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3,67

sur 4331 notes
Quelque peu ennuyée dans les premières pages par trop de description de lieux et de personnages, j'ai tout de même continué ma lecture en me disait que Balzac n'était pas rien un classique de la littérature française. Et j'ai très bien fait. Une fois les premiers dialogues enclenchés, j'ai de suite été happé par la finesse et l'esprit De Balzac.
Grandet, mais quel personnage antipathique. Avare et quelque peu tyran, nous prenons plaisir à le détester. Terrorisant sa femme, sa fille et la bonne (qui est la seule d'ailleurs, à oser lui tenir tête), il compte, calcule, balance, tout son or et ses avoirs, s'amusant même à couper les carrés de sucre, en cachette, pour économiser. Je le vois bien en être trapu, court de sa personne, manipulateur et austère. Et puis, Eugénie, chère Eugénie. Belle, naïve, éperdue d'amour pour son beau cousin parisien. Une jeune fille dans la fleur de l'âge, qui rêve de donner sa chemise pour régler les dettes de son oncle, suicidé, afin de donner la plus vie à son cher cousin. Douce et tendre Eugénie, qui apprendra la vie à la dure, à coup de décès, de trahison, de mariage de raison. On ne peut, qu'en fermant le livre, lui souhaiter tout le bonheur du monde pour les années qui lui restent à vivre.
Belle lecture, un classique court, mais bien riche et très accessible.
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Grand classique De Balzac que j'avais un peu oublié et que je viens de relire avec bonheur.

Je venais de (re)voir au théâtre l'Avare, dans la mise en scène de Jérôme Deschamps et je souhaitais me remettre en tête comment Balzac avait lui aussi dépeint cette personnalité qu'est l'homme avare.

J'aime cette plume extraordinaire qui nous fait entrer dans le profond des âmes.
J'ai été très sensible à la douceur, l'innocence et la pureté d'Eugenie. Quel beau portait .
Un coeur simple, elle aussi .

Quel que soit le Balzac, pioché au hasard, on n'est jamais déçu tant ses propos sont justes et ses portraits intemporels.
C'est vraiment La Comédie Humaine !

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Aaaaah Enfin ! Je savais bien que Balzac saurait toucher ma corde sensible , mais qui suis-je pour avoir osé douter de la délicatesse de cet auteur ; que dis-je de l'écrivain qui nous éblouit ?
Personne si ce n'est qu'une incroyable admiratrice ! Depuis longtemps un texte ne m'avait rappelé à quel point la littérature est si belle et peut nous expédier sous les bonnes grâces de notre humeur . Trop court , trop court que votre chef-d'oeuvre !
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Dans la continuité de mon exploration "Qu'est-ce qui fait qu'un classique devient un classique ?", voici l'épisode Eugénie Grandet.
Dans ma lente exploration de la Comédie Humaine au fil des années, j'ai ces derniers temps plutôt lu les livres moins connus, souvent plus courts. j'y ai trouvé du bon et du moins bon. Il était temps de me confronter à un des livres stars et d'essayer de comprendre ce qui en avait fait la renommée.

Eugenie Grandet ne fait pas partie des pavés de l'oeuvre De Balzac (plus de 300 pages tout de même en poche), le critère qui ferait des oeuvres massives des meilleurs classiques ne fonctionne pas ici. Au contraire, cette brièveté toute relative contribue pour moi à la qualité de l'ouvrage. le livre est d'un seul tenant, sans parties ou chapitres pour en casser le rythme. Bien sûr, comme souvent dans les oeuvres du 19ème siècle, le début est une description détaillée du contexte géographique et des personnages principaux, au physique comme au moral. Mais les évènements s'enchainent ensuite et on ne lâche pas facilement cette succession d'évènements qui vont bouleverser des vies bien rangées et ordonnées.

Ce qui fait ensuite la spécificité de cet opus balzacien, c'est l'universalité du message, même si l'époque dépeinte a tout de même son importance (ne serait-ce que par la confrontation entre la bourgeoisie montante et la noblesse qui s'accroche à son prestige). L'auteur y oppose l'argent et ceux qui ne vivent que pour lui et la religion et ses adeptes. Si il semble dans un premier temps se positionner dans la simple condamnation des avares et dans la glorification de la foi et des vertus qu'elle défend, le cours de son récit finit presque par mettre les deux opposants dos à dos, en tout cas dans leur inaptitude commune à atteindre un bonheur réel. Entre l'argent et la religion, Balzac évoque aussi l'ambition, la recherche de la gloire, qui va souvent de pair avec le profit mais qui conçoit l'argent comme un moyen plus que comme un but définitif à atteindre.

Ce qui surprend aussi ici, c'est que les personnages semblent dans un premier temps assez caricaturaux. Là où Balzac dépeint d'habitude des figures complexes, remplis de paradoxes, les individus qui se croisent ici semblent plus dans un premier temps des symboles incarnés: L'Avarice par le Père Grandet, la Piété par Madame Grandet, l'Innocence par Eugénie, l'Ambition par Charles Grandet. Mais la confrontation de ces caractères symboliques finit par les faire bouger, les rendre moins granitiques et inamovibles. le tout est organisé magistralement par un auteur qui est le roi du théâtre romanesque.

Bref, un vrai bon tome qui mérite sa renommée, avec l'opposition Province-Paris, bourgeoisie-noblesse, maitres et serviteurs. Une Comédie humaine en miniature, qui reprend presque l'ensemble des thèmes de la saga balzacienne. Pas de recette toute faite pour obtenir un classique, mais quelques critères qui ne trompent pas et garantissent la qualité.

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J'aime Balzac ! Pourtant, à l'instar de beaucoup d'autres collégiens, la lecture du père Goriot m'avait ennuyée au plus haut point. Mais c'était l'âge des sorties entre amis et des premiers émois amoureux. Pas de place pour l'histoire d'un vieil homme délaissé par ses filles. Et puis les années ont passé et un jour j'ai dépoussiéré « @Le père Goriot », qui moisissait dans ma bibliothèque depuis des lustres. Je l'ai dévoré, adoré, écorné, une nouvelle idylle était née. Puis il y eu les «@ illusions perdues » et aujourd'hui « Eugénie Grandet ».
« Eugénie Grandet » se situe entre la révolution et la fin de la Monarchie à une époque où le développement industriel commence son essor et où la bourgeoisie s'enrichit. « L'argent est la seule puissance de ce temps » écrit Balzac. L'action se déroule à Saumur, et une description de la vie dans cette ville de province nous est présenté au début du roman comme pour illustrer la montée en puissance de cette bourgeoisie qui commerce autour du vin.
L'argent est un élément central du roman. Balzac dresse un portrait de Mr Grandet, le vigneron au coeur de pierre qui compte ses sous et rationne sa famille comme si la ruine frappait à sa porte. L'avarice et la cupidité dont il fait preuve est montrée à son paroxysme avec sarcasme et ironie. Il économise tout, allant jusqu'à compter les morceaux de sucre ! Cette avarice lui a toutefois permis d'accumuler une fortune immense qu'il garde jalousement dans une pièce de la maison, et, tel Don Salluste dans « la folie des grandeurs » il compte son or en cachette.
Sous son joug vivent Mme Grandet sa femme effacée mais pourrait-il en être autrement avec un tel mari. Nanon la domestique aussi avare que son maître, à qui elle voue une dévotion totale. Et, Eugénie leur fille, jolie jeune fille candide au coeur pur, loin de s'imaginer l'ampleur de la fortune familiale.
La vie se déroule d'une façon monotone dans une maison sinistre où les seules visites sont celles des deux seules familles qui connaissent l'ampleur de la richesse de Grandet et qui se livrent une lutte acharnée pour marier leur rejeton avec la belle héritière. Les descriptions des manigances Cruchotesques et Grassinesques sont vraiment criantes de vérité.
L'amour est l'autre élément central abordé par Balzac. Il est essentiellement, voir exclusivement incarné par Eugénie. Avant l'arrivée inopinée de son cousin Charles, elle est timide, naïve et totalement ignorante de la vie, consacrant ses journées aux différents travaux domestiques. Après son arrivée, c'est un changement radical qui va se produire chez Eugénie, elle devient curieuse, admirative, se pomponne, elle remet en cause l'autorité paternelle, son caractère s'affermit, elle découvre l'Amour.
J'ai beaucoup aimé la façon dont Balzac traite les deux sujets simultanément, l'argent et l'amour sont incompatibles ! On ne peut que détester Felix Grandet qui est un immonde personnage sacrifiant sa famille pour assouvir son vice. Quant à Eugénie, après une période initiale où j'ai eu envie de lui dire « réveille-toi ma fille » j'ai fini par aimer chez elle cette idée du grand et unique amour pour lequel elle sacrifiera tout.
Un roman magistral !
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La famille Grandet vit paisiblement et chichement à Saumur. Elle est pourtant très riche mais le père, homme tyrannique et terriblement avare, tient toute sa famille entre ses griffes et lui impose une vie très austère. Eugénie et sa mère n'osent pas tenir tête à cet homme cruel. Alors qu'Eugénie vieillit (elle a déjà 23 ans), plusieurs familles de Saumur espérent réussir un bon mariage, c'est le cas notamment des Cruchot et des Grassins qui souhaitent unir leur descendant à Eugénie. Mais le père Grandet est retors et n'a pas l'intention de laisser sa fille comme cela. Mais c'était sans compter sur l'arrivée de Charles, neveu de Grandet, dont le père vient de mourir en lui laissant une belle faillite sur les bras. Dans la douleur du deuil, Eugénie et son cousin vont se rapprocher.

Pour ce premier mois du challenge des Douze Thèmes (Alle you need is love), j'ai donc choisi de lire un classique avec Eugénie Grandet de Balzac. Je n'ai jamais lu De Balzac et je suis bien contente de l'avoir découvert avec Eugénie Grandet que j'ai vraiment apprécié.
Balzac dépeint avec justesse le milieu bourgeois de Province du 19ème siècle avec tous ses petits secrets et ses petites manigances. Il est terrible de se voir confronter à l'avarice et aux manipulations du père Grandet face à la bonté et à la générosité d'Eugénie. On ne peut s'empêcher, avec notre regard actuel, de vouloir secouer cette pauvre Eugénie qui n'ose pas (ou peu) tenir tête à son père au sujet de son prochain mariage ou sur la façon de tenir la maison d'une manière quasi monastique. Malgré tout, on ne peut s'empêcher de ressentir empathie et tristesse à son égard, son absence de calcul, le romantisme dont elle fait preuve - et qu'elle ose à peine espérer - face à son cousin, la rendent touchante.
Très mélancolique, Eugénie Grandet nous raconte le destin tragique de son héroïne éponympe à travers une oeuvre dont les descriptions psychologiques et sociales des personnages sont parfaitement abouties.
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On ne dirait pas comme ça, mais Eugénie Grandet est le premier livre que j'ai lu en 2014 : mais bon, comme j'avais des chroniques plus importantes à rédiger, celle-ci est un peu passée à la trappe... En fait, j'aurais bien attendu encore un peu plus longtemps pour la rédiger (flemmingite aiguë...) mais la session nom de famille du Challenge Lire sous la contrainte de Philippe touche à sa fin ;) D'ailleurs, cette lecture me permet également de participer au challenge New PAL de 2014 de Yukarie !

J'ai particulièrement apprécié cette histoire : j'aime beaucoup les écrits De Balzac et je dois dire que celui-ci m'a particulièrement surprise. Je ne m'attendais pas à un ton si doux, si calme... même si cette histoire n'est pas toute rose, je lui ai trouvé un ton vraiment tranquille et égal. C'est assez déstabilisant de ne pas sentir l'auteur s'enflammer quand moi, je me serais emportée ! du coup, ça m'a assez freinée dans ma colère (si je peux appeler ça comme ça) en me forçant à prendre du recul et, je crois que, d'une certaine façon, ça m'a permis d'apprécier différemment et un peu plus cette histoire.
L'histoire, justement, peut être jugée simple mais, personnellement, je l'ai surtout trouvée vraie et réelle. Elle a beau avoir plusieurs siècles derrière elle, elle a ce petit truc qui fait qu'elle reste possible et actuelle. J'aime cette histoire d'amour déchu : tout aurait pu être possible et finalement, tout tombe à l'eau... ça nous rappelle forcément quelque chose ! de même, j'ai trouvé dans le rapport des Grandet avec l'argent, un ton très juste et très actuel : certaines choses ne changent pas avec le temps et, visiblement, l'argent et l'amour en font parti !

Le petit truc qui me plait tant dans Balzac c'est qu'il arrive à me faire rêver avec des choses du quotidien, plutôt sombre d'ailleurs. Il a une façon d'aborder les choses, de décrire des situations et des décors, qui me parle : avec lui, je ne sens pas la distance des siècles et j'apprécie ce point. Bon, je doute qu'il aurait su trouver sa place dans notre monde actuel (quoique, on ne sait jamais ! Il avait l'air assez ouvert...) mais il a une simplicité qui fait que l'on se reconnait facilement dans ses textes et que l'on les apprécie d'autant plus.
Un roman que je vous conseille !
Lien : http://lunazione.over-blog.c..
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Au départ, j'ai dû m'y reprendre trois-quatre fois pour réellement me lancer dans la lecture d'Eugénie Grandet. Les longueurs m'ennuyaient. Et puis ensuite… Les mots De Balzac ont eu leurs effets. Les longueurs n'ont plus été ennuyantes mais sont devenues de la belle poésie.

S'il est un peu difficile de se plonger dans l'histoire, du fait du vocabulaire, des longues descriptions et de l'époque, on a aucun mal à s'attacher à Eugénie Grandet. Une jeune femme soumise et bienveillante, éprise de son cousin, convoité uniquement pour la grande fortune de son père : l'avare père Grandet. Ce dernier ferait presque froid dans le dos tant il regorge d'austérité (Harpagon m'a manqué). Il est prêt à tous les stratagèmes et tromperies pour s'enrichir, quitte à sacrifier sa famille. Et sa cupidité va engendrer plus d'un drame.

J'ai pris mon temps pour lire ce roman et j'en ai apprécié encore plus le style De Balzac.
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C'est délicieusement sordide, de bout en bout, pas un personnage ne trouve grâce aux yeux du narrateur qui répand avec maestria le venin de sa plume cynique (vengeresse ?) ! À part peut-être, soyons juste, la servante Nanon et cette pauvre Eugénie, qui incarnent les seuls personnages véritablement humains (Eugénie à ses dépends...) et dont la sincérité de coeur appitoie. Sinon, le père Félix Grandet et sa cour féroce de bourgeois pathétiques mènent la danse tout le long de cette tragédie, tant et si bien que la tyrannie du vieux grigou (mais n'est-il pas aussi sa propre victime ?) finit par mener de pauvres âmes de femmes à leur terme malheureux. Quant à lui, le joli cousin Charles, "tombé" un beau soir de Paris en province, à Saumur, se trouve soudainement entaché par la faillite et les dettes de son père, le Grandet de Paris, qui s'est brûlé la cervelle, déshonoré. Charles, donc ruiné, et après avoir juré un amour éternel à sa malheureuse cousine (encore aujourd'hui, la loi ne voit nul inceste entre cousins !), devenu l'encombrant mirliflor de son oncle, fuit malhonnêtement aux grandes Indes afin de se refaire ... Mais à quel prix !
Cet épisode est un échantillon bien méchant et bien jouissif, un tantinet bien triste aussi, des "Scènes de la vie de province" tel qu'a pu l'imaginer Balzac au plus juste de sa Comédie humaine.
En bref, avant tout un bijou d'écriture ! Olivier Gourmet dans le rôle de Grandet paraît-il ? Ta, ta, ta ... Il faudrait que je voie ça !
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Je dois vous faire un aveu, je n'avais jamais lu Balzac, Honoré de Balzac, que certains me dépeignaient comme difficile à lire, ennuyeux, long et soporifique.... Oh ne me jeter pas la pierre : tout le monde connaît son nom mais combien l'ont-ils réellement lu ? 

Forte de ses remarques mais comme toujours curieuse de me faire ma propre opinion, j'ai choisi un court roman dont je ne connaissais ni le thème, ni le lieu. Et bien n'écoutez pas les autres, faites vous votre propre idée, lisez les classiques, pour moi les bases de toute littérature....

Je me suis retrouvée à Saumur, au milieu des vignes, le Père Grandet étant un ancien tonnelier, ayant construit ainsi sa fortune au départ puis à prospérer en investissant dans les terres, l'or bien sûr mais surtout en faisant fructifier son bien et ....... en dépensant peu, faisant vivre sa femme et sa fille dans une misère totale : tout est compté, tout doit être justifié, les deux femmes passant leurs journées à rapiécer, à raccommoder, devant se nourrir de peu, ne profitant pratiquement que de la lumière du jour pour s'éclairer. Et pourtant le Père Grandet brasse de l'or, des louis à longueur de journée, grâce à ses amitiés avec le notaire Cruchot et le banquier des Grassins, il flaire, il compte, il calcule afin d'accroître son bien.

L'auteur installe chacun de ses personnages, lui donne un visage, des pensées, on se les représente très bien. C'est une construction très bien huilée, presque comme une scène de théâtre sur laquelle les acteurs prennent place. 

Dans la monotonie de leurs vies, les deux femmes vont trouver dans Charles, le cousin arrivé de la capitale, beau, élégant, possédant de beaux atours auxquels elles ne sont pas habituées, d'abord un divertissement mais aussi, pour Eugénie, l'amour. Fragile jeune fille de 23 ans, vivant sous la coupe d'un père despote et avare, d'une mère soumise et effacée, celle-ci va franchir les limites fixées par son père, susciter un peu d'intérêt de la part du jeune homme mais finira malgré riche, redorera le nom de Grandet mais se résoudra à une vie de presque solitude.

Quelle écriture, mais quelle écriture. C'est vif, humoristique par moment, critique et bien vu des âmes humaines..... La Comédie Humaine résume l'ensemble de l'oeuvre De Balzac et je comprends pourquoi après cette lecture. Il a su transcrire les hommes et femmes, dans leurs vies, leurs conditions, avec leurs défauts, leurs qualités. C'est piquant, vif, alerte, on sent toute la fougue qu'il a mis dans son roman. J'ai presque eu le sentiment d'entendre la plume sur le papier, les feuilles s'envolées au fur et à mesure. Peut être écrit alors qu'il se débattait lui-même avec ses créanciers .....

Dans ce roman on trouve comme sujet principal l'argent, le manque pour certains quand il s'agit d'une faillite, de dettes, de déshonneur, mais aussi la cupidité, l'avarice portée à son plus haut niveau. On sait combien l'argent a posé problème à Balzac, fuyant perpétuellement ses créanciers et on s'aperçoit qu'il maîtrisait parfaitement les arcanes de la finance, des banquiers, des manipulations financières.

La condition féminine est également traitée avec trois portraits de femmes : celui de Eugénie bien sûr, jeune fille soumise, convoitée par certains pour la dot qu'elle représente, comme une marchandise finalement. Pratiquement invisible dans le début du roman, elle prend peu à peu de l'ampleur, elle s'affirme même si elle tremble et craint les foudres de son père, mais l'amour va lui donner du pouvoir, de la force.

La mère, femme effacée qui a apporté à son mari par le mariage la fortune, mais qui est sous la coupe de cet homme et qui n'a pas conscience des biens qu'elle possède. Mais

Et puis il y a Nanon, la servante, car comme dans beaucoup de romans ou pièces classiques, il y a la servante, la complice du père Grandet, qui est la femme du terroir, au parler franc et sincère.

Quel regard sur la société d'alors (19ème siècle) avec les intérêts de chacun, le pouvoir du père sur sa maisonnée, sur ces femmes soumises, sur la vie en province avec les rumeurs, les bavardages qui courent dans les rues et remontent aux oreilles de chacun. 

Il n'y a pas de temps morts, pas de longueur, pas d'ennui, il y a des touches d'humour, la critique est vive, l'auteur n'est aucune complaisant avec le Père Grandet : il ne lui trouve aucune circonstance atténuante, il est beaucoup plus indulgent avec Eugénie. 

Je pense que je vais continuer ma découverte de cet auteur car j'ai pris beaucoup de plaisir dans cette lecture, même si certains termes et manipulations financières me sont restées assez obscures....., mais j'ai souri, parfois j'ai été révoltée par la manière dont ce vil "bonhomme" traitait sa maisonnée mais aussi manipulait ses relations, ne pensant qu'à son intérêt et uniquement son intérêt.

N'hésitez pas à plonger dans notre littérature classique : l'on s'aperçoit qu'elle est riche, très belle et surtout très actuelle......
Lien : http://mumudanslebocage.word..
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