AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,17

sur 111 notes
5
8 avis
4
8 avis
3
3 avis
2
0 avis
1
1 avis
La première réflexion qui me vient à la lecture de cette bibliographie est qu'on peut écrire une bibliographie très embêtante et pas du tout vivante sur une personne qui, à mon sens, est tout à fait fantastique.
En effet, "l'objet" de la bibliographie, Stefan Zweig, j'en suis fan. Je trouve que c'est un auteur tout à fait passionnant.
Et donc, logiquement, je m'attendais à lire une histoire passionnante.
Ben que nenni !
Bien au contraire. Pour moi, ce livre peut, au minimum, se réduire de 3/4 de ses pages.
J'ai constaté que, pour chaque chapitre, l'auteure répétait au moins trois fois, de façon parfois différente, parfois identique, la même chose.
Je me suis rarement aussi ennuyée.
C'est dommage car l'intention était bonne.
Commenter  J’apprécie          50
Commenter  J’apprécie          51
J'ai lu cette biographie de Stefan Zweig après avoir pris connaissance des critiques sur Babelio. Je lis les livres de cet auteur depuis mon adolescence et ne m'en lasse pas. Quel intellectuel ouvert sur le monde et les autres. Ses nouvelles et romans vont à l'essentiel. Son dernier témoignage, le monde d'hier est particulièrement touchant et éclairant sur une époque. J'ai vécu 12 ans en Allemagne en raison des péripéties de la vie et Zweig comme d'autres écrivains germaniques m'ont accompagnée dans ma quête de compréhension concernant la période nazie et l'âge d'or de cette immense culture. Dominique bona nous fait aimer Stefan Zweig sans dissimuler ses contradictions. Il s'agit pour moi d'une biographie incontournable pour qui aime Zweig et la culture de ce temps
Commenter  J’apprécie          160
Remarquable biographie qui nous permet de connaître dans le détail de sa vie, ce grand écrivain voyageur, auteur de nombreux ouvrages que nous avons lus et qui, en général nous ont passionnés. Dominique Bona parvient à suivre patiemment l'épopée de l'errance permanente de Stefan Zweig, en nous dévoilant ses nombreuses relations littéraires, sa solitude, à peine adoucie par les deux femmes qui ont compté dans sa vie, son indépendance de jugement qui lui a valu quelques inimitiés et son européisme d'avant garde déçu par les guerres.
Commenter  J’apprécie          170
Ce livre est divisé en sept parties et cinquante-six chapitres. Parmi les chapitres, une grande partie de ces chapitres sont consacrée à la vie de l'homme, grand voyageur, nouant de nombreuses relations et écrivain prolifique. Une petite partie des chapitres est centrées sur certaines de ses oeuvres parmi lesquelles il y a : Thersite (Théâtre), Emile Verhaeren (essai biographique), Brûlant secret (nouvelles), Dostoïevski (essai biographique), Amok (nouvelles), Marie Stuart (biographie), Magellan (biographie) …

Descendant de Juifs de Moravie par son père, de Juifs d'Allemagne par sa mère, Stefan Zweig est Citoyen autrichien à part entière. 1849 est la date d'émancipation. Depuis cette date tous les Juifs de l'empire ont acquis l'égalité civique et politique. Comme ses parents, il s'est voulu laïc. Il ne parle pas le yiddish. Il est de famille bourgeoise et aura, toute sa vie durant, de larges possibilités financières. Il se voudra citoyen du monde.

Zweig et les femmes. le contexte d'époque :
Les jeunes-filles de l'époque paraissent inaccessibles, par excès de surveillance. Elle sont surprotégées. Zweig les voit comme des plantes exotiques cultivées dans une maison de verre. Elle ne connaissent rien de la vie, rien de la nature, rougissent quand on les regarde et baissent aussitôt les yeux. Jamais seules, escortées par leur mère ou un chaperon, il les fréquente de loin, apprécie leur beauté, leur pureté, mais ne cherche pas à les conquérir. S'il gardera toute sa vie la nostalgie « des filles en fleurs de Vienne », il préfèrera les femmes. Il fantasme sur ce qui pour un jeune-homme libre de tout engagement, représente « l'idéal de l'amour » : une union, sans risque d'engagement, avec une femme mariée.

Pris au dépourvu, Zweig rencontre Friderike Maria von Winternitz. Il la trouve « touchante ». Il prend le temps de la connaître, lui écrit, l'invite à diner et si avare de préliminaires, si avare des heures qu'il consacre à son travail, il accepte, avant de coucher avec elle, de marivauder plusieurs semaines. Elle a de l'éducation, de la culture, un verni social si policé qui l'attire. C'est une femme indépendante. Elle est séparée de son mari, qui s'est révélé insignifiant à ses yeux.
Dans un pays très catholique, elle est arrivée à obtenir le divorce. Lui répond à son idéal de prince charmant. Ils se marieront, bien que très décidé malgré tout de garder et l'un et l'autre une certaine liberté.

Alors que Zweig vit à Londres, à l'insu de Friderike il rencontre et aime une jeune femme, Lotte. Elle laisse deviner une certaine souffrance. Elle peut inspirer à un homme sinon la pitié, au moins le désir de la protéger. Il l'épousera.

Il rencontrera Herzl, Verhaeren, Roth, Romain Rolland, Heinrich Mann, Thomas Mann, Herman Hesse, James Joyce.
Pour Zweig, l'érasmien est ce type d'homme idéal qui réclame le droit à la paix et la liberté de penser.

Zweig croit à l'amitié et aux échanges entre nations. Il rêve d'une fraternité entre les deux ennemis héréditaires, sur lesquels il veut bâtir l'avenir, la France et l'Allemagne. Zweig est un esprit ouvert et tolérant, curieux du monde, assoiffé de connaissances. Il cherche la voie juste.

Zweig a été très affecté par l'Anschluss, l'annexion de l'Autriche à l'Allemagne période ou pour les nazis il revêt l'identité juive qui le contraint à l'exil. Il se rend à Londres où il trouve des éditeurs pour ses livres. Il craint après l'invasion de la Pologne l'invasion des Pays-Bas, de la Belgique et de la France et c'est bien cela qui se passera. Au cours des conflits, il est très démoralisé, dépressif. Il pense trouver son salut en passant l'Atlantique pour aller vivre au Brésil avec Lotte

Personne n'ignore que Zweig s'est suicidé après avoir cédé ses biens livres compris par voie testamentaire. Pourquoi Lotte l'a-t-elle suivi dans cette recherche de néant ? C'était l'épouse soumise …

Je n'ai pas toujours beaucoup lu au cours de mon existence, c'était selon les périodes, soit j'étais en recherche soit j'avais des souhaits particuliers : classiques, philosophie, biographies. C'est depuis que je suis chez Babelio que j'ai le plus lu. Il y a la lecture qui reste cependant limité car il faut rester présent à des tâches indispensables.

Ce que je trouve plaisant et enrichissant ce sont des coïncidences dans les lectures. On apprend bien de choses sur un auteur ou personnage et ont engrange d'autres données sur ce même auteur ou personnage dans une autre lecture.

J'ai été assez séduit par l'écriture de Zweig dans Vingt-quatre heures de la vie d'une femme et à chaque relectures mon appréciation croissait. Ce livre a immanquablement attisé l'envie d'en savoir plus sur l'auteur.

Je connaissais la belle écriture de Dominique Bona de son vrai nom Dominique Conte, qui siège à l'Académie française. J'ai lu d'elle : Il n'y a qu'un amour ; Camille et Paul, La passion Claudel.
On sent quelle est toujours très documentée sur ses biographies.

J'ai trouvé que Stefan Zweig. L'ami blessé entrait trop dans les détails qui ne m'apporte rien. J'aime par contre les chapitres titrés qui permettre de balayer la matière et retrouver rapidement le contenu. Ce livre était pourvu de chapitres titrés.
Commenter  J’apprécie          190
L'Européen Volant !

Une superbe biographie de l'écrivain Stefan Zweig !

Ma rencontre avec cet auteur, devenu un de mes préférés, c'est déroulée étrangement : j'étais une adolescente, j'étais en vacances avec ma famille dans un club. Je m'ennuyais un peu, même si j'écrivais beaucoup. En consultant, la bibliothèque de l'établissement, un petit livre m'a interpellée ; c'était "Le joueur d'échecs" et j'avais 16 ans ! Depuis, ma passion de cet homme ne s'est jamais tarie !

Le style de Dominique Bona est vraiment splendide : empli d'humanité, de sensibilité, d'empathie et d'enthousiasme, comme Zweig. A la lecture de cette biographie, on marche à côté de Zweig, on compatie, on souffre aussi.
On comprend l'homme, ses idéaux, ses passions, ses engagements, ses doutes et ses blessures.


Un hommage réussi à cet homme, dont un ami surnommait "le Salzbourgeois volant" ! Tant, il a voyagé, pour rencontrer ses amis écrivains de son époque.

Zweig est né à Vienne en 1881 dans une famille juive bourgeoise.

Il devient docteur en philosophie en 1904 avec une thèse sur Hippolyte Taine

Puis, il voyage en Europe (Berlin, Paris, Bruxelles, Londres), aux Etats-Unis et au Canada. Il y rencontre tout le fleuron littéraire et artistique de ce début de 20e siècle :

Ses voyages ne l'empêchent pas d'écrire : poèmes, essais, chroniques de voyages et pièces de théâtre.

C'est la première guerre mondiale qui sera un choc pour lui, l'européen tolérant, pacifiste, tourné vers les autres. Il partage ses idéaux avec son ami Romain Rolland.

Ces activités apportent à Zweig la célébrité, qui commence avec sa nouvelle Amok, publiée en 1922 et qui deviendra grandissante.

Zweig traduit de nombreuses oeuvres (Baudelaire, Rimbaud, Verlaine…)

Passionné par ses confrères, il collectionnera les autographes, les manuscrits ! Collection qui disparaîtra…

C'est un biographe brillant (Fouché, Marie-Antoinette, Magellan, Erasme, Marie-Stuart, Balzac…)

Il décrit des personnages historiques torturés qui évoluent au fil de leur histoire ; sans concession, mais attentif et toujours juste face à L Histoire dont il s'empreigne pour comprendre le monde contemporain, qui devient fou…

Dans ses romans, où les femmes sont très présentes, il décrit des vaincus, des humiliés de la vie…
La biographe sait parfaitement décrypter les oeuvres de Zweig tout en laissant le suspenses et l'envie de les lire !

Dès 1933, il est visionnaire des horreurs à venir, mais peu de personnes écoutent son message…(ses livres ont été brûlés !)

En février 1934, il décide de partir d'Autriche et se réfugie à Londres, à Bath, pour un temps… Au développement de la guerre partout en Europe, il fuit aux Etats-Unis puis au Brésil, où il décide de mettre fin à sa vie en 1942...

Une vie a été entièrement vouée aux autres, à ses amis, à son travail (sa première femme y veille !)

Un homme doux, chaleureux, européen avant l'heure, fidèle en amitié (mais pas en amour !),

Si vous aimez, comme moi Stefan Zweig, lisez cette magnifique biographie qui est digne de ce grand homme !
Ce livre vous décrira aussi ce vingtième siècle qui a souffert de deux guerres mondiales, un siècle riche en écrivains talentueux et engagés.

Tellement imprégnée de cette biographie, connaissant la décision de Zweig de mettre fin à ses jours, j'ai arrêté ma lecture, afin de respirer et je l'ai reprise le lendemain, le coeur serré…
Commenter  J’apprécie          436
Dominique Bona est une brillante biographe et elle met ici sa plume au service de Stefan Zweig. J'aime beaucoup cet auteur, ces écrits sensibles, son parcours atypique et poignant, et c'est la raison pour laquelle j'ai souhaité mieux le connaître.
Stefan Zweig (1881-1942) est l'auteur de nombreuses pièces de théâtre, nouvelles et romans. Autrichien, il a vécu au plus près les deux guerres qui ont secoué l'Europe au début du XXème siècle, et il en a éprouvé personnellement les conséquences.
Dominique Bona met en perspective l'instabilité d'une époque et la sensibilité d'un homme. Elle expose les tensions politiques et sociales en Autriche et le recours à la littérature d'un homme qui ne comprend pas vraiment ses contemporains. Philosophe de formation, Stefan Zweig livre une oeuvre emprunte de poésie et dont le thème du secret serait un fil rouge.
Dominique Bona nous éclaire sur ce qui a amené l'auteur autrichien à fuir son pays pour l'Angleterre puis, devenu apatride, à gagner l'Amérique du Sud – le Brésil – avant de se suicider avec sa seconde épouse. L'explication de ce geste est probablement un sentiment profond de désespoir.
Si vous aimez Stefan Zweig, si vous souhaitez mieux le connaître, ou si vous souhaitez le découvrir tout simplement, cette biographie, dense mais courte, est faite pour vous. On sent l'autrice imprégnée de son personnage, intéressée, concernée. Elle a une tendresse pour l'homme qui fut broyé, comme beaucoup d'autres, par son siècle.
Commenter  J’apprécie          62
Dominique Bona revient dans son ouvrage sur la vie de l'écrivain, rendant compte de la nuance et de la complexité du personnage. En abordant les différentes facettes de l'homme, le collectionneur, l'homme à femmes, l'écrivain peu assuré, l'européen et cosmopolite convaincu, Dominique Bona offre un récit à la fois incarné et sensible de cette personnalité acclamée de son vivant, et mort tragiquement au Brésil, en 1942.

Elle revient notamment sur le rapport que Zweig entretenait à la prise de position en politique, revenant en longueur sur sa décision de ne pas s'engager pendant la Seconde Guerre Mondiale. Prenant comme modèle le penseur Erasme, qui se distinguait par son attachement à la nuance, et par son amour de l'Europe, Zweig oeuvra toute sa vie pour promouvoir le pacifisme, mais ne se résolut jamais à condamner publiquement et officiellement les exactions du régime hitlérien (et ce, alors même qu'en tant que juif autrichien, il en souffrit directement : ses livres furent interdits, brûlés, et il fut déchu de sa nationalité autrichienne). Né en 1881 à Vienne, il se suicide en 1942, déchiré par les évènements de la Seconde Guerre Mondiale.

Dominique Bona revient sur un destin marqué par les évènements tragiques de cette première moitié du 20ème siècle, revenant sur le rapport complexe de Zweig à son identité juive autrichienne, son attachement à langue allemande, son amour de l'Europe et sa difficulté à vivre et à faire entendre sa voix dans un monde fortement polarisé.
Commenter  J’apprécie          20
Voilà une passionnante incursion dans l'existence de Stefan Zweig, pacifiste, humaniste et européen convaincu, cultivant les amitiés à travers l'Europe : Emile Verhaeren, Romain Rolland, Jules Romains, Paul Valéry, Hermann Hesse, Thomas Mann ... et n'omettant pas d'aider de jeunes auteurs de langue allemande à lancer leur carrière, tels Klaus Mann, Joseph Roth et Erich Maria Remarque, entre autres ! car, modeste avant tout, il n'y a en lui aucune jalousie envers ses semblables. "Cet homme ne se définit jamais en termes de rivalités ou d'oppositions. L'amitié est le seul aiguillon qu'il connaisse. Et dans l'amitié, il n'est qu'une seule source, un seul coeur battant : l'admiration".

Issu d'une famille viennoise bourgeoise aisée, menant l'existence privilégiée des nantis non soumis à l'obligation de gagner leur pain, Stefan Zweig se fait connaître dès l'adolescence par un recueil de poèmes lui conférant immédiatement une certaine notoriété. Aimant les voyages, il sillonnera l'Europe, donnant des conférences délivrant un message de paix et de fraternité, pour lui primordial dans la période d'après-guerre, dévastée par la folie humaine, convaincu que la réconciliation entre les peuples passe par "une unité de sentiment, de volonté, de pensée et de vie" et plaide incessamment pour que naisse une culture européenne.

Cultivant l'ambivalence entre une existence à la façade tournée vers le monde : vie de conférencier, biographe, essayiste, curieux d'innovations et connaissances nouvelles,
et une face cachée se dévoilant exclusivement au travers des personnages de ses nouvelles, sombres et tourmentés, cachant de lourds secrets, Stefan Zweig offre au lecteur une oeuvre riche et variée dont le succès ne se démentira pas, ses nouvelles lui ouvrant les portes de la gloire, et ses biographies lui permettant d'engager une réflexion sur son époque et ses contemporains.
Car, si la politique le dégoûte, il s'intéresse par contre passionnément à l'histoire et la compréhension du passé permet, selon lui, d'affronter l'actualité avec plus d'acuité.
Mais l'actualité dans ces années trente devient de plus en plus angoissante. Refusant autant le communisme que le fascisme, juif de surcroît ... il n'a bientôt pas d'autre choix que la fuite !

Dominique Bona a su brillamment restituer les angoisses de cet homme tourmenté, qui, coupé de ses racines, brisé, aimant éperdument cette Allemagne, havre de culture, transformée grâce au nazisme en antre de barbarie, n'entrevoit plus rien d'autre pour lui que la fuite ultime. Car, dans son exil brésilien, il est devenu sans espoir quant à l'avenir du monde, et le monde qu'il a aimé est définitivement perdu.

"Jamais on n'aime plus la vie
Qu'à l'ombre du renoncement"
Commenter  J’apprécie          230
Comme toujours, la finesse d'analyse et le doux courant de l'écriture de Dominique Bona nous entraîne dans le monde des êtres d'exception dont elle trace les portraits. Nous voici intime, sans même nous en rendre compte, sans recul de cet être si fort et fragile à la fois. Nous voici de la famille, de ses proches, mieux nous voici Stefan Zweig lui-même, avec sa douceur, sa finesse, ses démons, ses tourments, sa vision presque infantile d'un monde qu'il croit bon, parce qu'il l'est lui-même et dont il prendra congé (il n'y a pas de hasard) avant d'en prendre la mesure de l'horreur. Un livre remarquable à marquer et re-marquer de cinq, cents, mille étoiles de connaissance et re-connaissance.
Commenter  J’apprécie          71




Lecteurs (362) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1726 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}