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Claude Barousse (Traducteur)
EAN : 9782742706778
144 pages
Actes Sud (16/01/1996)
3.61/5   36 notes
Résumé :

" Nous, on veut bien devenir des pigeons, on n'attend que ça, et pourtant, pas moyen d'y arriver ! (...) nous, garantis de bonne souche, la fine fleur des citoyens, alors même que personne ne prétendait nous éjecter, nous avons joué la fille de l'air et filé à toutes jambes loin du pays. Nous ne la détestons pas en elle-même, notre illustre cité, on ne peut pas lui reprocher de n'avoir pas en partage les ato... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Pisthétairos( Fidèle-Ami) et Evelpidès ( Bel-Espoir) ont décidé de fuir Athènes et toutes ses tracasseries . Amenés par un choucas et une corneille, ils découvrent le monde des oiseaux.
Très vite, proposition est faite aux habitants des lieux : Construire une ville dans les nuées entre les Dieux et les hommes et faire payer un droit de passage aux Dieux, tout en s'imposant aux hommes comme les nouveaux maitres.
Si les oiseaux ne sont pas très chaud, les arguments les touchent.

Quel bon moment de lecture que cette comédie où Aristophane semble dézinguer tout ce qui fait la société athénienne de -414.
La ville, les Dieux , la justice, les hommes, les dirigeants, la corruption. ..Et encore ma connaissance de la culture hellénique ayant quelques failles :), j'ai dû rater foule de bons mots.
Ce que je n'ai pas raté c'est la liberté de ton : On peut se projeter à tâter les testicules du voisin ou à écarter des cuisses à l'apparence avenante.
C'est une pièce très rythmée, facile à suivre même sans repère historique , l'action ne faisant pas référence à une quelconque guerre ou à un fait de société . On y retrouve quelques stars de l'Olympe et notamment Herakles dont la volatilité d'opinion se joue à la promesse d'une belle agape !

Ce fut donc avec grand plaisir que je me suis replongé dans ce texte résolument moderne que j'avais côtoyé dans ma scolarité et qui m'avait déjà laissé un excellent souvenir.
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L'expédition de Sicile vient de s'achever par la catastrophe que l'on sait: navires arraisonnés ou détruits, Grecs emprisonnés dans les terribles Latomies, cette prison à ciel ouvert, stratèges morts....

En effet, le bel Alcibiade, compromis dans un scandale de profanation de statues (déjà...les profanateurs de lieux saints ont des précédents célèbres..), a dû fuir Athènes (et la mort qui l'attendait ) en toute hâte...Mais pas fuir n'importe où: chez l'ennemi, à Sparte..il a obligeamment été cafter ses petits copains, en route pour la Sicile sous la houlette de Nicias,...Inutile de dire si l'accueil de Nicias par les Lacédémoniens a été chaleureux...

C'est dans ce contexte terrible que ce vieux réac' sympa d'Aristophane, grand pourfendeur de démocratie déliquescente, écrit les Oiseaux.

Pas un mot ici contre Nicias, son expédition calamiteuse, ni même contre ce petit salopard d'Alcibiade: comme les autres Athéniens, Aristophane sait que cela sent la fin, que la guerre est perdue : on ne tire pas sur une ambulance...

Alors il fait appel à toute son imagination, à toute sa fantaisie,à toute sa créativité et il écrit Les Oiseaux. Une utopie. Où il rêve d'un monde meilleur, d'une cité idéale à créer avec un peu d'astuce et de culot.

Du culot et de l'astuce, ils en ont à revendre, Pisthétairos( Bon-Pote) et Evelpidès ( Bel-Espoir), deux Athéniens qui fuient les tracasseries administratives d'Athènes en suivant les criailleries d'un choucas et d'une corneille achetés au marché aux oiseaux et qui sont censés les emmener au royaume des Oiseaux.

Mais quelle déception, ce royaume est un vrai...miroir aux alouettes: rien de sérieux, d'organisé..ça volette par-ci, ça caquète par-là...

Alors ils se muent en consultants et proposent aux oiseaux quelques idées géniales pour instaurer un royaume digne de ce nom, entre ciel et terre, et, pour s'assurer à la fois la maîtrise de l'une et de l'autre, ils érigent un Mur( ça, ce n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd...) où les hommes et les dieux devront acquitter un péage (décidément, quelle mine d'idées nouvelles...) si les hommes, d'un côté, veulent faire monter vers les dieux les fumées de leurs sacrifices ou si les dieux, de leur côté, veulent descendre en érection forniquer avec les mortelles (Aristophane est quelqu'un d'assez direct..)

Reste à persuader les Oiseaux eux-mêmes, qui sont un peuple assez ...volage et tête en l'air, de leur propre importance... Bon-Pote se lance alors dans une parodie -géniale- des théogonies à la manière d'Hésiode, et imagine ex abrupto une Ornithogénèse sublime, et à mourir de rire!!

Les Oiseaux sont convaincus... Sitôt la ville érigée, commencent à affluer les pique-assiette de tout...poil, les renégats et damnés de la terre qui demandent asile. Comme un certain Rocard, les oiseaux pensent qu'ils ne peuvent pas accueillir toute la misère du monde...

Les Dieux non plus ne l'entendent pas de cette oreille et dépêchent illico Heraklès -qui est mort de faim- , Poséidon qui ne plaisante pas avec le polythéisme, et un dieu Barbare qui parle un grec à coucher dehors et ne comprend rien à ce qu'on lui raconte...

Je vous laisse découvrir comment tout cela se termine...Si la traduction est bonne, vous rirez à gorge déployée, et si vous êtes un peu férus d'histoire et de culture grecques, vous boirez du petit lait (de poule)!

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Deux drôles d'oiseaux se rendent chez leurs congénères et leur demandent l'hospitalité. Ces derniers s'étonnent, les premiers n'ayant pas de plumes. Normal, les drôles d'oiseaux sont des hommes. Ils n'ont pas de bec mais ils jacassent ces deux-là, si bien qu'ils en viennent à convaincre les oiseaux de bâtir une ville et même de fonder un Royaume dont les frontières s'étendent entre le Royaume des Dieux et la Terre des Hommes.

Les oiseaux s'interposent entre les hommes et les dieux, devenant les nouveaux dieux des hommes (l'histoire raconte que les oiseaux auraient été créés avant les dieux alors ça se respecte) mais ne devenant pas les hommes des dieux pour autant, comme le voudrait la loi hiérarchique, si vous me suivez. Au contraire même, ils réclament le Royaume des Dieux ( Zeus n'étant qu'un vil usurpateur !) Et pourtant, PISTHÉTÆROS, ce drôle d'oiseau, ne jure que par Zeus, "de par Zeus !" Et le comique de répétition, pour une fois, se révèle efficace, d'ailleurs la pièce est fort drôle par moments, notamment lorsqu'ils inventent le mythe fondateur des oiseaux, les drôles d'oiseaux, ou lorsque les oiseaux ( les vrais !) s'expriment avec le langage des oiseaux, en onomatopées. Torotorotorotorotix [...] Torotorotorotorolililix. (Et non les oiseaux ne sont pas gaulois, enfin je crois pas).
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Quand une pièce de théâtre du Vème siècle avant Jésus-Christ porte des thématiques qui nous parlent toujours, c'est la preuve qu'elle est réussie !
Une critique comique de la société, des lois, et du vivre ensemble finalement.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Le Chaos, la Nuit, le noir Érèbe et le vaste Tartare existaient au commencement: il n'y avait ni terre, ni air, ni ciel. Dans le sein infini de l'Érèbe, la Nuit aux ailes noires enfante d'abord un œuf sans germe, d'où, après des révolutions d'années, naquit le gracieux Éros au dos brillant de deux ailes d'or, semblable aux tourbillons roulés par le vent. Eros, uni au Chaos ailé et ténébreux, dans le vaste Tartare, engendra notre race, et la produisit tout d'abord à la lumière. Ainsi, à l'origine, la race des immortels n'existait pas encore, avant qu'Éros eût tout uni. Les éléments une fois unis les uns aux autres, parut le Ciel, l'Océan, la Terre et les dieux bienheureux, race éternelle. Voilà comment nous sommes les plus anciens de tous les bienheureux: que nous sommes fils d'Éros, mille preuves l'attestent. Nous avons des ailes et nous sommes avec ceux qui aiment. Nombre de beaux garçons, qui avaient juré le contraire, au déclin de leur jeunesse, ont éprouvé notre puissance, et se sont prêtés à des amants qui offraient l'un une caille, l'autre un porphyrion, celui-ci une oie, celui-là un oiseau persique. Les mortels, c'est de nous, oiseaux, qu'ils reçoivent les plus grands services. D'abord nous leur indiquons les saisons, printemps, hiver, automne : semer, lorsque la grue, sonnant de la trompette, émigre vers la Libye et avertit le nocher de suspendre le gouvernail et de dormir ; elle conseille à Oreste de se tisser un manteau, afin qu'il n'aille pas, parce qu'il grelotte, dépouiller autrui. Le milan, à son tour, par sa venue, annonce une autre saison, c'est-à-dire le moment de tondre la toison printanière des brebis; puis l'hirondelle, quand il faut vendre le manteau et acheter un vêtement de toile. Nous sommes pour vous Ammon, Delphes, Dodone, Phébus Apollon.
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LE SYCOPHANTE. Je ne ferai pas rougir ma race : la vie de sycophante m'est échue de père en fils. Donne-moi donc des ailes rapides et légères, d'épervier ou de crécerelle, afin que, après avoir assigné les étrangers, je revienne ici soutenir l'accusation et revole vite là-bas.
PISTHÉTÈRE. J'entends. Tu dis : afin que l'étranger soit condamné ici avant d'être arrivé ?
LE SYCOPHANTE. Tu entends parfaitement.
PISTHÉTÈRE. Et ensuite, pendant qu'il cingle vers nos côtes, toi, tu revoles là-bas pour faire main-basse sur son bien ?
LE SYCOPHANTE. Tu as tout compris. C'est absolument comme une toupie.
PISTHÉTÈRE. J'entends ! Comme une toupie. Eh bien, j'ai là, de par Zeus ! ces très bonnes ailes de Cercyre.
LE SYCOPHANTE. Malheur à moi ! Tu tiens un fouet.
PISTHÉTÈRE. Non, ce sont des ailes, pour te faire aller aujourd'hui comme une toupie.
LE SYCOPHANTE. Malheureux que je suis !
PISTHÉTÈRE. Est-ce que tu ne vas pas t'envoler d'ici ? Déguerpis, misérable, digne de mille morts : tu sentiras bientôt l'amertume de ta fourberie qui donne des entorses à la justice. Pour nous, ramassons nos ailes et partons.
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LA HUPPE, dans le taillis. Epopopopopopopopopopoï ! Io, Io ! Venez, venez, venez, venez, venez ici, ô mes compagnons ailés ; vous qui paissez les sillons fertiles des laboureurs, tribus innombrables de mangeurs d'orge, famille des cueilleurs de graines, au vol rapide, au gosier mélodieux ; vous qui, dans la plaine labourée, gazouillez, autour de la glèbe, cette chanson d'une voix légère : "Tio, tio, tio, tio, tio, tio, tio, tio ;" et vous aussi qui dans les jardins, sous les feuillages du lierre, faites entendre vos accents ; et vous qui, sur les montagnes, becquetez les olives sauvages et les arbouses, hâtez-vous de voler vers mes chansons. Trioto, trioto, totobrix ! - Et vous, vous encore qui, dans les vallons marécageux, dévorez les cousins à la trompe aiguë, qui habitez les terrains humides de rosée et les prairies aimables de Marathon, francolin au plumage émaillé de mille couleurs, troupe d'alcyons volant sur les flots gonflés de la mer, venez apprendre la nouvelle. Nous rassemblons ici toutes les tribus des oiseaux au long cou. Un vieillard habile est venu, avec des idées neuves et de neuves entreprises. Venez tous à cette conférence, ici, ici, ici, ici. -- Torotorotorotorotix. Kikkabau, kikkabau. Torotorotorotorolililix.
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Les oiseaux ,
Prologue ,
PISTHÉTÈRE. Celle d'une cité où, en me rencontrant, le père d'un joli garçon me dise d'un ton de reproche , comme offensé par moi : " Vraiment, Stilbonidès, en voilà une belle conduite ! Tu rencontres mon fils revenant du bain et du gymnase, et pas un baiser, pas une parole, pas une caresse , pas un attouchement de toi , l'ami du père ! "
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De leurs ennemis les sages apprennent bien des choses.
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Vidéo de  Aristophane
ARISTOPHANE – Peut-on rire de tout ? (France Culture, Nouveaux Chemins, 2013) Émission de radio « Nouveaux Chemins » diffusée le 19 mars 2013, sur France Culture dans le cadre d’une semaine intitulée « Éloge de la parodie ». Adèle an Reeth recevait Ghislaine Jay-Robert, maître de conférence en langue et littérature grecques à l’Université de Perpignan.
>Littérature (Belles-lettres)>Littérature hellénique. Littérature grecque>Littérature grecque : drames (40)
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