AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Le sang des promesses tome 4 sur 4
EAN : 9782742783816
81 pages
Actes Sud (21/08/2009)
3.85/5   118 notes
Résumé :
Isolée dans un lieu secret, l'équipe internationale de l'opération Socrate scrute le ciel et cherche à décrypter les messages invisibles que des terroristes y envoient. Quand l'un de ses membres se donne la mort pour des raisons obscures, ce ciel de toutes les voix et de toutes les nations s'assombrit davantage : se pourrait-il que la beauté du monde enfante elle-même les démons de sa destruction, que l'Annonciation du Tintoret serve de motif à une tapisserie de l'h... >Voir plus
Que lire après Le sang des promesses, tome 4 : CielsVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
3,85

sur 118 notes
5
4 avis
4
5 avis
3
2 avis
2
0 avis
1
0 avis
Je n'aurais pas mis autant de temps que Mouawad a mis à écrire sa tetétralogie le sang des promesses (10 ans) pour le lire. Mais il m'aura fallu tout de même un peu plus de 5 ans et du temps entre la lecture de chaque pièce pour boucler l'aventure.

Le temps n'était pas calculé mais je pense que le rythme s'est logiquement imposé pour des pièces lourdes, remplies d'horreurs mais aussi de significations profondes. Touchant à la famille, la filiation, mais aussi à la guerre et comment elle touche ces mêmes liens familiaux, la tétralogie est bien estampillé Mouawad dans son ton comme dans ses thèmes.
Le dernier "tome" s'ecarte un peu des autres comme le reconnait lui même l'auteur, moins centré sur les gens que sur l'époque avec le terrorisme et la menace à nos vies privées en toile de fond. Il continue bien Forêts qui avait pris un virage vers l'enquête dans le récit personnel. Ici les individualités ne se manifestent qu'enfermées dans le carcan du récit. Meme la folie qui affleure parfois est moins explosive que dans les trois premières pièces. Mouawad instaure un climat malsain où il rend l'enfermement des personnages, à la fois physique dans le bâtiment où on les a cloîtrés que psychologique dans leurs histoires se répétant à l'infini. le code totalement obscur renforce cette sensation d'oppression et la poésie des mots ne permet pas ici de s'évader, comme une prémonition de la fin forcément tragique. J'ai d'ailleurs trouvé que l'humour était totalement absent ici, il aurait sans doute trop nui à l'ambiance recherchée.

Comme toujours avec Mouawad, on reste tout à la fois en terrain connu et surpris du voyage. Heureusement pour nous ce cycle n'est pas le seul mené par l'auteur (cycle Domestique dont j'ai déjà lu Seul(s) et Soeurs), et il reste encore à lire et j'espère bien aussi pour lui à écrire pour charger notre barque d'émotions.
Commenter  J’apprécie          201
En mission dans un lieu secret, six personnages, mettent tout en oeuvre pour tenter de déjouer un mystérieux attentat programmé par un groupe terroriste inconnu. A ces fins, ils ont à disposition des moyens technologiques particulièrement performants et sophistiqués. Mais avec l'enfermement, l'ennui, le temps qui s'éternise sans qu'ils puissent trouver une piste intéressante (islamiste ? Réseau Tintoret… ?) Ils perdent pied et les tensions se multiplient. le spécialiste informatique du groupe, Valéry Masson s'est suicidé. Que cache cet acte extrême ? Les conflits entre protagonistes se multiplient , s'intensifient , ils sont soumis à la pression qu'on leur met pour découvrir au plus vite une piste. Clément Szymanowski, cryptographe, ancien élève de Masson, est recruté, il doit forcer l'ordinateur de Masson qui forcément doit contenir de précieuses informations Clément finira par comprendre que le danger imminent vient du réseau Tintoret et que ce groupe terroriste est dirigé par ... , à vous de le découvrir !
Grâce au tableau du Tintoret « l'Annonciation », il conclut que X a planifié une série d'attentats dans les musées de grandes villes, Les autorités supérieures ne prennent pas au sérieux son analyse , ce ne peut être le groupe « Tintoret » dont les menaces ne sont pas crédibles ce sont des messages poétiques qui crient la révolte contre « les pères », Hélas, il est trop tard, Les attentats ont lieu : une des explosions meurtrières fait une première victime Victor le fils de Charlie Elie Johns. C'est son cri de désespoir, le hurlement d'un père anéanti qui clôture la pièce.
Un livre (une pièce) intéressant, présenté un peu comme une histoire d'espionnage, un thriller, qui permet d'être confronté aux personnages enfermés dans un lieu hostile, il n'y a pas beaucoup de solidarité entre eux.
Chacun a accepté la mission pour différentes raisons… L'analyse et le décryptage du tableau du Tintoret présentent aussi un certain intérêt !

une lecture à l'actualité poignante
Cette oeuvre avait été programmée lors d'un Festival d'Avignon. Il serait intéressant de voir l'évolution de cette mise en scène , peut être à l'affiche prochainement, son auteur vient d'être promu directeur du Théâtre national de la Colline à Paris !
Commenter  J’apprécie          50
J'ai toujours du mal à formuler des critiques sur les oeuvres de Wajdi Mouawad, car j'ai peur de ne pas saisir toute leur profondeur, et de dire des bêtises.
Mais je suis chaque fois conquise.
Comment dire que c'est beau, quand il y a tant d'horreur? Comment dire que c'est horrible quand c'est si beau?
Sur la page d'accueil de son site, l'auteur compare l'artiste au scarabée : "L'artiste, tel un scarabée, se nourrit de la merde du monde pour lequel il oeuvre, et de cette nourriture abjecte il parvient, parfois, à faire jaillir de la beauté."
Et c'est précisément le sentiment que j'ai chaque fois que je le lis. Et ce fut encore le cas avec "Ciels".
C'est dur, c'est doux, c'est affreux, c'est beau!
Commenter  J’apprécie          82
Tome final. Cette tétralogie est absolument magnifique ! Seul le tome 3 m'a un petit peu déçue ... Elle se termine sous 2 cris effroyables ! Découvrez la sans plus tarder ... Quant à moi, je continuerai à découvrir les oeuvres de cet auteur qui a un univers complètement bien à lui ! Les thèmes qui ressortent le plus souvent sont : les abominations de la guerre, la recherche de son identité, l'amour familial, la fraterie, le deuil (du père particulièrement) et bien d'autres encore ...
Commenter  J’apprécie          60
Ciels vient clôturer en beauté cette tétralogie. Pour moi, ce titre est le meilleur des quatre car moins lourd, moins embrouillé, moins "dans tous les sens". En voyant la liste réduite de personnages, ce fut déjà un premier soulagement, car cela m'avait bloqué sur le tome 3. Et finalement, mis à part si c'est parce qu'on s'habitue à son style, mais j'ai trouvé Wajdi Mouawad plus concis tout en restant dans cette forme de théâtre qu'il affectionne, plein de noirceurs et de tristesse à l'image de notre monde contemporain. J'ai trouvé le suspens mieux maîtrisé, l'histoire plus accrocheuse; enfin bref... quitte à le lire autant lire les quatre tomes, mais celui est au-dessus pour moi. Une oeuvre très intéressante et originale.
Commenter  J’apprécie          01


critiques presse (1)
Lecturejeune
17 février 2012
Lecture Jeune, n°131 - septembre 2009 - Dans une maison isolée, six agents secrets, coupés de leurs familles, traquent des messages mystérieux qui font planer la menace d'attentats terroristes sur la planète. Piste islamiste ? Réseau Tintoret ? Masson, le spécialiste informatique du groupe se donne la mort. Tandis que les tensions s'exacerbent dans l'équipe sommée de découvrir les raisons de ce suicide, le remplaçant du défunt tente de forcer le secret de son ordinateur crypté. Lorsqu'il comprend enfin que le réseau Tintoret dirigé par le propre fils de Masson a planifié une série d'attentats dans les musées de grandes villes, il est déjà trop tard : ses supérieurs ne prennent pas au sérieux la menace d'individus qui communiquent avec des messages poétiques et clament leur révolte contre « les pères », accusés d'avoir allumé les guerres fratricides qui dévastent le monde dans l'indifférence générale. Les explosions sanglantes ont lieu et la première victime connue en est le fils d'un des membres de l'équipe dont le cri inhumain clôt la pièce. Dix-neuf scènes entrecroisent les fils de multiples histoires, celle des terroristes menaçant le monde d'une voix prophétique, de Masson fidèle aux valeurs de l'amitié et de la poésie, des différents agents que leur passé rattrape, celle du détournement de la culture autour de l'affrontement de la beauté et de la mort. Vulnérables, les vies sont exposées à ciel ouvert, personne n'est à l'abri.
On pense au théâtre grec, à Shakespeare ; des voix arrivent de l'immensité qui réclament le prix du sang. Voici une pièce qui, derrière l'intrigue policière suspendue à la lecture codée du tableau de l'Annonciation du Tintoret, réaffirme l'importance de l'art. Voici surtout un texte qui met des mots sur la révolte d'une génération désemparée devant un monde pour lequel la mort n'a plus de sens. Retourner la beauté comme un gant, en faire le lieu de la violence et de la mort est peut-être le cri d'alarme d'une jeunesse sans repères. Les adolescents devraient aimer ce texte, qui se fraie un chemin dans un univers qu'ils connaissent bien, celui de la circulation virtuelle des mots et des images, pour tenter de comprendre un monde devenu illisible. Nicole Wells
Lire la critique sur le site : Lecturejeune
Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
En donnant le nom d'Anatole, je donne le nom d'une jeunesse dévorée par les guerres et les catastrophes, par ce mouvement mécanique qui vous est si cher, vous qui pouvez en un geste pénétrer le moindre ordinateur comme si vous étiez l'ange inversé puisque vous pénétrez dans la chambre vierge non pas pour annoncer mais pour extorquer ! En donnant, en vous donnant le nom d'Anatole, j'ai le sentiment de donner les noms de tous ceux qui sont morts hier et avant-hier et jusqu'au début du siècle qui vient de s'écraser sous nos pieds, cloaque monstrueux dont vous n'êtes que la plus misérable des conséquences ! En donnant le nom d'Anatole, je donne aussi ceux qui sont morts dans le silence et qui comptaient sur ma voix pour hurler leur vie, peine peur colère et chagrin ! Anantole nous redonne la poésie et nous en prive du même coup, car sa colère se retrouve encore imbriquée au siècle de la colère, et si je choisis de le livrer, en mon âme et conscience, si j'accepte ce dégoût de moi-même, si j'accepte de vivre toute ma vie, à partir d'aujourd'hui, avec le sentiment d'avoir été traître aux gens de mon âge, c'est parce que pour moi, pour l'être que je suis, la beauté, son océan, son architecture ne peuvent pas être complices du sang ! Cela serait intolérable, vous m'entendez ? Or justement Anatole est poésie, et si la poésie réussit la destruction en vesant le sang, en se liant au sang, en faisant du sang innocent l'encre de son signe, alors une promesse n'aura pas été tenue et on pourra dire, on pourra annoncer aux mythologies d'hier, aux mythologies d'aujourd'hui et à celles de demain que la pureté du sang aura gagné et que nous aurons besoin de donner à la terre des millions de morts encore en nourriture, et c'est cela qui ne me laisse pas le choix ! La poésie est désir et s'il faut que le désir devienne destruction du sang par le sang à son tour, alors vraiment il ne nous restera plus rien ! Ce contre quoi nous luttons ici n'est pas né des obscurités d'aujourd'hui, mais des fantômes des ténèbres d'hier !
Commenter  J’apprécie          30
C'est la géographie du sang versé, c'est la géographie de la jeunesse massacrée. Celle d'hier et celle d'aujourd'hui. Cette voix qui nous condamne et nous menace, c'est la voix de ceux qui sont nés pendant les guerres, Vietnam, Liban, Iran-Irak, et qui ont grandi à l'ombre des hécatombes : Bosnie, Rwanda, Kosovo, Tchétchénie. Ils ont trente ans et cherchent aujourd'hui à donner la parole à toutes les jeunesses sacrifiées avant eux. Une vengeance de la jeunesse par la jeunesse, Occident et Orient confondus. La jeunesse du XXe siècle, dans le silence de son charnier, trouvant parole dans la jeunesse du XXIe siècle, fera entendre sa voix et son cri sera effroyable.
Commenter  J’apprécie          50
DOLOROSA HACHÉ. Clément... Vous saviez que Valéry avait eu un premier fils?

CLÉMENT SZYMANOWSKI. Anatole. Anatole est son prénom. Mais je ne l'ai jamais rencontré, Valéry n'en parlait que très rarement.

DOLOROSA HACHÉ. La mère, qui était-elle?

CLÉMENT SZYMANOWSKI. Il ne vous a rien dit? Elle s'appelait Mary Rose Sorow.

DOLOROSA HACHÉ. Sorow. Chagrin en anglais.

CLÉMENT SZYMANOWSKI. Elle est morte, il y a très longtemps.

DOLOROSA HACHÉ. Alors le chagrin est mort et la douleur est vive!

CLÉMENT SZYMANOWSKI. Pourquoi avez-vous dit : "Saviez-vous que Valéry avait eu un premier fils... " Pourquoi premier? Il n'y en a pas eu de second...

DOLOROSA HACHÉ. Je suis enceinte de lui... Je suis enceinte de lui, Clément!
(Elle s'apprête à sortir.)
Douleur.

CLÉMENT SZYMANOWSKI. Pardon?

DOLOROSA HACHÉ. Douleur. Il m'appelait Douleur et le répétait deux fois de suite : Douleur Douleur comme on dit catastrophe catastrophe!

CLÉMENT SZYMANOWSKI. Douleur Douleur.

DOLOROSA HACHÉ. Joyeux Noël, Clément.

CLÉMENT SZYMANOWSKI. Joyeux Noël, Douleur.
Commenter  J’apprécie          20
- Ne t'avise pas,une seule fois, de mettre le pied dans cette vie qui est la mienne. Ne t'avise pas de t'y introduire par effraction, ne t'avise pas de t'approcher de moi. [...] Je m'appelle Dolorosa Haché. Une nuit comme celle-ci, c'était avant la fin du siècle, je suis rentrée chez moi et j'ai tué en leur tirant une balle dans la tête mes trois filles, Emily, Sylvia et Clarisse, sang de mon sang, vérité de ma vérité, puis j'ai tué de deux balles dans la poitrine, leur père. J'ai assassiné mes enfants et cette vérité est tout entière liée aux battements de mon cœur, à mes impressions, mes sentiments, ma vie, mes amours, ma raison, mon être, à tout cela qui n'est pour toi que du détail ! [...] Que feras-tu à présent de cette vérité? Y a-t-il, là, dans ta vie de maintenant, une vérité plus vivante, plus brûlante? Que feras-tu, enfant toi-même, que feras-tu, marionnette, garçon trop bien élevé, que feras-tu, dis-moi, de cette vérité?
Commenter  J’apprécie          20
VOIX MASCULINE. Vous nous avez habitués au sang.
Mais le chien qui n'a plus que la peau sur les os
N'en a pas moins la rage en plus.
Compter les morts ne nous suffit pas pour pleurer les morts.
Vous nous croyez en guerre alors que nous sommes en manque
Vous nous surveillez mais vous ne voyez rien
Vous nous écoutez mais vous n'entendez rien
Ni l'Alpha de nos peines, ni l'Oméga de nos haines
Qui n'étaient qu'enchantements, qui n'étaient qu'enchantements!
Ni l'harmonieuse calomnie de nos voix
La splendide injure de nos mots
Fabuleuse douleur, fabuleuse douleur!
Le temps des revendications est passé
Voici venu le temps hoquetant.
Hic! Hic!
Le hoquet que voilà ne craint pas le sursaut
Ne craint pas la gorgée de sang de gorge égorgée
Ni sursaut ni gorgée ne sauront l'interrompre
Nulle respiration retenue
Hic! Hic!
Voici venu le temps hoquetant!
La peur, la terreur
L'hallali!
Commenter  J’apprécie          20

Videos de Wajdi Mouawad (45) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Wajdi Mouawad
Wadji Mouawad est dramaturge, romancier, metteur en scène, Grand prix du théâtre de l'Académie française et il dirige actuellement le Théâtre national de la Colline depuis 2016. Cet homme d'origine libanaise est venu donner son point de vue sur la question "Que faire de notre héritage culturel?". "On a semé en moi la graine de la détestation, qui consistait au fond à détester tout ce qui n'était pas de mon camp et mon clan", a expliqué Wadji Mouawad, qui a grandi au Liban pendant la guerre civile, dans une "culture de la détestation". Aujourd'hui, il a choisi de réfléchir à la manière dont son héritage personnel l'encombre dans la situation que nous vivons actuellement, et notamment le conflit israélo-palestinien, et plus particulièrement depuis les attentats du 7 octobre 2023. Selon lui, il n'est pas possible d'être neutre du fait de notre héritage. Après ce constat, il en vient à se poser la question suivante : "Est-ce que notre héritage ne devient pas un obstacle à notre capacité à l'empathie?".
+ Lire la suite
autres livres classés : théâtreVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (345) Voir plus



Quiz Voir plus

Titres d'oeuvres célèbres à compléter

Ce conte philosophique de Voltaire, paru à Genève en 1759, s'intitule : "Candide ou --------"

L'Ardeur
L'Optimisme

10 questions
1294 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature française , roman , culture générale , théâtre , littérature , livresCréer un quiz sur ce livre

{* *}