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Olivier Besson (Illustrateur)
EAN : 9782742775873
87 pages
Actes Sud (30/06/2008)
3.73/5   67 notes
Résumé :
Pinocchio

Joel Pommerat

Lorsque l'arbre au bois étonnant tombe sous l'orage, l'home pauvre et généreux décide d'en faire un pantin. Pinocchio est né. Mais c'est un enfant naïf et cruel, qui rêve d'une vie de prince. Après son Petit Chaperon Rouge, Joël Pommerat revisite cet autre conte populaire en soulevant les questions de la paternité, de la pauvreté, de la liberté.

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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Ayant gardé un bon souvenir de la Cendrillon de Joël Pommerat, j'ai voulu découvrir son Pinocchio, m'étant prise d'une affection toute particulière pour la marionnette de Carlo Collodi sauf que voilà, je crois que j'aurais mieux fait de relire le Pinocchio originel, le vrai, l'unique pantin de bois, qui rêve d'être vrai, d'être réel, d'être un petit garçon, alors qu'il ne l'est pas, jusqu'à l'intervention de la fée. En même temps, j'ai apprécié l'impertinence du Pinocchio de Pommerat qui fait du pantin un vrai petit monstre. Mais mon coeur regrette le pantin de bois qu'était Pinocchio avant de devenir un vulgaire enfant vulgaire (oui doublement voire triplement vulgaire). J'imagine que cela n'est qu'une conséquence propre à la désillusion des contes de fées.
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Dans ma bibliothèque destinée aux élèves, j'avais cet exemplaire des aventures de Pinocchio rédigées par Joël Pommerat. Comme je cherchais un passage à mettre en scène avec l'atelier théâtre, je me suis dit que c'était l'occasion de le lire et de voir un peu si nous pouvions en faire quelque chose. J'en profite pour le glisser dans mon Pumpkin Autumn Challenge, menu Automne frissonnant, catégorie « Double double toil and trouble ». Je valide donc l'ensemble du menu Automne frissonnant, mais je pense le compléter avec une autre lecture puisque cette version de Pinocchio sous forme théâtrale était très brève.

Dans cette adaptation théâtrale, le petit pantin à peine sculpté prend vie et tyrannise son père. Il choisit d'assouvir ses désirs et quitte son père sans grands remords. D'aventures en mésaventures, il se transforme… mais grandira -t-il vraiment ? apprendra-t-il ? et surtout deviendra-t-il un véritable petit garçon?

Le personnage de Pinocchio est absolument détestable dans cette version… du moins, dans les trois premiers quart de la pièce : égocentrique, bête, tyrannique, à la limite de la méchanceté et du mépris de l'Autre, il est absolument odieux avec son père. Il n'a aucune empathie et n'a aucune capacité à prendre en compte les émotions des autres ou à embrasser la situation des autres en général. Cela peut sembler normal, c'est un pantin en bois, donc nous ne pouvons pas forcément lui demander d'avoir un coeur tendre. Certes. Pour autant, Pinocchio a hérissé chaque parcelle de mon être dès qu'il a ouvert la bouche. Sa suffisance et son absence de réflexion l'amènent à subir bien des déboires avec les voleurs d'abord puis avec les meurtriers.

L'apprentissage de Pinocchio est lent, très lent, trop lent à mon goût ! S'il subit des revers, il a aussi de vrais coups de chance, qu'il ne sait pas savourer et qu'il gaspille en faisant preuve d'une bêtise sans fond, ce qui l'entraîne vers des catastrophes plus grandes encore. J'ai été absolument atterrée de le voir agir et réagir ainsi, il allie bêtise et mensonge en un maillage serré qui ne lui laisse que peu de chance, et d'ailleurs, il est si obtus qu'il peine à entendre les conseils des autres.

Cette pièce reprend des éléments classiques : Pinocchio avalé par une baleine -notons par ailleurs que c'est chez Walt Disney que Monstro, la baleine, l'avale alors que chez Collodi, c'est un requin ; le parallèle avec Jonas avalé par la baleine est bien évidemment présent aussi. L'histoire de Pinocchio en général est respectée et ancre cette réécriture dans une tradition littéraire. le choix d'un présentateur, qui commente le récit, l'introduit et le clôture participe aussi de la littérarité de la pièce en se faisant l'écho du Choeur antique, un peu comme lorsque Jean Anouilh revisite cette tradition (dans Antigone ) avec le personnage nommé le Prologue. le travail littéraire pour revivifier le texte et en faire une réécriture porteuse de sens est donc bien là. de plus, cette pièce de théâtre est hors norme puisqu'elle reprend les éléments magiques du récit d'origine que nous connaissons : transformation en âne, présence de monstre marin, autant de choses difficilement représentables sur scène. Elle est donc autant destinée à être lue qu'à être jouée.

Enfin, je sais bien que cette pièce de théâtre est en réalité porteuse d'un enseignement sur l'évolution de chacun, sur l'apprentissage, sur l'ignorance qui fait de nous le jouet des autres, sur la nécessité d'apprendre et d'écouter pour réfléchir ensuite. Oui, cette pièce de théâtre contient en filigrane toute une réflexion sur l'humanité, sur le devenir autre, mais ça coince pour moi malgré tout. Je pense que le personnage de Pinocchio en lui-même me pose souci et crée un rejet suffisamment fort pour que je ne puisse pas réellement savourer les autres qualités de la pièce. Cela n'engage que moi, bien entendu et ne préjuge en rien de la qualité littéraire de l'oeuvre.

Ainsi, cette chronique sera brève car il ne sert à rien d'enfoncer une oeuvre qui a seulement le défaut de ne pas me convenir. Pinocchio n'est pas pour moi. Malgré des qualités certaines, des allusions littéraires et un travail certain sur la théâtralité, je n'ai pas du tout accroché et risque d'oublier bien vite ce rendez-vous manqué.
Lien : https://lesreveriesdisis.com..
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Une adaptation théâtrale du conte de Pinocchio par Joël Pommerat. Si l'histoire en elle-même reste très fidèle à l'originale de Collodi, l'écriture, elle, se démarque par sa modernité. Un vocabulaire souvent familier, une ponctuation souvent absente, ce dont je ne suis pas forcément friande.
Toutefois en "modernisant" ainsi l'histoire, Pommerat montre que l'idée de vouloir grandir en restant libre est toujours d'actualité. (Carlo Collodi a écrit Pinocchio en 1881!)
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Joël Pommerat s'approprie ici le conte de Pinocchio, tout en lui restant fidèle. La trame est respectée, les principaux épisodes aussi, l'esprit général, la difficulté de grandir et de l'accepter...mais le tout est transposé dans une époque moderne, actuelle. le vocabulaire s'en ressent grandement. Cela en choquera surement, mais ce texte est destiné à la scène, et il faut reconnaître que ce langage est très oral.
En janvier je devais voir Cendrillon de Pommerat. Bloquée par la neige, je n'ai finalement pas pû assister à la représentation. mais dès que j'ai l'occasion de voir une pièce de Pommerat, je me vengerai!!!
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En fait je n'ai pas lu ce livre mais j'ai vu cette pièce au théâtre il y a un an ou deux et ça a été un vrai choc coup de coeur.
On ne le dira jamais assez : ALLEZ AU THEATRE c'est super vous verrez!!!
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critiques presse (1)
Lecturejeune
01 décembre 2008
Lecture jeune, n°128 - « T’as pas d’argent !!!??? T’es pauvre !!!??? Oh là là là là là là là !!!! Non alors là non c’est pas vrai ! Fallait que ça tombe sur moi ! C’est pour ça... que c’est moche ici et triste ! /.../ Tu sais mais moi je vais pas pouvoir rester ici, je vais pas tenir, je vais me tirer une balle moi », proteste la créature à peine née en découvrant la noirceur du monde. D’instinct, le pantin de Pommerat adopte des mots d’adolescent, des revendications contemporaines. Il refuse la pauvreté, l’ennui, l’effort. Ébloui par tout ce qui brille, il veut s’amuser, avoir « une vie de prince comme dans les journaux » et gagner beaucoup d’argent. Tant pis si par cupidité il risque la mort et échoue en prison. Toujours blessé, toujours en fuite, Pinocchio ment pour échapper au réel. « J’ai la chance contre moi mais ça va changer », dit-il à la fée, juste avant de s’embarquer dans le camion nocturne qui mène au « pays de la vraie vie ».
La problématique de l’illusion est au coeur de la parole de Pommerat, une parole qui résonne de manière singulièrement actuelle et fait froid dans le dos. Fidèle à la cruauté du conte de Collodi, à sa visée pédagogique, Pommerat, qui préfère parler de réécriture plutôt que d’adaptation, considérant toutes ses pièces comme des palimpsestes de la littérature classique, est avant tout fidèle à lui-même et au questionnement philosophique et poétique qu’il mène avec les comédiens de la compagnie Louis Brouillard : « ne jamais mentir, ne jamais vous mentir, ne jamais vous dire autre choses que la vérité, ne jamais dévier de la vérité, ne jamais sortir de la vérité. » De cette exigence naît une langue intense, travaillée sur le plateau avec les acteurs, afin de trouver les mots justes qui pèsent au coeur des silences, le phrasé qui restitue l’évidence de l’oralité. Un théâtre actuel et brûlant, qu’il ne faut pas manquer d’aller voir sur scène.
Charlotte Plat
Lire la critique sur le site : Lecturejeune
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Moi je me pose une question, mesdames messieurs, une question sérieuse : est-ce qu'on peut vraiment changer dans la vie ?
Quand on est papier est-ce qu'on peut devenir du fer ? Et inversement ? Quand on est un caillou est-ce qu'on peut devenir une fleur ? Une fleur peut-elle se transformer en caillou ? Voyez-vous ce que je veux dire ?! Vous croyez ça vous ?
Quand on est de bois est-ce qu'on peut devenir de la chair ?
Moi, je vous le demande : Pinocchio pourra-t-il devenir un jour autre que ce qu'il est ?
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T'as pas d'argent!!!???
T'es pauvre!!!????
Oh là là là là là là là !!!!
Non alors là non c'est pas vrai!
Fallait que ça tombe sur moi!
C'est pour ça... que c'est moche ici et triste!
Je me disais aussi mais qu'est-ce que c'est moche!
On dirait une ferme. Il y a rien...
Tu sais mais moi je vais pas pouvoir rester ici,
Je vais pas tenir, je vais me tirer une balle moi.
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L'homme âgé : Excuse moi mon garçon. Je voulais te parler de quelque chose.

Le pantin : Quoi encore ?

L'homme âgé : Maintenant que tu as mangé il serait peut-être temps de réfléchir un peu, tu ne crois pas ?

Le pantin : Réfléchir ? C'est tout ce que tu as à me proposer comme programme ? Il y a vraiment un problème ici, je m'ennuie c'est l'horreur je te jure et tu voudrais que je réflechisse ? Mais à quoi ?

L'homme âgé : Réfléchir à ce que tu vas faire plus tard dans la vie, tu peux pas rester ici à rien faire.

Le pantin : Qu'est ce que tu me proposes à la place ?

L'homme âgé : Et ben d'aller à l'école par exemple.

Le pantin : L'école ? Qu'est ce qu'on fait à l'école ?

L'homme âgé : On travaille et on apprend un travail pour plus tard quand on devient adulte.

Le pantin : "Mais moi j'ai pas envie de travailler, j'ai juste envie de m'amuser, j'ai envie d'être riche j'ai pas envie de pas rigoler dans la vie tu comprends ça ?
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Le pantin. - Mais ça ne va pas qu'est-ce que c'est que ça ?
Le juge. - La justice est tombée,
elle ne se relèvera pas.
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