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Aline Azoulay (Traducteur)
EAN : 9782221114315
257 pages
Robert Laffont (21/10/2010)
3.76/5   162 notes
Résumé :
Décrire " la vie comme elle va " : on pourrait résumer ainsi l'ambition et la morale de ce roman que Richard Yates, l'auteur de La Fenêtre panoramique et de Onze histoires de solitude, a consacré à son thème favori, l'" american way of life ", et à ses héros favoris, les gens ordinaires. On y suit l'existence de deux soeurs, Emily et Sarah, depuis leur plus tendre enfance jusqu'à l'âge mûr. Elles connaîtront des instants de joie et parfois de plaisir, elles se marie... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (35) Voir plus Ajouter une critique
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Easter Parade Richard Yates 1976.
« Aucune des deux soeurs Grimes ne serait heureuse dans la vie, et à regarder en arrière, il apparaît que les ennuis commencèrent avec le divorce de leurs parents. »

Un incipit coup de poing, un roman poignant.

Deux soeurs, Sarah et Emmy. Elles ont respectivement 9 et 5 ans au moment du divorce de leurs parents, nous sommes en 1930 à New-York. C'est le début de leurs ennuis dit Yates et ma foi leurs vies vont en être truffés… Sarah la lumineuse, l'extravertie va vivre comme la femme américaine est sensée le faire: mariage, enfants, couple stable, Emmy, elle, va s'affranchir des normes et, après un mariage éphémère, mener une vie de femme indépendante et libre.
Deux soeurs, deux destins et l'immense talent de Richard Yates donnent à ce roman une tonalité, une saveur exceptionnelle. Richard Yates 'analyse en profondeur ses deux héroïnes, il décrypte leurs mal-êtres, leurs qualités et leurs défauts, il perce la carapace qu'elles se sont forgées pour mieux se dissimuler au regard des autres. Quant aux autres Yates ne les oublie surtout pas. Des phrases courtes, une écriture sobre et efficace, du grand art et une très belle traduction en prime..
Richard Yates est sans aucun doute l'un des grands chroniqueurs américains des années d'après guerre. Ses personnages ont un rêve ancré en eux et se sont jurés de le concrétiser coûte que coûte, quel que soit le prix à payer .. Plus dure sera la chute ….
Un univers doux-amer à découvrir .
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Pour ma part, j'ai eu beaucoup de difficultés à lâcher ce livre, tant j'ai été bluffée par l'aisance avec laquelle l'auteur, Richard Yates, parvient à se glisser dans la peau d'une jeune femme de vingt ans et à décrire ses pensées les plus intimes.
Parents divorcés, enfance nomade, il y a fort à parier que Richard Yates a mis beaucoup de lui-même dans le personnage d'Emily. Et, si l'oeuvre de Richard Yates, auteur décédé en 1992, connaît aujourd'hui un regain de popularité, c'est sans conteste grâce à la finesse de ses portraits psychologiques féminins.
Le succès de l'adaptation cinématographique de son tout premier roman intitulé « Revolutionary Road », en français « Les noces rebelles », par le réalisateur Sam Mendes et avec Kate Winslet et Léonardo di Caprio, participe de cet engouement.
À travers la trajectoire de trois femmes, purs produits de la middle class américaine, un peu naïves et relativement peu armées pour affronter la vie, Richard Yates nous parle de la condition de la femme dans l'Amérique des années 1930 à 1960.
Cette longue traversée sous fond de libération sexuelle nous permet de retrouver les héroïnes de ce roman à plus de vingt ans d'intervalle. le constat est amer, même si elles ont suivi des chemins opposés, le mariage et les enfants pour l'une, la carrière pour l'autre, aucune ne semble heureuse. Coincées dans leurs existences et incapables de vivre leurs propres rêves, elles noient leurs frustrations dans l'alcool, perpétuant ainsi une funeste « tradition » familiale.

Publié pour la première fois en 1976, Easter Parade est un roman aussi tragique que poignant, une histoire dénuée de morale et sans happy end. Plus de trente après sa première publication, l'histoire des soeurs Grimes nous parle encore à nous, lectrices et lecteurs de 2010, cette résonance contemporaine est sans conteste la marque des grands romans.
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« Aucune des deux soeurs Grimes ne serait heureuse dans la vie, et à regarder en arrière, il apparaît que les ennuis commencèrent avec le divorce de leurs parents. »
Tel est l'incipit de ce formidable roman qui met en scène deux soeurs nées aux Etats-Unis dans les années 1920.
Le divorce de leurs parents marginalisera Sarah et Emily et surtout les amènera à déménager sans cesse, leur mère étant incapable de se stabiliser.
Le mariage de Sarah aura lieu le week-end de l'Easter Parade, fête américaine qui célèbre l'arrivée du printemps et sa cohorte d'espérances et de promesses. Pris en photo sur le vif, Sarah et son mari feront la une du journal local. Cette image restera celle des espoirs déçus des deux soeurs.
Sarah aura rapidement des enfants alors qu'Emily enchaînera les aventures et les liaisons. Chacune sera le portrait symbolique de deux types de femmes qui traverseront leur vie en boîtant, l'une en mère de famille au foyer vivant à la campagne, l'autre célibataire, occupant un emploi et vivant à New-York.
Par petites phrases apparemment anodines, l'auteur nous emmène dans les profondeurs de ses protagonistes, n'omettant pas l'importance des seconds rôles, ceux qui façonnent le destin des personnages principaux.
Ce roman peut se lire d'une traite, il nous raconte des vies désenchantées, ordinaires mais avec tellement de justesse. de la belle littérature.
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"Aucune des deux soeurs Grimes ne serait heureuse dans la vie, et à regarder en arrière, il apparaît que les ennuis commencèrent avec le divorce de leurs parents".
Ainsi commence ce roman de Richard Yates, et autant dire que dès cette première phrase le ton est donné.

L'auteur nous propose de suivre à travers cette histoire le destin de deux soeurs bien différentes l'une de l'autre : Sarah, la préférée des parents, la plus belle et la plus sensible, qui choisira une voie toute tracée par le mariage, les enfants et un foyer à tenir; et Emily, qui choisira une voie plus risquée, jalonnée de nombreux hommes mais aucun auquel elle s'attachera, vivant seule et par ses propres moyens, en somme, une femme moderne et libérée.
L'auteur s'attache clairement à ce deuxième personnage.
Emily est l'héroïne de ce roman, son point central et unique et vers lequel converge systématiquement tous les autres personnages. Elle est le coeur et l'âme de ce roman.
A travers elle, Richard Yates livre aux lecteurs une chronique douce-amère des années glorieuses de la classe moyenne américaine.
J'ai littéralement adoré ce personnage et son histoire.
Malgré ses défauts, Emily est un personnage charismatique et une fois la lecture commencée il est très difficile de l'arrêter.
J'aime beaucoup ce personnage, à la fois complexe et compréhensible, mais surtout égaré durant toute sa vie et qui finira par avouer à son neveu : "Et tu sais le plus drôle ? J'ai presque cinquante ans et je n'ai jamais rien compris de toute ma vie".
Malgré un caractère fort et une volonté farouche, Emily est désarmante sur certains aspects, notamment lorsqu'elle ne comprend pas les situations et qu'inlassablement alors elle déclare "Je vois", sans voir aucunement quoi que ce soit.
Même lors d'une rupture avec un homme, un qui selon moi a compté pour elle, l'auteur écrit que "Pendant des semaines et des mois, après ça, Emily songea à des tas de répliques passionnées parfaitement formulées qu'elle aurait pu opposer à cette déclaration; mais, sur le moment, tout ce qu'elle trouva fut une petite réplique faiblarde qu'elle se détestait d'utiliser depuis l'enfance :
- Je vois."
Au final, malgré une vie menée comme un esprit libre, elle se raccrochera à une personne de sa famille, sans doute la seule qui l'accepte telle qu'elle est, car "c'est un crime d'être aussi seule".
Derrière un fond d'histoire à tendance dramatique, j'ai trouvé que l'auteur était surtout pessimiste par rapport à ses personnages et aux décennies 50/60/70.
Car finalement, Sarah n'a pas été heureuse dans sa vie, elle a préféré suivre une voie toute tracée plutôt que de se chercher, et Emily a passé son temps à se rêver pour passer à côté de tout et finir seule, abandonnée de tous ou presque. Elles n'ont été heureuses ni l'une ni l'autre tout en ayant des caractères diamétralement opposés et choisi des chemins différents, leur seul point commun est sans nul doute de noyer leur réalité dans l'alcool et la cigarette.
Elles n'auront fait que transposer le parcours de leur mère, Pookie.

De plus, ce livre est réellement bien écrit, j'ai pris beaucoup de plaisir à le lire et je pense que la traduction est fidèle à la version originale.
Ce qui m'a surpris, c'est que l'histoire se passe près de quarante ans en arrière et qu'elle n'est absolument pas démodée.
Elle m'a parlé, j'ai pu me retrouver dans certaines situations ou pensées d'Emily, "Easter parade" reste donc un roman très contemporain.
Le côté amer de l'histoire est toujours d'actualité et l'absence de fond moralisateur est aussi sans doute pour quelque chose dans mon appréciation de cette lecture.

Ce fut une très belle découverte littéraire et je retiens le nom de Richard Yates, auteur peu connu qui mérite de l'être beaucoup plus.

Ce livre a été lu dans le cadre du challenge ABC critiques 2012, lettre Y et du challenge New-York en littérature 2012.
Lien : http://lemondedemissg.blogsp..
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C'est la vie de deux soeurs, Sarah et Emily, élevées par leur mère divorcée. Petites, elles sont trimballées de déménagements en déménagements. Devenues adultes, Sarah devient une épouse fidèle au mariage, tandis qu'Emily collectionne les aventures.
Je n'ai réussi à m'attacher à aucun des personnages de ce livre, à vrai dire, j'ai même trouvé cela très long.
Un tableau des Etats-Unis à partir des années cinquante, deux vies avec des hauts et des bas, l'alcoolisme et les désillusions.
Et une fin qui n'en est pas une, comme si l'auteur avait oublié de terminer.
Décevant !
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Non loin de là, l'une des pierres tombales d'aspect récent était gravée des mots "Edna, épouse aimée de Geoffrey", c'est ainsi qu'Emily apprit que la vieille Edna était morte. Etrange que Sarah ne lui ait jamais dit. Elle se promit de lui demander pourquoi après la cérémonie, puis comprit qu'elle ne serait jamais en mesure de demander quoi que ce soit à sa soeur. Très timidement, comme une enfant quémande le pardon de son père, elle glissa ses doigts au creux du coude de Howard. Elle pouvait presque entendre Sarah lui dire : "Ca va, Emmy, ça va."
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Pendant des semaines et des mois, après ça, Emily songea à des tas de répliques passionnées parfaitement formulées qu'elle aurait pu opposer à cette déclaration; mais, sur le moment, tout ce qu'elle trouva fut une petite réplique faiblarde qu'elle se détestait d'utiliser depuis l'enfance :
- Je vois.
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Elle s’arrêta d’un coup, lorsqu’elle prit conscience que cette pensée elle-même était un mensonge : ces larmes, comme toutes les larmes qu’elle avait jamais versées dans sa vie, étaient pour elle-même, pour la pauvre et sensible Emily Grimes, que personne ne comprenait, et qui ne comprenait rien.
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Then he said “Do you want to know something, Emily? I hate your body. Oh, I suppose I love it too, at least God knows I try to, but at the same time I hate it. I hate what it put me through last year – what it’s putting me through now. I hate your sensitive little tits. I hate your ass and your hips, the way they move and turn; I hate your thighs, the way they open up. I hate your waist and your belly and your great hairy mound and your clitoris and your whole slippery cunt. I’ll repeat this exact statement to Dr. Goldman tomorrow and he’ll ask me why I said it, and I’ll say ‘Because I had to say it.’ So do you see, Emily? Do you understand? I’m saying this because I have to say it. I hate your body.” His cheeks were quivering. “I hate your body.
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Le melon détonnait un peu - il n'était plus en vogue depuis des années -, mais il le portait avec une autorité qui suggérait que la mode pourrait fort bien revenir.
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