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4,05

sur 12482 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
LE meilleur livre que j'ai eu l'occasion de lire et j'ai bien réfléchi avant d'écrire cette ligne.
Clarisse n'est pas l'héroïne de ce livre, on la croise sur à peine quatre ou cinq pages, pourtant son incidence sur l'histoire est immense, elle m'a tout de suite plu avec son côté rêveuse incomprise.
Montag, lui, même si sont métier de pompier l'oblige à brûler livres et maisons, cherche...chercher, c'est déjà beaucoup dans son monde, quelque chose, il ne sait pas exactement quoi, il ne peut le nommer, et c'est cette quête qu'on suivra au fil de la lecture. Il sent bien que quelque cloche, sa rencontre avec Clarisse renforcera ce sentiment, cet inconfort grandissant.

En parlant de sentiment, j'ai toujours eu cette sensation étrange, quand je lis la dernière phrase d'un livre, peu importe si il m'a plu ou non, ce moment ou je m'arrête pour repenser à l'histoire et à ce qu'elle m'a apportée. Ici c'était quasiment à chaque page, il me faisait me questionner sur les livres, sur pourquoi il me tiennent tant à coeur, si demain on interdit les livres, pourquoi sauver celui ci plus que celui là ? Je sais pourquoi je sauverais Farhenheit 451, parce qu'en plus d'avoir une bonne histoire, il me donne matière à réflexion, il m'inspire et m'en apprend sur moi-même.

Le livre entier mériterait une citation mais comme je pense qu'au niveau des droits d'auteur il y aurait quelques soucis, je vous conseil simplement de le lire, peut importe votre âge, les genres littéraires que vous aimez, du moment que vous aimez la lecture vous vous retrouverez dedans. L'auteur est clairement un amoureux des livres et pour nous le faire comprendre, quoi de mieux qu'un livre ?
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A quoi reconnait-on un chef-d'oeuvre ? Probablement quand, à chaque page tournée, on ne peut s'empêcher de couiner convulsivement « Bon sang que c'est bon ! Bon sang que c'est brillant ! Bon sang que c'est VRAI ! » et que cette sensation extatique se renouvelle à chaque fois, quel que soit le nombre de relectures. Il ne paie pourtant pas de mine le chef d'oeuvre de Ray Bradbury : deux cents pages à tout casser, une couverture amusément kitch (dans ma fort vieille édition en tout cas), un style simple, clair sans fioriture… Pourtant en quelques dizaines de pages – scribouillées en à peine une semaine si l'on en croit l'auteur – Bradbury parvient à mener une des réflexions les plus pertinentes jamais écrites sur la littérature, la culture en général, la mémoire, l'opposition entre bonheur apprivoisé et liberté, la manipulation des masses en dictature comme dans n'importe quel type de régime… Tant de thématiques fascinantes et intemporelles traitées avec plus d'intelligence et de virtuosité les unes que les autres : pas une ligne qui est vieillie ! Pas un mot qui ne sonne encore aussi clair et juste qu'un son de cloche, même après soixante années écoulées !

L'histoire est archi-connue, mais résumons la tout de même : nous sommes dans un futur indéfini où lire est considéré comme un comportement anti-civique (à l'instars de bien d'autres actions « décadentes » comme se promener à pied, rouler à moins de 110 kilomètres à l'heure ou discuter sur une terrasse). Les réfractaires se voient envoyés à l'asile – toute personne doutant du gouvernement étant forcément démente – et leurs bibliothèques brûlées par la brigade de pompiers 451 spécialisée dans la destruction des ouvrages subversifs. Guy Montag appartient à cette brigade et, à trente-cinq ans, aucun nuage n'a terni son petit bonheur propret, ni sa conscience bien astiquée de défenseur de la société.

Jusqu'au jour où il rencontre Clarisse, une jeune fille étrange qui aime se promener toute seule le soir, rêvasser sur des bancs, ramasser des feuilles mortes, contempler la lune… La jeune femme va réveiller en lui de troublantes impulsions et un doute subtile, insidieux : Montag est-il vraiment heureux ? Et sa femme Mildred, l'est-elle ? Et ses amis ? Ses collègues ? La société toute entière ? le malaise s'installe, doublé d'une curiosité lancinante pour quelque chose que le pompier incendiaire est incapable de vraiment définir, et, un jour, lors d'une rafle semblable à des centaines qu'il a mené auparavant, Montag ouvre un livre…

Le reste, je vous laisse le plaisir de le découvrir ! Sachez pourtant que « Fahrenheit 451 » est un roman qui ne laissera personne indifférent et vous insufflera au fond du ventre cette angoisse sourde : rien n'est donné, rien est acquis. Les trésors de culture créés par l'humanité peuvent être dissipés en quelques années, soit par la violence, soit – et c'est là le plus pernicieux – par l'apathie et l'indifférence des masses. Face à ce déclin toujours menaçant, « Fahrenheit 451 » s'avère être une sacrée barrière, un cri de ralliement qui continue à résonner dans nos coeurs et résonnera probablement encore dans les décennies à venir – ce qui est également l'apanage des chefs-d'oeuvre.
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Farenheit 451 est un des grands classiques parmi les dystopies.
On se retrouve ici dans un monde idéal d'où les livres et la réflexion sont bannis. On y ignore volontairement la réalité, on refuse de se confronter au monde, on obéit à la seule injonction au bonheur.
Dans ce monde, Guy Montag est pompier. Depuis que les maisons ont été ignifugées, les pompiers n'éteignent plus les incendies, mais au contraire, ils les allument. Ils brûlent ainsi ce qui reste de livres et parfois les maisons qui les abritent, sans compter les propriétaires qui périssent avec leurs biens.
Mais Guy ne veut pas se contenter de ce bonheur prêt à consommer. Il réagit. Brusquement d'abord, puis, avec les conseils d'un vieil homme reclus, avec davantage de réflexion.
L'aveuglement de cette société est tel que la guerre qui arrive passe totalement inaperçue.
A travers cette chasse au livre, et donc au savoir, à la culture et à la mémoire, Ray Bradbury nous donne à réfléchir sur les travers de nos propres sociétés.
Certains passages sont d'ailleurs, et malheureusement, prémonitoires. A lire Farenheit, on entrevoit déjà les réseaux sociaux d'aujourd'hui où toute pensée tient dans les 250 caractères d'un tweet, où toute réflexion et tout recul sont bannis, où la forme prime sur le fond et où l'immédiateté excuse tous les excès et tous les outrages.
Lire une dystopie à travers le prisme de notre époque la rend d'autant plus intéressante et lui confère une profondeur supplémentaire.
Un livre qui se dévore comme le feu qui dévore les pages des ouvrages interdits.
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Je viens de relire ce beau roman d'anticipation qui fait maintenant partie des livres-cultes du siècle passé. Je n'en ferai pas le résumé mais simplement je dirai que j'avais retenu de ma première lecture que c'était une société futuriste où le livre était l'ennemi à combattre, qu'il disparaissait mais renaissait à la fin sous la forme d'hommes-livres. Très beau comme concept.
Cette fois-ci, j'ai été sous le charme de la narration qui, bien que traduite, est très poétique : en particulier quand Granger évoque devant Guy Montag son grand-père : "Cela fait des années et des années que mon grand-père est mort, mais si vous souleviez mon crâne, nom d'un chien, dans les circonvolutions de mon cerveau vous trouveriez l'empreinte de ses pouces. Il m'a marqué à vie. Comme je le disais tout à l'heure, il était sculpteur."... "Remplis-toi les yeux de merveilles, disait-il. Vis comme si tu devais mourir dans dix secondes. Regarde le monde. Il est plus extraordinaire que tous les rêves fabriqués ou achetés en usine. ne demande pas de garanties, ne demande pas la sécurité, cet animal-là n'a jamais existé..."
Une philosophie de vivre qui date des années 50 et qui est bonne à adopter. Il faut lire mais de bons livres, si possible. Advienne que pourra !
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Le Co-Vid et ses librairies ou rayons livres fermés "non-essentiels" m'avaient décidé à enfin m'attaquer à ce classique de SF, genre que je ne lis que trop peu souvent, mais dont le pitch est tant connu... Fahrenheit 451 prend en effet place dans un futur indéterminé où les pompiers brûlent les livres car la lecture est considérée comme une activité fantasque qui sème le trouble et le désordre. le pompier Guy Montag, dans une trajectoire un peu similaire au Winston Smith de 1984, se détachera progressivement de cet univers pour vouloir se rebeller contre lui. Je vais essayer de ne pas entièrement spoiler, mais ça va être dur...

L'on nous présente Montag par étapes : Pompier qui semble jouir du feu qu'il met aux maisons et aux livres, marié à une femme apathique suicidaire, il rencontre la jeune Clarisse, rêveuse dont il paraît tomber sous le charme, et qui incarne tout ce qui a disparu dans l'humanité du roman : L'hésitation, la réflexion, la contemplation, pour laisser place à un vacarme et à une fureur permanents. En effet, comme pendant au symbole des livres brûlés et interdits, la société du roman se défoule, se déverse inlassablement dans des distractions d'une grande violence. Écrans géants envahissent extérieurs et intérieurs avec pubs, conversations plus ou moins artificielles, les gens roulent très vite, s'adonnent à des attractions dangereuses, comme s'ils s'abandonnaient dans un oubli perpétuel de brouhaha pour ne pas voir l'atrocité de leur mode de vie. D'obscures guerres ou annonces de guerres sont relatées aux informations, des avions à réactions survolent le monde... Millie, l'épouse de Montag, est ainsi en perpétuelle conversation avec "la famille", personnages qui s'affichent dans les écrans géants recouvrant trois murs de son appartement et, comme d'autres personnages, est rattrapée par l'angoisse lorsque le silence et la solitude se font. Cette adoration du bruit, de l'agitation, revers de la pièce, est aussi passionnante que les autodafés de Fahrenheit, et l'on peut évidemment reconnaître les dérives qui nous ont rattrapés depuis quelques années.

Montag, donc, au contact de la jeune Clarisse, semble sortir peu à peu de sa torpeur pyromane. Il est fait allusion au contenu caché d'une bouche d'aération, qui sera décisif plus tard. En réalité, la rebellion de Montag est déjà en marche depuis longtemps mais l'on ne s'en rend pas compte de suite. Je ne m'attendais pas à ce que Clarisse soit si vite évacuée du paysage, mais Bradbury introduit Faber (faut-il y voir un clin d'oeil à l'édition?), mentor qui aidera Montag dès la deuxième partie, après son trauma face à une femme préférant s'immoler avec ses livres face aux pompiers. La troisième partie "L'Éclat de la flamme" est véritablement extraordinaire et l'action ne s'arrête plus. L'écriture poétique de Bradbury, avec des comparaisons et métaphores de la nature récurrentes, rare en SF du moins dans mes lectures, prend une toute autre dimension et s'élève véritablement dans un style d'auteur avec une très agréable traduction à la clé (Jacques Chambon et Henri Robillot), alors que jusque-là, on pouvait un peu singer ses tics. La dernière partie réhausse grandement le roman pour moi, même si je le trouvais déjà à la hauteur de sa réputation et intéressant. J'ai beaucoup apprécié la fin que je tairai. Au niveau de l'écriture, je me permets de rajouter une mention spéciale au passage où Montag imagine la mort de Millie dans le bombardement de son motel. La comparaison par Granger entre l'humanité et un phénix est plutôt inspirée...

Je ne peux faire l'impasse sur un passage des plus marquants dans le roman, lorsque le Capitaine Beatty, chef des pompiers et principal antagoniste, dresse un topo historique racontant comment le monde en est arrivé à cette dictature anti-lecture. Ce qui est effrayant et hallucinant est encore une fois que cela a été écrit en 1953 et qu'on en voit des traces aujourd'hui. le politiquement correct, la censure, le désaccord des uns, ne pas gêner, ne pas offenser telle ou telle communauté, jouent leur rôle dans le bûcher généralisé progressif et progressiste. Un, puis deux, trois, puis tout. Il y a aussi les livres résumés en "digests", l'information à quelques phrases, un nivellement par le bas généralisé, une disparition de toutes les valeurs censées générer inégalités et conflits, dont l'éducation, la discipline, pour une uniformisation, un aplatissement de tout censé aboutir à une humanité pacifiée débarrassée de toute préoccupation génératrice de désordre et de controverse, tournée vers le travail manuel, l'activité mais certainement pas la réflexion. le discours de Beatty est plus que jamais pertinent en 2021 et l'oeuvre de Bradbury est à brandir à la face de bien des gens...
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Une fois n'est pas coutume, j'ai vu l'adaptation cinématographique de François Truffaut avant de lire l'oeuvre à l'origine du film. Il y a très longtemps que j'ai vu le film de Truffaut et si j'ai mis tant d'années à me procurer le roman de Ray Bradbury c'est parce que je n'ai pas du tout aimé le film. FAHRENHEIT 451 est, à mes yeux, le plus mauvais film de Truffaut. Oskar Werner, délicieux dans JULES ET JIM, est ici insipide. Il y a des longueurs, les personnages sont transparents, les décors très marqués 70'S et la mise en scène est d'une banalité affligeante.

Mais comme souvent les livres sont mieux que les films, je me suis dit que je ne risquais pas grand-chose surtout que le sujet du bouquin me fait froid dans le dos. Imaginez un peu un pays où il est formellement interdit de lire sous peine de finir en prison voire d'être tué. Un pays où les pompiers ont la charge de démasquer les contrevenants et de brûler leurs livre et leurs maisons. Tous ceux qui aiment les livres et plus généralement la culture et qui ont à coeur le respect des libertés individuelles ne peuvent être qu'horrifiés par ce genre de scénario.

Au final, j'ai adoré FAHRENHEIT 451 que j'ai dévoré en deux soirées. Je trouve que ce livre n'a pas pris une ride : son sujet est toujours aussi pertinent. Aujourd'hui, en France, on ne brûle plus les livres mais nous subissons tout de même la censure. Les auteurs de livres considérés comme inopportuns ou subversifs sont attaqués par des associations en tout genre et certains libraires n'hésitent pas à retirer de leurs rayonnages des ouvrages qu'ils considèrent comme nuisibles.
L'accès au savoir doit être protégé, c'est le seul garant de la Liberté. Lire FAHRENHEIT 451 est une piqûre de rappel.
Lien : http://le-bric-a-brac-de-pot..
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Un monde où les livres seraient bannis, brûlés, détruits, exterminés, tout comme les personnes qui les lisent...
Un monde où les gens seraient lobotomisés, réduits à l'état de consommateurs compulsifs, complètement subjugués par leur television...
Un monde où les pompiers au lieu d'éteindre les feux, les allument...
Un monde où la libre pensée doit être réduite en cendres...
Un monde atroce, un monde qui se rapproche chaque jour un peu plus de nous...
Un monde, un futur, que nous devons à tout prix éviter, déjouer, détourner...

Un livre à lire, à relire, à transmettre, à offrir...
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Fahrenheit 451 est au Panthéon de la SF mais pourquoi là est la question.

D'abord pour le thème de ce livre qui est un thème phare de cette littérature : le contrôle des esprits et de la connaissance. Comment ne pas faire le parallèle entre certains aspects de notre monde et cette société où le contrôle des pensées pour le bien de tous est approuvé par la masse inerte qui suit aveuglément le pouvoir. Heureusement la comparaison est incomplète sinon je serais déjà en train de brûler au milieu de mes livres mais force est de constater que certains éléments sont communs à de nombreux romans de ce type.

Ensuite le personnage principal, Guy Montag si bien décrit qu'il en devient réel avec ses doutes lui le mouton parmi le troupeau qui s'éveille bien tardivement dans un monde absurde. Il est l'exemple même du commun des mortels pris dans le courant de masse qui l'hypnotise.

Enfin le style de Bradbury qui ne se contente pas de nous décrire ce monde du futur : il le peint avec sa poésie où chaque paragraphe est un coup de pinceau sur la toile de son récit. La qualité de l'oeuvre nécessite une lecture attentive mais quelle richesse !

Pour moi, oui Fahrenheit 451 a bien sa place au Panthéon de la SF mais déborde très largement du cadre de ses lecteurs habituels. Même si vous n'êtes pas fan de SF ce livre est une pépite qui vous touchera et vous fera réfléchir.
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Avec le meilleur des mondes et 1984, ce roman forme, de mon point de vue, une trilogie SF/dystopique classique réunissant toutes les craintes de l'évolution des technologies et de la bêtise humaine.
Fahrenheit 451 est incontestablement le plus poétique et le mieux écrit.
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Ah ce cher Montag ! Un rebelle je vous dis. Il n'accepte pas de voir le monde tel qu'on le lui impose.
Il s'est fait brouiller l'esprit par sa jeune voisine je crois bien...
Il va goûter au limier je vous le prédis.

Après avoir terminé 1984, voilà que j'enchaîne avec cet autre grand classique de la SF. Une vision tout aussi sombre avec des pompiers pyromanes qui brûlent des livres et les occupants des maisons avec, tant qu'à faire...
J'ai globalement bien aimé, un livre court qui vous entraîne rapidement dans un futur sombre et sans avenir.
Sans lecture la vie est édulcorée, les gens ne réfléchissent plus et ne sont plus tourmentés, ils se gavent d'écran à longueur de journée (toute ressemblance avec un monde réel serait fortuite...)
On retrouve vers la fin du livre la même critique de 1984 envers une société de télésurveillance omniprésente. Flippant !

Je conseille fortement cette lecture.
Vous ne verrez plus tout à fait vos livres comme avant.
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