Le passeport

Ma première et heureuse lecture d'Azouz Begag!

Un livre de vie, dans une ville rongée par la mort.
C'est la guerre civile, atroce et hideuse.
On massacre, on coupe les têtes, on exécute... Su fond de corruption, de pénurie et de déliquescence.
Zoubir El Mouss n'en peut plus.
Zoubir El Mouss raconte sa vie de flic, de flic mort en sursis.
Quatre flics en patrouille dans une Toyota, dopés pour tenir le coup!
La nuit, les quatres compère sont envoyés en mission spéciale d'élimination!
De jour aussi... Bavure à la clef!
C'en est trop: Karamel a été exécuté et remplacé par Mo. le commissaire Ousmane menace Zoubir. La situation devient intenable. le studio de Zoubir rétrécit.
Malgré ou pour ses deux filles, Zoubir doit partir. Vite. Avec ou sans passeport! Peut-être avec Dahlia? Y parviendra-t-il, seulement?

L'écriture d'Azouz Begag est un plaisir à lire: C'est limpide et plein de l'humour discret qui sied aux récits désespérés et aux paragraphes de souffrance. C'est aussi empli de cette poésie particulière aux moments de calme entre les éclairs de violence.

Beau livre.

D'après Wikipedia, Azouz Begag né en 1957 est un homme politique, écrivain, diplomate et chercheur français; il est surtout connu pour avoir été ministre de 2005 à 2007. Il a publié le présent roman en l'an 2000, c'est-à-dire juste à la fin de l'atroce conflit entre le gouvernement algérien et les groupes armés islamistes.

Le personnage principal, Zoubir El Mouss, est un flic. Avec trois autres policiers, il patrouille régulièrement dans Alger au moment des pires horreurs. Il risque sa vie non seulement pendant son service, mais également à son domicile car il a interdiction d'emporter son arme chez lui, alors que les tueurs savent tout de lui. Il ne voit plus ses deux filles que pourtant il adore. Il est englué dans cette routine ultra-dangereuse qu'il a envie de fuir, mais comment ? Il déteste son supérieur hiérarchique; il a la velléité d'écrire au ministre de l'intérieur; l'un de ses collègues est trouvé mort, décapité. Pourtant il a une aventure torride avec une "pute", Dahlia, trouvée dans une boite de nuit où on danse et on boit – horreur pour les fous de Dieu ! Cette histoire finira-t-elle bien, ou mal ?

Un roman très sombre, et probablement conforme aux terribles réalités de la guerre civile en Algérie.

Décidément j'adore la plume d'Azouz Begag ! A chaque fois je suis agréablement surpris, à chaque fois je découvre une belle histoire émouvante. Avec ce roman, nous suivons un ancien agent de circulation aux carrefours de la capitale Algérienne répondant au nom de Zoubir El Mouss, alias Zouzou. Chaque jour il se pose la même question existentielle : que vaut la vie d'un flic dans une ville en guerre? Les jours passent et il voit ses camarades sombrer dans toute sorte de tranquillisants et autres substances pour qu'ils oublient les horreurs du quotidien.
L'auteur franco-algérien revient encore une fois pour dénoncer les dictatures, qu'elles soient incarnées par des policiers ou autres, il nous décrit le chaos qu'elles engendrent.
Une superbe histoire bouleversante et qui se lit de manière très fluide grâce à la belle plume poétique de l'auteur du Gône de Chaaba.

Nous sommes dans l'Algérie noire des années 90, déchirée par les intégristes et les corrompus, le peuple est meurtri et le pays est dans les mains des sanguinaires.

Le protagoniste, Zoubir El Mous, surnommé Zouzou, est policier de circulation monopolisé contre son gré dans les forces spéciales antiterroristes, ses coéquipiers et lui doivent suivre à la lettre des ordres d'un commissaire pourri jusqu'à la moelle.

Au bord d'une Toyota banalisée, shootés aux psychotropes, cagoulés, kalashnikov sur les genoux, essayant de cacher une peur qui les consument de jour en jour, ils sillonnent une ville terrifiante, ils communiquent avec le commissariat par radio, dans l'attente d'ordres douteux.

Zoubir n'en peut plus de ce quotidien de terreur, il craque, il hallucine, il devient fou, il n'y a que la photo de ses deux petites filles qui le calme. Il réfléchis à son avenir, à son destin de flic mort d'avance, un flic ordonné d'assassiner des inconnus d'un côté, et essayant de fuir les menaces de mort des terroristes de l'autre. Une seule solution se présente à lui : fuir, partir en France afin de sauver sa peau, mais pour cela il faut d'abord se procurer un passeport !

Azouz begag nous offre une plongée hallucinante dans la peau de ce policier. il aborde la terreur de ces années noires, la souffrance d'un peuple, meurtri par les fous de dieu, et par les tyrans qui gouvernent cette patrie sans aucune conscience.
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