Quand
Bill Bryson, un essayiste américano-britannique, se lance dans une biographie de
Shakespeare et que ce livre ne fait qu'un peu plus de 200 pages, on est forcément attiré.
Bill Bryson c'est le spécialiste de … presque tout, mais avec humour.
Dans ce livre, il essaye de nous faire découvrir tout ce que l'on sait sur
William Shakespeare, considéré aujourd'hui encore comme l'un des plus grand (si ce n'est le plus grand) écrivain de tous les temps. Et cela va de presque rien à … pas grand-chose.
L'auteur a pris le parti non pas d'extrapoler, mais de ne dévoiler que ce qui est certain, ce dont on a les preuves et c'est très peu. Un testament, un acte de mariage, pas beaucoup plus. Mais nous avons aussi ses oeuvres qui en disent beaucoup.
On en apprend en fait peu sur
Shakespeare, pourtant, on le cerne mieux, on le comprend, on sait comment il a vécu, de quoi, quel était son quotidien. En fait, Bryson n'écrit pas une biographie, mais comme il le met dans le titre, une antibiographie. On découvre le « barde », comme il le surnomme souvent, en creux dans une description de l'époque élisabéthaine.
Venu d'une famille roturière dans une bourgade au nord de Londres, il a du connaître le passage du catholicisme au protestantisme, les croyances et les superstitions fortes de l'époque, les relations sociales codifiées mais fluctuantes, les maladies, de la peste à la vérole.
Et puis, en tant que théâtreux, il a vécu la vie des comédiens dans une troupe.
Bill Bryson nous décrit cette vie à cette époque avec le fonctionnement des théâtres. le tout écrit dans un style vif, dynamique, sans fioriture et avec beaucoup d'humour.
Bryson fait aussi la part belle à toutes les théories plus ou moins fumeuses sur l'écrivain, ses tendances sexuelles, ses possibles voyages, les plagiats, les inspirations. Et évidemment sur celle qui voudrait que l'auteur des pièces ne soit pas
Shakespeare, mais un noble qui voulait un prête nom, le comte d'Oxford, par exemple. La bonne société anglaise, noble, ne pouvant que difficilement supporter qu'un roturier inconnu puisse posséder autant de génie. Toutes ces pseudo-théories ayant tous l'indéniable particularité de ne pas être crédible et de ne pas résister à une analyse simple des faits.
Comme toujours chez
Bill Bryson, on apprend beaucoup de chose sur des détails et des anecdotes qui éclairent jusqu'à notre époque : l'origine de l'expression « box-office » en est une par exemple. Une boite (box) qui renfermait la recette et que l'on enfermait dans un bureau (office), le temps du spectacle.
Une belle réussite qui prouve encore, s'il en était besoin, que l'histoire ça peut être fun et que l'on peut apprendre en s'amusant !