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Au-delà de la montagne tome 3 sur 3

Münevver Andaç (Autre)
EAN : 9782070375462
576 pages
Gallimard (03/04/1984)
3.81/5   13 notes
Résumé :
L'été venu, les paysans descendent du Taurus pour la cueillette du coton dans la plaine. Ils emmènent dans leur migration leurs passions, leurs querelles, leurs haines.

De multiples drames vont se nouer, dont les acteurs sont le maléfique Sefer, maire du village, Tête de Pierre qui vit et meurt comme un saint, Ali le Longuet, soupçonné d'avoir tué sa mère, le jeune Mémidik qui poursuit le maire de sa vengeance.

Avec Kemal, l'épisode le... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Mémidik tue un homme puis porte le mort sur le dos, le cache dans un puits, mais les aigles de la Tchoukourova le trouvent... Il doit donc le sortir vite de là et repartir l'enterrer ailleurs... Sacré Sisyphe !

Aux côtés de "Tête de Pierre" - "qui vit et meurt comme un Saint" - et Ali le Longuet, soupçonné d'avoir tué sa propre mère, Mémidik est l'un des trois personnages les plus hallucinés de "L'herbe qui ne meurt pas".

Comme tout est âpre et minéral, d'une poétique sombre et familière dans le bel univers épique, drolatique et tragique de Yachar KEMAL !

Un roman au lyrisme magnifique, qu'on peut aussi goûter comme un "classique" : il obtint le "Prix du meilleur livre étranger" en 1978.

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Toujours rendre leur place glorieuse, dans la Littérature mondiale, aux trois chefs d'oeuvre de la trilogie "Au-delà de la montagne" de Yaşar Kemal dit "Yachar KEMAL", aède anatolien universel d'origine kurde, natif de Hemite en Cilicie ("autour de 1923") :
- I : Orta direk (1960) "Le pilier" (traduit du turc par Guzine Dino : 1966
- II : "Yer Demir, Gök Bakır" (1963) ("Terre de fer, ciel de cuivre"), traduit du turc par Münevver Andaç : 1978
- III : "Ölmez Otu" (1968) ("L'herbe qui ne meurt pas"), traduit du turc par Münevver Andaç : 1977
Tous disponibles en Collection "blanche" puis en collection de poche "folio" chez Gallimard. Et les traductions françaises de Mmes Guzine Dino et Münevver Andaç - fidèles au lyrisme inimitable de l'auteur - sont foncièrement merveilleuses... (*)

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[*] Au sujet de cet auteur, découvrez notre article-fleuve (richement iconographié) en date du 8 février 2014 : "Cinéma et Littératures d'ANATOLIE". Il s'agit du 3ème article au programme du blog "Le fleuve Littérature" - Cf. lien ci-dessous :
Lien : http://fleuvlitterature.cana..
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Le roman prend place dans la plaine de la Tchoukourova, où les habitants d'un petit village situé au flanc de la chaîne du Taurus, descendent chaque année pour récolter le coton.
Les drames se nouent : vengeance, trahison, lâcheté...
Les personnages les plus rudimentaires prennent des allures de paraboles inflexibles.
L'univers est impitoyable, la misère oppressante et l'avenir accablant.
Le ton est rugueux, le rythme répétitif, la litanie psalmodique.
anne.vacquant.free.fr/av/
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Et voilà, se dit-il. Quiconque viendra regarder à l'intérieur du puits pourra le voir... Et les gens ont coutume d'aller regarder dans les puits. Il n'est personne au monde qui n'aille aussitôt fourrer sa tête dans un puits. On s'y voit plus beau que dans un miroir et plus net.»
Mémidik regarda son propre visage, à côté de la tête au longues moustaches, tout au fond du puits. Un petit visage, gros comme le poing, brûlé par le soleil; les joues creuses, les yeux enfoncés dans les orbites. Son menton tressaillait.
«J'ai très peur, dit Mémidik à l'homme au fond du puits. Maudit sois-tu, tu ne me causes que des emmerdements. Que vais-je faire de toi? Où pourrais-je bien te transporter? Ils te trouveront partout où je t'emmènerai. Quoi que je fasse, ils sauront que je t'ai tué. Que vais-je faire de toi? Que pourrais-je bien faire? Dis-le moi donc, je t'en prie!»
Il se mit à pleurer. Et au fond du puits, son reflet pleurait aussi, la lèvre boudeuse comme celle d'un enfant, les yeux plissés. Et la tête aux grands yeux vitreux, aux longues moustaches, pleurait elle aussi
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Le soleil disparut. Les hommes s'éloignèrent, disparurent aussi. Le champ de coton pâlissait à la lueur des étoiles, les vers luisants, par centaines de milliers, volaient d'un plant à l'autre. Une odeur appétissante de viande rôtie monta aux narines de Mémidik. Puis celle du raki. Et à nouveau, la nuit s'emplit de l'odeur poisseuse, humide, d'eau et de marais.
" Où pourrais-je bien l'emmener, que pourrais-je bien en faire ? se lamentait Mémidik. Quel fléau, bon Dieu ! Partout où je le cacherai, ils le retrouveront, et m'enverront à la potence. Ma langue me sortira de la bouche, violette, longue d'un empan... "
Il s'imagina dansant au bout d'une corde. Ses jambes se balançaient. Les orteils de ses pieds sales, jaunâtres, aux ongles fendus, tendus vers le sol... Ses pieds étaient laids, crasseux, difformes. Il frissonna.
Le mort sur le dos, il marcha vers le fleuve. De l'autre côté du marécage, il y avait un vieux puits à moitié tari. Mémidik y parvint vers l'aube. On avait recouvert le puits d'une grande dalle. Il dut s'escrimer jusqu'au lever du soleil avant de parvenir à la repousser et à jeter le mort dans le puits obscur.

(Yachar KEMAL : "Ölmez otu", 1968 - "L'herbe qui ne meurt pas" (trilogie "AU-DELA DE LA MONTAGNE"), traduction Munevver Andac, extrait du chapitre X, pages 132-133 de l'édition "folio" - Gallimard, 1977)
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L’âcre odeur de pourriture du coton se mêlait à l’odeur de cendre qui montait de la terre calcinée et crevassée.
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Un malheur, c'est quasiment une fête, quand on le subit tous ensemble.
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