Apres avoir assisté en debut d'année à la représentation de Seul(s) à Sète , interprété par l'auteur lui-même, me mettre à la lecture de
Soeurs, qui en est une suite, me paraissait tentant.
Mouawad ne m'a une fois encore pas déçu. Les ingrédients de son théâtre sont souvent les mêmes: humour, tragédie intime, drame syrien, folie humaine, exploration des rapports familiaux. Ici s'ajoute une critique d'une certaine modernité et un regard sur la situation linguistique canadienne.
La lecture de la préface (que je fais toujours à la fin pour préserver ma première lecture de tout élément d'analyse a priori) nous donne la genèse de l'oeuvre et devoile ainsi une part du mystere du talent du dramaturge libano-canadiano-français (international disons).
Dans un monde où la concurrence des souffrances confine au malsain, l'auteur nous convie au partage, à l'empathie, à l'écoute, sans forcer les bons sentiments ni degouliner de guimauve. Un exercice sur le fil, qui parvient à eviter les écueils et nous conduit à bon port à travers les tempêtes, interieures comme météorologiques.