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EAN : 9782246764519
396 pages
Grasset (14/03/2012)
3.11/5   19 notes
Résumé :
Sur la côte californienne, un chauffeur routier, chargé de transporter un organe pour une transplantation, se trouve bloqué dans un gigantesque glissement de terrain. Une jeune femme s'éprend du chirurgien esthétique qu'elle a timidement consulté pour une cure de Botox. Un couple de vieux millionaires fait cloner son lévrier afghan chéri pour la modique somme de 250000 $, et engage une jeune femme pour "l'éduquer" à l'identique de l'original... Ces "histoires sans i... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Perplexe. C'est l'adjectif qui me vient en tête en refermant ce recueil de nouvelles.

Je crois que ma perplexité tient au fait que ces nouvelles n'ont pas de chute, de twist final. A quelques exceptions près, une fois le dernier mot lu, je n'ai pas réussi à "prolonger ma lecture", garder le personnage central encore un peu avec moi pour lui accorder toute mon empathie et imaginer la suite de sa vie.

Pourtant, T.C. Boyle y met tout son talent : ses nouvelles sont construites de manière impeccable et il excelle dans l'art de parler des gens ordinaires, des petits riens ou des événements inattendus qui jalonnent leur vie quotidienne. C'est, comme toujours avec T.C. Boyle, une juste analyse de ses compatriotes.

Bien que les nouvelles ne soient vraiment pas mon genre littéraire favori, je dirais que j'ai déjà lu mieux. Je pense notamment à Russell Banks et son "Un membre permanent de la famille". J'ai déjà lu plus intense aussi (Première personne du singulier de Patrice Franceschi).

Bref, j'ai bien l'impression d'être un peu passée à côté des intentions de l'auteur.

Toutes mes excuses auprès des fans !
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T.C. Boyle est un fin observateur du monde qui l'entoure. Dans ses nouvelles, il semble dresser des portraits de personnes, mais il y croque également notre société, ses bons et ses moins bons côtés. Nous finissons toujours par nous reconnaître dans un personnage, principal ou secondaire.

Boyle ne nous sert pas des nouvelles classiques, avec cette bonne vieille chute qui bouleverse tout, même si certaines nouvelles se terminent par un (petit) coup de théâtre. Il nous livre des tranches de vie. Le lecteur croise des gens, fait un bout de chemin avec eux et les quittent pour d'autres cieux ensuite. T.C. Boyle arrive à nous faire plonger dans ces univers car il inscrit ses nouvelles dans une certaine longueur. Elles font en moyenne une trentaine de pages, ce qui permet d'approfondir quelque peu, d'explorer les situations, de prendre son temps, de rompre l'unité d'action, de lieu et de temps. Et de montrer les diverses facettes de l'âme humaine.

Pour T.C. Boyle, tout n'est pas négatif dans la nature humaine. Beaucoup de nouvelles contiennent des motifs d'espoir, balancés par nos travers. Ainsi dans Sin Dolor, une nouvelle particulièrement noire où un enfant ne ressentant pas la douleur est exhibé par son père pour de maigres recettes, le médecin est partagé entre son intérêt personnel, sa curiosité scientifique et son serment d'Hippocrate. On peut voir le verre à moitié plein ou à moitié vide.

Tout comme dans La Conchita où le livreur d'un organe vital se retrouve à sauver des vies tout en mettant celle de la personne à qui est destiné le foie en danger.

Boyle peut aller dans une forme d'horreur (cf. Sin Dolor ou Treize Cents Rats où un veuf dépressif prend un couple de rats comme compagnons... mais les rats se reproduisent fort vite), mais il est très à l'aise dans l'humour à froid, comme le montre Pare-Balles sur le créationisme, ou L'Infortune de la Mère d'Aquiles Maldonado où la mère d'un joueur de base-ball vénézuélien actif aux USA est kidnappée. Tout cela est souvent cynique, bien vu, mais aussi profondément humain. Et l'écriture fine délivre toujours une charge poétique bienvenue.
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Ce recueil de nouvelles porte son titre à merveille et ce livre est une perle ! En treize nouvelles absolument géniales avec une écriture superbe et vive, T. C. Boyle nous entraîne dans des situations où les personnages se retrouvent dépassés ( un jeune père ment sur l'état de santé de son bébé pour ne pas aller travailler), surpris par le tournure des évènements. Ou alors, ils dépassent eux-mêmes certaines bornes (un vieux couple plein d'argent fait cloner leur chien préféré) ou inhibent leurs craintes, se frottent à l'irraisonnable. Avec une précision incroyable, l'auteur va chercher le détail et ses personnages en sont d'autant plus vivants. Des nouvelles où l'humour n'est pas oublié. Loin de là !

J'ai adoré chacun de ces textes ! Pas de chute à se décrocher la mâchoire mais bien mieux car l'auteur ferre son lecteur par son talent et c'est du bonheur !
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Sans concession T.C Boyle décrit nos travers dans "Histoires sans issues". En s'inspirant des petites et grandes lâchetés de la vie quotidienne, il peint un portrait peu flatteur de no notre société et de ses "valeurs". Si jamais les habitants d'une autre planète tombaient sur les nouvelles de Boyle, quelle image auraient-ils de nous ? A coup sûre ils seraient frappés par nos lâchetés, nos petites ambitions jalouses et nos inconstances quotidiennes. Je dois être salement naïve (un autre de nos travers), pour utiliser autant de fois le mot "lâcheté" dans mes posts...

Je suis toujours un peu admirative des auteurs qui écrivent des nouvelles, parce que conter une histoire en quelques 15 ou 20 pages tout ne laissant le lecteur songeur, c'est quand même un tour de force. Je ne vous ai jamais expliqué comment je choisi un livre. Alors il y a les conseils bien sûr, le quatrième de couverture évidemment, l'envie/le besoin de combler mes lacunes en classiques contemporains...

Mais surtout, surtout et par dessus tout, le titre ou le nom de l'auteur qui me racontent déjà une histoire. T.C Boyle ? T.C ? Thomas Coraghessan ? Quelle histoire personnelle se cache derrière ces initiales et plus encore derrière ce nom que seuls les anglo-saxons savent prononcer ? Et ce titre "Histoires sans issues" ? Et bien des histoires pas très optimistes on l'imagine, et on fait bien, comme celle de ce père qui, en état d'ébriété, demande à sa fille de 10 ans de prendre le volant à sa place.

On dit souvent que le hasard fait bien les choses, et là il a vraiment très bien fait. Un livre à lire sous un plaid un dimanche froid et sombre d'octobre !
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Avec des histoires sans issue, il ne faut pas s'attendre à une fin heureuse. Comme pour ce père trop imbibé d'alcool qui provoque un accident en mettant sa fille de 13 ans au volant de la voiture... et son avocat qui tente désespérément de changer le cours des choses. Dans une autre nouvelle, deux vieux millionnaires font cloner leur lévrier afghan et désirent le faire éduquer à l'image de l'original... T.C. Boyle excelle dans l'art de présenter les points de vu de chacun dans cette zone grise des sentiments. Alors même si l'attitude de ces excentriques va au-delà de tout entendement, on se surprend à éprouver de l'empathie pour eux. Dans les situations les plus cocasses et désespérantes, certains personnages font preuve d'un héroïsme accessible, mais d'autant plus héroïque. Des nouvelles franchement fantaisistes, qui réussissent à capter l'essentiel de chaque personnage pour en faire ressortir le meilleur... ou le pire. Comme ce docteur qui va chercher un organe pour une transplantation, dans un camion effondré par un glissement de terrain, et qui trouve encore l'esprit de critiquer son collègue... Vraiment délicieux!

Nora Merola
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
arbe fleurie, costume de prêt-à-porter, godillots noirs de la taille de chenets, le révérend affirma que Dieu, Jésus, la Bible étaient les autorités suprêmes ne matière de Création.A la suite, il se forma toute une file sinueuse d'intervenants qui, tous, parlèrent au micro, l'un après l'autre, dans le but d'exprimer leur opinion sur tout, du Déluge à l'âge de la planète ( Dix mille ans ! Vous êtes tombés sur la tête ou quoi ? hurla le professeur de biologie, sortant de la salle en faisant claquer la porte de secours, au milieu d'un chœur contrapuntique de hourras et de huées) jusqu'aux dernières avancées dans le domaine de l'exploration spatiale, à l'explication du génome humain, dont il fut indiqué qu'il était proche de celui du chimpanzé. Sans oublier les limaces.
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Au lycée (en seconde, je crois), j'avais pris en option un cours intitulé "Philosophie de la religion", parce qu'il fallait bien que je choisisse une option mais aussi parce que j'avais besoin de munitions contre ma catholique de mère, et contre la supercherie avec laquelle les prêtres, les rabbins et les mollahs bernaient ceux qui étaient trop ignorants et peureux pour les percer à jour. (p.159)
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Je lui parlai des lépreux dont les doigts et les orteils finissaient par se réduire à rien en raison de la perte de sensations des extrêmités, mais il ne semblait pas comprendre.
- vous voulez dire que la douleur est une bonne choses !
- Eh bien, non... la douleur est mauvaise, et dans ma profession, nous tentons de la combattre pour que les gens puissent mener une vie tranquille, restent productifs, et tout le reste...
- Ma mère souffre... dit il en caressant les bosses de son avant bras comme si elles n'avaient été pour lui qu'une intéressante nouveauté.
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Robert sentait comme sa mère, l'odeur de la maison humide et triste dans laquelle il avait grandi, pantoufles et menthol, le vieux chien et la moisissure sous l'évier de la cuisine et le parfum épicé et édulcoré de la lotion après-rasage dont il s'aspergeait tout le temps. (p.88)
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Une nouvelle génération de colombes vint se poser sur les fils du téléphone. Elvira épaissit à la taille et au creux sous le menton ; quant à moi, en me rasant, le matin, je suivis l’inéluctable avancée des cheveux blancs qui, remontant la mâchoire jusque vers les tempes , finirent par coloniser le sommet de mon crâne. Je me levais, fixait l'eau dans le lavabo et voyais un inconnu me fixer dans la glace, un vieillard aux yeux reconstruits, au regard aqueux.
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Vidéo de T. C. Boyle
Bande annonce du film "Aux bons soins du docteur Kellogg"
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