Dans cette courte nouvelle qu'il a terminé aux Jardies en mai 1840,
Balzac nous donne un formidable 'J'accuse' contre le gouvernement de Louis-Philippe.
Z. Marcas... Nom étrange.
Balzac le dit lui-même au début de son récit : « N'est-il pas aussi doux qu'il est bizarre ? mais aussi ne vous paraît-il pas inachevé ?
(...) Ne voyez-vous pas dans la construction du Z une allure contrariée ? ne figure-t-elle pas le zigzag aléatoire et fantasque d'une vie tourmentée ? »
Roland Barthes, dans son essai s/z, parle du Z comme une coupure, une mutilation.
Pour mieux apprécier cette nouvelle, on devrait se familiariser un peu avec
le contexte politique dans lequel ce récit a vu le jour. Depuis 1830 le pouvoir en place, né d'une révolution avortée, s'enlise dans le marasme d'une politique sans vision, où des incapables et des corrompus occupent des postes ministériels et d'où la jeunesse et les gens de talents sont exclus :
« Nous étions étonnés de la brutale indifférence du pouvoir pour tout ce qui tient à l'intelligence, à la pensée, à la poésie. »
Balzac a en quelque sorte pressenti dans cette nouvelle les désordres qui allaient culminer dans la révolution de 1848.
D'un style compact et sobre, presque poétique, nous découvrons dans le présent récit une pension insalubre comme celle tenue par Mme Vauquer dans '
Le Père Goriot', comme il y en avait tant dans le Paris bohémien de 1840, où Zéphirin Marcas est logé dans une triste mansarde. Deux étudiants curieux, voisins de Marcas, vont connaître son histoire.
Comme souvent,
Balzac met en avant un homme trop intelligent ou trop passionné pour son époque, victime de la médiocrité régnante.
Quel est le sort de ce pauvre
Z. Marcas ? Découvrez-le dans ce petit chef-d'oeuvre
De Balzac.