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Critiques de Yôko Ogawa (1423)
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Petites boîtes

D'habitude reconnaitre un bon Yoko Ogawa c'est facile : le bon est écrit à la première personne, le mauvais à la troisième. Pas ici, ce n'est pas bon du tout bien que cela soit à la première personne. On a ici une suite de "bizarreries" à la Ogawa mais sans le sensibilité habituelle, cela fait forcé, caricatural et c'est dénué de propos. On a l'impression que c'est un livre qu'elle s'est forcé à écrire pour son éditeur, une sorte de caricature en carton pâte de ce qu'elle fait d'habitude.
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Les tendres plaintes

Sur un coup de tête, Ruriko quitte Tokyo et son mari infidèle et violent, et se réfugie dans le chalet familial, isolé dans la forêt. Très vite, elle rencontre ses voisins : Nitta, un ancien pianiste qui fabrique des clavecins, et Kaoru, son assistante. Tous deux semblent également ici pour se réparer, lui de n'être plus capable de jouer devant qui que ce soit, elle d'avoir perdu son fiancé. Dans cette nature au silence vibrant, tous trois sont comme suspendus, hors du monde et du temps.



Ruriko tisse des liens avec eux, et sa solitude devient plus criante encore, exacerbée face à ces deux personnes qui travaillent et harmonisent leurs gestes en silence.



J'ai adoré cette lecture. Il y a une poésie douce, des sons délicats, une lumière diffuse, des lignes esquissées et des pensées à voix basses. Je n'ai comme point de comparaison que Le Restaurant de l'Amour retrouvé, mais si cela est propre à la littérature japonaise alors je suis fan !



L'obscurité de la forêt est palpable, la brume a un son, les pensées une couleur. C'est un roman empli de sensations et à la fois d'un calme apaisant.

Quant à la rencontre de ces personnages, c'est un jeu de miroirs qui révèle ce qui était enfoui, solitude, amour ou jalousie, mélancolie et espoir, comme si ces trois devaient être réunis pour sonder leur âme.



Attention toutefois à ne pas lire la quatrième de couverture, qui dévoile une scène qui n'arrive qu'aux deux tiers du livre, ce qui est fort dommage...





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Petits oiseaux

Merveilleux roman, au rythme contemplatif. Je me suis laissé bercer par cette histoire, riche de poésie, d’humanité, d’amour des êtres. Je me suis retrouvé dans "Perfect Days", l’admirable film de Wim Wenders, qui aide à vivre le quotidien le plus prosaïque. Je n’ignore que la réalité du Japon et des Japonais est, sur bien des plans, bien éloignée de de ces univers de rêve mais ce que font vivre et découvrir ces deux œuvres ne peut être nié. Merci à l’auteure de nous faire partager un tel regard.
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L'annulaire

Un livre bien curieux, très différent de ce que je peux lire habituellement.

Il va sans dire que l'histoire est originale, presque fantastique.

Je ne sais pas bien si j'ai aimé ou détesté !



M. Deshimaru, sorte de taxidermiste/naturaliste s'emploie à conserver les curiosités éclectiques, que lui apportent chaque jour les clients. Il engage une jeune secrétaire pour l'aider dans sa tâche.

Il lui enseigne le concept de "spécimen" qui est difficile à appréhender pour elle comme pour le lecteur.

Au fil des pages , il est expliqué et je me le suis approprié très "naturellement".



C'est un roman psychologique où l'emprise, à chaque page, se referme sur une jeune femme, la narratrice, dont on ne connaît pourtant pas le prénom.



Une étrange sensation m'a envahi à sa lecture et pour ne pas dire de dérangement.

Je suis totalement sortie de ma zone de confort littéraire pour lire une œuvre très sensitive, quasi mystique.

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La Formule préférée du professeur

Une lecture pleine de bienveillance. Ce roman met en scène trois personnages très différents : une aide-ménagère, son fils de 10 ans, un professeur de mathématiques qui perd la mémoire toutes les 90 minutes. Le trio est attachant. L’idée est originale, mais le roman manque de dynamisme par moment. À lire entre 2
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Les tendres plaintes

Li en 2022. Un plaisir certain à retrouver l'auteure (mon 7e livre alors).

Un récit introspectif, qui parle de corps et d'âmes, sensuel et métaphorique, évoque le traumatisme, le désir d'émancipation, de libération et de résilience. Une écriture toujours aussi maîtrisée et épurée...
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L'annulaire

Suite à un accident de travail, où son annulaire se trouva coupé, Yôko quitta son emploi. Elle retrouva un emploi complètement différent de son emploi précédent, dans un laboratoire de spécimens de taxidermie. Celui-ci se trouvait dans un ancien foyer de jeunes filles, dont le bâtiment se composait de 430 pièces. Elle était chargée de recevoir, avec beaucoup de considération, les clients qui venaient déposer un spécimen, objet ou chose personnelle, humain, animal, ou autre… afin de les conserver, et ainsi honorer leur mémoire. Chaque spécimen déposé représentait une valeur très sentimentale pour le client. Son patron s’occupait, ensuite, de la conservation à vie de ce spécimen, dans des tubes, travail très délicat, pour satisfaire au mieux son client.

Les demandes étaient souvent très spéciales, comme cette jeune fille, qui avait perdu toute sa famille dans l’incendie de sa maison, et qui avait ramené un champignon trouvé sur le terrain du drame. Pour cette jeune fille, c’était la seule chose importante, capitale et sentimentale, qui était restée vivante. Il y eut, aussi, une jeune femme musicienne qui apporta des partitions de musique, afin qu’elles soient conservées. Tout y était important pour cette musicienne, le papier, les notes, et bien sûr, la musique. Son seul but était de mettre en lieu sûr certaines partitions. Pour que le spécimen fut complet, Yôko fit jouer la jeune femme en l’enregistrant. Une jeune fille vint avec une brûlure sur la joue...

Les gens ne revenaient jamais rechercher leur spécimen. Son patron, Mr Deshimaru, les conservait tous dans des pièces. Leur propriétaire pouvait venir leur rendre visite quand il voulait. Les spécimens avaient toujours une histoire douloureuse pour le propriétaire et touchante pour le taxidermiste.

Si ce travail était très spécial et peu ordinaire, Mr Deshimaru l’était aussi avec son employée. Un jour, le patron de Yôko l’invita dans l’immense salle de bain, et lui offrit de superbes chaussures. Yôko fut touchée. Elle soupçonna, alors, que son patron ressentît des sentiments envers elle. Elle n’osa jamais mettre d’autres chaussures pour aller travailler. Yôko accepta cet amour assez particulier, étrange et très rituel. Celui-ci lui demanda si elle ne voulait pas, aussi, conserver quelque chose qui lui tenait à cœur. Elle lui parla de son accident à l’usine de limonade, où elle avait perdu un morceau de chair de son annulaire. Cet accident l’avait tellement choquée, qu’elle n’avait pu reprendre son travail.

Après un an de travail au laboratoire des spécimens, elle apprit que toutes les jeunes filles qui y avaient travaillé avant elle, n’avaient jamais dépassé quatre mois de présence. Personne ne les avaient revues. Cela intrigua, alors, Yôko, qui ne connaissait que son bureau à l’entrée et l’immense salle de bain. Elle décida, alors, d’aller visiter le laboratoire de son patron…



Roman court, original, mais très sombre et très étrange… qui est assez spécifique aux japonnais.
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Amours en marge

Lu en 2021. Premier roman qualifié de "long" de l'auteure, publié au Japon en 1991.

Un récit introspectif et très métaphorique, qui parle de solitude, de mémoire et de traumatisme affectif. Même si je n'avais pas saisi tout le sens de cette histoire, la plume (que j'apprécie beaucoup) m'avait été agréable à lire, poétique, envoûtante et sensuelle.

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Hôtel Iris

Lu en 2017. C'était ma première lecture de l'auteure.

Si le sujet peut-être dérangeant à plus d'un titre (sado-masochisme, la grande différence d'âge entre les protagonistes, la sourde violence), j'avais découvert une plume intimiste et poétique, à la fois grave, ciselée, sensuelle et émouvante.

L'ambivalence des sentiments, une particulière résonance, à la limite du dégoût et de la fascination. La relation mère-fille, l'oppression, la soumission, l'obsession, l'abandon, le deuil, le traumatisme, la délivrance : quelle est la part d'inconscient, de désir, d'exutoire, de destruction, de "rémission", à travers ce jeu dangereux qu'est celui de l'exaltation du plaisir dans la souffrance ?!...
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Petits oiseaux

Lu en 2020. Une plume lumineuse qui m'avait envoûtée une fois de plus, par son onirisme et l'art de retranscrire des émotions simples et justes.

Un récit métaphorique, spirituel et poétique, qui donne une belle leçon de vie sur l'acceptation de la différence. Une histoire pleine de sagesse et de douceur, qui parle non seulement de tolérance mais surtout de la force salvatrice du langage et de la communication (animale, humaine).

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La mer

Lu en 2021. Mon 6ème livre de l'auteure japonaise. Il s'agit d'un recueil de sept nouvelles diverses et variées, mettant en scène des situations de la vie aussi banales que concrètes, ainsi que des rencontres entre des êtres de générations différentes.

L'auteure a le don, avec sa plume pleine d'acuité et de sensibilité, de captiver ou de surprendre le lecteur. Beaucoup de tendresse se dégage de ces courtes histoires qui parlent d'héritage, de transmission et de souvenirs, de la poésie et une touche d'humour également (la chute de certaines nouvelles).
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Les tendres plaintes

Un roman dans la délicatesse des émotions tout en musique, sur la solitude et la reconstruction.

J'ai aimé l'atmosphère de calme de cette vie loin de tout, l'immersion totale des sens dans un paysage vivant, les moments doux hors du temps qui permettent de panser les plaies, l'art de la fabrication d'un instrument, l'art de la musique. Cet équilibre fragile entre douleur et douceur.

Les trois personnages aux passés tourmentés vont se lier une relation tout en pudeur et retenu, malgré des sentiments plus profond et complexe qui vont ressortir à certains moments. Cette ambiguïté dans leurs relations m'a un peu gêner. Mais cela ne fait que renforcer cette ambiance de mystère, de tendresse poétique et de sensibilités.

C'est un roman introspectif, dans la réflexion presque méditative que dans l'action même. Il se lit comme un voyage dans les méandres de l'âme humaine.
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Le petit joueur d'échecs

Lu en 2020. C'était mon 4e ouvrage de Yôko Ogawa et encore un petit bijou de roman !

A la fois un récit d'apprentissage et un huis-clos, qui mêlent des thèmes prisés par l'auteure : la différence (handicap), la solitude, l'amitié, le dépassement de soi, et la transmission, le sacrifice et le deuil. le lecteur se laisse également porter par l'onirisme de cette plume envoûtante. Au-delà de l'histoire particulièrement émouvante, je crois que les amateurs apprécieront...
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Cristallisation secrète

Étonnant livre. Nous sommes dans une ile, assez grande pour avoir le train des correspondances, des activité économiques, un ferry qui la rattachait à une autre ile ou un continent. Et pourtant les habitants vivent en vase clos et sont dépossédés progressivement de leurs souvenirs : plus de graines, plus de ferry, plus de romans, plus de calendriers… La météo se bloque sur l’hiver.



Dans cet environnement exogène, les personnages principaux, la romancière, R, le grand-père sont confrontés à des troubles de la mémoire et à leurs souvenirs. Malgré les difficultés du quotidien et la traque de la police secrète des souvenirs, ils trouvent du réconfort entre eux.



La vie continue et c’est toute la panoplie du deuil, de l’oubli, de l’isolement et en contrepoint de la construction de notre identité, grâce à et malgré la finitude.



Un beau roman nostalgique, triste qui mt aussi en valeur le rôle de l’art en particulier et de la beauté en général pour être dans le monde.



A quoi sert la vie de tous les jours ? Quel est notre rôle ? Faire trois petits tours et s’en aller ?

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La Formule préférée du professeur

Lu en 2017. Ce fut une lecture coup de coeur pour mon deuxième roman de l'auteure japonaise (5 lus depuis, à ce jour).

L'histoire d'une relation vraiment touchante entre trois personnages de générations différentes, faite de beaucoup de tendresse et de patience.

Une plume délicate, poétique et sensible, qui fait entrer le lecteur dans une douce et paisible intimité, celle des lieux, de l'instant, des actes simples, des sentiments... Depuis "l'infiniment petit" à "l'infiniment grand" !

Un hymne à la tolérance et au partage, face au handicap, à la vieillesse et à la solitude.
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Parfum de glace

Parfum de glace est un roman japonais d’Yôko Ogawa publié en 1998 et traduit en français par Rose-Marie Makino-Fayolle en 2002. Même si j’ai déjà consumé beaucoup des contenus culturels japonais comme des mangas, films et animés, je n’ai jamais lu un roman et celui-ci était une bonne opportunité pour moi.



En parlant de l’intrigue, Ryoko, qui est à Prague, reçoit une nouvelle choquant par téléphone. Son copain Hiroyuki (surnommé Rooky), qui travaille avec elle dans son boutique de parfumerie, s’est suicidé dans la laboratoire. L’histoire a une narration non linéaire, où il y a beaucoup d’aller-retour entre le passé et le présent. Ryoko, petit a petit arrive à apprendre l’histoire de son copain, son histoire d’enfant prodige en mathématiques, qui a même représenté son pays pour un concours international pour les lycéen.ne.s par hasard en Tchéquie, était un génie de mathématique qu’elle n’était pas du tout au courant. Elle va découvrir plein d’autres mystères au tour de ce personnage, et également, elle continue son voyage en Tchéquie avec son guide tchèque.



La question principal posée par cet intrigue est si on connait vraiment la personne avec qui on habite et en couple. J’ai aimé la narration non linéaire employée par l’autrice, et c’est toujours un défi pour garder le.la lect.eur.ice engagé.e avec cette narration mais personnellement, je ne me suis jamais senti comme il y avait une coupure forcé. J’ai aimé aussi tant qu’un lecteur, j’ai eu le même niveau d’information que Ryoko sur son copain Rooky et on a fait cette découverte ensemble. Je vais aussi dire sur la fin, sans gâcher trop votre plaisir, que c’était une fin ouverte et on a la liberté d’interpréter comme on voulait. J’aimé cette aspect de ce livre que on avait un peu de mystère partout et ça a continué jusqu’au bout.



Le personnage de Rooky, même si l’image est créée uniquement d’après la narration de Ryoko, était le personnage plus intéressant du roman. Mais c’était aussi la faiblesse, qu’on a un génie qui est doué dans différentes choses – comme des mathématiques, parfumerie, musique et également patinage que c’est difficile a se concentrer sur des autres personnages, même la narratrice Ryoko. Plus que c’est difficile de faire attention vers elle, dans les moments rares où je pouvait le faire, j’ai trouvé qu’elle n’était pas un personnage sympathique non plus, particulièrement son comportement envers son frère Akira.



Il y a beaucoup d’éléments de poésie également mais vu que je ne suis pas très au courant de la littérature japonaise – je n’ai pas trop compris les images et métaphores (le paon par exemple) utilisées par l’autrice, et peut être s’il y a avait une légende ajouté par la traductrice, ça pourrait être mieux comme une expérience en lisant.



Pour conclure, j’ai eu une lecture agréable, et j’ai fait mon premier pas pour découvrir la littérature japonaise, mais cela dit, j’aurai préféré si il y avait plus de concentration sur des autres personnages que Rooky. J’accorde une note de 3 sur 5 pour le roman.
Lien : https://lastute.blogspot.com..
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Hôtel Iris

Un regret tout d’abord : le Japon est totalement absent de cette œuvre intemporelle. Ceci n’est, malheureusement, pas compensé par une idée pourtant originale : l’anonymat de tous les acteurs à l’unique exception de la principale intéressée.



Ceci dit, le style m’a plutôt séduit mais j’ai vraiment eu beaucoup de mal à m’imprégner de l’histoire. Cette liaison amoureuse plus ou moins sadomasochiste entre un vieil homme et une post-adolescente a quand même oublié l’essentiel : être crédible ; en tout cas à mes yeux ;-)
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Le petit joueur d'échecs

J’ai adoré l’ambiance de ce livre !

Tout d’abord, pour tous ceux qui, comme moi, aime la littérature japonaise, mais se perdent souvent dans les noms propres, bonne nouvelle, il n’y en a que trois dans ce bouquin, et très simples. Même le personnage principal n’est désigné que comme « le petit joueur d’échecs » ou « le garçon ». Et il y a « le secrétaire », « la grand-mère », « la vieille demoiselle », « le maître », etc.

Que ceux qui ne comprennent rien au jeu d’échecs se rassurent aussi. Bien qu’il soit un des sujets majeurs du roman, Yôko Ogawa n’aborde jamais le jeu lui-même, la stratégie, la tactique, rien de tout ça. Tout au plus entend-on parler du pion h2, de la tour a8, de la case e5. Tout le reste tourne autour de la poésie, des relations entre les gens, qui se perçoivent et apprennent à se connaître à travers ce jeu. Il est question d’infini, de fou conquérant, de composer à deux une belle partie, dont la transcription serait une œuvre d’art.

Sur tout le récit plane un sentiment de tristesse. Le petit joueur d’échecs a eu dès sa naissance un mauvais départ dans la vie. Il est distinct de tout, trop différent des autres pour vraiment les considérer comme ses semblables. Il est condamné à être à part, isolé, hors du commun et de la norme. Alors, il y a la solitude. Dans la plupart des cas, il ne voit pas ses adversaires. Il sait beaucoup de choses sur eux, car il les découvre intimement à travers le jeu, toutefois il n’a aucun contact avec eux, pas même visuel. Il faut le lire pour bien saisir.

C’est un bouquin exceptionnel, très humain, très profond, truffé de symboles et de poésie lumineuse, je me suis régalé.
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Cristallisation secrète

Depuis quelques jours, j’ai la perche facile. Non, je veux dire que j’ai le cerveau qui perche. J’ai bien conscience que les personnes sont présentes, les mots sortent et viennent occuper - ou percuter je sais pas, l’espace mais une fois dépouillé de leur sonorité il ne reste qu’une sorte de brouillard, ça embue sous les cheveux. C’est ni poisseux ni lourd, c’est aussi léger que la mise au point sur l’objectif des appareils photos.



Yoko Ogawa elle me fait cet effet là. Même quand elle dépouille ses personnages des souvenirs au fur et à mesure. On dit « peau de chagrin » nan quand tu te fais limer jusqu’à la plus fine couche des trucs que tu possèdes ? J’ai pas vraiment cherché à comprendre ce que c’était qu’une cristallisation mais je crois que je m’en doute un peu à force de décomposer le mot, de le macher, de tellement le mastiquer mentalement qu’il se trouble lui aussi.



Yoko Ogawa c’est une formule qu’on devrait adopter pour quand t’appliques de l’alcool à 90° sur une plaie à vif, c’est vivifiant mais une fois la douleur passée, tu flottes, enfin moi je flotte même si je passe pas mon temps à avoir des plaies à vif faut reconnaître.



Sur l’ile où vivent les personnages de Cristallisation secrète, on fait d’abord disparaitre les oiseaux, puis le parfum, les fruits, le calendrier donc toutes les saisons à part t’hiver, et comme c’est perturbant d’avoir des objets qui n’ont aucune signification, on met en place de grands bûchers qui vont jusqu’aux autodafés, le nivellement par les flammes.



D’ailleurs si tu sais pas oublier c’est la police des souvenirs qui débarquent et c’est toi qui disparait.



Je crois que de toutes les façons d’écrire l’anticipation, les dystopies - l’instant où ça éclate, comme chez Monique Wittig, celle de la perte de repères, de l’étourdissement, de la confusion est celle que je préfère.



Eeh.



Traduit du 🇯 par Rose-Marie Makino



#yokoogawa #actessud #litteraturejaponaise

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Amours en marge

𝙼𝚊𝚕𝚑𝚎𝚞𝚛𝚎𝚞𝚜𝚎𝚖𝚎𝚗𝚝 𝚌’𝚎𝚜𝚝 𝚞𝚗 𝚕𝚒𝚟𝚛𝚎 𝚚𝚞𝚎 𝚓𝚎 𝚗’𝚊𝚒 𝚙𝚊𝚜 𝚟𝚛𝚊𝚒𝚖𝚎𝚗𝚝 𝚊𝚙𝚙𝚛é𝚌𝚒é. 𝙸𝚕 𝚖𝚎 𝚛𝚎𝚜𝚝𝚎 𝚞𝚗𝚎 𝚒𝚖𝚙𝚛𝚎𝚜𝚜𝚒𝚘𝚗 𝚍𝚎 𝚍é𝚓à 𝚕𝚞. 𝙸𝚕 𝚢 𝚊 𝚋𝚒𝚎𝚗 𝚞𝚗𝚎 𝚊𝚝𝚖𝚘𝚜𝚙𝚑è𝚛𝚎 𝚒𝚖𝚊𝚐𝚒𝚗𝚊𝚒𝚛𝚎, 𝚞𝚗 𝚑é𝚛𝚘𝚜 𝚖𝚢𝚜𝚝é𝚛𝚒𝚎𝚞𝚡, 𝚞𝚗 𝚜𝚝𝚢𝚕𝚎 𝚜𝚒𝚗𝚐𝚞𝚕𝚒𝚎𝚛 𝚎𝚝 𝚞𝚗𝚎 𝚛𝚎𝚌𝚑𝚎𝚛𝚌𝚑𝚎 𝚘𝚋𝚜é𝚍𝚊𝚗𝚝𝚎 𝚍𝚎 𝚕𝚊 𝚖é𝚖𝚘𝚒𝚛𝚎 𝚖𝚊𝚒𝚜 𝚚𝚞𝚎 𝚌'𝚎𝚜𝚝 𝚕𝚎𝚗𝚝. 𝙸𝚌𝚒 𝚕𝚎 𝚖𝚢𝚜𝚝è𝚛𝚎 𝚍𝚎 𝚕'𝚑𝚘𝚖𝚖𝚎 à 𝚕𝚊 𝚋𝚎𝚕𝚕𝚎 𝚖𝚊𝚒𝚗 𝚏𝚒𝚗𝚒𝚛𝚊𝚒𝚝 𝚙𝚛𝚎𝚜𝚚𝚞𝚎 𝚙𝚊𝚛 𝚖'𝚊𝚐𝚊𝚌𝚎𝚛 à 𝚏𝚘𝚛𝚌𝚎 𝚍𝚎 𝚗𝚎 𝚙𝚊𝚜 𝚊𝚕𝚕𝚎𝚛 𝚙𝚕𝚞𝚜 𝚕𝚘𝚒𝚗 𝚎𝚝 𝚌'𝚎𝚜𝚝 𝚜𝚞𝚛𝚝𝚘𝚞𝚝 𝚕’𝚑é𝚛𝚘ï𝚗𝚎 𝚎𝚕𝚕𝚎-𝚖ê𝚖𝚎 𝚚𝚞𝚒 𝚖'𝚊 𝚙𝚛𝚘𝚏𝚘𝚗𝚍é𝚖𝚎𝚗𝚝 𝚎𝚗𝚗𝚞𝚢é𝚎.🥱



𝚅𝚘𝚒𝚕à 𝚞𝚗𝚎 𝚌𝚒𝚝𝚊𝚝𝚒𝚘𝚗 𝚍𝚞 𝚕𝚒𝚟𝚛𝚎 𝚚𝚞𝚒 𝚖𝚊𝚕𝚐𝚛é 𝚝𝚘𝚞𝚝 𝚖’𝚊 𝚙𝚕𝚞



𝙻𝚘𝚛𝚜𝚚𝚞𝚎 𝚕’𝚑𝚘𝚖𝚖𝚎 𝚎𝚜𝚝 𝚌𝚘𝚗𝚏𝚛𝚘𝚗𝚝é 𝚊 𝚞𝚗 𝚐𝚛𝚊𝚗𝚍 𝚖𝚊𝚕𝚑𝚎𝚞𝚛, 𝚕’é𝚚𝚞𝚒𝚕𝚒𝚋𝚛𝚎 𝚍𝚎 𝚜𝚎𝚜 𝚜𝚎𝚗𝚝𝚒𝚖𝚎𝚗𝚝𝚜 𝚜𝚎 𝚛𝚘𝚖𝚙𝚝.


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