Elie Barnavi, professeur d'histoire (et ancien ambassadeur d'Israël à Paris), a publié cet opuscule en 2006, donc bien avant la proclamation de l'Etat Islamique. Il s'adresse aux Européens et s'intéresse aux dérives des religions révélées, en se concentrant sur l'Islam. Il insiste sur l'aspect pernicieux de la religion dans ses formes les plus extrêmes: « La raison profonde d'une guerre de religion, ce n'est pas le territoire, ni l'argent, ni la forme de pouvoir. C'est la religion » (p. 115).
Ses analyses ne paraissent pas très originales, à nous qui avons écouté les innombrables commentaires faits sur ce sujet au cours de la dernière décennie. (Je note cependant que nous préférons maintenant le mot « djihadisme » à « fondamentalisme »). Mais nous avons tous bien compris que « toutes les Ecritures [notamment le Coran] sont des auberges espagnoles, où l'on trouve ce qu'on cherche, c'est-à-dire ce qu'on apporte avec soi », y compris le pire. Sur ce plan, le wahhabisme pouvait inspirer aussi bien le roi d'Arabie qu'Oussama Ben Laden, qui avaient des actions étaient différentes et qui étaient des ennemis mortels.