plu, Le tabac Tresniek de Robert Seethaler ou La justice de l’inconscient de Frank Tallis, et donné envie de retourner à Vienne, dans un roman, très rapidement !

Quant à ce roman de William Boyd, ce n’est pas son meilleur, mais rien de rédhibitoire !
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Solo, une nouvelle aventure de James Bond

Dès la première page William Boyd marque ses distances avec Carte blanche : nous retrouvons donc un 007 plus proche du personnage imaginé par Ian Fleming. En apparence à tout le moins...



Il ne suffit pas en effet de renvoyer James Bond dans le passé pour écrire un bon 007. Comme ses prédécesseurs, qui sont eux-mêmes contraint de se plier aux exigences éditoriales (les nouvelles aventures de Bond sont confiés à des écrivains chevronnés) l'on sent que l'auteur a son style, ses mécaniques, son histoire (il est né en Afrique ce qui explique beaucoup de choses). Cela induit de nombreux paramètres qui nous éloignent des origines alors que l'on prétend y retourner. Par ailleurs, le roman en lui même n'appartient pas vraiment au genre de l'espionnage mais davantage à celui d'un roman d'aventures.



Le célèbre agent secret est envoyé en Afrique, dans un pays en pleine guerre civile pour une mission pour le moins vague. Est-ce la preuve d'un manque d'inspiration ? L'impression de vide étonne mais elle est rapidement masquée, notamment par un rythme soutenu dû à des scènes d'action, des intrigues parallèles. Il n'en demeure pas moins que le scénario parait a priori confus. Il faudra attendre les deux tiers de l'ouvrage pour comprendre pourquoi... Dommage que cela nous laisse une longue première partie. Les événements sur place s'arrangeant à l'unisson des besoins du scénario. Pratique, mais un trop commode.



Une nouvelle aurait été largement satisfaisante. Fort heureusement, un coup de théâtre inattendu viendra faire son petit effet.. avant de nous présenter un James Bond dans une position... non mieux vaut passer cela sous silence. D'autant que nous avons également droit à des passages consacrés au militantisme. Nous découvrons ainsi James Bond à Londres, dans son quotidien... Le pas de la caricature est bien évidemment franchi : le voilà faisant face à une nouvelle gouvernante, à un entrepreneur et à un vendeur de voiture décidément bien confiant, sans oublier bien sûr la conquête du moment.



Bien qu'intéressantes de nombreuses idées tombent rapidement à plat. Certes l'auteur a voulu faire du neuf mais tout cela cadre mal. Ainsi nous évacuons les gadgets, retrouvons un grand méchant qui fait aussi office de second couteau, des créatures de rêve... mais d'un autre côté les ingrédients ne prennent pas : il y a les références à l'âge de Bond qui joue les voyeurs piques-assiettes, se sent vieux, se rappelle trop fréquemment son passé, va faire un tour dans un cinéma ou hésite entre tel ou tel modèle de voiture. Constamment, le roman oscille entre un équilibre précaire et fait trop souvent les mauvais choix.



La quatrième de couverture en révèle beaucoup trop. Elle nous fait miroiter une histoire de vengeance qui semble être le moment du livre. Oui, sauf que pour cela il faut passer par quelque chose qui est résumé en quelques mots. Dommage car ce quelque chose est de loin plus passionnant que la pseudo vendetta bondienne.



Au final, tout cela nous donne un roman agréable qui se lit vite. Mais Solo parvient difficilement à nous faire croire qu'il s'agisse de notre 007... remplacer le par un autre personnage gommez les références au service et à M et voici une trame générale, sur laquelle on peut faire jouer n'importe quel héros.
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Les vies multiples d'Amory Clay

Mon premier coup de cœur 2016 et également la découverte de cet auteur. J'ai beaucoup aimé ce personnage d'Amory, une femme libre, attachante, une vraie personnalité que l'on voit vivre au fil de sa vie, des évènements heureux ou malheureux de sa naissance à sa mort. Je recommande vivement et avec enthousiasme.
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Brazzaville Plage

Livre surprenant... On se plonge dans l'histoire en se demandant où elle va mener, en se posant des questions sur les liens entre les différents thèmes abordés, et en se questionnant sur le message que veut faire passer l'auteur.



J'ai dévoré le livre, je me suis attachée aux chimpanzés, je me suis glissée dans la tête d'un mathématicien et j'ai essayé de comprendre le sens d'une guerre civile représentée par un général opposant qui se bat avec une poignée de gamins. Et... je n'ai pas trouvé. j'ai aimé le livre sans être sûre d'en avoir compris tous le sens.
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À livre ouvert

William Boyd réussit un tour de force : écrire le journal d'un autre écrivain. Et on y croit !



Mais ce roman, car il s'agit bien d'un roman, c'est aussi la revue des grandes étapes du XXe siècle, des grands personnages de la littérature et de l'art.



Commencé à l'âge de 12 ans, le journal de Logan Montstuart se termine peu avant sa mort à 85 ans. Mais aucune linéarité dans cette vie avec "ses (mes) hauts sporadiques et mes bas atterrants, mes brefs triomphes et mes terribles pertes". Si le jeune Logan se demande comment il fait pour être un si bon menteur, face à son journal il décide de ne rien se cacher, de ne rien enjoliver, de se regarder sans complaisance. Et du coup, on l'accompagne, on s'amuse avec lui, on pleure avec lui, on voyage avec lui.



De la dépression de 1929 à la bande à Bader, William Boyd entraîne son personnage dans la guerre civile espagnole, dans le service de renseignements anglais durant la deuxième guerre mondiale, des galeries d'art parisiennes à celles de New York, sans jamais oublier qu'il s'agit bien d'un journal intime. Les sentiments, amitié, amour, déception, jalousie, dépression ne sont jamais oubliés. Si Logan Montstuart se révèle écrivain modeste, son roman le plus achevé reste certainement sa vie.



Pas une minute d'ennui, pas une page de trop ! Et puis surtout, surtout, toute l'élégance british, même dans les pires moments.


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La chasse au lezard / nouvelles

Seize nouvelles très courtes, la plus longue - Presque jamais - fait 26 pages, qui montrent le talent de Boyd à être aussi à l'aise dans des sagas déroulant leur histoire sur des décennies et des générations, (L'après-midi bleu, A livre ouvert...), que dans des histoires courtes, qui pourraient être par leur côté surprenant et loufoque, le départ de développements qui nous tiendraient tout autant en haleine.

Les héros de ces nouvelles, bien ancrés dans leur propre réalité, une réalité souvent très loin de la vrai vie, passe avec plus ou moins de bonheur, plutôt moins que plus d'ailleurs, les épreuves auxquelles nous sommes tous confrontées un jour ou l'autre.

Ces menteurs sympathiques, menteurs malgré-eux, persuadés de leur bonne foi, nous émeuvent parce que nous y voyons les négatifs de la photographie que nous présentons chaque jour aux autres pour nous en tirer avec les honneurs.

Nous les aimons pour leur capacité morbide à vouloir jouer autre chose que le rôle de salauds dans lequel il semble se complaire pour d'autres.

Etienne n'a-t-il pas rendu, pour une fois, heureuse, Marguerite la prostituée, qui se refuse ce jour-là, à un client de passage et se laisse aller à dire au-revoir à son habitué, Marcel. (Histoire vache)

Morgan Leafy, le diplomate d'un Anglais sous les tropiques fait plusieurs apparitions dans ces nouvelles - Le prochain bateau, Le coup - toujours englué dans son indécision à choisir entre l'Angleterre et l'Afrique.

Ces nouvelles sont comme un dictionnaire des manies boydiennes, une révision pour nous remettre en mémoire la liste des absurdités humaines.



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Solo, une nouvelle aventure de James Bond

Plus jeune, j'avais lu une partie des romans de Ian Fleming, à vrai dire il y a tellement longtemps que je ne suis plus sûre desquels. J'en ai gardé l'impression d'un James Bond bien plus faillible, et par là même humain, que dans les films. Ce qui n'empêche pas que Bond soit doté d'une flopée de caractéristiques qui rendent le personnage peu sympathique, mais qui font partie du mythe, en quelque sorte.

De William Boyd, j'avais lu , et énormément apprécié, La vie aux aguets, alors quand j'ai su qu'il avait écrit une oeuvre à la suite de celle de Fleming avec la bénédiction de ses descendants, j'avoue avoir été curieuse.

D'abord, il faut bien dire qu'il s'agit d'une lecture de distraction, et pas de grande littérature. Certes, c'est d'un niveau plus élevé que beaucoup de thrillers politico-policiers actuels, mais c'est surtout par la grâce d'un scénario qui, pour soigné, fait de son mieux pour rester réaliste en nous épargnant les conspirations loufoques ou les méchants dans des repères sous-marins. Pour ce Bond de 45 ans, plus proche de celui de Fleming que de ce celui des films, le monde n'est pas bien tendre et il n'a pas d'illusions: il n'est pas là pour sauver le monde mais pour défendre les intérêts de son pays, ici dans une histoire de guerre civile sur fond de pétrole.

Il y a toujours ces points qui me font râler, mais quelque part, ils font partie de l’exercice de pastiche respectueux auquel se livre l'auteur. Ce n'est pas le roman de l'année mais il tient toutes les promesses inhérentes à son cahier des charges.



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La vie aux aguets

Comme toujours, Boyd raconte : ce n’est pas une longue méditation mais une histoire, mieux encore, des histoires enchevêtrées et qui s’expliquent les unes les autres. Oserai-je l’écrire en France (où c'est un sujet de mépris pour un livre) : il est des moments où vous ne lâchez plus le livre…



Ici, comme souvent, un héros jeune est exposé sans protection aux furies égoïstes des vieux chefs corrompus et égoïstes (militaires, patrons, scientifiques et universitaires etc).



Toutefois, dans ce roman, et c’est rare, le héros est une héroïne, belle, intelligente, courageuse. Elle participe à cette Agence britannique (BSC) qui, en 1940-41, essayait d’entrainer les Américains dans la guerre en leur racontant, il faut bien le dire, des histoires.



Mais, comme nous l’a démontré le vieux John le Carré, dans ce métier d’espion, on ne peut se fier à personne, mais absolument à personne. Je n’en dis pas plus pour vous laisser le plaisir de découvrir ce délicieux roman.
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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Orages ordinaires

Avec La vie aux aguets, les lecteurs fidèles de William Boyd avaient été pris à revers par sa volonté de s'attaquer à un genre ultra codifié : le roman d'espionnage, tout en se l'appropriant et en se jouant de ses clichés. Mission accomplie, et avec quel talent. Orages ordinaires appartient lui au genre Thriller et Boyd a tenté de lui administrer le même traitement. Le résultat est juste un peu moins convaincant, la mécanique du polar prenant un peu le pas sur le supplément d'âme (et d'humour) qu'on est tenté d'attendre à chacune des livraisons de l'ecrivain britannique depuis Comme neige au soleil (25 ans déjà pour sa parution française). Mais ne faisons pas la fine bouche, la construction de ce roman est de la haute voltige, avec ses multiples intrigues -mais on ne perd jamais le nord- et sa description minutieuse d'un Londres inconnu, quelque part près de Chelsea, des quartiers plus proches du tiers monde que de la capitale branchée, avec la Tamise qui devient un personnage essentiel de ce roman des bas fonds. Si l'argument de départ fait penser à un Douglas Kennedy mal digéré, on est ensuite plutôt du côté de Dickens et, personne ne s'en plaindra. Au passage, Boyd épingle quelques dérives du monde moderne et, en particulier, les agissements pour le moins sujets à caution de l'industrie pharmaceutique. Avec ses rebondissements, sa galerie de personnages hauts en couleur et, surtout, cette vision hallucinante d'une capitale qui ressemble par certains côtés à une ville du moyen-âge, William Boyd signe un nouveau roman qui, d'une façon ou d'une autre, a vocation à devenir un classique.
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Trio

avec ce roman, Boyd nous ramène en 1968, En Angleterre pour le tournage d'un film. Il explore l'histoire socio-culturelle de cette année bien particulière où les intellectuels de gauche et els étudiants mènent leur révolution en France alors que la société britannique quant à elle reste très fermée à l'homosexualité. Ce roman permet aussi une intrusion dans la vie artistique de l'époque : que ce soit au travers de la littérature ou du cinéma. Les personnages présentés dans ce romans sont adeptes des faux semblants et de la dissimulation sociale.

J'ai trouvé ce roman moins prenant que les autres romans de Boyd.
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Les nouvelles confessions

Installé sur une île espagnole qui regarde l'Afrique, dans un exil qui dure depuis près de dix ans, John James Todd se penche sur sa vie riche et mouvementée. D'une venue au monde sous le signe de la tragédie, aux tranchées de la Grande Guerre, de la renommée de cinéaste de génie dans le Berlin de l'âge d'or du cinéma allemand, à la mise à l'index pendant la Chasse aux sorcières des années quarante et cinquante aux États-Unis, l'existence du narrateur semble fortement conditionnée par une tournure d'esprit romantique et une impulsivité certaine, à l'origine de multiple décisions inconsidérées, comme d'une l'ornière qu'il se creuse. Ses heurs et malheurs ne sont pas sans évoquer, par certains côtés, ceux de Jean-Jacques Rousseau, auteur des fameuses Confessions, qui ont marqué profondément et durablement Todd, à telle enseigne qu'il y a consacré les meilleures années de son génie créatif. 



Les Nouvelles Confessions est un roman au long cours, riche en pérégrinations, peut-être le grand oeuvre de l'écrivain, scénariste, réalisateur britannique. Il réussit remarquablement dans le but qu'il se propose, illustrer le séjour de l'être humain sur cette planète, profondément paradoxal et fondamentalement incertain.







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Les vies multiples d'Amory Clay

Ce livre dresse le portrait d'une femme photographe au XXeme siècle.

Le début du roman est très marquant

Le ton est donné: la vie d'Amory ne connaîtra que des rebondissements. Elle a soif d'aventure, de scoops et la promotion canapé ne la rebute pas ! Les amants se succèdent et, comme dans "La vie aux aguets", les histoires d'amour sont racontées de manière un peu masculine à mon sens, ce qui n'est pas forcément gênant, mais l'angle est différent, je ne saurais le décrire exactement.

Amory est donc une "sacrée bonne femme", elle ne manque pas de courage et de repartie, mais elle admet aussi ses erreurs et faiblesses, ce qui la rend très attachante. William Boyd fait voyager le lecteur dans l'histoire: son héroïne est justement présente aux grands tournants du XXème siècle (une coïncidence assez commode !). En revanche, l'auteur les décrit si bien qu'on a l'impression qu'il les a vécus de près, les détails et soubresauts ne manquent pas, la lecture est palpitante.



Agréable surprise : des photos en noir et blanc illustrent le roman au fil des pages. Il m'a semblé que je lisais une biographie, tant elles sonnaient juste dans le récit. En réalité, William Boyd a pioché dans les itinéraires de femmes photographes du XXème siècle (citées à la fin du livre) et de photos anonymes pour créer le personnage d'Amory, "fictive parce qu'inventée, concrète parce que produite par des vies réelles." (dixit Télérama)



En définitive, j'ai aimé ce livre "efficace" car c'est une fresque de l'actualité du XXeme siècle, et un fabuleux destin de femme, agrémenté d'aventures palpitantes et -chouette!- de romances.
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Les vies multiples d'Amory Clay

A la fin de sa vie, Amory Clay se souvient

De son enfance paisible jusqu'au jour où l'esprit de son père bascula ...

De sa découverte de la photographie : de bals de débutantes aux années de guerre ...

De ses amants ...

De son mariage ...

De ses filles ...

A sa suite on parcourt le siècle et le monde en tous sens dans cette course passionnante et effrénée ...

Un des meilleurs romans de ce semestre

A lire absolument !
Lien : http://les.lectures.de.bill...
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Les vies multiples d'Amory Clay

Les vies multiples d'Amory Clay ou le parcours trépidant d'une jeune anglaise devenue photographe-reporter, une des pionnières du 20e siècle dans ce métier à risques. Une activité qu'elle choisit autant par nécessité que par passion.

Des amours, des enfants, des rencontres, un destin d'aventurière d'un nouveau genre qui se développe sur les scènes de guerre et dont l'arme est l'appareil photo.

Ce roman est un bon crû de William Boyd le talentueux conteur, à savourer au calme comme les bons whiskies dont l'héroïne est si friande.
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Orages ordinaires

J'aime par dessus tout chez William Boyd, cette faculté à immerger son lecteur dans une atmosphère spécifique à chaque livre. Il dit passer environ trois ans sur chacun de ses ouvrages dont la moitié en recherches préparatoires. C'est certainement l'explication...

Ici, nous sommes dans Londres, mais un Londres que les touristes ne connaissent pas, celui des exclus, de ceux qui vivent en marge de la société. Avant d'en arriver là, Adam Kindred était un jeune homme comme les autres, évoluant dans le Londres "normal", celui des lumières et des affaires. Il suffit de quelques coïncidences, concours de circonstances pour que sa vie bascule. Poursuivi, soupçonné de meurtre, il fait le dur apprentissage d'une vie pour laquelle il n'était pas spécialement programmé, celle de fuyard hors la loi...

William Boyd nous livre un roman palpitant tout en nous offrant une plongée terrifiante au cœur d'une situation dont personne n'est à l'abri si l'on en juge par la facilité avec laquelle elle survient... Bien sûr, il y a la dose habituelle de magouilles (laboratoires pharmaceutiques) et de romanesque (l'amour rédempteur...) mais la force du bouquin c'est vraiment de mettre le lecteur de l'autre côté, celui des bannis et des exclus.

Après ce livre, difficile de continuer à voir Londres ou même toute autre grande ville dans le monde de la même façon. Superbe démonstration sur la société dans laquelle nous vivons.

Merci pour la ballade, M. Boyd !
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L'attente de l'aube

Après la relative déception d' Orages ordinaires, je me réconcilie avec Willam Boyd en découvrant ce nouveau roman dont l'action se déroule au début du XXème siècle .

La première partie, celle que j'ai préférée, nous entraine à Vienne en 1913, dans le sillage de Sigmund Freud, notre héros Lysander Rief ,consulte en effet le Docteur Bensimon, un psychiatre émule du psychanalyste pour tenter de résoudre son anorgasmie avant de convoler en justes noces avec la belle Blanche Blondel.

Le cadre et l'époque sont idéaux pour des aventures rocambolesques, des rencontres pittoresques et des amours clandestines, tout cela avec l'humour habituel de William Boyd.

Bien sûr, l'intrigue va se poursuivre sur les champs de bataille et notre jeune héros va être entrainé par la tourmente et par des événements dont il a plutôt été objet qu'acteur dans un rôle d'espion qui lui a été imposé , habit qu'il va endosser avec un certain brio, faisant ressortir son métier de comédien.

La dernière partie qui le ramène en Angleterre est également truffée de rebondissements jusqu'à la fin du roman, à ma plus grande joie .

Un livre qu'on ne lâche pas, plein d'action, d'humour , foisonnant de personnages atypiques et attachants, j'ai beaucoup aimé.
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L'attente de l'aube

Ravie des parutions anciennes de Boyd, que je qualifie d’africaines (Un Anglais sous les tropiques, Comme neige au soleil, La croix et la bannière, Brazzaville plage), de ses autres romans (Les nouvelles Confessions, A livre ouvert, La vie aux aguets, Orages ordinaires), un peu moins de ses nouvelles (lâchement laissées de côté), me voici, fidèle au poste, avec L'attente de l'aube, son dernier roman, qui nous promène de Vienne à Londres en passant par Genève et brièvement en Belgique, de 1913 à 1915.



Lysander Rief,un acteur londonien souffrant d'un problème, disons, intime, va consulter à Vienne un psychanalyste qui le guérira à l'aide du "Parallélisme" qu'il a inventé semble-t-il. Par ailleurs une certaine Hettie lui prouvera qu'il est guéri...



Mais tout se complique, Lysander est contraint de fuir l'Autriche, grâce à des compatriotes de l'ambassade qui lui feront clairement comprendre que l'on a besoin de lui pour de petites missions d'espionnage. Sa vie amoureuse se complique.



Voilà un roman comme les anglais savent en produire, une bonne histoire, des personnages ambigus, de l'humour ("- Non, déclara le colonel. Parce que vous aurez cessé d'exister. - En fait, j'aimerais bien une tasse de thé, après tout."), une ambiance historique bien rendue, de l'accélération dans le suspense et des descriptions ou réflexions pleines de finesse. J'en suis sortie un peu étonnée, car les interrogations de Lysander face aux coïncidences, son impression d'être manipulé, n'ont pas été toujours éclaircies, Boyd entretient jusqu'au bout un léger flou.



"Tout était résolu, expliqué. Mais, au fil de la journée, d'autres questions vinrent me tracasser, me troubler, m'obligeant à revoir mon jugement jusqu'à ce que, au crépuscule, tout retourne à la confusion.Peut-être la vie est-elle ainsi - on essaie d'y voir clair, mais ce que l'on voit n'est jamais plus clair et ne le sera jamais.Plus nous ferons d'efforts, plus le trouble s'aggrave. Tout ce qui nous est laissé, ce sont des approximations, des nuances, des multitudes d'explications plausibles. Faites votre choix."
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Le héros de ce roman est ...........

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