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Cécile Térouanne (Traducteur)
EAN : 9782742704705
75 pages
Actes Sud (01/01/1999)
3.37/5   26 notes
Résumé :
"Fuyant Saint-Pétersbourg, Barbara Ivanovna et sa fille Marguerite arrivent, dans un village, chez le docteur Byrdine où elles retrouvent un peu de la quiétude perdue. Mais la mort soudaine de la mère plonge ce petit monde dans la difficulté. Il faut enterrer Barbara Ivanovna au plus vite, dans le jardin de la pension, en attendant des temps meilleurs. Dix ans plus tard, Marguerite revient dans ce village pour y recueillir les restes de sa mère...

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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Un tout petit livre d'à peine 80 pages, triste et nostalgique.
C'est la révolution russe et Barbara Ivanovna et sa fille Marguerite quittent Saint-Pétersbourg pour s'installer dans une pension au sein d'un petit village. Malheureusement, la mère décède brutalement et Marguerite se retrouve seule parmi des inconnus.
Une courte histoire, écrite en 1927, avec beaucoup de réalisme mais à laquelle je n'ai pas beaucoup accroché. Cependant, je n'avais rien lu de cette auteure et je vais poursuivre ma découverte.


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Tout d'abord, l'histoire qui se déroule sans encombre, est bouleversée par une mort subite et inattendue de la mère, Barbara Ivanovna ! Cette mort saisit littéralement le lecteur à la gorge, par le seul fait que cette dernière s'exécute lors d'une scène très courte, en un éclair ! Il faut également noter que si la mort est aussi brièvement illustrée dans ce roman, c'est que la nouvelle elle-même - car il est alors possible de parler de nouvelle - est extrêmement brève, composée de seulement 76 pages. de ce fait, Nina Berberova arrive à nous démontrer en un temps relativement court, en quelques lignes, tout le nectar russe et ce que nous devons retenir de son style d'écriture. Par ailleurs, les fins de chapitres se concluent toujours par des phrases pointilleuses et magnifiques, à l'instar d'un rideau de velours que l'auteure dépose devant les yeux du lecteur, avant d'opérer une superbe transition, en une ouverture vers le chapitre suivant...

"Les Dames de Saint-Pétersbourg" constitue donc le nectar, l'essentiel et l'essence même de l'écriture de Nina Berberova, une formidable auteure russe imprégnée par les difficultés sociales de son temps et de son immense pays natal, la Russie, magnifiquement mis en lumière par les petits formats éditoriaux d'"Actes Sud".

À la fin de la nouvelle, Marguerite Ivanovna reviendra sur les traces de sa mère pour se recueillir sur sa tombe, dix ans plus tard, accompagnée de sa propre fille éreintée par le voyage. Mais des drames sont survenus entre temps et c'est tout un cimetière qui a remplacé l'unique tombe de sa défunte mère...

Nina Berberova nous offre ici, le drame d'une Russie ravagée, meurtrie, lardée de cicatrices, portant sur ses épaules frileuses, le fardeau de ses tueries, de ses révoltes et laissant irrémissiblement des victimes derrière elle. Une Russie combative et grande, dont l'auteure est sensiblement nostalgique dans ces années 1930, consciente du vaste phénomène d'émigration de la Révolution russe. Une pesante mélancolie achève donc ce récit et dépose dans le coeur du lecteur, un amour profond pour cet impressionnant pays...
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Ces trois nouvelles explorent le prix psychique de l'immigration et les rigueurs des épreuves endurées seules. L'émigrée russe Berbova (1901-1993) s'est d'abord installée en France dans les années 1920, puis s'est installée aux États-Unis dans les années 1950, où elle a enseigné à l'université de Princeton. Les deux premiers contes, écrits en 1927, rappellent la période pré-révolutionnaire tumultueuse de la Russie. La nouvelle qui donne son titre au livre estla plus puissante des trois - une jeune femme doit organiser les funérailles de sa mère dans une auberge située au coeur du pays. Lorsqu'elle revient plusieurs années plus tard, le nouveau gouvernement a effacé toutes les preuves de vie du village. le ton neutre de Berberova et les descriptions de l'environnement austère créent un courant de tension sombre. le personnage principal Zoya Andreyevna est en conflit avec sa décision de vivre dans une pension dans une ville inconnue. En tant que femme de la classe moyenne qui a divorcé de son mari, apparemment pour des raisons politiques, elle est méprisée par ses colocataires beaucoup moins respectables.
Dans la nouvelle La Grande Ville (écrite peu de temps après l'arrivée de Berberova à New York), le narrateur explore la monstruosité du nouvel immeuble où il vit, et chaque porte qu'il ouvre lui présente un aperçu différent de ce pays. Et à chaque porte qu'il ouvre, à chaque fenêtre par laquelle il regarde, Berberova décrit la solitude de l'immigré sans sentimentalité ; une fois abandonnés dans ce monde, qui est un monde de transit, les personnages se résignent à se battre pour rester en vie.
Le style dépouillé de Nina Berberova est aussi clinique que précis pour ce monde de peu d'espoir.
Lien : http://holophernes.over-blog..
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Nina BEREBOVA, écrivaine russe, ayant vécu aussi en France fait partie des auteures que j'aime bien, peut -être pas assez connue. J'ai lu certains de ses livres, mais un peu oubliés. Ainsi, j'ai repris ce petit livre » Les Dames de Saint Pétersbourg « qui nous annonce les prémices de la Révolution.
Barbara Ivanovna, et Marguerite, sa fille quittent rapidement Saint-Pétersbourg, pour trouver refuge dans une pension de famille tenue par un Docteur, dans tout petit village loin des tumultes.
Malheureusement, Barbara Ivanovna décède brusquement …la fatigue du voyage, la forte chaleur, le docteur ne peut rien faire. Marguerite se retrouve seule, sans argent, mais pense quand même à rapatrier sa mère à Saint Pétersbourg…..Le docteur l'en dissuade et lui propose d ‘ensevelir, sa mère, dans leur parc, si le Pope est d'accord ; en traversant des villages pauvres, affamés, ils vont chez un menuisier pour le cercueil qui profite du désarroi, pour en demander cher ; ensuite, chez le Pope qui s'en aucune difficultés accepte l'enterrement dans le parc. Enfin il a lieu, par une étouffante journée d'été, non sans problèmes en raison de la chaleur. Un réalisme assez poussé nous permet de vivre ce moment, et de compatir au chagrin de Marguerite. le docteur la réconforte en lui promettant de veiller sur cette tombe et que plus tard, elle transférera sa mère.
Mais la Révolution éclate…………..10 ans plus tard, une jeune femme avec un enfant arrive au village, et personne ne peut la renseigner ; personne ne connait ce docteur, la maison, le lieu qu'elle donne ; seul un moujik lui vient en aide, il connait vaguement, et il l'emmène …..Elle reconnait, mais hélas, la maison n'existe plus, et 6 tombes sont parmi les ronces…
Ces 80 pages sont pleines d'émotion, de réalisme sur ce que vont devenir les russes qui devront quitter leur pays.
Je vais poursuivre mes relectures des ouvrages de Nina Berberova
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Le jeune berger prit son élan et alla donner de la tête contre le ventre dur du taureau. Sa toque brodée laissait dépasser des cheveux filasse et son long fouet traînait à terre. Enfin, l'animal, campé sur des sabots fins et pointus, dégagea la route, et la calèche du docteur Byrdine put avancer. Le jeune garçon courait à travers le champ bossué, il passait malicieusement sous le ventre des vaches, sans presque sembler se baisser pour cela.
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Videos de Nina Berberova (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Nina Berberova
Nina BERBEROVA – Documentaire ultime (France 3, 1992) Un documentaire en deux parties, intitulées "Le passeport rouge" et "Allègement du destin", réalisé par Dominique Rabourdin. Présence : Jean-José Marchand et Marie-Armelle Deguy.
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