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André Préau (Autre)Jean Beaufret (Autre)
EAN : 9782070222209
349 pages
Gallimard (01/01/1980)
4/5   34 notes
Résumé :
Ce livre est l'une des œuvres maîtresses de Heidegger, celle où l'abondance et l'originalité des vues, la hauteur poétique du langage s'affirment avec le plus de maîtrise et d'aisance.

Dans ces Essais et conférences, les sujets affrontés s'enchaînent avec une inexorable nécessité. La science qui poursuit et harcèle la nature, la technique qui la met à la raison pour mettre en sûreté des "fonds", à quel appel de l'Etre obéissent-elles ? Comment l'homme... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Que penser de Heidegger, qui découpa les mots disponibles, ou plus rarement les compacta, dans sa marche vers l'au-delà du sens ? La terreur (qui fut de son temps) lui fut étrangère (inconnue, comme la souffrance de cet autre qui ne peut la fuir ni la transmettre). Heidegger, qui ne s'intéressa qu'à l'être, posa, à son insu, le problème de l'à-côté de l'être. C'est-à-dire le problème du pardon. Mais, attention ! Tout ne peut se pardonner.
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
On ne peut se défaire de la métaphysique comme on se défait d'une opinion. On ne peut aucunement la faire passer derrière soi, telle une doctrine à laquelle on ne croit plus et qu'on ne défend plus.

L'homme, devenu l'animal rationale, ce qui veut dire aujourd'hui le vivant qui travaille, ne peut plus qu'errer à travers les déserts de la terre ravagée. Et ceci pourrait être un signe que la métaphysique se manifeste pour nous à partir de l'être lui-même et que le dépassement de la métaphysique a lieu en tant qu'acceptation (Verwindung) de l'être. Car le travail (cf. Ernst Jünger, Der Arbeiter (« Le travailleur »), 1932) accède aujourd'hui au rang métaphysique de cette objectivation inconditionnelle de toutes les choses présentes qui déploie son être dans la volonté de volonté.

S'il en est ainsi, nous ne devons pas nous figurer que nous nous tenions hors de la métaphysique parce que nous en pressentons la fin. Car la métaphysique, même surmontée, ne disparaît point. Elle revient sous une autre forme et conserve sa suprématie, comme la distinction, toujours en vigueur, qui de l'étant différencie l'être.

Le déclin de la vérité de l'étant veut dire que la manifestation de l'étant, et du seul étant, perd l'exclusivité, qu'elle possédait jusqu'ici, d'une prétention servant de règle et de mesure. (pp. 81-82)
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La liberté régit ce qui est libre au sens de ce qui
est éclairé, c'est-à-dire dévoilé. L'acte du dévoilement, c'est-à-dire de la vérité, est ce à quoi la
liberté est unie par la parenté la plus proche et la
plus intime. Tout dévoilement appartient à une
mise à l'abri et à une occultation. Mais ce qui
libère, le secret, est caché et touj ours en train de
se cacher. Tout dévoilement vient de ce qui est
libre, va à ce qui est libre et conduit vers ce qui
est libre. La liberté de ce qui est libre ne consiste,
ni dans la licence de l'arbitraire, ni dans la soumission à de simples lois. La liberté est ce qui
cache en éclairant et dans la clarté duquel flotte ce
voile qui cache l'être profond ( das Wesende) de
toute vérité et fait apparaître le voile comme ce
qui cache. La liberté est le domaine du destin qui
chaque fois met en chemin un dévoilement.
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Que Dieu et le divin nous manquent, c’est là une absence. Seulement, l’absence n’est pas rien, elle est la présence –qu’il faut précisément s’approprier d’abord- de la plénitude cachée de ce qui a été et qui, ainsi rassemblé, est : du divin chez les Grecs, chez les prophètes juifs, dans la prédication de Jésus. Ce « ne…plus » est en lui-même un « ne… pas encore », celui de la venue voilée de son être inépuisable.
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La technique n'est pas la même chose que l'essence de la technique. Quand nous recherchons l'essence de l'arbre, nous devons comprendre que ce qui régit tout arbre en tant qu'arbre n'est pas lui-même un arbre qu'on puisse rencontrer parmi les autres arbres.

La question de la technique, p. 9
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4

Tout ce qui est présent, comme ce qui s’absente, se caractérise par cette emprise.
La distance dépend de l’emprise. L’emprise repose dans la proximité. C’est céder
à la facilité que de croire que la distance consiste, de notre point de vue, en un faceà-face [25]. La distance ne semble alors atteinte que dans le vis-à-vis, assurée en
l’objectivé qui fait face (Gegenständige). Mais l’objectivé n’est que le dernier terme,
l’ultime reste de ce qui se tient à distance (Abständige). À peine ce qui est présent
devient-il l’objectivé de la représentation que l’absence de distance commence,
quoique de manière encore imperceptible, à imposer sa domination. En cet objectal (Gegenständlichen), nous avons posé devant nous ce qui nous concerne. C’est
ainsi que cela nous demeure éloigné, comme nous en demeurons loin. Si c’est
d’abord, en apparence, par elle que ce qui est présent peut nous faire encontre,
cette représentation objectale est pourtant déjà, en son déploiement même, une
attaque portée à l’encontre de ce qui nous concerne. Dans l’apparence de pur
présent qu’offre l’objectivé, ce qui est objectif (Objektive), se dissimule l’avidité
(Hab-gier) qui pousse la représentation calculante à tout s’accaparer. À ce qui est
ainsi objectivé ressortissent également les conditions au sein desquelles nous avons
rapport à nous-mêmes, nous lançons nos recherches et nous nous analysons. C’est
avec la psychologie et la domination de l’explication psychologique que s’amorce
le nivellement de ce qui est propre à l’âme et à l’esprit dans ce qui, accessible à
chacun à tout moment, marque au fond déjà l’absence de toute distanciation. En
ce qu’il domine, ce qui est objectivé ne préserve pas la distance. C’est bien plutôt
son absence qui sourd déjà en cette domination et se prépare à affluer. Si la distance dépend bien de l’emprise, là où son absence domine, rien ne nous concerne
alors plus en propre. Tout est ramené au trait fondamental de l’équi-valence
(Gleich-Gültigkeit), que toutes sortes de choses se présentent encore çà et là à nous,
tel un éclat perdu. L’emprise de l’équi-valent est ce qui nous emporte dans ce qui
nous est égal, lequel n’est ni loin ni proche, pas plus qu’il ne nous échoie en ce qu’il
s’éloigne ou se rapproche. L’absence de distanciation a ainsi prise sur l’homme de
façon si décisive que cette absence le concerne partout, en son uniformité, de
manière identique. L’uniformité de cette emprise à travers l’absence de distance
consiste en ce que l’homme ainsi épris ne cesse, chaque fois, de succomber de nouveau à la même vacuité. Ce qui déploie ainsi sa présence hors de toute distance
n’en continue pas moins d’avoir prise sur nous et de nous faire face. L’absence de
distance a en effet une position (Stand) qui lui est propre. Sa permanence (Ständigkeit) opère dans l’emprise inquiétante de ce qui est partout équi-valent.
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Videos de Martin Heidegger (17) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Martin Heidegger
POÉSIE-PENSÉE – La Philosophie face à la Poésie selon HEIDEGGER (France Culture, 1964) Un extrait d’un hommage radiophonique au philosophe, par René Farabet, diffusé le 25 septembre 1964 sur France Culture. Interventions : Beda Allemann, Michel Deguy et René Char. Lecteurs : Henri Rollan et Jean Topart. Mise en ligne par Arthur Yasmine, poète vivant, dans l’unique objet de perpétuer la Poésie sur tous les fronts.
Dans la catégorie : Allemagne et AutricheVoir plus
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