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William Olivier Desmond (Traducteur)
EAN : 9782226088086
400 pages
Albin Michel (30/10/1996)
3.58/5   474 notes
Résumé :
Dans la petite ville paisible de Wentworth, en plein cœur des États-Unis, règne une chaleur caniculaire. En fond sonore, ce symbole rassurant de la vie banlieusarde : le ronronnement régulier des tourniquet d'arrosage.

Une fin d'après-midi comme tant d'autres ; cependant, le tonnerre se met à gronder et, au même moment une fusillade éclate, bouleversant la quiétude de la population. Puis les montres s'arrêtent, le numéro d'urgence de la police ne rép... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (40) Voir plus Ajouter une critique
3,58

sur 474 notes
C'est dans une boîte de livres que j'ai dégotté ce roman, signé Richard Bachman mais sans savoir que c'était un pseudo de Stephen King. C'est en rentrant à la maison, en consultant sa fiche, que je m'en suis rendu compte, tout comme j'ai appris également qu'il était étroitement lié à un autre de ses romans, "Désolation", paru le même jour mais bien signé Stephen King pour celui-là. C'est pour cette raison que j'ai voulu les lire pas trop éloignés dans le temps l'un de l'autre. Ces deux romans mettent en scène les mêmes protagonistes mais dans une dimension et des lieux différents.

Et quand je dis mêmes protagonistes, entendez plutôt des personnages ayant les mêmes noms et prénoms. Car effectivement, si l'on en retrouve jouant un rôle assez similaire (comme Johnny ou Collier), d'autres en revanche s'en sont éloignés du tout au tout (comme Ellie et Ralph). Je dois dire que je me suis pas mal emmêlé les pinceaux au début, je mélangeais et confondais souvent avec "Désolation". J'ai fini par tout lister sur une feuille, d'autant qu'il y a pas mal de nouveaux personnages qui entrent en scène. Finalement, ça m'aura été utile... puisque je ne l'ai pas consultée une seule fois en suivant... D'avoir tout mis à plat d'un coup aura suffi pour que j'intègre enfin l'ensemble des protagonistes, leurs caractéristiques, leurs rôles et leurs liens.

Dans cet opus, l'action se déroule dans un patelin de l'Ohio, appelé Wentworth, dans un quartier nommé Poplar Street. Durant les 400 pages que contient ce roman, les protagonistes n'en sortiront pas. Quand bien même ils l'auraient voulu, ils n'auraient pas pu. C'est ainsi qu'on fait la connaissance de chacun des habitants de cette rue. Tous voisins, ils se connaissent tous plus ou moins. L'entente est cordiale, rien ne cloche (pas plus qu'ailleurs du moins). Et en cette journée du 15 juillet 1996, chacun est à ses occupations habituelles : l'un joue de la guitare, l'autre arrose son jardin, un tel se rase, un tel autre lave sa voiture pendant que les ados du quartier jouent au frisbee avec le chien. Jusqu'à ce qu'un van rouge pétant avec une sorte de radar futuriste sur le toit déboule et déclenche une fusillade.

De là, tout part en vrille : tueries et incendies perpétrés par des êtres qui ne ressemblent en rien à des humains, attaques d'animaux qui n'existent que dans l'imagination des enfants, décors qui se transforment petit à petit à un lieu de tournage d'un western... Les rescapés, en attendant de comprendre ce qu'il se passe, doivent se cacher...

Si c'est bien le même "mal" qui s'attaque aux habitants de Poplar Street que dans "Désolation", l'histoire n'est pas du tout la même. Et mis à part les noms des personnages et l'origine du Mal (Nevada), il n'y a qu'un point commun flagrant : un enfant qui est au centre de l'histoire, mais là encore complètement différents l'un de l'autre. Ici, nous avons affaire à un enfant possédé et manipulé, autiste de surcroît, auquel je n'ai pas vraiment pu m'attacher, l'auteur ayant préféré nous conter l'histoire de différents points de vue mais rarement de celui de Seth.

Mais qu'à cela ne tienne, les autres personnages n'en sont que mieux traités et sacrément bien campés. On est ici moins dans l'angoisse et la tension mais l'atmosphère horrifique est palpable dès les premières lignes. Là, c'est le roman d'horreur pur et dur. L'auteur ne fait pas dans la dentelle. Il prend certes son temps, comme d'habitude, pour tout implanter (personnages et décors) mais je l'ai trouvé plus cru. Ce n'est pas l'angoisse qui monte crescendo, ni cette sensation d'oppression, mais les horreurs tout simplement. On passe d'un massacre à un autre, d'une mort violente à une autre. Il n'en oublie pas pour autant son fil conducteur, l'intrigue reste bien menée, bien que plus simplifiée que dans "Désolation", mais c'est... comment dire ? moins subtile, non pas trop violent (enfin si quand même un peu) ni trop dégueu, trop lourd ou trop gros peut-être ?

Quoiqu'il en soit, je n'ai pas été prise par l'angoisse et la tension, je n'ai pas ressenti l'étau qui se resserre sur les personnages, ni l'urgence de la situation. L'horreur est bien là, le glauque aussi, la sensation de huis clos (ou de vase clos ?) sans aucun doute, mais il m'a manqué ce petit quelque chose qui noue les tripes et que j'attends quand j'ouvre un livre d'épouvante.

Côté écriture, rien à y redire. L'auteur est toujours aussi minutieux pour dépeindre les différents événements et réactions. On imagine tout très bien, tout comme on voit tout ce qu'il ne veut pas décrire. le ton est peut-être plus mordant ici, plus spontané. Il jongle entre passé (journal intime, lettres et articles de journaux) et présent, ce qui rend la lecture très dynamique.

Pas de "bondieuseries" dans Les Régulateurs, mais j'ai quand même préféré Désolation, que je trouve plus approfondi au niveau de l'intrigue, plus angoissant et moins cru. Je n'ai pas détesté, au contraire, mais il ne figurera pas parmi mes préférés de l'auteur.
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C'est une belle journée de juillet dans une banlieue tranquille de l'Ohio. Sur Poplar Street, les voisins arrosent leur jardin, nettoient leur voiture ou mangent une barre de chocolat. Soudain, plusieurs vans surgissent dans le quartier. Leurs conducteurs se mettent à tirer dans le tas. La communauté de Poplar Street est sous le choc : qui sont ces assaillants ? Que voulaient-ils ? Mais ils n'ont guère le temps de comprendre, car les vans sont de retour pour une nouvelle fusillade meurtrière. « Comme lors de leur précédente incursion, les vans sont irruption tels des fantômes surgissant non seulement de la brume, mais de la poussière en mouvement du désert. » (p. 337) Mais que se passe-t-il ici ? Pourquoi le paysage ondule-t-il et change-t-il pour ressembler au décor d'un vieux western ?

Voilà un bon Stephen King bien sanglant, bien gore, bien crado ! Vous voulez des monstres ? En voilà ! L'auteur a un réel talent pour instiller la peur au sein d'une communauté et pour malmener ses personnages. Personne n'échappe à sa plume assassine. Lecteur, ne t'attache au père de famille, ni à l'ex-flic, ni à l'enfant. À personne ! Les régulateurs est un roman plaisant, effrayant juste ce qu'il faut, avec certains thèmes chers à Stephen King, comme les pouvoirs psychiques, les enfants et les monstres voraces. Je regrette seulement de ne pas avoir lu Désolation, il semble que j'aurais mieux compris Les régulateurs. Mais qu'à cela ne tienne, ce livre est inscrit sur ma liste !
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Fans de Stephen King, vous savez surement que certains de ses romans ont été publiés sous un pseudonyme, Marche ou Crève par exemple, ou encore Rage.
Pour les autres, voici un point culture : si jamais on vous parle de Richard Bachman, prenez un air blasé en déclarant "ah oui, le pseudonyme de Stephen King". Croyez-moi, vous gagnerez des points auprès des adeptes du Maître!

Si je parle de Richard Bachman, vous l'aurez compris, c'est bien sûr parce qu'il est l'auteur des Régulateurs! Ah oui, d'ailleurs, petite digression : Stephen King a publié sous sa véritable identité (attention au risque de schizophrénie) le roman Désolation. Il s'agit de la même histoire que Les Régulateurs avec les mêmes personnages, sauf que leur destin est sensiblement différent. Je ne peux pas vous dire à quel point c'est différent n'ayant pas lu Désolation. Si jamais certains ont lu les deux, je serais curieuse d'avoir leur avis sur la question.

Ne tergiversons plus, et passons à l'essentiel. Quand je me suis mise à lire Stephen King, j'ai compris, au bout de quelques années, qu'il me fallait dresser une échelle de graduation :

1) Niveau Chair de Poule (Oui, j'ai lu Chair de Poule et oui, certaines histoires m'ont fait dresser les cheveux sur la tête...notamment une avec une éponge maléfique...ou une patate, je ne sais plus) : par exemple, l'année du Loup-Garou, la Part des Ténèbres rentrent dans cette catégorie.

2) Niveau Slash movie : Parmi cette catégorie, je mettrais Carrie, Misery...l'histoire n'est pas terrifiante en soi, mais il y a des passages qui m'ont fait frémir (la scène du bal de promo dans Carrie, et la scène de la tondeuse dans Misery...ceux qui l'ont lu me comprendront, les autres, je vous invite à lire ma critique...un peu de promo n'a jamais fait de mal)

3) Niveau Paranormal Activity : j'ai fait des cauchemars rien qu'en regardant la bande annonce! Donc, Salem, Shining, Danse Macabre rentrent parfaitement dans cette catégorie!

4) Niveau Clown : Ai-je besoin d'expliquer la dénomination de cette catégorie? Ca, Christine ET les Régulateurs rentrent dans cette catégorie.

Chacun réagit différent à la lecture d'un Stephen King. Votre échelle sera probablement différente de la mienne. Mais je peux vous dire une chose : J'ai eu tellement peur quand j'ai lu Les Régulateurs que je n'ai jamais voulu le relire!

Il s'agit, tout comme dans Salem, de gens ordinaires confrontés à une menace surnaturelle (ce qui expliquerait ma frayeur), qui vont devoir s'allier pour survivre. Je ne peux pas vous en dire plus, parce que j'ai lu il y a une dizaine d'années, mais je vous le conseille vivement.

Petite anecdote : pour ceux qui ont lu Rose Madder, un des personnages du roman se trouve dans Les Régulateurs.
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Richard Bachman est mort depuis quelques temps, désormais, ce qui n'empêche pas Stephen King de plaisanter avec son alter ego en ressortant des manuscrits jetés à la poubelle (parallèle peu subtil avec l'avènerment de son premier roman "Carrie", que sa femme Tabitha ressortit des détritus) et publiés à titre posthume. On pourrait trouver ça un peu lourdingue, comme plaisanterie, mais ce serait tout de même mal connaître le vieux conteur du Maine qui s'en sert pour procéder une fois de plus à une nouvelle expérimentation: on pourrait appeler ça "un diptyque de romans synchrones alternatifs". Mais ça ne veut rien dire, c'est complexe comme expression, ça sert à rien mais au moins rend justice au concept: l'idée de Stephen King n'est pas gratuite et plutôt compliquée. On part d'une base lointaine commune: un démon (?), ou du moins une entité nommée Tak prend possession d'un humain. Et de cette base, on construit deux romans singulièrement différents, "Désolation" et "Les Régulateurs", empruntant les mêmes noms de personnages et de lieux, sauf que rien n'est vraiment semblable. Cela ressemble beaucoup au concept de réalités alternatives vu dans les comics, par exemple, ou tout est pareil en étant complètement différent.
On a donc ici dans les mains "Les Régulateurs", pendant "sombre" de ce dyptique. Et d'ores et déjà, il me faut souligner un point: je n'aimais pas trop cette caractéristique, pour la simple et bonne raison que j'ai toujours trouvé ce Bachman un peu grostesque. Si de bons ouvrages sont sortis de la tête de cet alter ego, il reste pour moi un Stephen King poussé à la caricature. le style est "censé" être plus sombre, plus noir, plus cru, plus brutal... Il n'en est rien. Dans chaque roman, on y retrouve purement et simplement un Stephen King se poussant lui-même à l'excès, et nous livrant tristement des bouquins déséquilibrés. Mais j'y reviendrai.
"Les régulateurs" mettent donc en place Poplar Street, rue absolument banale de l'amérique moyenne résidentielle, où se cotoient retraités afro-américains apréciés du voisinage, écrivain en perte d'inspiration venu chercher une sorte de rédemption, mère seule avec deux gosses, un livreur de journaux fendard, un vétérinaire à la retraite, un petit commerce... Bref, vous prenez ce cadre rassurant, classique et vous ajoutez Tak, donc, un esprit de l'ancien temps que l'on a bien du mal à caractériser, possédant le corps d'un gamin autiste adorable à l'esprit surpuissant, sorte de catalyseur de tout le vice de Tak, élevé par sa tante, et fan hardcore de la télévision, en particulier un film western et une série de dessins animés plutôt violente.
"Les Régulateurs", c'est donc un roman purement kingien, avec une intrigue comme on les aime, bien ficelée et mêlant terreur et fascination. Commençons par les grandes qualités de ce bouquin. Tout d'abord, tout le début du bouquin, j'entends par là la description de Poplar Street et ses habitants puis le basculement de cette journée d'été mollassonne dans l'horreur est parfaitement exécuté. C'est juste délicieux, même si un peu classique de la part de Stephen King. On se prend vite d'intérêt pour ces personnages rendus réels avec une facilité déconcertante. Et il faut bien avouer que l'arrivée des VACES est glaçante, si décalée que le lecteur n'en lâchera plus son bouquin.
Dé même, le récit est entrecoupé sur tout son cours par des extraits du journal d'Audrey (la tante de Seth Garin, l'autiste possédé), et c'est toujours du très bon. Toutes ces précisions sur le passé de Tak, et de Seth sont géniales. On trouvera globalement l'idée d'un enfant autiste à l'esprit surpuissant possédé par un démon vieux de la nuit des temps globalement très bonne, très convaincante, et la dénonciation de l'ère télévisuelle faite avec une aisance très plaisante. King n'est pas gratuit dans son propos.
Ce qu'on ne peut pas dire de la forme de son récit, complètement déséquilibrée, parfois même infecte. Je m'explique. le premier problème réside dans le rythme de cette histoire. le début du livre est juste excellent. Puis on tombe dans un creux de l'histoire, où clairement l'on sent que King est dans un cul-de-sac narratif, n'ayant rien d'autre à proposer qu'un dénouement, mais n'ayant pas envie de faire un livre de 150 pages. Il glisse donc des éléments de compréhension de l'histoire (il renforce le mythe des régulateurs et des motoKops) excellents, mais ponctuant malheureusement un récit où il ne se passe pas grand-chose de plus qu'au début du bouquin. Puis on regagne petit à petit de l'intérêt jusqu'à la fin du roman qui est, je trouve, sérieusement décevante. Tant pis.
Cette impression d'avoir un matériau de base excellent, mais étiré sur plus de quatre cent pages inutilement, ne m'a pas quitté et m'a fait comprendre la remarque de certains lecteurs sur SensCritique qui accusait "Les Régulateurs" d'être un brouillon allongé à la va-vite en roman. Une autre caractéristique du livre peut renforcer cette idée, et rejoint ce que je reprochais globalement à l'identité d'auteur de Richard Bachman. C'est cette avalanche de gore et de morts toutes plus horribles les unes que les autres. Que l'on ne ménage pas les protagonistes d'une histoire, je dis oui, j'ai toujours beaucoup apprécié les récits où n'importe qui peut mourir d'une seconde à l'autre (les récits "réalistes" même dans le domaine de l'imaginaire, les héros n'étant pas affublés d'une immunité due à leur statut et les empêchant de mourir). Mais là, il faut arrêter le délire. C'est inutile de tuer des personnages à la pelle, surtout lorsque l'on prend un temps aussi long à les décrire. A quoi sert ce déluge de morts? Pas à grand-chose, au fond, puisque trèsz vite le lecteur perd son identification à tous les personnages. Dommage.
Et que dire de ce gore, donc? Où est l'utilité dans cette matière grise qui se projette contre les murs, l'utilité des litres d'hémoglobine au sol? Rien, à part une fois de plus décrédibiliser le récit. La violence, oui, elle est importante dans cette histoire. C'est elle qui glace le lecteur au début du livre. Elle est même obligatoire, que ce soit dans cette destruction de la télévision-idôle ou dans la mort des personnages. Mais bon, il y a des limites quoi. Faut arrêter le délire, on s'en branle d'avoir un oeil qui sort de l'orbite toutes les deux pages. King, quand il revêt le masque de Bachman, a tendance à dévaluer la violence insidieuse, posée par une écriture maitresse de son récit vis-à-vis de la violence graphique qui elle est facile, gratuite. C'est même assez amusant de se dire que Stephen King, dans "Anatomie de l'Horreur", décrit différents stades de subtilité dans l'horreur, avouant qu'il emprunte dans chacun de ces stades mais que bien sûr, l'horreur viscérale, non-décrite, est la plus belle car la plus complexe à atteindre. Et le voilà qui se complait dans le gore et la répugnance la plus absolue dans "Les Régulateurs". Bof, Stephen, bof.
Il en reste que "Les Régulateurs" n'est pas un mauvais livre, et qu'il sera même plutôt divertissant. Mais il faut absolument regretter cette histoire confuse, qui aurait pu être grandiose entre les mains d'un Stephen King plus attentionné. Lire ce bouquin peut être tout de même une expérience très sympathique, surtout en parallèle de la lecture de "Désolation", livre faux-jumeau. Je vais d'ailleurs le lire prochainement.
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Je me souviens encore de ma joie lorsque j'ai trouvé cet ouvrage dans une cabane à livres : un Stephen King dont j'avais peu entendu parler ! Après quelques recherches, j'ai appris que cet ouvrage était sorti sous le pseudo du maître de l'horreur (Richard Bachman) en même temps que « Désolation », lui, bien sous le nom de King. Apparemment, les récits s'entrecroisent, puisque l'on retrouve certains personnages et que les deux couvertures Albin Michel s'accolent pour former une belle illustration. Il est possible pour le lecteur de lire les deux romans ou bien de se contenter que d'un seul… Pour ma part, je n'avais que « Les régulateurs » et attendais de voir si j'allais aimer pour acheter l'autre ouvrage… Et bien, finalement, je n'achèterai rien… ! Je ressors très déçue par cette lecture pourtant prometteuse ! Je ne me retrouve pas dans l'ensemble des critiques que l'on trouve dans la toile et rejoins les quelques avis pointant du doigt les longueurs et l'ennui… D'ailleurs, j'ai même lu certains passages en diagonales ! C'est pourtant assez rare que j'agisse ainsi…

Le premiers tiers annonçait du bon : on se retrouvait dans une petite ville américaine dans l'Ohio. On découvre rapidement chaque habitant, la réputation de certains, la relation que chacun a avec le voisinage, etc. C'est une ambiance assez classique toutefois, cela me plaît. Très vite, le calme des environs va laisser place au chaos. En effet, des vans débarquent dans la banlieue et des hommes se mettent à tuer le pauvre petit livreur de journaux, un chien, puis chaque personne qu'ils croisent. Femmes et enfants ne sont pas épargnés. On assiste réellement à l'enfer qui s'abat sur la ville. D'ailleurs, les coups de feu ne sont pas les seules choses à tout détruire : des faits inexpliqués surviennent ! Une maison prend feu, une créature canine surgit de nulle part, un démon s'empare de certains villageois… C'est le tandem Seth/Tak qui m'a d'ailleurs donné envie de poursuivre ma lecture. J'étais curieuse de voir comment cette entité démoniaque et perverse allait assouvir ses sinistres desseins ou s'il allait s'installer dans d'autres hôtes. Malheureusement, cela n'était pas suffisant pour que je passe un bon moment.

Très vite, l'ennui s'est fait ressentir. Il faut dire qu'à chaque chapitre, on développait un nouvel habitant en plaçant la narration de son côté. Cela aurait pu être intéressant cependant, j'ai vraiment eu l'impression que l'on s'attardait sur des détails sans importance. de plus, à force de creuser le passé des personnages, on en oubliant l'avancée du scénario ! La personnalité des protagonistes se faisait vraiment aux dépens de l'action. de ce fait, j'ai commencé à ressentir quelques longueurs, jusqu'à me désintéresser de l'intrigue une fois la moitié du livre passée ! Certes, l'intégration d'éléments comme des dessins, des cartes postales, des lettres, des articles de journaux ou des téléfilms retranscrits entre chaque chapitre était intéressant néanmoins, cela alourdissait davantage le texte. Si le milieu du livre est assez « longué », la fin, en revanche, est brutale, violente et dynamique. Hélas, il était déjà trop tard pour que je l'apprécie à sa juste valeur. Apparemment, il aurait mieux fallu que je lise « Désolation » qui semble être l'idéal pour commencer, s'attacher à certains et mieux comprendre. Dommage ! Tout ce que je retiendrais, c'est que je suis malheureusement passée complètement à côté de cette duologie… Si vous souhaitez découvrir la plume de Stephen King, je pense qu'il y a largement mieux que ce titre… Ou alors, ne faites pas la même erreur que moi et commencez avec « Désolation ».
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Citations et extraits (31) Voir plus Ajouter une citation
C'est alors que le pare-brise du van bleu descend. Coulisse. Oui. Le pare-brise coulisse dans l'avant du véhicule comme un ascenseur de verre dans sa cage, et derrière, c'est l'obscurité, et dans l'obscurité se tiennent des fantômes. Oui, deux fantômes exactement. Il ne peut s'agir que de fantômes ; ce sont des êtres d'un gris aussi lumineux que celui d'un paysage noyé de brouillard dans les secondes qui précèdent l'irruption du soleil. Celui qui est au volant porte un uniforme de sudiste – Johnny en est à peu près sûr – mais il n'est pas humain. En dessous du feutre de cavalerie à bord relevé, on devine un front anormalement bombé, d'étranges yeux en amande et une bouche qui s'étire en avant comme une corne charnue animée de pulsations. Son compagnon, bien qu'étant de ce même gris brillant fantomatique, présente au moins un aspect humain. Il porte une veste de trappeur en peau avec une courroie en bandoulière. Son visage se hérisse d'une barbe de plusieurs jours ; les poils paraissent très noirs sur le fond argenté si peu naturel de sa peau. Il est debout, le mec, et tient dans les mains un lourd fusil de chasse à deux canons. Il le soulève et se penche dans un monde grouillant et fluide, plein de couleurs qui lui sont totalement étrangères, et il sourit, révélant une bouche pleine de dents qui n'ont jamais connu la roulette d'un dentiste. Johnny suit la scène des yeux. Cette créature cauchemardesque semble tout droit sortie d'un film d'horreur mettant en scène des crétins dégénérés vivant au fin fond des marécages.
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Les yeux fermés, une énergie toute neuve lui illuminant l'esprit comme les feux d'artifice du 4 Juillet illuminent le ciel nocturne. Tak entreprit de monter en puissance. Cela allait lui demander un peu de temps mais, au point où en était les choses il disposait de temps.
Les régulateurs n'allaient pas tarder à venir.
"Tenez vous prêts, les gars", murmurra Tak. Seth, les bras raides, avait les poings serrés et tremblants. "Tenez vous prêts, parce qu'on va rayer cette ville de la carte".
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« Comme lors de leur précédente incursion, les vans sont irruption tels des fantômes surgissant non seulement de la Brume, mais de la poussière en mouvement du désert. » (p. 337)
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« Et tu as couru tout le long du chemin jusqu’en bas ? » demanda Belinda Josephson pour la troisième fois. C’était la partie de l’histoire, aurait-on dit, qui la dépassait. « Gros comme tu es ?
- Je ne suis pas gros. Juste un peu enveloppé.
- Ouais, c’est ce qu’on écrira sur ton certificat de décès, si tu te mets à piquer des cent mètres comme ça, répliqua Belinda. La victime est morte d’un enveloppement fatal. »
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Vous allez mettre un moment avant de piger, pensa Steeve, mais vous finirez par trouver une explication qui vous satisfera. Vous y arrivez toujours, vous les flics. Que ce soit une soucoupe volante qui s'écrase à Rosewell, au Nouveau-Mexique, ou un bateau retrouvé sans personne à bord en plein Atlantique, ou une rue de l'Ohio transformée en champ de bataille, vous trouverez toujours quelque chose.
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